Jean 19, 29

Il y avait là un récipient plein d’une boisson vinaigrée. On fixa donc une éponge remplie de ce vinaigre à une branche d’hysope, et on l’approcha de sa bouche.

Il y avait là un récipient plein d’une boisson vinaigrée. On fixa donc une éponge remplie de ce vinaigre à une branche d’hysope, et on l’approcha de sa bouche.
Louis-Claude Fillion
Il y avait là un vase… Autre trait spécial. La particule « donc » est omise par N, B, L, X, etc. La description est pittoresque. Cf. 2, 6. Le vase était là, tout près de la croix. - Plein de vinaigre. Par « vinaigre » il faut entendre la « posca », breuvage acidulé des soldats romains. Cf. Luc. 23, 36. Il y en avait une provision pour les bourreaux et les sentinelles. - Les soldats en remplirent une éponge. D’après le grec, « ayant rempli une éponge… » ; les manuscrits N, B, L, X, a, b, c, etc., omettent toutefois le verbe remplir. - La fixant… Notre évangéliste expose en termes graphiques, comme S. Matthieu et comme S. Marc, la manière dont on s’y prit pour humecter les lèvres brûlantes de Jésus. Il emploie le pluriel, tandis que les deux autres narrateurs attribuent plus exactement ce trait de compassion à un seul des assistants. - À un rameau d’hysope. La mention de l’hysope est une particularité de S. Jean (S. Matthieu et S. Marc parlent vaguement d’un roseau). Cette plante, d’après l’opinion la plus probable, appartient à la famille des Labiées, au genre « Origanum ». Voir notre Atlas d’histoire naturelle de la Bible, p. 19, et Pl. 21, fig. 7 ; Bochart, Hierozoicon, 1, 2, 50 ; Celsius, Hierobotan. t. 1, p. 407 et s. La tige est à peine longue d’un pied ou d’un pied et demi ; ce qui suffisait d’ailleurs pour le but proposé, les croix étant d’ordinaire peu élevées. - L’approchèrent de sa bouche. Dans le grec, avec une inversion qui appuie sur l’idée. S. Matthieu et S. Marc ajoutent le trait d’ironie cruelle qui eut pour occasion la parole de Notre-Seigneur : « Eli, Eli… ».
Fulcran Vigouroux
Entourant d’hysope. « Il existe, dit Benoît XIV, deux espèces d’hysope, l’une, plante parasite qui s’attache aux murs, l’autre qui croît dans les champs et s’élève jusqu’à deux mètres de hauteur. On ne sait pas si le suc de cette plante a été mêlé au vinaigre, ou si sa tige a servi de support pour approcher l’éponge, ou si ses rameaux flexibles ont composé un panier léger dans lequel se trouvait l’éponge ; enfin si de sa tige on a pu tirer un bâton qui n’avait pas besoin de plus de 60 à 65 centimètres de longueur pour atteindre la tête du Crucifié. »