Jean 11, 10

mais celui qui marche pendant la nuit trébuche, parce que la lumière n’est pas en lui. »

mais celui qui marche pendant la nuit trébuche, parce que la lumière n’est pas en lui. »
Saint Jean Chrysostome
Il attend que Lazare ait rendu le dernier soupir, qu'il soit enseveli, qu'il exhale déjà une odeur infecte, afin que personne ne puisse dire : Il n'était pas encore mort lorsqu'il a paru le ressusciter ; ce n'était qu'une léthargie, et non une mort véritable.

Nulle part ailleurs on ne le voit prévenir ses disciples du lieu où il doit aller ; il le fait ici, parce qu'ils redoutaient grandement ce voyage, et qu'il veut leur épargner un trop vif sentiment de terreur ! « Ses disciples lui dirent : Maître, tout à l'heure les Juifs voulaient vous lapider, et vous retournez là ? » Ils craignaient tout à la fois pour lui et pour eux, car ils n'étaient pas encore affermis dans la foi.

C'est-à-dire, celui qui a la conscience pure de tout crime, n'aura rien à craindre d'aucune embûche ; mais celui qui fait le mal, en souffrira la peine. Ne craignons donc point, car nous n'avons rien fait qui mérite la mort. Ou bien encore, celui que marche à la lumière extérieure de ce monde, est en pleine sécurité ; à plus forte raison celui qui marche avec moi, à la condition qu'il ne s'écartera jamais de moi.
Saint Augustin
Dans la Judée, où il avait failli être lapidé, et d'où il était parti comme un homme qui veut se dérober an danger ; mais en revenant, il semble oublier sa faiblesse, pour ne faire paraître que sa puissance.

Les hommes voulurent donc donner un conseil à Dieu, les disciples à leur Maître ; aussi les en reprend-il immédiatement : « N'y a-t-il pas douze heures au jour ? » C'est pour signifier qu'il est lui-même le jour, qu'il a choisi douze disciples. En parlant ainsi, il avait en vue, non point Judas, mais son successeur ; car, après la chute de Judas, Matthias lui succéda, et la perfection du nombre douze demeura dans son intégrité. Les heures sont éclairées par la lumière du jour, et c'est par la prédication des heures que le monde est amené à croire à celui qui est le jour. Suivez-moi donc, si vous ne voulez pas vous heurter, car : « Si quelqu'un marche pendant le jour, il ne se heurte point, » etc.
Alcuin d'York
Nôtre-Seigneur ayant appris la maladie de Lazare, diffère de le guérir et attend quatre jours entiers, afin d'avoir l'occasion d'opérer un plus grand miracle en le ressuscitant. « Ayant donc appris qu'il était malade, il demeura encore deux jours au lieu où il était. »
Saint Théophylacte d'Ohrid
Il en est qui par le jour entendent le temps qui a précédé sa passion, et par la nuit, sa passion elle-même : Il leur dit donc : « Pendant qu'il est jour, » c'est-à-dire avant que le temps de ma passion soit proche, vous n'avez rien à craindre, les Juifs ne vous persécuteront point. Mais lorsque la nuit sera venue, c'est-à-dire ma passion, alors vous serez comme plongés dans une nuit de tribulations.
Louis-Claude Fillion
Le Sauveur essaie, par quelques paroles figurées qui ont une grande analogie avec 9, 4 (voyez le commentaire), de calmer les esprits troublés de ses amis. Vos craintes sont exagérées, leur répond-il au moyen de cette petite parabole, car, actuellement, je ne cours aucun péril. - Le jour n’a-t-il pas douze heures ? Il part du fait tout évident de la division du jour en douze heures, puis il suppose le cas d’un voyageur qui marche pour arriver à son but. Tant que dure le jour, continue-t-il (Si quelqu’un marche pendant le jour), cet homme surmonte aisément les obstacles du chemin ; et Dieu sait ce qu’ont toujours été les chemins de l’Orient ! - Il ne bute pas (προσκόπτει, verbe pittoresque, « il ne frappe pas contre », l’équivalent du mot hébreu בשל) : il ne va point se heurter péniblement à chaque pas, car il est bel et bien éclairé par le soleil parce qu’il voit la lumière de ce monde ; expression relevée pour désigner l’astre du jour). La nuit, il en est autrement (Mais s’il, antithèse), pour le motif contraire : il n’a pas de lumière en lui ; le voyageur est plongé dans les ténèbres, et tout devient pour lui une difficulté, un embarras pénible. - L’application à Jésus se fait maintenant d’elle-même. Les douze heures représentent l’ensemble de sa vie, plus particulièrement la durée de son ministère public. Actuellement, quoique pour lui le jour approche de sa fin, il marche encore en pleine lumière ; il n’a donc pas à redouter les embûches de ses ennemis, car Dieu est avec lui et le protège.