Jean 19, 13
En entendant ces paroles, Pilate amena Jésus au-dehors ; il le fit asseoir sur une estrade au lieu dit le Dallage – en hébreu : Gabbatha.
En entendant ces paroles, Pilate amena Jésus au-dehors ; il le fit asseoir sur une estrade au lieu dit le Dallage – en hébreu : Gabbatha.
2401. Ici, l'Évangéliste traite de la condamnation du Christ qu'il aborde par trois aspects : d'abord le lieu, puis le temps [n° 2404], enfin le mode [n° 2406].
Le motif de condamnation.
2402. Quant au premier point, il expose d'abord le motif de la condamnation, en disant : PILATE, AYANT ENTENDU CES PAROLES, craignit davantage : en effet il ne pouvait pas mépriser César, auteur de son pouvoir, de la même manière que la loi d'une nation étrangère.
Aussi, il FIT AMENER JÉSUS DEHORS ET S'ASSIT À SON TRIBUNA1. Mais c'est en vain que le Christ est poussé devant eux, parce qu'il n'était pas tel [qu'ils le croyaient]. En effet ce n'est ni par la pourpre, ni par un diadème, ni par un sceptre, ni par un char, ni par les soldats qu'aurait le Christ, qu'on pouvait croire qu'il ambitionnait le trône. Il demeurait toujours seul avec ses disciples, pauvre dans sa nourriture, son avoir et son logement. Mais l'impie fuit, personne ne le poursuivant. - Ils ont tremblé d'effroi là où n'était pas l'effroi. - Toi donc ne les crains pas, n'aie pas peur de leurs paroles (...) et ne redoute pas leurs visages.
Le lieu.
2403. Deuxièmement l'Évangéliste expose le lieu : ET S'ASSIT À SON TRIBUNA1. Le tribunal est le siège du juge comme le trône du roi et la chaire du maître - Le roi qui est assis sur le trône de la justice dissipe tout le mal par son regard. Et c'est pourquoi on dit « tribunal », parce que chez les Romains les tribuns discernaient les causes particulières, conseillés par le peuple devant lequel elles étaient présentées.
Et il dit À SON TRIBUNAL, c'est-à-dire devant le tribunal, car les trois prépositions latines pro, ante et in sont en grec une seule préposition : επί. Et ce tribunal se trouvait dans un LIEU (...) APPELÉ LITHOSTROTOS, c'est-à-dire pavement de pierres - en effet λίθος, en grec, signifie pierre -, car le lieu où Pilate siégeait à son tribunal était pavé de pierres diverses. Et ce même lieu est appelé EN HÉBREU GABBATHA, c'est-à-dire colline ou hauteur faite d'un amoncellement de pierres.
Le moment de la condamnation.
2404. Il décrit le moment de la condamnation : OR C'ÉTAIT LA PRÉPARATION DE LA PÂQUE (parasceve), c'est-à-dire le jour où la Pâque était préparée, VERS LA SIXIÈME HEURE. Là il faut savoir que chez les Juifs, le jour du sabbat avait quelque chose de plus solennel que n'importe quelle autre fête, c'est-à-dire que par respect pour ce jour ils ne préparaient pas pour eux de nourriture ce jour-là mais la veille, le sixième jour. Aussi le sixième jour de cette période était-il appelé « parasceve ». Ceci tient son origine de ce qu'au livre de l'Exode il est enseigné qu'ils ne devaient pas recueillir la manne pendant le sabbat mais que le sixième jour ils en recueilleraient le double. Ce à quoi ils ne dérogeaient jamais, pour aucune fête. Aussi, bien que ce sixième jour fut pour eux solennel, ils préparaient cependant ce jour-là la nourriture pour le jour suivant, celui du sabbat.
2405. Et il ajoute VERS LA SIXIÈME HEURE ; cependant on trouve chez Marc : Or c'était la troisième heure et ils le crucifièrent. Mais il s'avère que Pilate a siégé à son tribunal avant que le Christ fût crucifié. À cela il y a deux réponses, selon Augustin.
La première, et la meilleure, est que le Christ fut crucifié de deux manières. Tout d'abord par les langues et les voix des Juifs disant : Crucifie-le ! Crucifie-le ! Deuxièmement par les mains des soldats qui le crucifièrent. Aussi, parce que les Juifs voulaient imputer la crucifixion du Christ aux Gentils, Marc, qui écrivit son Évangile pour les nations païennes, l'attribua aux Juifs, disant que c'est au moment où les Juifs ont crié : Crucifie-le ! Crucifie-le ! qu'ils crucifièrent le Christ. Ce qui eut lieu à la troisième heure.
