Jean 14, 29
Je vous ai dit ces choses maintenant, avant qu’elles n’arrivent ; ainsi, lorsqu’elles arriveront, vous croirez.
Je vous ai dit ces choses maintenant, avant qu’elles n’arrivent ; ainsi, lorsqu’elles arriveront, vous croirez.
Nous avons entendu dans l'Évangile le Seigneur dire à ses disciples: Si vous m'aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi (Jn 14,28). Mais nous avons aussi entendu souvent ces autres paroles: Le Père et moi, nous sommes UN (Jn 10,30), ou bien encore: Celui qui me voit voit aussi le Père (Jn 14,9). Aussi nous comprendrons le premier passage sans mettre une différence dans la divinité, dans cette essence que nous avons toujours reconnue comme coéternelle et consubstantielle avec le Père.
Donc, ce que le Christ souligne, même pour les Apôtres, c'est l'élévation procurée à l'homme par l'incarnation du Verbe. Alors qu'ils étaient troublés par l'annonce du départ du Seigneur, celui-ci vient les élever jusqu'aux joies éternelles en leur montrant l'accroissement de sa gloire: Si vous m'aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père. C'est-à-dire, vous seriez dans la joie si vous pouviez voir, par une connaissance parfaite, quelle gloire vous apporte le fait que, engendré par le Père, je suis engendré aussi d'une mère appartenant à l'humanité: Oui, moi-même, Seigneur de l'éternité, j'ai voulu être l'un des mortels; invisible par nature, je me suis rendu visible; étant éternellement dans la condition de Dieu, j'ai pris la condition de serviteur (Ph 2,7). Vraiment, en voyant tout cela, vous devriez être dans la joie puisque je pars vers le Père.
En effet, cette ascension vous est avantageuse, et c'est votre bassesse qui, en ma personne, doit être établie au-dessus de tous les cieux, à la droite du Père. Quant à moi, qui suis avec le Père ce que le Père est lui-même, je demeure inséparable de celui qui m'engendre. Et ainsi, en venant vers vous, je ne m'éloigne pas de lui, de même qu'en venant vers lui je ne vous abandonne pas.
Soyez donc dans la joie puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi. Je vous ai unis à moi, en effet, et je suis devenu fils d'homme pour que vous puissiez être fils de Dieu. Aussi, bien que je sois le même dans l'un et l'autre de ces états, du fait que je me rends semblable à vous, je suis inférieur au Père. Mais du fait que je ne me sépare pas de lui, je suis encore supérieur à moi-même.
Que la nature qui est inférieure au Père aille donc vers le Père, afin que la chair soit toujours là où est le Verbe. Et que l'unique foi de l'Église catholique, sans refuser qu'il soit inférieur au Père par son humanité, croie fermement qu'il lui est égal par sa divinité.
Donc, ce que le Christ souligne, même pour les Apôtres, c'est l'élévation procurée à l'homme par l'incarnation du Verbe. Alors qu'ils étaient troublés par l'annonce du départ du Seigneur, celui-ci vient les élever jusqu'aux joies éternelles en leur montrant l'accroissement de sa gloire: Si vous m'aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père. C'est-à-dire, vous seriez dans la joie si vous pouviez voir, par une connaissance parfaite, quelle gloire vous apporte le fait que, engendré par le Père, je suis engendré aussi d'une mère appartenant à l'humanité: Oui, moi-même, Seigneur de l'éternité, j'ai voulu être l'un des mortels; invisible par nature, je me suis rendu visible; étant éternellement dans la condition de Dieu, j'ai pris la condition de serviteur (Ph 2,7). Vraiment, en voyant tout cela, vous devriez être dans la joie puisque je pars vers le Père.
En effet, cette ascension vous est avantageuse, et c'est votre bassesse qui, en ma personne, doit être établie au-dessus de tous les cieux, à la droite du Père. Quant à moi, qui suis avec le Père ce que le Père est lui-même, je demeure inséparable de celui qui m'engendre. Et ainsi, en venant vers vous, je ne m'éloigne pas de lui, de même qu'en venant vers lui je ne vous abandonne pas.
Soyez donc dans la joie puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi. Je vous ai unis à moi, en effet, et je suis devenu fils d'homme pour que vous puissiez être fils de Dieu. Aussi, bien que je sois le même dans l'un et l'autre de ces états, du fait que je me rends semblable à vous, je suis inférieur au Père. Mais du fait que je ne me sépare pas de lui, je suis encore supérieur à moi-même.
Que la nature qui est inférieure au Père aille donc vers le Père, afin que la chair soit toujours là où est le Verbe. Et que l'unique foi de l'Église catholique, sans refuser qu'il soit inférieur au Père par son humanité, croie fermement qu'il lui est égal par sa divinité.
Le Père et moi, disait le Fils, nous viendrons chez lui, c'est-à-dire chez l'homme qui est saint, nous irons demeurer auprès de lui (Jn 14,23). Et je pense que le prophète n'a pas parlé d'un autre ciel, lorsqu'il a dit: Tu habites chez les saints, toi la gloire d'Israël (cf. ps 21,4)! Et l'Apôtre dit clairement: Par la foi, le Christ habite en nos coeurs (Ep 3,17).
