Saint Paulin de Nole

Saint Paulin de Nole, né vers 354 et décédé le 22 juin 431, était un poète, évêque et saint chrétien. Né à Bordeaux dans une famille noble, il a d'abord mené une carrière publique avant de se tourner vers la vie religieuse.

Après avoir occupé des postes importants dans l'administration impériale, Paulin a subi une profonde conversion spirituelle. Il a été ordonné prêtre et a choisi de vivre une vie ascétique. En 409, il est devenu évêque de Nole en Campanie, où il a servi jusqu'à sa mort.

Paulin est reconnu pour son érudition et ses contributions à la littérature chrétienne. Il a écrit des hymnes, des poèmes et des lettres qui reflètent une profonde foi et une riche culture littéraire. Ses écrits, mêlant poésie et théologie, ont eu une influence notable sur le développement de la littérature chrétienne latine.

En tant qu'évêque, Paulin était dévoué au bien-être de ses fidèles, se distinguant par sa charité et son engagement envers les pauvres et les nécessiteux. Il a également joué un rôle dans les débats théologiques de son temps, notamment concernant la doctrine de la grâce et le pélagianisme.

Saint Paulin de Nole est vénéré pour sa piété, son éloquence et son engagement pastoral. Sa fête est célébrée le 22 juin dans le calendrier liturgique.

Commentaire de Saint Paulin de Nole

Qu'as-tu donc que tu n'aies reçu?, demande l'Apôtre (1Co 4,7). Voilà pourquoi, mes bien-aimés, il ne faut pas que nous gardions jalousement nos richesses comme si elles étaient nôtres, mais que nous les prêtions, puisqu'elles nous ont été confiées. Car on nous en a confié la charge, et nous avons l'usage d'une richesse commune, non la possession éternelle d'un bien propre (cf. 1Co 9,17). Si tu reconnais que ce bien n'est à toi ici-bas que pour un temps, tu pourras le posséder éternellement dans le ciel.

Rappelons-nous cette veuve qui se préoccupait des pauvres sans se soucier d'elle-même. Ne pensant qu'à la vie future, elle abandonna tous ses moyens d'existence, comme le Juge lui-même l'a attesté. Les autres, en effet, avaient donné du surplus de leur biens. Cette femme, qui avait pour toute fortune deux petites pièces de monnaie, était peut-être plus dépourvue que beaucoup de pauvres, mais les richesses de son coeur dépassaient celles de tous les riches. Elle n'avait en vue que les richesses de la récompense éternelle. Elle ne désirait que le trésor céleste et, d'un seul coup, elle s'est dépouillée de tous ses biens, ceux qui viennent de la terre et qui retournent à la terre.

Prêtons donc au Seigneur les biens que nous avons reçus de lui. Nous ne possédons rien, en effet, qu'il ne nous ait donné, et nous n'existons que parce qu'il le veut. En particulier, comment pourrions-nous penser avoir quelque chose à nous, alors que nous avons contracté une dette plus grande et spéciale, et que nous ne nous appartenons pas à nous-mêmes? Car Dieu nous a créés, mais il nous a aussi rachetés.

Eh bien, réjouissons-nous d'avoir été rachetés à grand prix, en vérité, par le sang du Seigneur lui-même. Ce qui fait que nous ne sommes plus des esclaves sans valeur. Être libre de la justice est en effet une liberté plus vile que l'esclavage, puisqu'une pareille liberté fait de l'homme un esclave du péché et un prisonnier de la mort. Aussi, rendons au Seigneur ce qu'il nous a donné; donnons à Celui qui reçoit en tout pauvre; donnons, dis-je, avec joie, pour recevoir de lui dans l'allégresse, comme il l'a promis.