Mais Jean, qui suit l'ordre du temps, dit : VERS LA SIXIÈME HEURE, car quand le Christ fut en croix, c'était déjà la fin de la cinquième heure et le début de la sixième, au moment où il y eut des ténèbres pendant trois heures, à savoir jusqu'à la neuvième heure. Aussi, parce que la sixième heure n'était pas encore achevée, il dit : VERS LA SIXIÈME HEURE.
La seconde réponse est que la préparation de la Pâque est appelée « parasceve ». Or, notre Pâque, c'est le Christ immolé. C'est pourquoi la parasceve est la préparation à l'immolation du Christ ; et c'était la sixième heure de la préparation de l'immolation mais non pas la sixième heure du jour, parce que cette préparation commença à la neuvième heure de la nuit quand, le Christ ayant été arrêté, ils disaient : Il est passible de mort.
Voilà pourquoi, si aux trois heures restantes de la nuit nous ajoutons les trois heures du jour jusqu'au moment où le Christ fut crucifié, il est manifeste que c'est à la sixième heure de la parasceve - c'est-à-dire de la préparation - qu'il fut crucifié, bien que ce fut la troisième heure du jour, comme le dit Marc.
Et certes il convient qu'il ait été crucifié à LA SIXIÈME HEURE parce que par la Croix, au sixième âge, il répara l'homme créé le sixième jour.
Le mode et l'ordre de la condamnation.
ET IL DIT AUX JUIFS : « VOICI VOTRE ROI – » MAIS EUX CRIAIENT : « À MORT ! À MORT ! CRUCIFIE-LE ! » PILATE LEUR DIT : « CRUCIFIERAI-JE VOTRE ROI ? » LES GRANDS PRÊTRES RÉPONDIRENT : « NOUS N'AVONS PAS D'AUTRE ROI QUE CÉSAR. » ALORS IL LE LEUR LIVRA POUR ÊTRE CRUCIFIÉ. (19, 14-16)
2406. L'Évangéliste décrit ici le mode et l'ordre de la condamnation. Il faut remarquer que Pilate voulait encore le libérer bien que la crainte de César le pressât. Et c'est pourquoi l'Évangéliste montre d'abord la tentative de Pilate de libérer le Christ, puis il ajoute son assentiment à ce qu'il soit crucifié [n° 2410].
Concernant le premier point, il expose l'effort que fait Pilate pour libérer le Christ, d'abord en se moquant de lui puis en invoquant le déshonneur des Juifs [n° 2409]. Il montre d'abord la tentative de Pilate, puis la malice des Juifs [n° 2408].
2407. Il dit donc qu'après s'être assis à son tribunal, Pilate DIT AUX JUIFS comme avec une certaine indignation : « VOICI VOTRE ROI », comme pour dire : II est étonnant que vous craigniez de l'avoir pour roi, ainsi humilié et méprisé. Nul, sinon les riches et les puissants, ne menace un royaume, mais tel n'est pas celui-ci - Moi je suis un pauvre, dans les labeurs depuis ma jeunesse.
2408. Mais ces paroles n'attendrissent pas la malice des Juifs. EUX CRIAIENT, pris d'une haine démesurée, et redoublant l'abondance de leur malice : « À MORT ! À MORT ! CRUCIFIE-LE ! », insinuant en même temps par là qu'ils ne pouvaient pas le voir - Ils dirent à Dieu : éloigne-toi de nous, nous ne voulons pas avoir connaissance de tes voies. - Sa vue même nous est à charge. Et c'est pourquoi ils ajoutent : Condamnons-le à la mort la plus infâme, ce qui est la même chose que CRUCIFIE-LE !
2409. L'Évangéliste montre ici comment Pilate s'efforce de le libérer en invoquant le déshonneur des Juifs. Il présente d'abord la tentative de Pilate : « CRUCIFIERAI-JE VOTRE ROI ? », comme s'il disait : Si vous n'êtes pas émus par son humilité, ce qui doit vous émouvoir c'est le déshonneur qu'il y aurait pour vous si je crucifiais - ce qui est très ignominieux si cela est fait par des étrangers -celui qui a ambitionné votre royaume.
