Jean 18, 40
Alors ils répliquèrent en criant : « Pas lui ! Mais Barabbas ! » Or ce Barabbas était un bandit.
Alors ils répliquèrent en criant : « Pas lui ! Mais Barabbas ! » Or ce Barabbas était un bandit.
Il savait que la réponse à la question qu'il avait faite demandait du temps, et qu'il fallait au plus tôt arracher Jésus à la fureur des Juifs; et c'est pourquoi il sort de nouveau du prétoire pour parler aux Juifs.
On ne pouvait arracher de son coeur que Jésus fût le Roi des Juifs, il semble que la vérité elle-même, qu'il avait demandé a connaître, l'eût gravée dans son coeur comme elle le fit écrire sur l'inscription de la croix.
Aussitôt que Pilate eut fait celle question: «Qu'est-ce que la vérité ?» il lui vint à l'esprit (je pense que c'était la coutume parmi les Juifs,) qu'on leur accordât, à la fête de Pâques, la délivrance d'un criminel; il n'attendit donc pas que Jésus lui répondît, pour ne pas perdre de temps, du moment qu'il se fut rappelé la coutume qui lui permettait de le délivrer à la fête de Pâques, ce qui, de toute évidence, était son plus vif désir, comme le prouve la nouvelle démarche qu'il fit: «Et, ayant dit cela, il sortit encore pour aller vers les Juifs», etc.
Mais à ces mots, «ils crièrent de nouveau, tous ensemble: Non pas celui-ci, mais Barabbas». Or, Barabbas était un voleur. Nous ne vous faisons pas un reproche, ô Juifs, de mettre en liberté un criminel, à l'occasion de la fête de Pâques ! Mais nous vous faisons un crime d'avoir mis à mort un innocent; et cependant si vous n'agissiez de la sorte, la véritable Pâque n'aurait pas lieu.
Ils ont sacrifié le Sauveur et demandé la grâce d'un brigand; et, en punition de cet attentat, le démon exerce impunément sur eux des brigandages.
Cette coutume n'était pas prescrite par la loi, elle venait d'une ancienne tradition des Juifs; qui, en souvenir de leur délivrance d'Egypte, délivraient chaque année un criminel à la fête de Pâques. Pilate emploie donc à leur égard le langage de la persuasion: «Voulez-vous que je vous délivre le Roi des Juifs ?»
Ou peut-être encore il n'attendit pas la réponse, parce qu'il était indigne de l'entendre.
Barabbas signifie le fils de leur maître, c'est-à-dire du diable; car c'est le diable, qui fut le maître de ce voleur dans ses crimes, comme il fut celui des Juifs dans leur trahison.
«Et il leur dit: Je ne trouve en lui aucun crime». Il ne leur dit pas: Puisqu'il est coupable et digne de mort, donnez-lui sa grâce à l'occasion de la fête; il proclame d'abord son innocence, puis il les prie, du reste, s'ils ne veulent point le délivrer à cause de son innocence, de le faire en considération de la fête: «C'est la coutume, parmi vous, que je vous accorde, à la fête de Pâques, la délivrance d'un criminel», etc.
La réponse de Pilate, qui justifie Jésus de toute accusation, est admirable, et c'est en vain que les Juifs cherchent à le travailler, en lui représentant le Sauveur comme ayant désiré la royauté, car le représentant des Romains n'aurait jamais acquitté et mis en liberté un homme qui se serait déclaré roi en face de la puissance des empereurs romains. Lors donc, qu'il leur dit: «Délivrerai-je le Roi des Juifs ?» il proclame publiquement l'innocence de Jésus, et plaisante les Juifs en leur tenant ce langage: «Celui que vous accusez d'avoir voulu se faire roi, j'ordonne de le mettre en liberté, comme complètement innocent du crime dont vous le chargez».
2366. On traite ici de la sentence de Pilate à l'égard du Christ ; d'abord Pilate déclare son innocence, puis il cherche à faire miséricorde [n° 2368].
2367. À propos du premier point il faut savoir que Pilate, comme le dit Augustin, voulait volontiers libérer le Christ, et comme il avait demandé au Christ : « QU'EST-CE QUE LA VÉRITÉ ? », il lui vint soudain à l'esprit comment, selon la coutume qui lui permettait de leur relâcher quelqu'un pour la Pâque, il pouvait libérer le Christ. Aussi, ne s'attendant absolument pas à leur réponse, il s'efforça d'obtenir cela ; et c'est pourquoi l'Évangéliste dit : ET QUAND IL EUT DIT CELA - Qu'est-ce que la vérité ? -, IL SORTIT DE NOUVEAU VERS LES JUIFS. Mais Chrysostome lit autrement ; il dit que quand le Christ EUT DIT CELA, Pilate entendait le tumulte des Juifs et, croyant qu'il pourrait le réprimer et ensuite entendre plus tranquillement la réponse à une question difficile, IL SORTIT DE NOUVEAU VERS LES JUIFS et, leur mettant devant les yeux l'innocence du Christ, il leur dit : MOI, JE NE TROUVE EN LUI AUCUNE CAUSE, c'est-à-dire de mort - Lui qui n'a pas commis le péché (...). Et si toutefois il y en avait une en lui, moi, à qui appartient le pouvoir, et principalement celui de juger de ce qui se fait contre le roi, je veux le libérer et l'acquitter.
