Rupert de Deutz
Rupert de Deutz, né vers 1075 et décédé en 1129, était un moine bénédictin, théologien et exégète médiéval. Originaire de la région de Liège, en Belgique actuelle, il est surtout connu pour son œuvre prolifique en théologie, en exégèse biblique et en liturgie.
Rupert entra dans l'ordre bénédictin jeune et passa la majeure partie de sa vie dans des monastères, notamment à Deutz, près de Cologne. Il a occupé plusieurs postes de responsabilité monastique et a été impliqué dans les controverses théologiques de son temps, notamment celles concernant l'eucharistie et la réforme de l'Église.
Ses écrits couvrent une large gamme de sujets, y compris des commentaires sur la Bible, des traités sur la théologie de l'histoire, et des œuvres sur la liturgie et la spiritualité monastique. Parmi ses travaux les plus notables figurent ses commentaires sur les Évangiles, le Cantique des Cantiques et les Psaumes.
Rupert est reconnu pour son approche allégorique de l'interprétation des Écritures, cherchant à révéler des significations spirituelles profondes dans les textes bibliques. Il a également défendu l'idée que l'histoire de l'humanité et de l'Église est un processus dirigé par la providence divine vers un but ultime.
Malgré le fait qu'il ne soit pas aussi bien connu que d'autres théologiens médiévaux, Rupert de Deutz a laissé un héritage important dans l'histoire de la pensée chrétienne, en particulier dans les domaines de l'exégèse et de la théologie monastique.
Sur cette distribution des dons par laquelle, nous venons de le dire, il confère l'ornement de ses grâces, saint Luc nous rapporte, dans les Actes des Apôtres, cette parole de Jésus: Jean a baptisé avec de l'eau; mais vous, c'est dans l'Esprit Saint que vous serez baptisés d'ici quelques jours (Ac 1,5).
Le double don de ce baptême est exprimé par saint Jean Baptiste qui dit, chez les évangélistes Matthieu et Luc: Lui qui vous baptisera dans l'Esprit Saint et dans le feu (Mt 3,11 Lc 3,16). Car il nous baptise par l'Esprit Saint quand la grâce invisible de cet Esprit descend dans la fontaine baptismale et remet tous leurs péchés à ceux qui reçoivent le baptême. Il baptise en outre par le feu lorsqu'il les rend embrasés par la ferveur du Saint-Esprit, forts dans l'amour et constants dans la foi, brillants de science et brûlants de zèle.
Dans cette rémission des péchés, on ne trouve aucune division; c'est d'une façon égale et uniforme qu'une seule et même grâce vient sur tous, mais en délivrant de toutes nos iniquités et en jetant au fond de la mer tous nos péchés.
Au contraire, dans les dons de la grâce, tous n'en reçoivent pas autant, lorsque l'un reçoit le don de la foi, l'autre le langage de la connaissance de Dieu ou de la sagesse, un autre le don de parler en langues, un autre le don d'interpréter, et ainsi de suite. Mais celui qui agit en tout cela, c'est le même et unique Esprit: il distribue ses dons à chacun, selon sa volonté (cf. 1Co 12,8-11).
Chez les saints du Nouveau Testament, nous voyons ces charismes donnés par celui qui baptise, nous voyons ces marques éclatantes d'un baptême de gloire que nul d'entre eux, d'après l'Écriture, n'a reçu avant d'avoir été baptisé pour la rémission des péchés. Sauf dans le cas de Corneille et de ses compagnons: comme Pierre était encore en train de les instruire, le Saint-Esprit tomba sur eux, et ils se mirent à parler en langues et à glorifier Dieu.
Or, si quelques Pères de l'Ancien Testament ont reçu le don des miracles, beaucoup reçurent le don de prophétie, alors qu'ils n'avaient pas été baptisés en rémission des péchés. Car il est certain que tous furent baptisés quand le Christ, mort sur la croix, répandit un flot de sang et d'eau de son côté percé par la lance, pour la purification de l'Église universelle. Celle-ci englobe tous les hommes, depuis l'origine du monde, depuis le premier des justes, Abel, jusqu'au bandit crucifié avec le Christ, à l'heure même de sa mort. Car, alors que cette effusion si précieuse et si salutaire n'avait pas encore jailli du côté du Christ, ce bandit reconnut qu'il était le Seigneur en croyant à la venue future de son règne, et il acheta son entrée dans celui-ci par cette confession de foi imprévue.