Saint Hilaire de Poitiers

Saint Hilaire, connu aussi sous le nom de Hilaire de Poitiers, était un évêque influent du IVe siècle et l'un des Pères de l'Église latine. Né vers le début du IVe siècle, il est surtout reconnu pour sa défense de l'orthodoxie trinitaire contre l'arianisme et pour son rôle de bâtisseur de l'Église dans l'occident latin.

Avant de devenir chrétien, Hilaire était versé dans la philosophie grecque, ce qui a influencé son approche théologique. Après sa conversion au christianisme, il fut élu évêque de Poitiers aux alentours de 350. En tant qu'évêque, il s'est engagé dans la lutte contre l'arianisme, une doctrine qui niait la divinité de Jésus-Christ.

Ses écrits théologiques les plus significatifs incluent "De Trinitate", une œuvre dans laquelle il développe une explication profonde de la doctrine de la Trinité. Il a également écrit des commentaires sur les Écritures et plusieurs autres traités qui ont contribué à la formation de la théologie chrétienne occidentale.

En raison de son opposition ferme à l'arianisme, Hilaire fut exilé en Phrygie par l'empereur arien Constance II. Pendant son exil, il continua d'écrire et de répandre ses enseignements. Son retour d'exil a été marqué par un accueil chaleureux et il continua son œuvre théologique jusqu'à sa mort en 367.

Saint Hilaire est vénéré comme un saint dans l'Église catholique, l'Église orthodoxe et dans les traditions anglicane et luthérienne. Sa fête est célébrée le 13 janvier. Son héritage en tant que défenseur de l'orthodoxie et éducateur de la foi reste une source d'inspiration pour les chrétiens du monde entier.

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Le Seigneur, ayant commandé à ses Apôtres de quitter ce qu'ils avaient de plus cher dans le monde, ajouta: Celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas, n'est pas digne de moi (Mt 10,38); car ceux qui appartiennent au Christ ont crucifié leur corps avec ses péchés et ses convoitises (cf. Ga 5,24). Nul n'est digne du Christ s'il ne porte pas sa croix, par laquelle nous partag eons la passion, la mort, la sépulture et la résurrection du Seigneur. Nul n'est digne de lui s'il ne suit pas le Seigneur afin de vivre de la nouveauté de l'Esprit dans ce mystère de foi.

Qui veut garder sa vie pour soi la perdra; qui perdra sa vie à cause de moi la gardera (Mt 10,39). Comprenons que, par la puissance du Verbe et le rejet des fautes passées, ce que la vie gagne se transformera en mort, et ce qu'elle perd en salut. Il faut donc assumer la mort dans une vie nouvelle et clouer ses péchés à la croix du Seigneur; il faut sauvegarder la liberté de proclamer glorieusement la foi en répondant aux persécuteurs par le mépris des choses présentes; et il faut refuser tout gain funeste à l'âme. Nous devons savoir que personne n'a de droit sur notre âme, et que le bénéfice de l'immortalité s'acquiert moyennant le préjudice subi dans cette courte vie.

Qui vous accueille, m'accueille; et qui m'accueille, accueille celui qui m'a envoyé (Mt 10,40). Le Christ prodigue à tous les hommes l'amour de la doctri ne et son attachement aux commandements. Après avoir signalé le danger que couraient ceux qui n'accueillaient pas les Apôtres, en demandant à ceux-ci de secouer la poussière de leurs pieds en témoignage contre eux, il loue le mérite de ceux qui les accueillent. Leur récompense sera plus grande que pour un service escompté. Puis il nous apprend qu'il a aussi un rôle de médiateur si bien que, lorsque nous recevons le Christ, Dieu se répand en nous par lui, parce qu'il est sorti de Dieu.

Et ainsi, celui qui reçoit les Apôtres, reçoit le Christ. Or, celui qui reçoit le Christ, reçoit Dieu son Père, car dans les Apôtres il ne reçoit rien d'autre que ce qui est dans le Christ, et il n'y a rien d'autre dans le Christ que ce qui est en Dieu. Et en raison de cet enchaînement de grâces, recevoir les Apôtres n'est pas autre chose que recevoir Dieu, puisque le Christ habite en eux et que Dieu habite dans le Christ.

Croire que Jésus est Fils de Dieu de nom et pas de nature, n'est pas la foi évangélique et apostolique. Car si ce nom désignait l'adoption sans que pour autant le Christ soit le Fils venu de Dieu, je me pose cette question: "Pourquoi le bienheureux Simon, fils de Yonas, a-t-il proclamé: Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant (Mt 16,16)? Est-ce parce qu'il a pu, comme tout le monde, naître fils de Dieu par le sacrement qui nous régénère?"

