Jean 19, 23

Quand les soldats eurent crucifié Jésus, ils prirent ses habits ; ils en firent quatre parts, une pour chaque soldat. Ils prirent aussi la tunique ; c’était une tunique sans couture, tissée tout d’une pièce de haut en bas.

Quand les soldats eurent crucifié Jésus, ils prirent ses habits ; ils en firent quatre parts, une pour chaque soldat. Ils prirent aussi la tunique ; c’était une tunique sans couture, tissée tout d’une pièce de haut en bas.
Louis-Claude Fillion
Les soldats, après avoir crucifié Jésus... Après l’épisode rétrospectif des versets 19-22, l’évangéliste reprend l’histoire des derniers moments de N. S. Jésus-Christ. Les détails qu’il a conservés sur le partage des vêtements sont neufs en grande partie, surtout ce qui concerne la sainte tunique. Les soldats désigne l’escouade de quatre soldats qui avaient rempli à l’égard de Jésus l’office de bourreaux (après avoir crucifié Jésus). Cf. Act. 12, 4. - Prirent ses vêtements. En effet, « les condamnés sont crucifiés nus », disait la loi. Sur cette coutume et sur l’adjudication des vêtements des « cruciarii » aux bourreaux, voyez l’Évangile selon S. Matth., p. 548. - Et en firent quatre parts. Vraisemblablement : le manteau, la coiffure, la ceinture, les sandales. La tunique sera mise à part, ainsi qu’on va le dire. - Une part pour chaque soldat. Le lot de chacun fut fixé par le sort, d’après les synoptiques. - C’était une tunique sans couture. Cette tunique sans couture, tissée d’une seule pièce comme celles des prêtres (d’après l’historien Josèphe), avec une ouverture en haut pour passer la tête, était sans doute l’œuvre de Marie, ou le présent d’une des saintes femmes qui pourvoyaient aux besoins de Jésus. On croit la conserver à Trèves. Voyez Rohault de Fleury, Les Instruments de la Passion, p. 250 ; F. X. Kraus, Der heilige Nagel in der Domkirche zu Trier, Trèves 1868.
Fulcran Vigouroux
Or la tunique était sans couture. « La tunique était le principal vêtement de dessous ; elle se rapproche fort par son usage de la chemise et par sa forme de la blouse moderne. [La tradition rapporte que Charlemagne reçut la sainte Tunique en présent de l’impératrice de Constantinople Irène et qu’il la déposa à Argenteuil. Elle a été divisée au moment de la Révolution]. Le tissu est en poil de chameaux assez lâche et ressemble à du canevas dont les fils seraient très tors. Elle est tissée depuis le haut dans toute son étendue, sans couture, et faite à l’aiguille sur le plus simple des métiers tel qu’une tablette recevant sur ses deux faces la chaîne et la trame. C’était un vêtement descendant jusqu’au-dessous des genoux, près des pieds, avec deux manches qui ne pouvaient couvrir les bras qu’à moitié. Elle avait 1 m. 45 de hauteur et 1 m. 15 de largeur. » (ROHAULT DE FLEURY.)