Rabanus Maurus

Rabanus Maurus, également connu sous le nom de Hrabanus Maurus, fut un moine bénédictin, un érudit et un archevêque du IXe siècle. Né vers 780 en Germanie, il est reconnu comme l'une des figures les plus influentes de la Renaissance carolingienne, un mouvement de renouveau intellectuel et culturel en Europe médiévale.

Rabanus reçut sa formation au célèbre monastère de Fulda, où il devint plus tard abbé. Il fut également élève d'Alcuin d'York, l'un des principaux érudits de son temps. Sous l'influence d'Alcuin, Rabanus s'engagea dans une vie de rigueur intellectuelle et de piété.

En tant qu'érudit, Rabanus Maurus écrivit de nombreux ouvrages sur la théologie, la pédagogie, la liturgie et la grammaire. Ses travaux incluent des commentaires bibliques, des traités et des encyclopédies de connaissances religieuses et séculières. Il est particulièrement connu pour son ouvrage "De Universo", une encyclopédie du savoir du monde naturel et biblique.

En 847, il fut nommé archevêque de Mayence, un rôle dans lequel il continua à influencer l'Église et la société. Son leadership fut marqué par un équilibre entre ses responsabilités ecclésiastiques et son engagement envers l'éducation et la culture.

Rabanus Maurus est vénéré pour son érudition profonde et son engagement envers l'éducation chrétienne. Il mourut en 856, laissant derrière lui un héritage de savoir et de piété qui a influencé l'Église et l'enseignement pendant des siècles.

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Le mot grecgßóôéò ( pistis) veut dire foi, d'où vient le mot p éóôßïí ( pisti con), c'est-à-dire fidèle, et ce parfum était fidèle, parce qu'il était pur et sans mélange.

C'est-à-dire dans tous les lieux où s'étendra l'Église, dans tout l'univers on racontera ce qu'a fait cette femme, etc. Ces dernières paroles nous apprennent que de même que Judas eu blâ mant cette action, s'est couvert à tout jamais d'infamie, ainsi cette femme recueille dans tous les siècles la gloire de son pieux dévouement.

L'auteur sacré dit qu'il s'en alla, c'est-à-dire que c'est sans y être forcé, sans y être sollicité, mais de son plein gré qu'il conçut ce criminel des sein.

Ou bien encore, il passe son nom sous silence, pour nous apprendre qu'il donne à tous ceux qui le veulent, le pouvoir de célébrer la vraie Pâque, et de recevoir Jésus-Christ dans la demeure de leur âme.

C'est le soir qu'il se met à table avec ses disciples, car c'est dans la passion du Sauveur, lorsque le soleil véritable approchait de son déclin, que l'éternel festin fut préparé à tous les fidèles.

Saint Matthieu désigne ce plat par l'expression in parop side, saint Marc, par cette autre, in catino. Or, le premier est un plat quadrangulaire sur lequel on sert les mets solides, et qui est ainsi appelé des quatre côtés égaux dont il est composé ( paribus assibus); et le second est un vase de terre destiné à contenir les mets liquides. Or, il est très-possible qu'il y eût sur la table un plat de terre, de forme quadrangulaire.

Judas put encore faire cette question et Jé sus lui répondre de la sorte pour ne point attirer l'attention des autres Apôtres sur ce qui venait d'avoir lieu.

On peut admettre que cet hymne fut celui que, d'après saint Jean, le Seigneur adresse à son Père pour lui rendre grâces, et dans lequel il priait, les yeux élevés vers le ciel, pour lui-même, pour ses disciples et pour tous ceux qui devaient croire en lui.

Pierre avait compris que le Seigneur lui avait prédit qu'il le renoncerait par la crainte qu'il aurait de la mort, il lui affirme donc que le danger d'une mort certaine ne pourrait le sépa rer de la foi qu'il avait en lui. Les autres Apôtres, emportés également par l'ardeur de leur af fection, promettent tous d'affronter la mort sans crainte; mais cette présomption toute hu maine, abandonnée de la protection divine, fut sans effet.

C'est par un dessein admirable qu'à la veille de sa passion le Sauveur prie dans la vallée de l'abondance, pour nous montrer que c'était par la vallée de l'humilité et par l'abondance de sa charité qu'il a souffert la mort pour nous. Il nous avertit en même temps de ne point porter en nous un coeur stérile et privé de la fécondité que donne la charité.

