Saint Grégoire le Grand
Saint Grégoire le Grand, également connu sous le nom de Grégoire Ier, fut pape de 590 à 604 et est l'un des quatre grands Pères de l'Église latine. Né vers 540 à Rome dans une famille aristocratique, il joua un rôle crucial dans l'histoire de l'Église au début du Moyen Âge.
Avant son pontificat, Grégoire a servi comme préfet de Rome, mais il abandonna sa carrière laïque pour devenir moine. Plus tard, il fut élu pape, devenant l'un des plus influents dirigeants ecclésiastiques de son temps.
Sous son pontificat, Grégoire a significativement réformé la structure et l'administration de l'Église. Il a également joué un rôle important dans la propagation du christianisme en Europe, notamment en envoyant missionnaires, dont Saint Augustin de Canterbury, pour évangéliser les Anglo-Saxons en Angleterre.
En tant qu'écrivain, Grégoire a laissé un corpus substantiel, incluant des sermons, des lettres et des œuvres théologiques. Son œuvre la plus connue, "Dialogues", est un ensemble de récits sur la vie des saints et les miracles en Italie. Son "Liber Regulae Pastoralis" (Le Livre de la Règle Pastorale), un guide pour les évêques, a été influent pendant des siècles.
Grégoire a également apporté des contributions à la liturgie de l'Église. Le chant grégorien, bien que probablement développé après sa mort, est nommé en son honneur en raison de son association avec la promotion de la musique sacrée.
Saint Grégoire le Grand est vénéré comme un saint dans l'Église catholique, l'Église orthodoxe et les Églises anglicane et luthérienne. Sa fête est célébrée le 3 septembre. Son héritage en tant que réformateur, érudit et leader ecclésiastique reste influent dans le christianisme contemporain.
Qui donc m'aurait cru si j'avais avancé que les épines figurent les richesses, d'autant plus que les premières sont acérées et les secondes agréables. Les richesses sont pourtant bien des épines, puisque les soucis qu'elles entraînent avec elles déchirent l'âme de leurs pointes et, après l'avoir poussée au péché, la laissent couverte de sang, comme par une blessure. D'après un autre évangéliste qui rapporte la même parabole, le Seigneur ne les appelle pas richesses mais, avec raison, richesses trompeuses (cf. Mt 13,22). Elles le sont, en effet, puisqu'elles ne peuvent demeurer longtemps en notre possession et qu'elles ne font pas disparaître la pauvreté de notre âme.
Car les seules vraies richesses sont celles qui nous enrichissent de vertus. Aussi, frères bien-aimés, si vous désirez vous enrichir, aimez les vraies richesses. Si vous cherchez à parvenir au sommet de l'honneur véritable, avancez-vous vers le Royaume céleste. Si vous affectionnez la gloire que procure un rang élevé, hâtez-vous de vous enrôler dans la céleste cour des anges.
Après avoir écouté les paroles du Seigneur, retenez-les dans votre âme, car la parole de Dieu est la nourriture de l'âme. La parole que l'on écoute sans la conserver dans les profondeurs de la mémoire, ressemble à une nourriture avalée, puis rejetée par un estomac malade. Aussi bien, celui qui ne garde pas les aliments n'a absolument aucun espoir de vivre. Si donc, après avoir reçu la nourriture de la sainte exhortation, vous ne gardez pas en mémoire les paroles de vie, qui sont les aliments de la justice, craignez le péril de la mort éternelle.
Veillez dès lors à ce que la parole que vous avez reçue résonne au fond de votre coeur et y demeure. Prenez garde que la semence ne tombe le long du chemin, de crainte que l'Esprit mauvais ne vienne enlever la parole de votre mémoire. Prenez garde que le sol pierreux ne reçoive la semence et ne produise une bonne action dépourvue des racines de la persévérance. Beaucoup, en effet, se réjouissent en entendant la parole, et se disposent à entreprendre de bonnes oeuvres. Mais à peine les épreuves ont-elles commencé à les assaillir qu'ils renoncent à ce qu'ils avaient entrepris. Ainsi, le sol pierreux a manqué d'eau, si bien que le germe de la graine n'est pas parvenu à donner le fruit de la persévérance.
Mais la bonne terre donne du fruit par la patience: entendons par là que nos bonnes oeuvres ne peuvent avoir aucune valeur si en outre nous ne supportons pas patiemment les désagréments que nous cause notre prochain. D'ailleurs, plus nous avançons vers la perfection, plus nous avons à endurer de souffrances ici-bas. En effet, une fois que notre âme a abandonné l'amour du monde présent, l'hostilité de ce monde grandit. Voilà pourquoi nous en voyons beaucoup peiner sous un lourd fardeau, alors que leurs oeuvres sont bonnes. Ils ont, il est vrai, déjà renoncé aux convoitises terrestres, et pourtant ils sont affligés de très cruelles épreuves. Mais, selon la parole du Seigneur, ils portent du fruit par leur constance (Lc 8,15), en supportant humblement ces épreuves, si bien qu'après avoir souffert, ils seront invités à entrer dans la paix du ciel.