Si le Christ était fils de Dieu en fonction du nom qu'on lui attribue, je demande: "Qu'est-ce qui a été révélé à Pierre, non par la chair et le sang, mais par le Père qui est aux cieux? Une croyance partagée par tous a-t-elle quelque mérite? Et faut-il glorifier la révélation d'une chose que tout le monde connaît? Si le Christ était fils par adoption, pourquoi la confession de Pierre lui vaudrait-elle d'être appelé bienheureux, alors qu'il n'aurait reconnu au Fils qu'une qualité commune à tous les saints?"

Or, la foi de l'Apôtre s'est avancée au-delà des limites de l'intelligence humaine. Nul doute qu'il eût souvent entendu cette parole: Qui vous accueille m'accueille; et qui m'accueille accueille celui qui m'a envoyé (Mt 10,40). Ainsi, Pierre savait déjà que le Christ était envoyé. Et celui qu'il savait être envoyé, il l'avait entendu déclarer: Tout m'a été confié par mon Père; personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils (Mt 11,27). Qu'est-ce que le Père a révélé alors à Pierre, et qui lui valut la gloire de voir sa confession appelée bienheureuse? Est-ce qu'il ne connaissait pas les noms du Père et du Fils? Il les avait entendus fréquemment.

Mais il dit une parole qu'aucune voix humaine n'avait encore prononcée: Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant (Mt 16,16). En vérité, alors même que le Christ demeurant dans la chair s'était déjà déclaré Fils de Dieu, l'Apôtre fut alors le premier à reconnaître dans la foi que la nature divine est en lui. Si Jésus, en effet, a loué Pierre, ce n'est pas uniquement pour l'avoi r honoré par sa profession de foi, mais aussi pour avoir reconnu son mystère, car l'Apôtre n'a pas seulement confessé le Christ, mais il l'a aussi proclamé Fils de Dieu. Pour l'honorer, il lui eût certainement suffi de confesser: Tu es le Christ. Il eût pourtant été inutile de l'appeler Christ sans le proclamer Fils de Dieu. De fait, en disant: Tu es, Pierre a clairement déclaré la perfection et le caractère unique de la vraie nature du Fils. Et en disant: Celui-ci est mon Fils (Mt 17,5), le Père a révélé à Pierre qu'il devait proclamer: Tu es le Fils de Dieu. Car la parole Celui-ci est est l'indication donnée par celui qui révèle, tandis que l'adhésion donnée par celui qui confesse sa foi s'exprime par la réponse: Tu es.

L'Église est donc bâtie sur la pierre de cette confession. Mais un esprit de chair et de sang ne peut découvrir le sens de cette profession de foi. Appeler le Christ Fils de Dieu et, de plus, croire qu'il l'est, est un mystère qui ne peut être révélé que par Dieu. Ou alors, serait-ce le nom divin qui aurait été révélé à Pierre plutôt que la filiation de nature? Pour ce qui est du nom, Pierre avait déjà souvent entendu le Seigneur se proclamer Fils de Dieu. Sur quoi porte donc cette glorieuse révélation? Elle concerne certainement la nature et pas le nom, qui avait déjà été souvent proclamé.

Cette foi est le fondement de l'Église. Grâce à cette foi, la puissance de la Mort (Mt 16,18) ne pourra rien contre l'Eglise. Cette foi possède les clefs du Royaume des cieux et ce qui a été délié ou lié par elle sur la terre, est délié et lié dans les cieux. Cette foi est le don de la révélation du Père. Elle ne déclare pas mensongèrement que le Christ a été créé de rien, mais elle le proclame Fils de Dieu selon la nature qui lui est propre.

O délire impie d'un esprit qui s'égare misérablement! Il ne reconnaît pas en Pierre, vieillard proclamé bienheureux, le témoin de la foi, le témoin pour qui le Christ a prié le Père afin que sa foi ne défaille pas (cf. Lc 22,32) dans la tentation.

Au Christ qui le lui demandait, Pierre a réaffirmé son amour pour Dieu, et il s'est affligé de se voir encore mis à l'épreuve comme quelqu'un qui doute et qui hésite, et d'être interrogé une troisième fois. Et ainsi purifié de ses trois tentations, il a mérité de s'entendre dire trois fois par le Seigneur: Sois le berger de mes brebis (Jn 21,17). Alors que tous les Apôtres gardaient le silence, il a reconnu, grâce à une révélation du Père, que le Christ est le Fils de Dieu. Et sa bienheureuse confession de foi lui a valu une gloire suréminente, au-delà de ce que peut concevoir la faible nature humaine.

Ou bien, ce serviteur figure le peuple juif qui reste attaché à la loi, et qui, donnant comme prétexte de son éloignement de la liberté évangélique la crainte que lui inspire la loi ancienne, dit à Dieu: «Je vous ai craint», et ajoute: «Voici ce qui est à vous». Ou bien encore, c'est ce même peuple qui s'arrête exclusivement aux commandements du Seigneur, bien qu'il sût que Dieu devait moissonner des fruits de justice là où la loi n'avait pas été semée, et recueillir parmi les Gentils des enfants qui ne provenaient pas de la race d'Abraham ( Rm 4 ).