Saint Luc dit: «Sur le mont des Oliviers»; saint Jean: «Au delà du torrent de Cédron», ce qui est la même chose que Gethsémani, lieu situé au pied du mont des Oliviers, où se trouve un jardin et où fut bâtie depuis une église.

Ou bien, le Seigneur prie à trois reprises différentes, pour nous apprendre à demander à Dieu le pardon de nos péchés passés, la délivrance de nos maux présents, et la protection divine contre les dangers à venir. Il nous enseigne encore à adresser toutes nos prières au Père, au Fils et au Saint-Esprit, et à leur demander de conserver sans tache notre esprit, notre âme et notre corps. ( 1Th 5,23 )

Le Sauveur reçoit le baiser du traître, non pour nous apprendre à user de feinte et de dissimulation, mais parce qu'il ne voulait point paraître se dérober à la trahison.

Tressaille de joie, ô chrétien, tu as gagné au trafic de tes ennemis, et tu as acquis ce que Judas a vendu et ce que le Juif a acheté.

Ou bien on peut dire que Pierre n'enlève pas à ceux qui écoutent, le sens de la perception de la vérité, mais qu'il ne fait que manifester le juste jugement de Dieu qui ôte ce sens à ceux qui négligent de s'en servir, tandis que l'usage de cette même oreille droite est rendu par un effet de la miséricorde divine à tous ceux qui, parmi le peuple juif, ont embrassé la foi.

Il fallait aussi que l'auteur de la grâce enseignât par son exemple la patience aux fidèles, et qu'il leur apprît à sup porter courageusement la persécution, plutôt que de les exciter à la vengeance.

Dans le sens mystique, de même que Pierre qui a lavé la tache de son renoncement dans les larmes du repentir, figure le retour de ceux qui succombent dans l'épreuve du martyre, ainsi les autres disciples qui s'enfuient, enseignent à ceux qui ne se sentent pas assez forts pour affronter les supplices, de chercher pru demment leur salut dans la fuite.

Il y a aussi un rapport entre le nom de Caïphe et sa conduite, Caïphe signifie investigateur ou habile dans l'accomplissement de ses mauvais desseins, ou bien, qui vomit de sa bouche; car il lit éclater son impudence dans les mensonges qu'il proféra, et dans l'homicide qu'il ne craignit pas de commettre. Or, ils amenèrent Jésus chez lui, pour ne paraître agir en tout que par l'autorité du conseil, «ou les scribes, les pharisiens et les anciens étaient assemblés». Là où se trouvent Caïphe et les grands-prêtres, là se rassemblent aussi les scribes, c'est-à-dire les secrétaires, dont le ministère est de copier et de garder la lettre qui tombe, et les anciens qui ont vieilli, non dans la vérité, mais dans la vétusté de la lettre. «Or, Pierre le suivait de loin». Il ne pouvait le suivre de près, mais de loin seulement, sans cependant s'éloigner tout à fait de lui.

Comment se fait-il que soit par une femme que Pierre soit d'abord reconnu, alors que les hommes qui étaient là auraient dû bien plus facilement le reconnaître, si ce n'est pour nous montrer que ce sexe concourait aussi par ses péchés à la passion du Sau veur, et devait être racheté par sa mort. «Mais il le nia devant tous en disant: Je ne sais ce que vous dites».Il nia devant tout le monde, parce qu'il craignait d'être découvert; et, en décla rant qu'il ne connaît pas le Sauveur, il montre ainsi qu'il n'est pas disposé à mourir pour lui.

Or, Dieu permit cette hésitation coupable, pour nous ap prendre, par l'exemple du chef des Apôtres, à trouver dans la pénitence le remède de nos fau tes, et à ne jamais nous confier dans notre vertu, puisque saint Pierre lui-même n'a pu échapper aux tristes suites de la mutabilité naturelle à l'homme.

Or, ce renon cement de Pierre nous autorise à dire qu'on ne renonce pas seulement Jésus-Christ, lorsqu'on soutient qu'il n'est pas le Christ, mais en niant qu'on soit chrétien, lorsqu'on l'est en effet.

Remarquez qu'en premier lieu, Pierre s'est contenté de répondre: «Je ne sais pas ce que vous dites», qu'en second lieu il nie avec serment, qu'enfin il se met à faire des imprécations et à jurer qu'il ne connaît pas cet homme. C'est ainsi que la persévérance dans le péché devient une cause de crimes plus énormes, et que celui qui méprise les fautes légères tombe nécessairement dans les grandes.

