Saint Yves de Chartres
Saint Yves de Chartres, né vers 1040 et décédé le 23 décembre 1115, était un évêque de Chartres, en France, et l'un des juristes canoniques les plus influents du Moyen Âge. Reconnu pour sa rigueur intellectuelle et son dévouement à la réforme ecclésiastique, il a joué un rôle majeur dans le développement du droit canonique.
Yves fut nommé évêque de Chartres en 1090. Durant son épiscopat, il a travaillé à la réforme de son diocèse, en mettant l'accent sur l'enseignement, la discipline cléricale, et la moralité. Il a été un fervent défenseur de la réforme grégorienne, visant à réformer l'Église et à affirmer son indépendance face aux pouvoirs laïques.
Ses écrits, notamment ses collections de canons et décrétales, ont été fondamentaux pour le développement du droit canonique. Yves de Chartres a combiné une connaissance approfondie du droit romain et des traditions ecclésiastiques avec une approche pratique des questions juridiques et morales.
Il est également connu pour sa correspondance avec des personnalités religieuses et politiques de son temps, offrant des conseils et des orientations sur divers sujets. Ses lettres et traités reflètent sa sagesse, son esprit de justice, et son engagement pour l'unité et la pureté de l'Église.
Saint Yves de Chartres est vénéré pour son érudition, sa piété et son influence dans la réforme de l'Église médiévale. Il reste une figure emblématique dans l'histoire du droit canonique et de la réforme ecclésiastique.
Nous fêtons aujourd'hui, en effet, l'admirable conception de Jésus par la Vierge. Nous célébrons le commencement de notre rédemption et annonçons le dessein de Dieu formé avec bonté et puissance. Car si le Seigneur de l'univers était venu à la recherche de ses serviteurs en fuite, pour les juger et non pour leur montrer sa bonté, il ne se serait jamais revêtu de cette fragile enveloppe de limon dans laquelle il a pu souffrir avec nous et pour nous.
Aux païens cela paraît, pour reprendre les paroles de saint Paul, de la faiblesse et de la folie (cf. 1Co 1,23-25), car ils se fondent sur les raisonnements de la vaine philosophie et jugent du Créateur d'après les lois de la création. Est-il plus grande oeuvre de puissance que de faire concevoir la Vierge, à rencontre des lois de la nature? Et, après avoir pris notre chair, de ramener une nature mortelle à la gloire de l'immortalité en passant par la mort? C'est pourquoi l'Apôtre dit: La faiblesse de Dieu est plus forte que l'homme (1Co 1,25)
Aujourd'hui le sein de la Vierge devient la porte du ciel par laquelle Dieu descend chez les hommes pour les faire monter au ciel. La très bienheureuse Vierge, sûre de n'avoir jamais connu d'homme, s'étonne d'entendre qu'elle va mettre au monde un fils. Cependant l'ange l'encourage et lui apprend ce qui lui a valu de voir s'accom plir en elle une chose naturellement impossible chez les autres femmes, et par quelle puissance cela se fera. Il dit: Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès du Seigneur (Lc 1,30). C'est comme s'il disait: "Ce que je t'annonce n'est pas de l'ordre de la nature, mais le don d'une grâce sans pareille." Aussi ajoute-t-il: L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre (Lc 1,35).
Elle seule a mérité d'être choisie pour que, de son corps immaculé, soit façonné le corps immaculé de celui qui, dès avant le temps, était prédestiné à être le Fils de Dieu dans la Puissance. Voilà pourquoi l'ange dit encore à la très bienheureuse Vierge: L'être saint qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu (Lc 1,35). Vraiment, celui qui allait s'offrir pour la sanctification des pécheurs devait être saint.
Frères très chers, la conception virginale renferme en elle-même un grand et admirable mystère, car par elle l'acte de notre condamnation pour désobéissance est détruit, Dieu et l'homme sont réunis, et les deux, à savoir le Christ et l'Église, ne font qu'une seule chair.
La chambre de cette union fut, en quelque sorte, le sein virginal duquel, après neuf mois, selon la loi de la nature, le Christ sortit comme un époux sortant de sa chambre, en compagnie de son épouse, c'est-à-dire de la chair qui est la nôtre. Il dressa sa tente, c'est-à-dire la chair assumée, au soleil (Ps 18,5-6) puisqu'aussi bien il rendit visible à tous sa propre chair par laquelle il vaincrait l'Adversaire.
Frères bien-aimés, méditons assidûment ces mystères. Goûtons, à la mesure de l'immense désir de notre coeur, l'inestimable bonté de Dieu, en considérant tous les biens célestes qui nous sont promis. Ainsi, les réalités terrestres qui paraissent désirables à des coeurs aveugles et cupides ne nous empêcheront pas de remporter, au bout de notre course, le prix attaché à notre vocation divine. <> Conformons-nous à celui qui, en venant sur la terre, nous a proposé sa vie comme règle de l'existence chrétienne. Lors de sa première venue, il a voulu nous remodeler intérieurement à son image, et c'est encore lui qui, à sa seconde venue, transformera nos pauvres corps à l'image de son corps glorieux (Ph 3,21), Jésus Christ notre Seigneur, qui vit et règne pour les siècles des siècles. Amen.