La gloire qui vient de la loi est accordée à ceux qui savent profiter de la grâce de l'Évangile; mais, pour celui qui n'a point la foi en Jé sus-Christ, on lui ôtera jusqu'à cette gloire que la loi semblait lui donner.

Après avoir prédit que son second avènement aurait lieu dans tout l'éclat de sa gloire, Notre-Seigneur annonce que sa passion approche, pour faire comprendre à ses disciples l'union étroite qui existe entre le mystère de la croix et la gloire de l'éternité: «Et Jésus ayant achevé tous ses discours».

Cette femme figure le peuple des Gentils, c'est elle qui, dans la passion de Jésus-Christ, rend gloire à Dieu; car elle a répandu des parfums sur sa tête, et la tête du Christ c'est Dieu; l'huile, c'est le fruit des bonnes oeuvres. Les disciples, dans le désir qu'ils avaient de sauver Israël, prétendent qu'on aurait dû vendre ce parfum pour en distribuer le prix aux pauvres, c'est-à-dire aux Juifs qu'ils appellent par une inspiration prophétique des pauvres, comme étant privés des richesses de la foi, et le Seigneur leur déclare qu'ils auront tout le temps nécessaire pour prendre soin de ces pauvres. D'ailleurs ce n'est que par son ordre exprès qu'ils pourront porter le salut aux Gentils qui ont été ensevelis avec lui, et couverts du parfum répan du par cette femme; car la régénération ne sera donnée dans le baptême qu'à ceux qui seront morts avec lui. Or, partout où l'Évangile sera prêché, on racontera ce qu'a fait cette femme, parce qu'après la chute du peuple d'Israël, la foi des Gentils proclamera la gloire de l'Évangile.

Ou bien, il ne nomme pas celui chez lequel il devait célébrer la Pâque, parce qu'il n'avait pas encore accordé à ceux qui croyaient en lui, la gloire du nom chrétien.

De ce que Judas n'a pas été admis à boire avec lui de cette coupe, on conclut qu'il ne devait pas boire un jour dans le royaume, puisque le Sauveur promet à tous ceux qui participent à cette coupe qu'ils boiront un jour avec lui de ce fruit de la vigne.

Nous voyons en core par là que les hommes, après avoir pratiqué toutes les vertus dont les divins mystères sont la source, sont élevés dans la gloire céleste pour y participer à la joie et à l'allégresse com mune à tous les saints.

Cette prédiction était confirmée par une ancienne prophétie, car il est écrit: «Je frapperai le pasteur, et les brebis du troupeau seront dispersées».

Mais Pierre était tellement transporté par son affection, par son amour pour Jésus-Christ, qu'il oublia la faiblesse de sa chair et la croyance que méritent les paroles du Seigneur; comme si ces paroles ne devaient pas avoir leur effet: «Pierre, prenant la parole, lui dit: Quand tous les autres», etc.

Mais les hérétiques ne veulent entendre ces paroles: «Il commença à s'attrister et à s'affliger» que dans le sens qui assujettit le Fils de Dieu à la crainte de la mort, parce qu'ils affirment, d'ailleurs, qu'il n'est point né de toute éternité, et qu'il n'est point sorti de la substance infinie de son. Père, mais qu'il a été tiré du néant par le Créateur de toutes choses. Donc, ajoutent-ils, il a été accessible aux angoisses de la douleur, à la crainte de la mort, et, puisqu'il a pu craindre la mort, il a pu mourir; or, s'il a pu mourir, bien qu'il doive maintenant vivre éternellement, il n'est cependant point éternel par sa nais sance dans le passé. Nous leur répondrons que, si la foi leur avait donné l'intelligence des Évangiles, ils auraient appris que le Verbe était Dieu dès le commencement, qu'il était en Dieu dès le commencement, et que celui qui engendre, comme celui qui a été engendré, ont la même éternité. Mais si la chair qu'il a prise a pu vicier, par suite de l'infirmité qui lui est inhérente, la vertu de cette substance incorruptible, jusqu'à la soumettre aux atteintes de la douleur, aux agitations de la crainte, elle devra aussi être soumise à la corruption, et si cette substance éter nelle peut subir un changement qui l'assujettisse à la crainte, elle pourra perdre, dans un mo ment donné, les propriétés qu'elle possède aujourd'hui. Mais Dieu est toujours le même, sans qu'on puisse mesurer son existence, et il est de toute éternité tout ce qu'il est; rien donc en Dieu n'a pu être sujet à la mort, rien en lui n'a pu être accessible à la crainte.