En second lieu il montre l'obstination des Juifs. LES GRANDS PRÊTRES RÉPONDIRENT : « NOUS N'AVONS PAS D'AUTRE ROI QUE CÉSAR », ce par quoi ils se soumirent eux-mêmes à une servitude perpétuelle, refusant la royauté du Christ. Et c'est pourquoi jusqu'au jour d'aujourd'hui, étrangers au Christ, ils se sont rendus esclaves de César et d'un pouvoir terrestre- Ce n'est pas toi qu'ils rejetèrent mais moi pour que je ne règne pas sur eux. - IL· m'ont abandonné, moi, la source d'eau vive, et ils se sont creusé des citernes qui ne peuvent retenir les eaux.
2410. Ensuite est présenté l'assentiment de Pilate à la mort du Christ. Alors donc, voyant que les Juifs s'étaient ainsi soumis au pouvoir des Romains, IL LE LEUR LIVRA, c'est-à-dire à leur volonté, POUR ÊTRE CRUCIFIÉ, contre ce conseil : Ne suis pas la foule pour faire le mal. - La terre a été livrée aux mains de l'impie. - Mon âme chêne, je l'ai livrée aux mains de ses ennemis.
Le motif de condamnation.
2402. Quant au premier point, il expose d'abord le motif de la condamnation, en disant : PILATE, AYANT ENTENDU CES PAROLES, craignit davantage : en effet il ne pouvait pas mépriser César, auteur de son pouvoir, de la même manière que la loi d'une nation étrangère.
Aussi, il FIT AMENER JÉSUS DEHORS ET S'ASSIT À SON TRIBUNA1. Mais c'est en vain que le Christ est poussé devant eux, parce qu'il n'était pas tel [qu'ils le croyaient]. En effet ce n'est ni par la pourpre, ni par un diadème, ni par un sceptre, ni par un char, ni par les soldats qu'aurait le Christ, qu'on pouvait croire qu'il ambitionnait le trône. Il demeurait toujours seul avec ses disciples, pauvre dans sa nourriture, son avoir et son logement. Mais l'impie fuit, personne ne le poursuivant. - Ils ont tremblé d'effroi là où n'était pas l'effroi. - Toi donc ne les crains pas, n'aie pas peur de leurs paroles (...) et ne redoute pas leurs visages.
Le lieu.
2403. Deuxièmement l'Évangéliste expose le lieu : ET S'ASSIT À SON TRIBUNA1. Le tribunal est le siège du juge comme le trône du roi et la chaire du maître - Le roi qui est assis sur le trône de la justice dissipe tout le mal par son regard. Et c'est pourquoi on dit « tribunal », parce que chez les Romains les tribuns discernaient les causes particulières, conseillés par le peuple devant lequel elles étaient présentées.
Et il dit À SON TRIBUNAL, c'est-à-dire devant le tribunal, car les trois prépositions latines pro, ante et in sont en grec une seule préposition : επί. Et ce tribunal se trouvait dans un LIEU (...) APPELÉ LITHOSTROTOS, c'est-à-dire pavement de pierres - en effet λίθος, en grec, signifie pierre -, car le lieu où Pilate siégeait à son tribunal était pavé de pierres diverses. Et ce même lieu est appelé EN HÉBREU GABBATHA, c'est-à-dire colline ou hauteur faite d'un amoncellement de pierres.
Le moment de la condamnation.
2404. Il décrit le moment de la condamnation : OR C'ÉTAIT LA PRÉPARATION DE LA PÂQUE (parasceve), c'est-à-dire le jour où la Pâque était préparée, VERS LA SIXIÈME HEURE. Là il faut savoir que chez les Juifs, le jour du sabbat avait quelque chose de plus solennel que n'importe quelle autre fête, c'est-à-dire que par respect pour ce jour ils ne préparaient pas pour eux de nourriture ce jour-là mais la veille, le sixième jour. Aussi le sixième jour de cette période était-il appelé « parasceve ». Ceci tient son origine de ce qu'au livre de l'Exode il est enseigné qu'ils ne devaient pas recueillir la manne pendant le sabbat mais que le sixième jour ils en recueilleraient le double. Ce à quoi ils ne dérogeaient jamais, pour aucune fête. Aussi, bien que ce sixième jour fut pour eux solennel, ils préparaient cependant ce jour-là la nourriture pour le jour suivant, celui du sabbat.
