Jean 19, 25
Or, près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine.
Or, près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine.
Près de la croix de Jésus. D’après S. Marc, 15,
40, les saintes femmes « observaient de loin », tandis que S. Jean nous les montre debout au pied même de
la croix. Est-ce une antilogie réelle, ainsi que le prétendent les rationalistes ? Nous répondrons en citant
l’adage : « Distingue les temps, et l’Écriture concordera ». Les deux narrateurs ne décrivent donc pas ce qui
avait lieu en un seul et même instant : d’abord restés à quelque distance, les amis du Sauveur s’étaient
rapprochés de sa croix. - Se tenaient. Grand contraste : le groupe des amis est ainsi opposé à celui des
bourreaux (versets 23 et ss.). - Sa mère. Marie était là courageusement, souffrant toutes les angoisses
prédites par le vieillard Siméon (Luc. 2, 35), dans l’attitude et les sentiments si admirablement exposés par
l’auteur de la prose « Stabat Mater ». - Et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas. Une assez vive
discussion a été soulevée à propos de cette ligne. Faut-il regarder Marie, femme de Cléophas, et la sœur de la
Sainte Vierge comme deux personnes distinctes, ou doit-on les identifier ? Quelques antiques versions (la
Peschito, l’éthiopien, le persan) tranchent la question en insérant la conjonction « et » avant « Marie » ; mais
elles sont contredites par tous les autres documents. La tradition les contredit aussi pour ce qui regarde le fait
lui-même, car elle admet très communément l’identité. Les partisans, aujourd’hui assez nombreux, de
l’opinion contraire, objectent qu’alors il y aurait eu deux sœurs appelées Marie dans une même famille. On
leur répond que cela s’est vu plus d’une fois, et qu’il est aisé d’établir quelque différence à l’aide d’un
surnom ou d’une abréviation ; ou encore, mais avec moins de solidité, que la Sainte Vierge et Marie de
Cléophas pouvaient bien n’être que de simples belles-sœurs, ou des cousines germaines du côté paternel. La
seconde Marie était la femme, et non la mère (Ewald) ou la sœur (Patrizi), ou la fille (Calmet) de Cléophas.
Sur Cléophas lui-même, ou Alphée (en hébreu Chalpaï), voyez l’explication de Matth. 10, 3. Eusèbe, Hist.
Eccl. 3, 11, fait de lui un frère de S. Joseph. La parenté de Marie de Cléophas avec la Sainte Vierge explique
celle de son fils S. Jacques le Mineur avec N. S. Jésus-Christ. Cf. Gal. 1, 19. - Et Marie-Madeleine. La
pieuse pénitente ne pouvait manquer à cette scène d’amour et de généreuse compassion. Les synoptiques
parlent encore de Salomé, mère de S. Jacques le Majeur et de S. Jean, et de plusieurs autres saintes femmes.
Cf. Matth. 27, 56 ; Marc. 15, 40.
Au terme de cette mission de l’Esprit, Marie devient la " Femme ", nouvelle Eve " mère des vivants ", Mère du " Christ total " (cf. Jn 19, 25-27). C’est comme telle qu’elle est présente avec les Douze, " d’un même cœur, assidus à la prière " (Ac 1, 14), à l’aube des " derniers temps " que l’Esprit va inaugurer le matin de la Pentecôte avec la manifestation de l’Église.
Cette bénédiction atteint la plénitude de son sens lorsque Marie se tient au pied de la Croix de son Fils (cf. Jn 19, 25). Le Concile déclare que cela se produisit «non sans un dessein divin»: «Souffrant cruellement avec son Fils unique, associée d'un cœur maternel à son sacrifice, donnant à l'immolation de la victime, née de sa chair, le consentement de son amour», Marie «garda fidèlement l'union avec son Fils jusqu'à la Croix» 38: l'union par la foi, par la foi même avec laquelle elle avait accueilli la révélation de l'ange au moment de l'Annonciation. Elle s'était alors entendu dire aussi: «Il sera grand... Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père; il régnera sur la maison de Jacob pour les siècles et son règne n'aura pas de fin» (Lc 1, 32-33).
Nous pouvons dire que dans la Bienheureuse Vierge Marie s’est réalisé ce sur quoi j’ai insisté auparavant, c’est-à-dire que le croyant est totalement engagé dans sa confession de foi. Marie est étroitement associée, par son lien avec Jésus, à ce que nous croyons. Dans la conception virginale de Marie, nous avons un signe clair de la filiation divine du Christ. L’origine éternelle du Christ est dans le Père, il est le Fils dans un sens total et unique ; et pour cela il naît dans le temps sans l’intervention d’un homme. Étant Fils, Jésus peut apporter au monde un nouveau commencement et une nouvelle lumière, la plénitude de l’amour fidèle de Dieu qui se livre aux hommes. D’autre part, la maternité véritable de Marie a assuré au Fils de Dieu une véritable histoire humaine, une véritable chair dans laquelle il mourra sur la croix et ressuscitera des morts. Marie l’accompagnera jusqu’à la croix (cf. Jn 19, 25), de là sa maternité s’étendra à tout disciple de son Fils (cf. Jn 19, 26-27). Elle sera également présente au cénacle, après la Résurrection et l’Ascension de Jésus, pour implorer avec les Apôtres le don de l’Esprit Saint (cf. Ac 1, 14). Le mouvement d’amour entre le Père et le Fils dans l’Esprit a parcouru notre histoire ; le Christ nous attire à Lui pour pouvoir nous sauver (cf. Jn 12, 32). Au centre de la foi, se trouve la confession de Jésus, Fils de Dieu, né d’une femme qui nous introduit, par le don de l’Esprit Saint, dans la filiation adoptive (cf. Ga 4, 4-6).