Il en est, ce me semble, qui ne donnent d'autre cause à cette crainte du Sauveur que les approches de sa passion et de sa mort. Mais je demanderai à ceux qui sont dans cette opinion si l'on peut raisonnablement admettre que la crainte de la mort ait pu trou ver place chez celui qui bannissait toute crainte de la mort de l'esprit de ses Apôtres, et les exhortait à conquérir la gloire du martyre? Peut-on d'ailleurs supposer qu'il ait pu envisager la mort avec effroi, lui qui donne la vie pour récompense à ceux qui meurent pour lui. Quelle est encore la douleur qu'il pourrait craindre dans la mort, lui qui ne devait mourir que par un acte librement consenti de sa toute-puissance? Et si enfin ses souffrances devaient être pour lui une source de gloire, comment la crainte de sa passion pouvait-elle l'attrister.

Mais, puisque nous lisons que Notre-Seigneur a été accablé par la tristesse, recherchons-en les causes. Il avait prévenu plus haut ses disciples que tous seraient scandalisés, et il avait déclaré à Pierre qu'il renierait trois fois son maître. Or, c'est après avoir pris avec lui cet Apôtre, ainsi que Jacques et Jean, qu'il commence à s'attrister. Ce n'est donc point avant de les avoir pris avec lui qu'il est triste; mais toute cette crainte ne paraît en lui qu'après qu'il s'est fait suivre de ses disciples. Cette tristesse ne prend donc point naissance à son sujet, mais à l'occasion de ceux qu'il avait pris avec lui.

Ou bien encore, dans un autre sens, il ne dit pas: Que ce calice s'éloigne, car ce serait la prière d'un homme qui craint pour lui-même; mais il demande que ce calice passe au delà de lui. Il demande donc, non d'être exempté de le boire, mais de le voir passer à d'autres après qu'il se sera éloigné de lui. Toute la crainte qu'il éprouve se concentre donc sur ceux qui doivent souffrir après lui, et c'est pour eux qu'il adresse à Dieu cette prière: «Que ce calice s'éloigne de moi», c'est-à-dire qu'ils le boivent comme je le bois moi-même, sans aucune défiance, sans aucun sentiment de douleur, sans aucune crainte de la mort, Il dit: «Si cela est possible», parce que la chair et le sang redoutent les souffrances, et qu'il est diffi cile que des corps mortels soient à l'épreuve de leurs cruelles atteintes. Il ajoute: Non comme je veux, mais «comme vous voulez». Il voudrait en effet les affranchir de la nécessité de souffrir, dans la crainte de les voir succomber à la souffrance, si toutefois ils peuvent devenir les cohéritiers de sa gloire, sans passer par la rude épreuve de sa passion. «Non pas comme je le veux, mais comme vous le voulez», parce que la volonté du Père est que la force nécessaire pour boire ce calice passe de Jésus-Christ dans ses Apôtres, car, d'après l'ordre des conseils divins, le démon devait être vaincu directement, plus par les disciples de Jésus-Christ que par Jésus-Christ lui-même.

Lorsqu'il revient trouver ses disciples et qu'il les trouve endormis, c'est à Pierre qu'il adresse particuliè rement ses reproches: «Et il dit à Pierre: Quoi, vous n'avez pu veiller une heure avec moi ?» il fait ce reproche à Pierre plutôt qu'aux deux autres, parce que c'était celui de tous ses Apô tres qui s'était le plus vanté de ne point se laisser scandaliser.

Il leur découvre ensuite les raisons du précepte qu'il leur donne de prier pour ne point tomber dans la tentation; «car l'esprit est prompt, et la chair est faible», paroles qui ne s'appliquent point au Sauveur, puisqu'il s'adresse maintenant à ses disciples.

Ou bien encore, en faveur de ses disciples, qui devaient passer par les souffrances, il a pris sur lui toutes les faiblesses de notre corps, il a cloué à la croix toutes nos infirmités; et c'est pourquoi ce calice ne peut s'éloigner de lui sans qu'il le boive, parce que nous ne pouvons souffrir qu'en vertu de sa passion.

Après ces prières multipliées, après ces démarches répétées, il bannit la crainte de l'âme de ses disciples, il leur rend la sécurité, et les invite à prendre du repos «Alors il revint trouver ses disciples», etc.

Ou bien, il s'exprime ainsi, parce qu'il attendait désormais avec confiance l'effet de la volonté de son Père sur ses disciples, d'après la prière qu'il lui avait faite: «Que votre volonté soit faite», assuré qu'il était qu'en buvant le premier le calice qui devait passer jusqu'à nous, il absorbait pour ainsi dire, en sa personne, les infirmités de notre corps, les sollicitudes de la crainte, et la dou leur elle-même de la mort.

