Jean 17, 4
Moi, je t’ai glorifié sur la terre en accomplissant l’œuvre que tu m’avais donnée à faire.
Moi, je t’ai glorifié sur la terre en accomplissant l’œuvre que tu m’avais donnée à faire.
Jésus revient à la pensée par laquelle débutait sa prière (v. 1), et il montre, d’une part, (v.
4), comment il a glorifié son père, de l’autre (v. 5), comment son Père le glorifiera lui-même. Toutefois, il se
place à un autre point de vue, puisque en ce moment il envisage sa propre glorification comme le résultat du
courageux accomplissement de sa tâche, tandis qu’aux vv. 1 et 2 elle lui apparaissait comme la préparation
d’une mission à remplir. - Je vous ai glorifié. Remarquez le rapprochement emphatique des deux pronoms.
En outre, plus haut (vv. 1 et 2) Jésus parlait de lui-même d’une manière indirecte (« ton Fils ») ; maintenant il
parle à la première personne (« moi »). - Sur la terre : par une vie de sacrifice et d’amour. Il est touchant de
voir Notre-Seigneur faisant ainsi valoir ses droits au triomphe de ciel. « Il demande à son Père sa
glorification comme une récompense qui lui est due. Mais il l’avait déjà méritée en glorifiant son Père, et en
accomplissant l’œuvre qu’il lui avait prescrite de faire. Il avait déjà fait ce qui dépendait de lui. Que le Père
fasse donc qui dépend de lui, qu’il le glorifie ! », Maldonat. - J’ai accompli l’œuvre. Avec emphase : tout le
plan divin relatif à N.-S. Jésus-Christ, à sa vie et à sa mort. Cf. 4, 34. Ce plan est ici contemplé dans son
unité admirable ; comparez 5, 36, où l’emploi du pluriel en exprimait les détails multiples. Dans le texte
grec, le temps du verbe indique de nouveau une anticipation. Cf. 16, 33. Le Rédempteur voit son œuvre, et
aussi le but de cette œuvre, comme des choses actuellement achevées. - L’œuvre que vous m’avez donnée à
faire. Cf. 5, 36 et le commentaire. Jésus n’avait pas choisi, il avait simplement obéi.
Après avoir, à bien des reprises et de bien des manières, parlé par les prophètes, Dieu « en ces jours qui sont les derniers, nous a parlé par son Fils » (He 1, 1-2). Il a envoyé en effet son Fils, le Verbe éternel qui éclaire tous les hommes, pour qu’il demeurât parmi eux et leur fît connaître les profondeurs de Dieu (cf. Jn 1, 1-18). Jésus Christ donc, le Verbe fait chair, « homme envoyé aux hommes», « prononce les paroles de Dieu » (Jn 3, 34) et achève l’œuvre de salut que le Père lui a donnée à faire (cf. Jn 5, 36 ; 17, 4). C’est donc lui – le voir, c’est voir le Père (cf. Jn 14, 9) – qui, par toute sa présence et par la manifestation qu’il fait de lui-même par ses paroles et ses œuvres, par ses signes et ses miracles, et plus particulièrement par sa mort et sa résurrection glorieuse d’entre les morts, par l’envoi enfin de l’Esprit de vérité, achève en l’accomplissant la révélation, et la confirme encore en attestant divinement que Dieu lui-même est avec nous pour nous arracher aux ténèbres du péché et de la mort et nous ressusciter pour la vie éternelle.
Une fois achevée l’œuvre que le Père avait chargé son Fils d’accomplir sur la terre (cf. Jn 17, 4), le jour de Pentecôte, l’Esprit Saint fut envoyé qui devait sanctifier l’Église en permanence et procurer ainsi aux croyants, par le Christ, dans l’unique esprit, l’accès auprès du Père (cf. Ep 2, 18). C’est lui, l’Esprit de vie, la source d’eau jaillissante pour la vie éternelle (cf. Jn 4, 14 ; 7, 38-39), par qui le Père donne la vie aux hommes que le péché avait tués, en attendant de ressusciter dans le Christ leur corps mortel (cf. Rm 8, 10-11). L’Esprit habite dans l’Église et dans le cœur des fidèles comme dans un temple (cf. 1 Co 3, 16 ; 6, 19), en eux il prie et atteste leur condition de fils de Dieu par adoption (cf. Ga 4, 6 ; Rm 8, 15-16.26). Cette Église qu’il introduit dans la vérité tout entière (cf. Jn 16, 13), et à laquelle il assure l’unité de la communauté et du ministère, il bâtit et la dirige grâce à la diversité des dons hiérarchiques et charismatiques, il l’orne de ses fruits (cf. Ep 4, 11-12 ; 1 Co 12, 4 ; Ga 5, 22). Par la vertu de l’Évangile, il fait la jeunesse de l’Église et la renouvelle sans cesse, l’acheminant à l’union parfaite avec son époux. L’Esprit et l’Épouse, en effet, disent au Seigneur Jésus : « Viens» (cf. Ap 22, 17). Ainsi l’Église universelle apparaît comme un « peuple qui tire son unité de l’unité du Père et du Fils et de l’Esprit Saint ».
Le mot " Liturgie " signifie originellement " œuvre publique ", " service de la part de/et en faveur du peuple ". Dans la tradition chrétienne il veut signifier que le Peuple de Dieu prend part à " l’œuvre de Dieu " (cf. Jn 17, 4). Par la Liturgie le Christ, notre Rédempteur et Grand Prêtre, continue dans son Église, avec elle et par elle, l’œuvre de notre rédemption :
«Une fois achevée l'œuvre que le Père avait chargé son Fils d'accomplir sur la terre (cf. Jn 17, 4), le jour de la Pentecôte, l'Esprit Saint fut envoyé qui devait sanctifier l'Eglise en permanence et procurer ainsi aux croyants, par le Christ, dans l'unique Esprit, l'accès auprès du Père (cf. Ep 2, 18). C'est lui, l'Esprit de vie, la source d'eau jaillissant pour la vie éternelle (cf. Jn 4, 14; 7, 38-39), par qui le Père donne la vie aux hommes que le péché avait fait mourir, en attendant de ressusciter dans le Christ leur corps mortel (cf. Rm 8, 10-11)»92.