Michel Psellos

Michel Psellos, né en 1017 et décédé vers 1078, était un philosophe, érudit, et homme d'État byzantin, considéré comme l'une des figures les plus éminentes de la Renaissance intellectuelle byzantine au XIe siècle. Il a joué un rôle crucial dans le renouveau des études classiques et philosophiques à Constantinople.

Érudit polyvalent, Psellos était compétent dans divers domaines, allant de la théologie à la philosophie, en passant par la science et la littérature. Il a servi dans l'administration impériale byzantine sous plusieurs empereurs, et ses connaissances et son influence ont été largement reconnues.

Ses œuvres comprennent des commentaires sur les textes classiques grecs, des traités philosophiques, des discours, et des écrits historiques. Son "Chronographie", une histoire des empereurs byzantins de son temps, est une source précieuse pour la connaissance de l'histoire politique et culturelle de Byzance au XIe siècle.

Michel Psellos a joué un rôle déterminant dans la transmission du patrimoine intellectuel grec à la période médiévale et a contribué de manière significative à l'évolution de la pensée byzantine. Ses travaux reflètent l'interaction entre la tradition chrétienne et la philosophie classique.

Reconnu pour son intelligence et son éloquence, Psellos a laissé une empreinte durable sur la culture et l'histoire byzantines. Sa vie et son œuvre sont célébrées pour leur contribution à l'érudition et à la pensée philosophique de son époque.

Commentaire de Michel Psellos

Puisqu'il fallait que l'homme fût divinisé, et puisqu'une telle oeuvre dépasse les capacités de la nature, le début devait être du même ordre. Aussi le Christ est-il devenu homme pour diviniser l'homme en le faisant entrer dans une extraordinaire union avec lui.

Or, si ce second événement est merveilleux, combien plus merveilleux encore le premier! Si la montée aux cieux dépasse tout ce qu'on peut dire, comment la descente ne dépasserait-elle pas tout ce qu'on peut concevoir? Là, en effet, la créature mortelle est montée aux cieux; ici, Dieu en est descendu. Celui qui est sans limite a connu des limites. Celui qui a modelé la nature s'est uni à une nature dotée d'une âme. Celui qui ne comporte rien de tangible ni de matériel est né d'une vierge. <> Quel discours pourrait bien nous faire comprendre cette merveille?

Aujourd'hui donc, nous passons d'un pays étranger dans notre patrie, nous sommes rétablis dans l'Éden et ramenés dans Sion, d'où nous nous étions éloignés pour notre malheur.

Oh! la chose admirable! Alors que nous avions péché, puis subi la punition, nous avons à nouveau été jugés dignes des plus grands biens. Nous étions tombés du paradis, et nous avons trouvé la maison céleste. Nous avions glissé par terre, et nous possédons la demeure sublime qui nous était promise.

Et ceci est encore plus admirable: la bonne nouvelle ne devance pas la joie comme cela se passe d'habitude chez les hommes, mais, au moment où l'ange en fait l'annonce à la Vierge, le Dieu annoncé s'incarne et l'humanité assumée est divinisée.

Oh! la parole inouïe! Oh! la multitude des grâces et l'infinité des merveilles! Tout s'y trouve réuni: la voix de l'archange, l'incarnation du Seigneur, la divinisation du corps assumé, l'union de ceux qui étaient séparés, la libération de ceux qui étaient asservis, le retour des exilés dans leur patrie, la réconciliation des ennemis. Une seule et brève parole apporte la joyeuse salutation à la Mère de Dieu, en même temps que les biens innombrables qui en découleront et que l'esprit ne peut saisir.

Et voici l'essentiel: Dieu devient homme et l'homme devient Dieu, le mystère tenu caché est manifesté en ces temps qui sont les derniers. La prophétie prend fin et la rédemption attendue arrive. La terre se mêle au ciel, les choses sensibles se rapprochent des réalités spirituelles et les êtres séparés s'unissent admirablement. Dès sa conception, le Seigneur devient le Médiateur entre les deux natures, car il unit toute l'humanité à la divinité.