Lorsque Notre-Seigneur revient vers ses disciples, et qu'il les trouve endormis, la première fois, il leur en fait un reproche; la seconde fois, il se tait; la troisième fois, il leur or donne de se reposer. Voici la raison de cette conduite: premièrement, après sa résurrection, il les trouva dispersés, pleins de défiance et de crainte; secondement, lorsqu'il les visita en leur envoyant l'Esprit saint, leurs yeux étaient appesantis et ne pouvaient contempler la liberté de l'Évangile; car l'amour de la loi, qui les retenait encore tant soit peu, les laissait comme plongés dans le som meil par rapport à la foi; troisièmement enfin, lorsqu'il reviendra dans l'éclat de sa majesté, il leur rendra la sécurité et le repos.

Ou bien, dans un autre sens, l'oreille coupée par Pierre au valet du grand-prêtre figure le sens indocile de l'ouïe, qui est retranché par le disciple de Jésus-Christ au peuple esclave du sacerdoce judaïque et qui devient incapable de recevoir la vérité qu'il a refusé d'entendre.

Mais la mort par le glaive n'est point le châtiment de tous ceux qui se servent du glaive, car la fièvre ou d'autres accidents en emportent beaucoup de ceux qui ont fait usage du glaive, ou en remplissant les fonctions de juge, ou en résistant néces sairement aux voleurs. Si cependant, d'après la sentence du Sauveur, tout homme qui se sert du glaive doit périr par le glaive, c'est avec justice qu'on faisait mourir par le glaive ceux qui s'en servaient pour commettre quelque crime.

Le Seigneur ordonne que le glaive soit remis dans le fourreau, parce qu'il devait faire périr ses ennemis, non sous les coups d'un glaive matériel, mais par le glaive de sa bouche.

Ou bien, lorsque le grand-prêtre lui a demandé s'il était le Christ, il lui a répondu «Vous l'avez dit», parce qu'il avait dû apprendre de la loi, que le Christ demeurait éternellement ( Jn 12,34 Ps 109 Ps 116 Is 10,9 ), mais ici que cette même question: «Êtes-vous le roi des Juifs ?» lui est faite par un homme qui ne connaît pas la loi, il lui ré pond: «Vous le dites», parce que c'est par la foi de leur confession actuelle que les Gentils obtiennent le salut.

A l'instigation des prêtres, le peuple choisit Barrabas, dont le nom signifie le fils du père. Ce nom est une prophétie de la future infidélité des Juifs, qui préféreront à Jé sus-Christ, l'antéchrist le fils du péché.

Le Juif était in digne de porter la croix, et il était réservé à la foi des nations de prendre la croix et de compatir aux souffrances du divin crucifié.

Le lieu du crucifiement fut choisi de manière que, placé au milieu de la terre, il se présentât également à tous les peuples de la terre, pour leur donner la connaissance de Dieu.

Ou bien, il a refusé de boire ce vin mêlé de fiel, parce que l'amertume des péchés ne doit point se mêler à l'incorruptibilité de la gloire éternelle.

C'est ainsi que, sur le bois de la croix, nous voyons suspendu la vie et le salut de tous les hommes. «Après qu'ils l'eurent crucifié», etc.

Ou bien, dans un autre sens, les deux larrons qui sont crucifiés, l'un à sa gauche, l'autre à sa droite, figurent que l'universalité des hommes est appelée à profiter du bienfait de la passion du Sauveur; mais, comme la différence qui existe entre les fidèles et les infidèles établit entre eux une séparation marquée par la gauche et par la droite, l'un des deux placé à la droite de Jésus est sauvé par la justification qui vient de la foi.

Quel pardon pourront-ils espérer lorsqu'après trois jours ils verront le temple de Dieu rebâti dans la résurrection du Sauveur.

Ces deux voleurs, qui-lui reprochent les humiliations de sa passion, sont un signe que la croix sera aussi un sujet de scandale pour tous les fidèles ( 1Co 1,23 ).

Le vinaigre est un vin qui s'est aigri ou par sa mauvaise qualité, ou par le mauvais état du vase qui le contient, ou par négligence. Le vin représente l'honneur de l'immortalité et de la vertu. Or, lorsque le vin se fut aigri en Adam, le Sauveur en prit et en fut abreuvé par les nations. Ce vin est présenté au moyen d'une éponge placée au bout d'un bâton; c'est-à-dire que le Sauveur reçut du corps des nations les faiblesses qui avaient corrompu en nous le principe de l'immortalité, et qu'il les fit pour ainsi dire passer en lui-même, pour communiquer l'immortalité à tout ce qui avait été altéré et cor rompu.

Ou bien, il expire en jetant un grand cri par la douleur qu'il éprouve de ne pouvoir effacer les pé chés de tous les hommes ( Is 53,6 1P 2,24 ).

