Saint André de Crète

Saint André de Crète, également connu sous le nom d'André de Jérusalem, né vers 650 et décédé le 4 juillet 740, était un évêque, théologien et hymnographe byzantin. Né à Damas, il a passé une grande partie de sa vie en service à l'Église à Jérusalem et en Crète, où il a exercé une influence significative sur la liturgie et la musique ecclésiastique.

André est surtout célèbre pour avoir composé le Grand Canon, un long poème liturgique utilisé dans l'Église orthodoxe pendant le Grand Carême. Cette œuvre est reconnue pour sa profondeur théologique et son style poétique, et elle continue d'être un élément important de la prière et de la méditation pendant la période de Carême.

Il a également joué un rôle important dans les débats théologiques de son époque, notamment en défendant l'orthodoxie contre l'iconoclasme, un mouvement qui rejetait l'utilisation des icônes dans le culte. Ses écrits et sermons ont contribué à la compréhension et à la défense de l'usage des icônes dans la spiritualité chrétienne.

En tant qu'évêque, André a été un pasteur dévoué, travaillant à renforcer la foi et la pratique chrétiennes dans sa communauté. Sa contribution à la liturgie et à la musique de l'Église a laissé un héritage durable dans la tradition chrétienne orthodoxe.

Saint André de Crète est vénéré pour sa piété, son érudition et son talent artistique. Sa fête est célébrée le 4 juillet dans l'Église orthodoxe.

Commentaire de Saint André de Crète

La croix est dressée sur la terre. Naguère cachée à cause de la malveillance, elle s'offre aux regards. La croix est élevée non pour qu'on lui confère la gloire, car elle ne peut acquérir aucun accroissement de gloire, dès lors qu'elle porte le Christ crucifié. Mais Dieu, adoré sur la croix et proclamé par elle, est ainsi glorifié.

Il est donc juste que, trouvant sa joie dans la croix du Seigneur, l'Église revête son habit de fête et qu'elle apparaisse dans toute sa beauté nuptiale pour honorer ce jour. Il est juste que cette grande foule soit aujourd'hui rassemblée afin de voir la croix exposée et d'adorer le Christ qu'elle contemple élevé en croix. Car celle-ci est offerte aux regards pour être exaltée et elle est dressée pour être révélée.

Quelle est donc cette croix? Celle qui, naguère cachée au Calvaire, est maintenant adorée en tous lieux. Elle est aujourd'hui la cause de notre joie, et nous la célébrons. C'est là l'essentiel de la fête de ce jour. C'est là que le mystère est révélé. <> Car ce bois qui donne la vie était caché, et il fallait, oui, il fallait qu'on le voie élevé dans les airs et qu'il soit montré à l'univers comme une ville située sur une montagne, ou une lampe élevée sur un lampadaire (Mt 5,14-15).

Quand nous l'adorons sur la croix, apprenons combien grande est la puissance du Christ, et combien nombreuses les merveilles qu'il a opérées par elle en notre faveur. Ce qui est conforme à la parole du saint roi David: Notre Dieu, roi éternel, a accompli le salut sur la face de la terre (Ps 73,12).

Par la croix, en effet, les nations ont été prises comme dans un filet et les semences de la foi ont été semées partout. Avec la croix, les disciples du Christ ont labouré la nature humaine inféconde, comme avec une charrue. Ils ont fait apparaître les champs toujours verts de l'Église, ils ont récolté une abondante moisson de croyants en Jésus Christ. Par la croix, les martyrs ont été fortifiés et, en succombant, ils ont abattu ceux qui les frappaient.

Par la croix, le Christ a été reconnu et l'Église des croyants, tenant toujours ouvertes les Écritures, nous présente le même Christ, le Fils de Dieu, Dieu en soi, le Seigneur même, qui proclame d'une voix éclatante: Celui qui veut marcher à ma suite, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix, et qu'il me suive (Lc 9,23).