Après le troisième renoncement, le chant du coq se fait entendre: «Et aussitôt le coq chanta».Ce coq est la figure du docteur de l'Église, qui réprimande ceux qui sont endormis, et leur dit: «Réveillez-vous, justes, et ne péchez pas» ( 1Co 15,34 ). Or, la sainte Écriture a la coutume d'exprimer le mérite des actions dont elle parle, par le temps où elles se font; c'est ainsi que Pierre, qui a renié son maître au milieu des ténè bres, s'est repenti au chant du coq. «Et Pierre se ressouvint de la parole que Jésus lui avait dite :Avant que le coq ait chanté, vous me renoncerez trois fois».

Or, Judas se pendit pour témoigner par ce genre de mort qu'il était en horreur au ciel et à la terre.

Remarquons cependant qu'ils ne l'enchaînèrent pas alors pour la première fois; ils l'avaient lié et enchaîné aussitôt qu'ils se furent saisis de lui, comme le rapporte saint Jean ( Jn 18,12 ).

Remarquons que le tribunal est le siège des juges, le trône, celui des rois, et la chaire celui des docteurs. Or, la femme d'un païen comprit dans un songe et dans une vision, ce que les Juifs ne voulurent ni croire ni comprendre en plein jour.

Ou bien dans un autre sens, le démon comprend enfin que Jésus-Christ va lui arracher ses dépouilles, il reprend donc le plan qu'il avait suivi dès le commencement, en introduisant la mort dans le monde par une femme, et il veut encore, par l'entremise d'une autre femme, arracher Jésus des mains des Juifs pour ne point perdre, par sa mort, l'empire de la mort qu'il avait sur tous les hommes.

Les crucifiés, attachés au bois de la croix par des clous qui leur traversaient les pieds et les mains, mouraient d'une mort prolongée, et vivaient-longtemps encore sur cet instrument de supplice. Ce n'était pas, toutefois, pour prolonger leur vie, mais pour retarder leur mort, afin de prolon ger leurs souffrances, qu'on leur infligeait ce supplice. Mais tandis que. les Juifs ne pensaient qu'à faire souffrir à Jésus la mort la plus honteuse, ils lui préparaient, sans le comprendre, le genre de mort que le Seigneur avait lui-même choisie; car il devait placer la croix elle-même sur le front des fidèles comme le trophée de sa victoire sur le démon.

Golgo tha est un nom syriaque, qui signifie Calvaire.

Comme il est tout à la fois prêtre et roi, en même temps qu'il offre sur l'autel de la croix sa chair comme victime, l'inscription de cette croix établit sa dignité royale. Cette inscription n'est pas placée au bas, mais au haut de la croix, car, quoique l'infirmité de la chair du Sauveur souffrait sur la croix, l'éclat de la majesté royale ne laissait pas de briller au-dessus de la croix, et loin de la lui faire perdre, sa croix l'affermit d'une manière plus parfaite.

S'il eût cédé à cette injurieuse invitation, il ne nous eût pas fait voir toute l'étendue de sa patience; mais il attendit quelque temps, supporta toutes ces railleries, et, après avoir refusé de descendre de la croix, il sortit du tom beau glorieusement ressuscité.

Ou bien le Sauveur jette ce cri, parce qu'il s'était comme revêtu de nos senti ments, et que lorsque nous sommes dans le danger, nous nous croyons abandonnés de Dieu. En effet, Dieu avait abandonné la nature humaine par suite du péché, mais comme le Fils de Dieu est devenu notre avocat, il pleure la misère de ceux dont il a pris sur lui les fautes, et il nous apprend par là combien les pécheurs doivent verser de larmes, en voyant ainsi pleurer celui qui n'a jamais commis le péché.

Les soldats ne comprenaient pas le sens des paroles du Sauveur, aussi ils attendaient, mais bien inutilement, l'arrivée d'Elie. Quant à Notre-Seigneur, il était uni d'une manière indis soluble avec le Dieu qu'il invoquait en langue hébraïque.

C'est donc avec raison que le centurion est la figure de la foi de l'Église, lui qui, aussitôt que le voile qui couvrait les mystères célestes est déchiré par la mort du Seigneur, le proclame un homme vraiment juste et le vrai Fils de Dieu, alors que la synagogue garde un lâche et hon teux silence.

«Il y avait là aussi, à quelque distance de la croix, plusieurs femmes qui avaient suivi Jésus depuis la Galilée, pour le servir.

