Saint Pierre Damien

Saint Pierre Damien, né vers 1007 à Ravenne, Italie, et décédé le 22 février 1072, était un réformateur ecclésiastique, érudit et cardinal italien du XIe siècle. Reconnu pour son zèle dans la réforme de l'Église et son engagement envers la vie ascétique, il est l'une des figures majeures de la réforme grégorienne.

Après une jeunesse difficile, Pierre Damien entra dans la vie monastique à Fonte Avellana, où il adopta et promut un style de vie ascétique rigoureux. Il devint rapidement abbé de son monastère et se fit connaître pour son érudition et sa piété.

En tant que réformateur, Pierre Damien a lutté contre les abus ecclésiastiques tels que la simonie et le nicolaïsme, cherchant à restaurer la discipline et la sainteté au sein de l'Église. Il a été un ardent défenseur des idéaux de réforme de l'Église, collaborant étroitement avec plusieurs papes, dont Grégoire VII.

En plus de son travail de réforme, Pierre Damien a écrit de nombreux ouvrages théologiques, ascétiques et liturgiques, influençant profondément la pensée chrétienne. Ses écrits reflètent une combinaison de rigueur intellectuelle et de profondeur spirituelle.

Canonisé en 1828, Saint Pierre Damien est également reconnu comme Docteur de l'Église. Il est vénéré pour son dévouement à la réforme de l'Église et à la vie monastique, et sa fête est célébrée le 21 février.

Commentaire de Saint Pierre Damien

Voilà que nous avons tout quitté pour te suivre (Mt 19,27). Quelles paroles solennelles! C'est une grande promesse, c'est une oeuvre sainte et digne de bénédiction de tout quitter et de suivre le Christ. Ces paroles ont entraîné des hommes et des femmes à la pauvreté volontaire, elles ont fait naître les monastères, elles ont rempli les cloîtres et les forêts d'i nnombrables moines et ermites. L'Église se réfère à cette parole quand elle chante: Pour me conduire selon ta parole, j'ai gardé le chemin prescrit (Ps 16,4).

C'est une grande chose, en vérité, de tout quitter, mais une plus grande, de suivre le Christ car, comme nous l'apprenons dans les livres, beaucoup ont tout quitté mais n'ont pas suivi le Christ. Suivre le Christ est notre tâche, c'est notre travail, en cela consiste l'essentiel du salut de l'homme, mais nous ne pouvons suivre le Christ si nous n'abandonnons pas tout. Car il s'élance en conquérant joyeux (Ps 18,6) et nul, s'il est chargé d'un fardeau, ne peut le suivre.

Voilà, dit Pierre, que nous avons tout quitté (Mt 19,27), non seulement les biens de ce monde, mais aussi les désirs de notre âme. Car il n'a pas tout abandonné, celui qui reste attaché ne fût-ce qu'à lui-même. Bien plus, cela ne sert à rien d'avoir abandonné tout le reste à l'exception de soi-même, car il n'y a pas pour l'homme de fardeau plus lourd que le moi. Quel tyran est plus cruel, quel maître plus impitoyable pour l'homme que sa volonté propre? <> Par conséquent, il faut que nous abandonnions nos possessions et notre volonté propre, si nous voulons suivre celui qui n'avait pas d'endroit où reposer la tête (Lc 9,58) et qui est venu non pour faire sa volonté, mais pour faire la volonté de celui qui l'a envoyé (Jn 6,38).

Il faut donc que nous quittions tout pour suivre le Christ seul, que nous nous efforcions de plaire au Christ seul, que nous nous attachions à sa bienveillante volonté avec un soin vigilant. Car il est certain qu'aussitôt nous connaîtrons par expérience ce que la Vérité promet à quiconque abandonne tout et marche à sa suite: Il recevra le centuple, dit-elle, et il aura en héritage la vie éternelle (Mt 19,29). Le don du centuple nous est, en effet, un réconfort pour la marche, et la possession de la vie éternelle fera notre bonheur pour toujours dans la patrie céleste.

Mais quel est ce centuple? Simplement, les consolations de l'Esprit doux comme le miel, ses visites et ses premiers fruits. C'est le témoignage de notre conscience, c'est l'heureuse et très joyeuse attente des justes, c'est la mémoire de la surabondante bonté de Dieu, c'est aussi, en vérité, l'immensité de sa douceur. Ceux qui ont fait l'expérience de ces dons n'ont pas besoin qu'on leur en parle, et qui pourrait les décrire avec de simples mots à ceux qui ne l'ont pas faite?

Mais c'est à notre père et maître saint Benoît que la teneur de cet évangile peut le mieux s'appliquer dans sa totalité. Abandonnant dès l'enfance le monde et son éclat, il se mit à poursuivre très rapidement le Christ lancé dans sa course, et il n'eut de cesse qu'il ne l'ait rejoint. <> Que son intercession nous obtienne le réconfort en cette vie et la possession de la vie éternelle, par la grâce de celui qui est venu pour que nous ayons la vie et que nous

l'ayons en abondance, Jésus Christ notre Seigneur, qui est béni dans les siècles! Amen.