2405. Et il ajoute VERS LA SIXIÈME HEURE ; cependant on trouve chez Marc : Or c'était la troisième heure et ils le crucifièrent. Mais il s'avère que Pilate a siégé à son tribunal avant que le Christ fût crucifié. À cela il y a deux réponses, selon Augustin.
La première, et la meilleure, est que le Christ fut crucifié de deux manières. Tout d'abord par les langues et les voix des Juifs disant : Crucifie-le ! Crucifie-le ! Deuxièmement par les mains des soldats qui le crucifièrent. Aussi, parce que les Juifs voulaient imputer la crucifixion du Christ aux Gentils, Marc, qui écrivit son Évangile pour les nations païennes, l'attribua aux Juifs, disant que c'est au moment où les Juifs ont crié : Crucifie-le ! Crucifie-le ! qu'ils crucifièrent le Christ. Ce qui eut lieu à la troisième heure.
Mais Jean, qui suit l'ordre du temps, dit : VERS LA SIXIÈME HEURE, car quand le Christ fut en croix, c'était déjà la fin de la cinquième heure et le début de la sixième, au moment où il y eut des ténèbres pendant trois heures, à savoir jusqu'à la neuvième heure. Aussi, parce que la sixième heure n'était pas encore achevée, il dit : VERS LA SIXIÈME HEURE.
La seconde réponse est que la préparation de la Pâque est appelée « parasceve ». Or, notre Pâque, c'est le Christ immolé. C'est pourquoi la parasceve est la préparation à l'immolation du Christ ; et c'était la sixième heure de la préparation de l'immolation mais non pas la sixième heure du jour, parce que cette préparation commença à la neuvième heure de la nuit quand, le Christ ayant été arrêté, ils disaient : Il est passible de mort.
Voilà pourquoi, si aux trois heures restantes de la nuit nous ajoutons les trois heures du jour jusqu'au moment où le Christ fut crucifié, il est manifeste que c'est à la sixième heure de la parasceve - c'est-à-dire de la préparation - qu'il fut crucifié, bien que ce fut la troisième heure du jour, comme le dit Marc.
Et certes il convient qu'il ait été crucifié à LA SIXIÈME HEURE parce que par la Croix, au sixième âge, il répara l'homme créé le sixième jour.
Le mode et l'ordre de la condamnation.
ET IL DIT AUX JUIFS : « VOICI VOTRE ROI – » MAIS EUX CRIAIENT : « À MORT ! À MORT ! CRUCIFIE-LE ! » PILATE LEUR DIT : « CRUCIFIERAI-JE VOTRE ROI ? » LES GRANDS PRÊTRES RÉPONDIRENT : « NOUS N'AVONS PAS D'AUTRE ROI QUE CÉSAR. » ALORS IL LE LEUR LIVRA POUR ÊTRE CRUCIFIÉ. (19, 14-16)
2406. L'Évangéliste décrit ici le mode et l'ordre de la condamnation. Il faut remarquer que Pilate voulait encore le libérer bien que la crainte de César le pressât. Et c'est pourquoi l'Évangéliste montre d'abord la tentative de Pilate de libérer le Christ, puis il ajoute son assentiment à ce qu'il soit crucifié [n° 2410].
Concernant le premier point, il expose l'effort que fait Pilate pour libérer le Christ, d'abord en se moquant de lui puis en invoquant le déshonneur des Juifs [n° 2409]. Il montre d'abord la tentative de Pilate, puis la malice des Juifs [n° 2408].
2407. Il dit donc qu'après s'être assis à son tribunal, Pilate DIT AUX JUIFS comme avec une certaine indignation : « VOICI VOTRE ROI », comme pour dire : II est étonnant que vous craigniez de l'avoir pour roi, ainsi humilié et méprisé. Nul, sinon les riches et les puissants, ne menace un royaume, mais tel n'est pas celui-ci - Moi je suis un pauvre, dans les labeurs depuis ma jeunesse.
2408. Mais ces paroles n'attendrissent pas la malice des Juifs. EUX CRIAIENT, pris d'une haine démesurée, et redoublant l'abondance de leur malice : « À MORT ! À MORT ! CRUCIFIE-LE ! », insinuant en même temps par là qu'ils ne pouvaient pas le voir - Ils dirent à Dieu : éloigne-toi de nous, nous ne voulons pas avoir connaissance de tes voies. - Sa vue même nous est à charge. Et c'est pourquoi ils ajoutent : Condamnons-le à la mort la plus infâme, ce qui est la même chose que CRUCIFIE-LE !
