Grégoire d'Antioche

Grégoire d'Antioche, qui a succédé à Anastase en tant qu'évêque d'Antioche en 570, est une figure notable de l'Église primitive. Son épiscopat, situé dans une période de turbulences politiques et religieuses, a été marqué par des défis significatifs.

Grégoire a pris la tête de l'Église d'Antioche à une époque où la région était sous influence byzantine. Son rôle en tant qu'évêque comprenait la gestion des affaires ecclésiastiques ainsi que la navigation dans les complexités des relations entre l'Église et l'Empire byzantin.

Connu pour son érudition et sa piété, Grégoire a œuvré pour le maintien de l'orthodoxie chrétienne face aux diverses hérésies et controverses théologiques de l'époque. Il a également joué un rôle dans le renforcement de la communauté chrétienne d'Antioche, contribuant à sa croissance spirituelle et organisationnelle.

Les détails de sa vie et de son ministère sont peu documentés, mais les sources disponibles témoignent de son engagement envers l'Église et de son habileté à diriger sa communauté dans des périodes difficiles.

Grégoire d'Antioche reste une figure respectée dans l'histoire de l'Église, représentant la persévérance et la dévotion dans une période de grands changements et de défis pour le christianisme.

Commentaire de Grégoire d'Antioche

Celui-ci est mon Fils bien-aimé; en lui j'ai mis tout mon amour (Mt 3,17). Il est celui qui a rempli le sein de Marie sans quitter le mien; qui, en demeurant en moi inséparablement, a résidé aussi en elle, sans contracter aucune limite; qui est au ciel en gardant son unité, et qui a séjourné dans les entrailles de la Vierge sans tache. Il n'y en a pas un qui est mon Fils, et un autre le Fils de Marie; l'un qui était couché dans une grotte, et un autre, adoré par les mages; l'un qui a été baptisé, et un autre demeuré sans baptême. Non, celui-ci est mon Fils. Il n'y en a qu'un: celui qui est vu par la pensée et celui qui est vu par les yeux; il n'y en a qu'un, et c'est le même: celui qui est invisible et celui que vous voyez; celui qui est éternel et situé dans le temps; celui qui est consubstantiel avec moi par la divinité, et consubstantiel avec vous par son humanité, en toutes choses à l'exception du péché (cf. He 4,15).

C'est lui qui est le médiateur entre moi et ceux qui lui obéissent, car c'est par lui-même qu'il réconcilie avec moi ceux qui m'avaient offensé. C'est lui qui est à la fois mon Fils et l'agneau; lui qui est le prêtre et la victime; celui qui offre et celui qui est offert; celui qui s'est fait sacrifice et celui qui reçoit le sacrifice.

Tel est le témoignage que le Père a rendu à son Fils unique après le baptême de celui-ci dans le Jourdain. Et lorsque, devant ses disciples, le Christ fut transfiguré sur la montagne, et qu e son visage devint resplendissant au point d'obscurcir la splendeur du soleil, alors, le Père prit de nouveau la parole pour dire: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis tout mon amour: écoutez-le (Mt 17,5).

S'il dit: Je suis dans le Père, et le Père est en moi (Jn 14,11), écoutez-le. S'il dit: Celui qui m'a vu a vu le Père (Jn 14,9), écoutez-le, car il dit la vérité. S'il dit: Le Père qui m'a envoyé est plus grand que moi (cf. Jn 14,28), mettez cette parole au compte du dessein du salut qui l'abaisse vers vous. S'il dit: Ceci est mon corps, qui est rompu pour vous, en rémission des péchés (cf. Mt 26,26.28), regardez ce corps qu'il vous montre, ce corps qu'il a pris chez vous pour en faire le sien, et qui a été broyé pour vous. S'il dit: Ceci est mon sang (Mt 26,28), soyez sûrs qu'il s'agit bien de son sang et non de celui d'un autre.

Voilà ce que Dieu le Père nous a enseigné, voilà ce que le Fils unique de Dieu nous a révélé, voilà l'instruction que nous avons reçue de l'Esprit Saint, voilà ce que proclament les saintes Écritures. Ce que nous avons reçu, gardons-le. Pourquoi ces vaines oppositions entre nous? Dieu nous a appelés à vivre dans la paix, non dans la bataille. Demeurons dans notre vocation. Approchons-nous avec respect et tremblement de la table eucharistique où nous participons aux mystères célestes. Ne soyons pas en même temps convives d'un même festin, et à l'affût les uns des autres; unis à l'intérieur par la communion, et scandaleux au dehors par notre désaccord, afin que le Seigneur ne dise pas de nous aussi: J'ai élevé des enfants, je les ai fait grandir, je les ai nourris de ma chair, et ils m'ont rejeté (cf. Is 1,2).

Que le Sauveur de tous, le Créateur de la paix, donne la tranquillité à son Église; que lui-même protège ce saint troupeau avec son pasteur, que lui-même rassemble les brebis égarées dans sa bergerie, afin qu'il n'y ait plus qu'un seul troupeau et une seule bergerie. A lui gloire et puissance, pour les siècles des siècles. Amen.