Il n'est donc pas surprenant que le Christ se plaise à habiter ce ciel-là. Alors que pour créer le ciel visible il lui a suffi de parler, il a lutté pour acquérir celui-là, il est mort pour le racheter. C'est pourquoi, après tous ses travaux, ayant réalisé son désir, il dit: Voici le lieu de mon repos à tout jamais, c'est là le séjour que j'avais choisi (Ps 131,14). Et bienheureuse celle à qui il est dit: Viens, mon épouse choisie (Ct 2,10-13), je mettrai mon trône en toi.
Pourquoi, maintenant, te désoler, ô mon âme, et gémir sur moi (Ps 41,6)? Penses-tu trouver en toi aussi une place pour le Seigneur? Et quelle place en nous est digne d'une telle gloire, et suffit-elle à recevoir sa Majesté? Puisse-je seulement l'adorer aux lieux où se sont arrêtés ses pas? Qui m'accordera de pouvoir au moins suivre les traces d'une âme sainte qu'il s'est choisie pour son domaine (Ps 32,12)? Cependant puisse-t-il aussi daigner répandre en mon âme l'onction de sa miséricorde, si bien que je sois capable de dire, moi aussi: Je cours dans la voie de tes volontés, car tu mets mon coeur au large (Ps 118,32). Je pourrai peut-être, moi aussi, montrer en moi, sinon une grande salle toute prête, où il puisse manger avec ses disciples (Mc 14,15), du moins un endroit où il puisse reposer sa tête (Mt 8,20).
Il est nécessaire que l'âme grandisse et s'élargisse pour être capable de Dieu. Or, sa largeur, c'est son amour, comme dit l'Apôtre: Élargissez-vous dans la charité (2Co 6,13). Car, bien que l'âme n'ait aucune quantité corporelle puisqu'elle est esprit, la grâce lui confère ce que sa nature exclut. Oui, elle grandit et elle s'étend, mais de façon spirituelle. Elle grandit et elle progresse vers l'état de l'homme parfait, à la plénitude de la stature du Christ (Ep 4,13). Elle grandit aussi pour devenir un temple saint dans le Seigneur (Ep 2,21). La grandeur de chaque âme est donc à la mesure de sa charité. Si bien que celle qui a beaucoup de charité est grande, celle qui en a peu est petite, celle qui n'a rien est néant. Saint Paul affirme en effet: Si je n'ai pas l'amour, je ne suis rien (1Co 13,12).
Il n'est donc pas surprenant que le Christ se plaise à habiter ce ciel-là. Alors que pour créer le ciel visible il lui a suffi de parler, il a lutté pour acquérir celui-là, il est mort pour le racheter. C'est pourquoi, après tous ses travaux, ayant réalisé son désir, il dit: Voici le lieu de mon repos à tout jamais, c'est là le séjour que j'avais choisi (Ps 131,14). Et bienheureuse celle à qui il est dit: Viens, mon épouse choisie (Ct 2,10-13), je mettrai mon trône en toi.
Pourquoi, maintenant, te désoler, ô mon âme, et gémir sur moi (Ps 41,6)? Penses-tu trouver en toi aussi une place pour le Seigneur? Et quelle place en nous est digne d'une telle gloire, et suffit-elle à recevoir sa Majesté? Puisse-je seulement l'adorer aux lieux où se sont arrêtés ses pas? Qui m'accordera de pouvoir au moins suivre les traces d'une âme sainte qu'il s'est choisie pour son domaine (Ps 32,12)? Cependant puisse-t-il aussi daigner répandre en mon âme l'onction de sa miséricorde, si bien que je sois capable de dire, moi aussi: Je cours dans la voie de tes volontés, car tu mets mon coeur au large (Ps 118,32). Je pourrai peut-être, moi aussi, montrer en moi, sinon une grande salle toute prête, où il puisse manger avec ses disciples (Mc 14,15), du moins un endroit où il puisse reposer sa tête (Mt 8,20).
Il est nécessaire que l'âme grandisse et s'élargisse pour être capable de Dieu. Or, sa largeur, c'est son amour, comme dit l'Apôtre: Élargissez-vous dans la charité (2Co 6,13). Car, bien que l'âme n'ait aucune quantité corporelle puisqu'elle est esprit, la grâce lui confère ce que sa nature exclut. Oui, elle grandit et elle s'étend, mais de façon spirituelle. Elle grandit et elle progresse vers l'état de l'homme parfait, à la plénitude de la stature du Christ (Ep 4,13). Elle grandit aussi pour devenir un temple saint dans le Seigneur (Ep 2,21). La grandeur de chaque âme est donc à la mesure de sa charité. Si bien que celle qui a beaucoup de charité est grande, celle qui en a peu est petite, celle qui n'a rien est néant. Saint Paul affirme en effet: Si je n'ai pas l'amour, je ne suis rien (1Co 13,12).
Maintenant. En ce moment de crise, où la foi des
disciples allait être soumise à une rude épreuve. Cf. 12, 31. - Je vous ai dit ces choses.. avant qu’elles
n’arrivent. Jésus leur a parlé de son départ avant qu'il eût lieu (v. 28), en vue d'obtenir, par cette prédiction,
le contraire du résultat fâcheux qui les menaçait : vous croyiez. En effet, ainsi avertis d'avance, bien loin de
se scandaliser des humiliations et de la mort de leur Maître, ils trouveront dans ces événements un nouveau
motif de confiance en lui, quand ils verront ses prophéties réalisées à la lettre (lorsqu’elles seront arrivées).
Voyez, 13, 19 et 16, 4, des paroles semblables.