Saint Odilon de Cluny

Saint Odilon de Cluny, né vers 962 et décédé le 1er janvier 1049, était le cinquième abbé de l'abbaye de Cluny, l'un des centres monastiques les plus importants de l'Europe médiévale. Son abbatiat, de 994 à 1049, a été marqué par une période de grande influence pour Cluny dans le monde chrétien.

Sous la direction d'Odilon, Cluny est devenu un centre majeur de réforme monastique. Il a étendu l'influence de Cluny en fondant et en réformant de nombreux monastères à travers l'Europe, en se conformant à la stricte observance de la Règle de Saint Benoît. Odilon a été un fervent défenseur de la paix et de la justice, promouvant la « Trêve de Dieu », une initiative visant à limiter la violence féodale.

Odilon est également connu pour avoir instauré la commémoration des défunts, connue sous le nom de Jour des Morts, qui a ensuite été adoptée par l'ensemble de l'Église catholique. Il a mis en place cette pratique pour prier pour les âmes du purgatoire, soulignant ainsi l'importance de la prière pour les défunts dans la spiritualité chrétienne.

Son engagement pour la réforme monastique, son souci pour les pauvres et les marginalisés, et son dévouement à la vie de prière ont fait de lui une figure emblématique du monachisme médiéval. Saint Odilon a été vénéré pour sa piété, son leadership et sa contribution à l'Église et à la société de son temps.

Commentaire de Saint Odilon de Cluny

Ce jour, je l'ai souvent dit, est une assez grande fête par lui-même, mais il est encore remarquable par son voisinage avec Noël. Lorsque l'on adore Dieu dans l'enfant, on honore l'enfantement virginal. Lorsque l'on offre des présents à l'homme-Dieu, on adore la dignité de la naissance divine. Lorsque les mages découvrent Marie avec l'enfant, ils proclament véritables l'humanité du Christ et l'intégrité de la Mère de Dieu. Comme dit l'évangéliste: En entrant dans la maison, ils virent l'enfant avec Marie sa mère; et tombant à genoux., ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et ils lui offrirent leurs présents: de l'or, de l'encens et de la myrrhe (Mt 2,10-11).

Ces dons offerts par les mages révèlent les mystères du Christ. En donnant de l'or, ils exaltent le roi; en offrant l'encens, ils adorent Dieu; en présentant de la myrrhe, ils le reconnaissent mortel. Quant à nous, croyons donc que le Christ a épousé notre condition mortelle, afin que, par sa mort unique, nous sachions que nous sommes délivrés de la seconde mort. Comment le Christ est apparu mortel et a payé notre dette envers la mort, Isaïe l'a dit: Il a été comme un agneau conduit à l'abattoir (Is 53,7).

Nous devons croire que le Christ est roi, car nous l'avons prouvé par l'autorité divine. Il dit de lui-même dans le Psaume: J'ai été sacré roi par lui (Ps 2,6 Vg.), c'est-à-dire par Dieu le Père. Et qu'il soit le Roi des rois, il le dit lui-même par la bouche de la Sagesse: Par moi règnent les rois, et les grands fixent de justes décrets (Pr 8,15). Enfin, qu'il soit vraiment le Christ et Seigneur, c'est ce qu'attesté le monde entier créé par lui. Car il dit lui-même dans l'Évangile: Tout pouvoir m'a été donné au ciel et sur la terre (Mt 28,18). Et l'Apôtre affirme que lui a été donné par Dieu le Père le Nom qui surpasse tous les noms, afin qu'au Nom de Jésus, aux cieux, sur terre et dans l'abîme, tout être vivant tombe à genoux (Ph 2,9-10). L'Apôtre dit ailleurs: Tout est créé par lui et pour lui. Il est avant tous les êtres, et tout subsiste en lui (Col 1,16-17). Et saint Jean l'Évangéliste dit: Par lui tout s'est fait, et rien de ce qui s'est fait ne s'est fait sans lui (Jn 1,3). Si l'on reconnaît que toutes choses ont été faites par lui et que tout subsiste en lui (Col 1,17), nous devons nécessairement croire que toutes choses ont connu son avènement.