De ces paroles, les hérétiques veulent conclure ou que le Verbe de Dieu s'est comme anéanti en prenant la place de l'âme unie au corps, et en lui donnant la vie qu'il reçoit de l'âme, ou bien que Jésus-Christ n'était pas un homme véritable, parce que le Verbe de Dieu n'habitait en lui que comme il était autrefois dans l'esprit des prophètes. Il sem ble, d'après ces hérétiques, que Jésus-Christ ne soit qu'un homme ordinaire, composé d'un corps et d'une âme comme nous, et qu'il ne date son existence que du jour où il a été fait homme, lui qui, dépouillé de la protection de Dieu qui se retire de lui, s'écrie: «Mon Dieu ! mon Dieu ! pourquoi m'avez-vous abandonné». Ou bien encore, ajoutent-ils, la nature hu maine s'étant comme confondue avec l'âme du Verbe, Jésus-Christ a été secouru en tout par la puissance de son Père, et maintenant qu'il est privé de ce secours, et abandonné à la mort, il se plaint de cet abandon, et en appelle à celui qui l'a délaissé. Mais au milieu de ces opinions aussi faibles qu'impies, la foi de l'Église, toute pénétrée de la doctrine des Apôtres, ne divise po int Jésus-Christ, et ne laisse point à penser qu'il ne soit pas à la fois Fils de Dieu et Fils de l'homme. En effet, la plainte qu'il fait entendre dans son délaissement, c'est la faiblesse de l'homme qui va mourir, et la promesse qu'il fait du paradis au bon larron, c'est le royaume du Dieu vivant. En se plaignant d'être abandonné au moment de sa mort, il vous prouve qu'il est homme, mais tout en mourant, il assure qu'il règne dans le paradis, et vous montre ainsi qu'il est Dieu. Ne soyez donc pas surpris de l'humilité de ses paroles et des plaintes qu'il fait enten dre dans son délaissement, lorsque sachant bien qu'il a revêtu la forme d'esclave, vous êtes témoin du scandale de la croix.

Ou bien, le voile du temple se déchire, parce que, dès ce moment, le peuple se divise en deux parties, et que la gloire de ce voile disparaît avec l'ange qui le couvrait de sa protection.

La terre tremble, parce qu'elle était incapable de recevoir ce mort; les pierres se fendent, parce que le Verbe de Dieu avait pénétré et forcé tout ce qui était capable de résistance; les tombeaux furent ouverts; car les portes des cachots de la mort fu rent brisées. «Et plusieurs corps des saints, qui étaient dans le sommeil de la mort, ressuscitè rent».

Dans le sens mystique, Joseph est une figure des Apôtres; il ensevelit le corps dans un linceul blanc. C'est dans un linge semblable que saint Pierre vit descendre du ciel vers lui toutes sortes d'animaux, ce qui signifie que l'Église a été ensevelie avec Jésus-Christ. Le corps du Seigneur est donc placé dans ce lieu de repos, creusé tout nouvellement dans la pierre, parce que Jésus-Christ est déposé, par la prédication des Apôtres, dans le coeur si dur des infidèles, que le travail de la doctrine a creusé, mais qui était jusque-là inaccessible à tout sentiment de crainte de Dieu. Une pierre ferme l'entrée de ce tombeau, pour nous apprendre que nul que le Seigneur ne doit entrer dans nos coeurs, et que, puisqu'avant lui personne n'avait fait pénétrer en nous la connaissance de Dieu, personne ne puisse y être ensuite intro duit que par lui.

Ou bien, alors que tous les autres abandonnent le Seigneur, celles-ci persévèrent dans leur dévouement à Jésus, et attendent l'effet de ses promesses. Aussi elles méritèrent de voir les premières le Sauveur ressuscité, «car celui-là seul qui persévère jusqu'à la fin sera sauvé» ( Mt 10, 22; 24, 13). C'est ce que continuent de faire, jusqu'à ce jour, les saintes femmes, c'est-à-dire les âmes qui considèrent, avec une pieuse curiosité, comment s'accomplit et se termine la passion du Christ.

Cette crainte qu'on enlève le corps, cette garde du sépulcre, ce sceau qu'ils y apposent sont un té moignage de leur folie et de leur incrédulité qui les portent à sceller le sépulcre de celui à la voix duquel ils avaient un vu mort sortir plein de vie du tombeau.

Ce tremblement de terre, c'est la puissance de résurrection que déploie en ressuscitant le Seigneur des vertus célestes, lorsqu'après avoir émoussé l'aiguillon de la mort, et éclairé ses profondes ténèbres, il fait trembler les enfers et les saisit d'épouvante.

C'est un effet insigne de la miséricorde de Dieu, d'employer au moment où son Fils ressuscita des enfers le ministère de ses anges, et il devient ainsi lui-même comme le héraut de la première résurrection en la faisant annoncer par un de ceux qui sont les ministres habituels de la volonté de son Père.