2368. Là Pilate offre la libération du Christ, puis l'Évangéliste rapporte la réponse des Juifs [n°2370].
2369. Il faut savoir que Pilate, ou d'autres gouverneurs (praesides) des Romains, ont introduit cette coutume pour avoir la faveur du peuple. C'est pourquoi voulant, selon cette coutume, relâcher le Christ, il dit : « VOULEZ-VOUS DONC QUE JE VOUS RELÂCHE LE ROI DES JUIFS ? » II ne dit pas cela comme s'il l'avait trouvé coupable de régner sur les Juifs, mais pour amplifier leur malice, comme s'il disait : « Même s'il est le roi des Juifs, ce dont il ne vous appartient pas de juger, car cela relève de moi, cependant, si vous le voulez, je vous le relâche. »
2370. Mais les Juifs eux-mêmes CRIÈRENT TOUS DE NOUVEAU EN DISANT : « PAS LUI, MAIS BARABBAS ! » Et pour montrer la malice des Juifs, l'Évangéliste ajoute aussitôt le crime de celui dont ils demandaient la libération, en disant : OR BARABBAS ÉTAIT UN BRIGAND - Tes chefs infidèles sont les associés des voleurs. En cela s'accomplit cette parole de Jérémie : Mon héritage est devenu pour moi comme un lion dans la forêt. - Vous avez rejeté le saint et le juste et vous avez demandé qu'on vous accorde [la grâce d'Jun meurtrier·.
2367. À propos du premier point il faut savoir que Pilate, comme le dit Augustin, voulait volontiers libérer le Christ, et comme il avait demandé au Christ : « QU'EST-CE QUE LA VÉRITÉ ? », il lui vint soudain à l'esprit comment, selon la coutume qui lui permettait de leur relâcher quelqu'un pour la Pâque, il pouvait libérer le Christ. Aussi, ne s'attendant absolument pas à leur réponse, il s'efforça d'obtenir cela ; et c'est pourquoi l'Évangéliste dit : ET QUAND IL EUT DIT CELA - Qu'est-ce que la vérité ? -, IL SORTIT DE NOUVEAU VERS LES JUIFS. Mais Chrysostome lit autrement ; il dit que quand le Christ EUT DIT CELA, Pilate entendait le tumulte des Juifs et, croyant qu'il pourrait le réprimer et ensuite entendre plus tranquillement la réponse à une question difficile, IL SORTIT DE NOUVEAU VERS LES JUIFS et, leur mettant devant les yeux l'innocence du Christ, il leur dit : MOI, JE NE TROUVE EN LUI AUCUNE CAUSE, c'est-à-dire de mort - Lui qui n'a pas commis le péché (...). Et si toutefois il y en avait une en lui, moi, à qui appartient le pouvoir, et principalement celui de juger de ce qui se fait contre le roi, je veux le libérer et l'acquitter.
2368. Là Pilate offre la libération du Christ, puis l'Évangéliste rapporte la réponse des Juifs [n°2370].
2369. Il faut savoir que Pilate, ou d'autres gouverneurs (praesides) des Romains, ont introduit cette coutume pour avoir la faveur du peuple. C'est pourquoi voulant, selon cette coutume, relâcher le Christ, il dit : « VOULEZ-VOUS DONC QUE JE VOUS RELÂCHE LE ROI DES JUIFS ? » II ne dit pas cela comme s'il l'avait trouvé coupable de régner sur les Juifs, mais pour amplifier leur malice, comme s'il disait : « Même s'il est le roi des Juifs, ce dont il ne vous appartient pas de juger, car cela relève de moi, cependant, si vous le voulez, je vous le relâche. »
2370. Mais les Juifs eux-mêmes CRIÈRENT TOUS DE NOUVEAU EN DISANT : « PAS LUI, MAIS BARABBAS ! » Et pour montrer la malice des Juifs, l'Évangéliste ajoute aussitôt le crime de celui dont ils demandaient la libération, en disant : OR BARABBAS ÉTAIT UN BRIGAND - Tes chefs infidèles sont les associés des voleurs. En cela s'accomplit cette parole de Jérémie : Mon héritage est devenu pour moi comme un lion dans la forêt. - Vous avez rejeté le saint et le juste et vous avez demandé qu'on vous accorde [la grâce d'Jun meurtrier·.
Ils crièrent tous. Cri sinistre qui dut retentir de loin. Dans le
texte grec, le verbe correspondant désigne des vociférations sauvages. S. Jean emploie assez souvent ce
verbe (Cf. 11, 43 ; 12, 13 ; 19, 6, 12, 15), qui n’apparaît qu’en deux autres passages du Nouveau Testament
(Matth. 12, 19 ; Act. 22, 23). - De nouveau. Et pourtant aucun autre cri n’a été signalé dans la narration ;
mais le biographe suppose de nouveau que le détail des faits est connu de ses lecteurs. Voyez S. Marc, 15,
8, et S. Luc, 22, 4-5, dont le récit est plus complet. - Pas celui-ci, mais Barabbas. Brièveté dramatique, qui
rappelle la phrase « il faisait nuit » de 13, 30. Sur les antécédents de Barabbas, voyez les narrations de S.
Marc et de S. Luc (Synopsis evang., p. 125). Cet homme est appelé par S. Jean un « brigand », qui ne
redoute ni la violence ni le meurtre, tandis que Judas n’était qu’un voleur vulgaire. - Barabbas fut relâché,
Jésus garda ses chaînes. « C’est ainsi que, par une étrange ironie du sort, les hiérarques juifs obtinrent l’élargissement d’un homme qui s’était précisément rendu coupable du crime politique dont il accusaient
Jésus, la sédition… Ce que Jésus avait refusé de faire, prendre la direction d’un mouvement
insurrectionnel contre Rome, Barabbas l’avait accompli. » Plummer, The Gospel according to St. John, h.