Julien de Vézelay

Julien de Vézelay, actif au XIIe siècle, était un moine et un érudit médiéval de l'abbaye de Vézelay en France. Bien que les détails spécifiques de sa vie soient peu connus, il est reconnu pour son rôle dans la vie intellectuelle et spirituelle de son abbaye, l'une des plus importantes de l'époque.

En tant que membre de la communauté monastique de Vézelay, Julien a participé à la riche tradition liturgique et théologique de l'abbaye. Vézelay était un centre important de pèlerinage et un lieu de rencontre pour les érudits et les chercheurs spirituels de toute l'Europe.

Julien de Vézelay est souvent associé à la tradition de l'exégèse biblique et de la prédication. Ses écrits, s'ils ont survécu, auraient contribué au développement de la pensée théologique et à l'interprétation des Écritures au Moyen Âge.

L'abbaye de Vézelay, avec son école monastique, était un lieu de foisonnement culturel et religieux. Des figures comme Julien auraient joué un rôle essentiel dans la transmission et le développement de la connaissance théologique et biblique dans ce contexte.

Julien de Vézelay, par son engagement monastique et intellectuel, incarne l'esprit de recherche et de dévotion qui caractérisait les communautés monastiques médiévales.

Commentaire de Julien de Vézelay

Un silence paisible enveloppait toute chose, et la nuit était au milieu de son cours rapide, alors, ta Parole toute-puissante, Seigneur, est venue de ton trône royal (cf. Sg 18,14-15). Ce texte de l'Écriture désigne le temps très saint où la toute-puissante Parole de Dieu est venue jusqu'à nous pour nous parler de notre salut; partant du secret le plus intime du Père, elle descendait dans le sein d'une mère. Dieu qui avait parlé à nos pères par les prophètes sous des formes fragmentaires et variées dans les derniers temps, dans les jours où nous sommes, nous a parlé par ce Fils (He 1,1-2) dont il dit: Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j'ai mis tout mon amour; écoutez-le (Mt 3,17 Mt 17,5). La Parole de Dieu vient donc à nous de son trône royal: elle s'abaisse pour nous élever; elle s'appauvrit pour nous enrichir; elle se fait homme pour nous diviniser.

Mais, pour que le peuple qui doit être racheté mette toute sa confiance et son espérance dans l'avènement et l'efficacité de cette parole, elle est appelée Parole toute-puissante. Car, si elle n'était pas la Parole toute-puissante, l'homme, damné et voué à toutes les misères, n'espérerait que de façon bien tiède et bien timide qu'elle le délivrerait du péché. Donc, pour que l'homme perdu ait la certitude de son salut, la Parole qui le sauve est appelée "toute-puissante".

Et voyez quelle toute-puissance: le ciel n'existait pas encore ni ce qui est contenu dans son enceinte (Est 16,10); il parla, et ce qu'il dit exista (Ps 32,9). Ce fut fait de rien (2M 7,28), car la toute-puissance de cette Parole créait, tout ensemble et instantanément, la matière avec la forme. Cette Parole a dit: Que le monde soit, et le monde a été fait. Elle a dit: Que l'homme soit, et l'homme a été fait.

Mais, ce qu'elle avait créé, la Parole ne l'a pas recréé aussi facilement. Elle a créé par son commandement, mais elle a recréé par sa mort; elle a créé en commandant, mais elle a recréé en souffrant. Vous m'avez donné bien de la peine (cf. Ml 2,17) avec vos péchés, dit-elle. La machine du monde ne m'a donné aucune peine pour l'organiser et la gouverner, car je déploie ma vigueur d'un bout du monde à l'autre et je gouverne l'univers avec douceur (Sg 8,1).

Seul l'homme, violateur obstiné de la loi fixée et promulguée par moi, m'a donné de la peine, avec ses péchés. C'est pourquoi, venant du trône céleste, je n'ai pas refusé de me renfermer dans le sein d'une vierge et de m'unir en une seule personne avec l'humanité déchue. Dès ma naissance on m'enveloppe de langes, on me couche dans une mangeoire parce qu'il n'y a pas de place à l'auberge pour le Créateur du monde.

Toutes choses étaient plongées au milieu du silence, c'est-à-dire entre les Prophètes qui ne parlaient plus, et les Apôtres qui parleront plus tard. Ce silence formait donc un "milieu" et une séparation entre la parole de ceux-ci et la parole de ceux-là. Donc, tandis que toutes choses étaient plongées au milieu du silence, la Parole toute-puissante, c'est-à-dire le Verbe du Père, est venue de son trône royal (Sg 18,14-15). Et il est beau que ce soit au milieu du silence que vienne le Médiateur entre Dieu et les hommes (1Tm 2,5), homme vers les hommes, mortel pour sauver les mortels, lui qui, par sa mort, sauvera les morts.

Qu'elle vienne encore maintenant, je l'en prie, la parole du Seigneur, vers ceux qui font silence. Écoutons ce que le Seigneur nous dit au fond de nous-mêmes. Qu'ils se taisent, les mouvements et les cris malencontreux de notre chair; qu'elles fassent silence, les images désordonnées de notre spectacle intérieur, pour que nos oreilles attentives écoutent librement ce que dit l'Esprit, écoutent la voix qui est au-dessus du firmament. En effet, l'Esprit de vie parle toujours à notre âme, et une voix se fait entendre du firmament qui domine nos têtes (cf. Ez 1,26), c'est-à-dire notre esprit. Mais nous, en portant notre attention ailleurs, nous n'entendons pas l'Esprit qui nous parle.