L'ange avait à peine cessé de parler aux saintes femmes que Jésus se pré senta devant elles, afin qu'en annonçant aux disciples, qui étaient dans l'attente, la nouvelle de la résurrection, elles pussent leur transmettre ses paroles en même temps que celles de l'ange.

Nous voyons reproduit ici, mais dans un sens contraire, la marche suivie dans le grand événement qui a été la cause de notre perte; c'est par une femme que la mort est entrée dans le monde, ce sont des femmes aussi qui, les premières, méritent de voir et d'annoncer la gloire de la résurrection, et c'est pour cela que le Seigneur ajoute: «Allez, et dites à mes frères qu'ils se rendent en Gali lée; c'est là qu'ils me verront».

C'est à ce prix qu'on achète le silence sur la résurrection et le men songe de l'enlèvement du corps, parce qu'en effet la gloire du monde, qui consiste dans l'estime et le désir de l'argent, est une négation de la gloire de Jésus-Christ.

Tous ceux qui font abus de l'argent du temple, ou de tout ce qui doit servir à l'usage de l'Église, pour satisfaire leurs désirs ou leurs passions, sont sem blables aux scribes et aux prêtres qui achètent à prix d'argent le mensonge et le sang de Jésus-Christ.

Que ne contient pas en effet ce sacrement de notre salut. Tout y est plein, tout y est parfait, comme venant de celui qui possède toute plénitude et toute perfection. Le nom de Père exprime la nature de la première personne; mais elle est Père seulement, et ne doit pas à un autre, comme les hommes, d'être Père. Le Père n'a pas été engendré, il est éternel; il a tou jours en lui le principe qui le fait exister; il n'est connu que du Fils, etc. Le Fils est engendré de celui qui ne l'a pas été, un de celui qui est un, vrai de celui qui est vrai, vivant de celui qui est vivant, parfait de celui qui est parfait, vertu de la vertu, sagesse de la sagesse, gloire de la gloire, image du Dieu invisible, figure du Père qui n'a pas été engendré. L'Esprit saint ne peut pas être séparé de la confession que nous faisons du Père et du Fils, et cette consolation de notre espérance ne nous fait défaut en aucune circonstance. C'est lui qui est le gage des pro messes futures, par les opérations de ses dons, lui qui est la lumière de l'intelligence, lui qui est la splendeur des esprits. Les hérétiques, qui ne peuvent pas changer ces vérités, essaient de les expliquer d'une manière toute humaine. C'est ainsi que Sabellius étend la paternité jusqu'au Fils, et admet une distinction plutôt dans leurs noms divers que dans leurs personnalités différentes, reconnaissant lui-même à sa manière, un Père et un Fils, puisque, suivant lui, le Fils n'est autre que le Père. C'est ainsi qu'Ebion n'attribue d'autre origine à Jésus-Christ que celle qu'il tire de la Vierge Marie, et qu'il prétend que ce n'est pas l'homme qui vient de Dieu, mais Dieu qui vient de l'homme. C'est ainsi que les Ar iens font sortir du néant et du temps l'image substantielle, la sagesse et la vertu de Dieu. Qu'y a-t-il d'étonnant qu'ils enseignent des erreurs multipliées sur l'Esprit saint, eux qui sont assez téméraires pour affirmer que le Fils, de qui il pro cède, a été soumis à la création et au changement,

Sûr d'être protégé au jour du combat, le Christ fait aussi cette prière: Seigneur, n'accorde rien au pécheur à l'encontre de mon désir (cf. Ps 139,9). Lui qui a dit: Je ne suis pas venu faire ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé (Jn 6,38), est également pressé de réaliser la tâche entreprise par obéissance, non sans toutefois nous rappeler qu'il peut exercer librement sa volonté.

Il veut, en vérité, ce qu'a voulu le Père. Par ces paroles: Je ne suis pas venu faire ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé, Jésus montre, en effet, qui est celui qui l'a envoyé et à qui il obéit, sans pourtant supprimer son vouloir propre. Il aspire donc à accomplir toutes les volontés de son Père. Il s'empresse aussi de réaliser tout ce que lui-même désire voir accompli dans sa passion, de peur qu'un pécheur ne prenne les devants pour le déjouer.

Il a ardemment désiré (Lc 22,15) manger la Pâque avec ses disciples. Il a célébré à la hâte le repas de la Pâque. Désirant boire le calice de sa passion, il a dit: Est-ce que je vais refuser la coupe que mon Père m'a donné à boire (Jn 10,11)? Quand les hommes qui le cherchaient se présentèrent pour se saisir de lui et demandèrent qui était Jésus, il s'avança de lui-même. Sachant qu'il devait boire la coupe de vinaigre, il demanda à la boire et, aussitôt après y avoir bu et après avoir ainsi mené à bonne fin son grand dessein, il dit: Tout est accompli (Jn 19,30), mettant dans ces mots toute sa joie de voir réalisé ce qu'il désirait tellement.