2409. L'Évangéliste montre ici comment Pilate s'efforce de le libérer en invoquant le déshonneur des Juifs. Il présente d'abord la tentative de Pilate : « CRUCIFIERAI-JE VOTRE ROI ? », comme s'il disait : Si vous n'êtes pas émus par son humilité, ce qui doit vous émouvoir c'est le déshonneur qu'il y aurait pour vous si je crucifiais - ce qui est très ignominieux si cela est fait par des étrangers -celui qui a ambitionné votre royaume.
En second lieu il montre l'obstination des Juifs. LES GRANDS PRÊTRES RÉPONDIRENT : « NOUS N'AVONS PAS D'AUTRE ROI QUE CÉSAR », ce par quoi ils se soumirent eux-mêmes à une servitude perpétuelle, refusant la royauté du Christ. Et c'est pourquoi jusqu'au jour d'aujourd'hui, étrangers au Christ, ils se sont rendus esclaves de César et d'un pouvoir terrestre- Ce n'est pas toi qu'ils rejetèrent mais moi pour que je ne règne pas sur eux. - IL· m'ont abandonné, moi, la source d'eau vive, et ils se sont creusé des citernes qui ne peuvent retenir les eaux.
2410. Ensuite est présenté l'assentiment de Pilate à la mort du Christ. Alors donc, voyant que les Juifs s'étaient ainsi soumis au pouvoir des Romains, IL LE LEUR LIVRA, c'est-à-dire à leur volonté, POUR ÊTRE CRUCIFIÉ, contre ce conseil : Ne suis pas la foule pour faire le mal. - La terre a été livrée aux mains de l'impie. - Mon âme chêne, je l'ai livrée aux mains de ses ennemis.
Pilate, ayant entendu… Les détails
deviennent de plus en plus nombreux, comme 18, 1-4 ; on sent que l’heure décisive est arrivée. Le
gouverneur, intimidé par les dernières menaces des Juifs, semble avoir pris maintenant son parti. Cette fois,
il ne leur adresse aucune réponse ; il se borne à quelques préparatifs solennels, avant de passer à la sentence.
- Ces paroles : toutes les paroles antérieures des hiérarques avaient fortement agi sur Pilate. - Amena Jésus
dehors. La loi romaine voulait que les arrêts de mort fussent proclamés de jour et d’un point surélevé. c. Jos.
Bell. Jud. 2, 14, 8. Le « procurator » obéit à toutes ces formalités légales. - Et s’assit. Le verbe serait
employé dans le sens actif d’après quelques exégètes (« il le fit asseoir »), conformément aux passages 1 Cor.
6, 4 ; Eph. 1, 20. Toutefois, contre cette interprétation nous pouvons alléguer que S. Jean prend toujours ce
verbe dans le sens intransitif (Cf. 8, 2 ; 12, 4 ; Apoc. 3, 21 ; 20, 4). Voyez aussi Act. 12, 21 ; 25, 6, 17. - Sur
le tribunal. Le manque d’article paraît indiquer qu’il s’agit non d’un tribunal fixe, mais d’une tribune
improvisée, qui consistait en un escabeau et un fauteuil d’apparat. - Au lieu appelé Lithrostotos. C’est le mot
grec qui dérive de « lapis », « sterno », et qui signifie « mosaïques dont tous les fragments sont taillés en
forme de cube ». Les mosaïques étaient alors fréquentes dans les riches maisons grecques et romaines, et
Josèphe raconte, ce qui est plus intéressant pour nous, qu’à Jérusalem la colline du temple était pavée en
mosaïque du côté de la citadelle Antonia. Cf. Ant. 5, 5, 2. - En hébreu (Cf. 5, 2 ; 19, 17), Gabbatha. En
lettres hébraïques, גבתא, avec la signification de « lieu élevé, estrade ». Le nom hébreu n’était donc pas
l’équivalent du nom grec, mais il désignait le même local.
Lithostrotos vient de deux mots grecs qui signifient pavé avec des pierres ; il s’emploie surtout pour désigner un pavé en mosaïque. Josèphe nous apprend que la colline du temple était pavée en mosaïque du côté où était le prétoire. Le mot hébreu ou araméen Gabbatha désigne le même lieu que Lithostrotos, mais il n’a pas la même signification ; il a le sens de lieu élevé, estrade. Le siège de Pilate, qui lui servait pour juger les causes déférées à son tribunal, fut porté en cet endroit.