C'est de là qu'est venu l'usage, dans l'Église, d'offrir le sacrifice de l'autel, non sur la soie, ni sur une étoffe de couleur, mais sur un tissu de lin qui vient de la terre, comme l'a ordonné le bienheureux pape Sylvestre.

En ajoutant: «Et cette dernière erreur serait pire que la première», ils disent vrai à leur insu, car le mépris de la grâce de la pénitence fut pour les Juifs pire que l'erreur causée par leur ignorance.

Il semble leur dire: Qu'il vous suffise de m'avoir fait consentir à la mort de l'innocent; pour le reste, soyez seuls responsables de votre coupable erreur. «Ils s'en allè rent donc, et, pour s'assurer du sépulcre, ils eu scellèrent la pierre et y mirent des gardes».

Le mot parasceve veut dire préparation, et ce nom était donné au sixième jour pendant lequel on préparait tout ce qui était nécessaire pour le sabbat, comme il était recommandé pour la manne: «Le sixième jour, vous en recueillerez le double». C'est le sixième jour que l'homme a été créé, et c'est le septième que Dieu s'est reposé. Ainsi, Jésus est mort le sixième jour, et il s'est reposé le septième dans le tombeau.

Les disciples de Jésus-Christ étaient des voleurs dans un sens spirituel, parce qu'ils faisaient servir à l'usage de l'Église les écrits de l'Ancien et du Nouveau Testament, qu'ils avaient enlevés aux Juifs coupables d'ingratitude, et qu'ils leur ont enlevé le Sauveur, pendant qu'ils do rmaient du som meil de l'infidélité, pour le transmettre aux Gentils qui devaient croire en lui.

Il n'y est point présent corporelle ment, l ui qui se trouve cependant partout par la présence de sa majesté: «Il est ressuscité comme il l'avait dit».

Mais une aussi grande joie n'est pas desti née à rester cachée dans vos coeurs; vous devez publier cette heureuse nouvelle à ceux qui partagent votre amour pour Jésus-Christ. «Et hâtez-vous d'aller dire à ses disciples qu'il est ressuscité».

Il nous apprend ainsi qu'il va, par sa grâce, au-devant de ceux qui commencent à marcher dans la voie des vertus, et leur donne de parvenir au salut éternel.

Nous avons dit plus haut qu'il est ressuscité sans ouvrir son tombeau, pour nous ap prendre que ce même corps, qui avait été déposé après sa mort dans un tombeau fermé, était revêtu d'immortalité, Il présente maintenant ses pieds aux pieux embrassements des saintes femmes, pour leur prouver qu'il a une véritable chair, qui peut être touchée par les hommes.

Souvent la simplicité d'une âme sans instruction, et même une ignorance grossière, révèle la vérité sans artifice et telle qu'elle est, tandis que l'astucieuse malignité s'efforce de faire passer le mensonge pour la vérité, en lui donnant les dehors de la vraisemblance.

De même que le crime du sang répandu, qu'ils ont appelé sur eux et sur leurs enfants, les accable du poids énorme de leurs péchés, ainsi ce mensonge qu'ils achètent, et qui a pour but de nier la vérité de la résurrection, les tient enchaînés dans les liens d'un crime qui dure à ja mais: «Et ce bruit qu'ils répandirent se répète encore aujourd'hui parmi les Juifs».

Le Sauveur apparaît à ses disciples sur une montagne, pour signifier que ce corps, qu'il avait pris en naissant, de la terre, origine commune de tous les hommes, avait été, par sa résurrection, élevé au-dessus de toutes les choses terrestres, et aussi pour apprendre aux fidèles que, pour contempler les sublimes mystères de sa résurrection, il faut s'efforcer de quitter les voluptés basses et charnelles et s'élever jusqu'aux désirs des choses du ciel. Or, Jésus précède ses disci ples en Galilée, parce qu'il est ressuscité comme les premiers de ceux qui dorment ( 1Co 16 ). Ceux qui appartiennent à Jésus-Christ viennent après lui, et passeront, chacun à son rang, de la mort à la vie, pour contempler la divinité dans sa propre nature; et le mot Galilée, qui signifie révélation, confirme cette interprétation.

Il ne parle pas ici de sa divinité coéternelle au Père, mais de l'humanité qu'il avait prise, et selon laquelle il avait été mis un peu au-dessous des anges.

Car, de même qu'un corps sans âme est mort, ainsi la foi sans les oeuvres est morte

Nous devons conclure de ces paroles, que, jusqu'à la fin du monde, il y aura toujours des hommes dignes d'être choisis de Dieu pour lui servir de demeure.