Dans les psaumes, le Christ avait souvent prié pour que sa vie soit préservée du glaive. Il avait annoncé qu'aucun de ses os ne serait brisé. Il avait prédit que sa tunique serait tirée au sort (Ps 21).

Il prie pour que tout cela se réalise selon son désir, afin que l'on croie en l'accomplissement des prophéties. Il ne veut pas que les pécheurs aient la possibilité d'agir sur un de ces événements, ni d'empêcher la célébration de la Pâque si ardemment désirée, ou qu'ils n'osent pas lui présenter la coupe de sa passion. Car la première réponse que le Sauveur avait adressée aux pécheurs venus l'arrêter, les avait tous terrassés.

Il ne faut pas que manque le vinaigre qui doit lui être offert, que le soldat lui perce le côté avant qu'il ne rende l'esprit, ni qu'il trouve dans la lenteur de sa mort un motif pour lui briser les os.

Il veut qu'aucune prophétie ne soit retranchée, et que rien de ce qu'il attend ne soit laissé au bon plaisir du pécheur. Il veut que s'accomplissent en lui tous les événements annoncés dans les prophéties et que lui-même désire. Et il prie pour leur réalisation, non qu'ils puissent ne pas s'accomplir, mais afin que les hommes comprennent que ces prophéties le concernaient.

Selon saint Paul, ton Esprit Saint, mon Seigneur et mon Dieu, scrute et connaît tes profondeurs (cf. 1Co 2,10). Quand il intercède pour moi, il te parle à ma place par des cris inexprimables (cf. Rm 8,26). Rien, en dehors de toi, ne scrute ton mystère. Rien qui soit étranger ou extérieur n'est assez puissant pour mesurer la profondeur de ton infinie majesté. Tout ce qui pénètre en toi est de toi; rien de ce qui est étranger à toi n'a le pouvoir de te scruter.

Que ton Esprit Saint vienne de toi par ton Fils unique, je ne le perçois pas sensiblement, mais j'en ai la conviction. Car, dans le domaine spirituel qui est le tien, mon esprit est obtus, comme l'assure ton Fils unique: Ne sois pas étonné si je t'ai dit qu'il vous faut renaître. Car le vent souffle où il veut: tu entends le bruit qu'il fait mais tu ne sais pas d'où il vient ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né de l'eau et de l'Esprit (Jn 3,7-8).

Je crois en ma nouvelle naissance sans la comprendre, et je suis déjà certain de vérités qui m'échappent. Sans que je comprenne comment, je renais, et ma nouvelle naissance s'accomplit réellement. Rien n'empêche l'Esprit de parler quand il veut et là où il veut. Le motif de sa venue et de son départ nous reste inconnu, même si j'ai la conviction de sa présence.

Jean, ton Apôtre, nous enseigne que tout a été fait par ton Fils qui était auprès de toi au commencement, qui est Dieu et Verbe de Dieu (cf. Jn 1,1-3). Et saint Paul énumère tout ce qui a été créé en lui, au ciel et sur la terre, êtres visibles et puissances invisibles ; il souligne que tout a été créé dans le Christ et par le Christ (cf. Col 1,16-17). Quant à l'Esprit Saint, il a jugé suffisant d'affirmer qu'il est ton Esprit.

Pour moi, je penserai comme ces deux hommes (Jean et Paul) que tu as choisis, et avec eux, je ne dirai rien sur ton Fils unique qui dépasse les capacités de mon intelligence: je me contenterai de dire qu'il est né. De même, avec eux, je ne dirai rien de ton Esprit Saint qui dépasse les ressources naturelles de l'homme: je déclarerai seulement qu'il est ton Esprit. Je ne veux pas d'une vaine querelle de mots: je m'en tiens à professer fermement une foi inébranlable.

Je t'en prie, mon Dieu, conserve intacte la ferveur de ma foi, et, jusqu'à mon dernier soupir, donne-moi d'exprimer ce qui est ma conviction, de garder toujours ce que j'ai professé dans le Symbole lors de ma nouvelle naissance, quand j'ai été baptisé dans le Père, le Fils et l'Esprit Saint. Accorde-moi de t'adorer, toi notre Père, et ton Fils qui ne fait qu'un avec toi; fais que je reçoive ton Esprit Saint, qui procède de toi par ton Fils unique.

J'ai, en faveur de ma foi, un témoin autorisé, celui qui déclare: Père, tout ce qui est à moi est à toi, et tout ce qui est à toi est à moi (Jn 17,10). Ce témoin, c'est mon Seigneur Jésus Christ, lui qui demeure en toi, lui qui vient et qui est toujours auprès de toi, étant toujours Dieu, pour les siècles des siècles.