Denys le Chartreux

Denys le Chartreux, né Denis van Leeuwen vers 1402 à Ryckel, près de Saint-Trond en Belgique, et décédé en 1471, était un moine et théologien mystique de l'ordre des Chartreux. Connu pour sa piété profonde et son érudition, il a joué un rôle important dans la spiritualité et la théologie du XVe siècle.

Denys entra dans l'ordre des Chartreux à l'âge de 20 ans et passa la majeure partie de sa vie au monastère de la Chartreuse de Roermond. Il se consacra à une vie de prière contemplative et à l'étude des Écritures, devenant l'un des auteurs spirituels les plus prolifiques de son temps.

Ses œuvres comprennent des commentaires sur la Bible, des traités de théologie mystique, des écrits sur la vie spirituelle et des ouvrages de piété. Denys le Chartreux se distingue par son approche équilibrée de la mystique, combinant expérience spirituelle profonde et rigueur théologique.

Il a joué un rôle influent dans la diffusion de la doctrine chrétienne à une époque marquée par des changements et des défis pour l'Église. Ses écrits ont été largement lus et appréciés non seulement parmi les moines, mais aussi par les laïcs cherchant une orientation spirituelle.

Denys le Chartreux est vénéré pour son approche holistique de la spiritualité, intégrant la méditation, l'étude et la vie intérieure. Sa contribution continue d'influencer la théologie mystique et la vie monastique.

Commentaire de Denys le Chartreux

Je suis venu apporter un feu sur la terre, je suis descendu du haut du ciel et, par le mystère de mon Incarnation, je me suis manifesté aux hommes pour allumer dans les coeurs humains le feu de l'amour divin; et comme je voudrais qu'il soit déjà allumé (Lc 12,49), c'est-à-dire qu'il prenne et devienne une flamme activée par l'Esprit Saint, et qu'il fasse jaillir des actes de bonté! Le Christ annonce ensuite qu'il subira la mort sur la croix avant que le feu de cet amour n'enflamme l'humanité. C'est, en effet, la très sainte passion du Christ qui a valu à l'humanité un don aussi grand, et c'est avant tout le souvenir de sa passion qui allume une flamme dans les coeurs fidèles.

Je dois recevoir un baptême, autrement dit: "Il m'incombe et il m'est réservé par une disposition divine de recevoir un baptême de sang, de me baigner et de me plonger comme dans l'eau, dans mon sang répandu sur la croix pour racheter le monde entier; et quelle n'est pas mon angoisse <> jusqu'à ce qu'il soit accompli (Lc 12,50), en d'autres termes jusqu'à ce que ma passion soit achevée, et que je puisse dire: Tout est accompli (Jn 19,30)!" Le Christ, en effet, était sans cesse animé par l'amour.

Il expose ensuite le moyen de parvenir à la perfection de l'amour divin: Pensez-vous que je sois venu mettre la paix dans le monde (Lc 12,51)? C'est comme s'il disait: "Ne pensez pas que je sois venu donner aux hommes la paix selon la chair et le monde, la paix sans aucune règle, qui les ferait vivre en bonne entente dans le vice et leur assurerait la prospérité sur cette terre."

Non, je vous le dis, ce qui signifie: "Je ne suis pas venu apporter une paix de ce genre, mais la division (Lc 12,52), une bonne et très salutaire séparation des esprits et même des corps. Ainsi, parce qu'ils aiment Dieu et recherchent la paix intérieure, ceux qui croient en moi se trouveront naturellement en désaccord avec les méchants; ils se sépareront de ceux qui tentent de les détourner du progrès spirituel et de la pureté de l'amour divin, ou s'efforcent de leur créer des difficultés".

Donc, la paix spirituelle, intérieure, la bonne paix, c'est la tranquillité de l'âme en Dieu, ou la bonne entente selon l'ordre juste. Le Christ est venu apporter cette paix avant toutes choses. <> La paix intérieure a sa source dans la charité. Elle consiste en une joie inaltérable de l'âme qui est en Dieu. On l'appelle la paix du coeur. Elle est le commencement et un certain avant-goût de la paix des saints qui sont dans la patrie, de la paix de l'éternité.