Saint Épiphane

Saint Épiphane de Salamine, également connu sous le nom d'Épiphane de Chypre, était un évêque et théologien chrétien du IVe siècle, né vers 310-320 et décédé en 403. Il est surtout connu pour son œuvre "Panarion" (le "Médecine-Chest"), une vaste compilation des hérésies et des doctrines chrétiennes de son temps.

Épiphane devint évêque de Salamine (aujourd'hui Famagouste) à Chypre en 367. Il était réputé pour son zèle dans la lutte contre les hérésies et joua un rôle actif dans les débats théologiques de l'époque, notamment contre l'arianisme et d'autres enseignements considérés comme déviants de la foi orthodoxe.

Son "Panarion", écrit vers 374-377, est une source précieuse pour l'étude des premières hérésies chrétiennes, offrant des descriptions détaillées et des réfutations de plus de 80 groupes hérétiques. Cette œuvre illustre la diversité des croyances et pratiques du christianisme ancien et la manière dont elles étaient perçues et combattues par l'Église orthodoxe.

En plus de son travail contre les hérésies, Épiphane a également contribué à d'autres aspects de la théologie et de la liturgie chrétiennes, et il est vénéré comme un saint dans l'Église catholique, l'Église orthodoxe, et d'autres traditions chrétiennes.

Commentaires de Saint Épiphane

Les sectateurs d'Ebion et de Cérinthe nous disent: Il suffit au disciple d'être comme Son maître; le Christ a été circoncis, vous devez donc, vous aussi, vous soumettre à la circoncision. Ces hérétiques sont dans l'erreur et détruisent leurs propres principes. En effet, si Ebion admettait que c'est le Christ Dieu descendu des cieux qui a été circoncis le huitième jour, il fournirait une preuve en faveur de la circoncision; mais il affirme que le Christ n'est qu'un homme. Or, cet enfant ne peut être la cause déterminante de sa circoncision, pas plus que les enfants ne sont les auteurs de leur propre circoncision. Pour nous, nous professons que le Christ est le Dieu descendu du ciel, qu'il a séjourné dans le sein d'une vierge le temps voulu par les lois de la nature, jusqu'au moment où la chair de son humanité a été entièrement formée de ce sein virginal; c'est dans cette chair qu'il a été circoncis le huitième jour en réalité, et non en apparence. Or, puisque les figures sont parvenues à leur accomplissement spirituel, ni lui, ni ses disciples ne doivent chercher à propager ces figures, mais la vérité seule.

Le Christ s'est soumis à la circoncision pour plusieurs raisons; premièrement, il a voulu prouver ainsi la vérité de sa chair contre les Manichéens et ceux qui prétendent qu'il n'est venu sur la terre qu'en apparence; secondement, il a fait voir par là que son corps n'était pas consubstantiel à la divinité, comme le soutient Apollinaire, et qu'il ne l'avait point apporté du ciel comme l'affirme Valentin; troisièmement, il a voulu confirmer, par son exemple, la loi de la circoncision qu'il avait autrefois instituée comme préparation à sa venue; quatrièmement enfin, il a voulu ôter ainsi aux Juifs toute excuse, car s'il n'avait pas reçu la circoncision, ils auraient pu objecter qu'ils ne pouvaient recevoir un Christ incirconcis.

Qu'Ebion lui-même remarque que c'est à l'âge de douze ans, et non point après sa trentième année, que Jésus-Christ ravit en admiration par la sagesse et la grâce de ses discours; on ne peut donc avancer qu'il n'est devenu Christ, en recevant l'onction divine, qu'au jour de son baptême, lorsque l'Esprit saint descendit sur lui; mais dès son enfance même, il faisait profession d'honorer le temple et de reconnaître Dieu pour son Père.

Il s passaient donc le long des champs de blé un jour de sabbat, et ils mangeaient des épis pour montrer que la loi du sabbat a cessé d'exister depuis la venue du grand sabbat, c'est-à-dire de Jésus-Christ, qui nous a donné le repos après les fatigues que nos crimes nous avaient causées.

Ce fait seul peut servir à confondre l'erreur insensée des ébionites sur l'usage de la chair, puisque le Sauveur a mangé l'agneau pascal des Juifs, et il dit expressément: «J'ai désiré manger cette pâque», afin qu'on ne puisse l'entendre autrement.