Jean 19, 39
Nicodème – celui qui, au début, était venu trouver Jésus pendant la nuit – vint lui aussi ; il apportait un mélange de myrrhe et d’aloès pesant environ cent livres.
Nicodème – celui qui, au début, était venu trouver Jésus pendant la nuit – vint lui aussi ; il apportait un mélange de myrrhe et d’aloès pesant environ cent livres.
Nicodème, qui
auparavant était venu. S. Jean est seul à mentionner la part que prit Nicodème à la sépulture de Notre
Seigneur. Membre du Grand Conseil, lui aussi, Nicodème connaissait Joseph et ses dispositions à l’égard de
Jésus : ils s’associent pour cette œuvre courageuse. - Auprès de Jésus pendant la nuit. Voyez 3, 2 et le
commentaire. Actuellement il ne craint pas de manifester au grand jour ses sentiments de disciple dévoué. -
Auparavant rappelle la première entrevue, et les révélations si intimes de Jésus. En ce moment Nicodème
devait comprendre sans peine ce que signifiait l’élévation mystérieuse de Fils de l’homme à l’instar du
serpent d’airain. Cf. 3, 14. - Apportant… une composition de myrrhe... Détails propres au quatrième
évangile. La myrrhe, qui avait été apportée au berceau de Jésus (Matth. 2, 11), embauma également son
sépulcre. C’est une gomme aromatique fournie par le « Balsamodendron myrrha ». Voyez notre Atlas
d’histoire naturelle de la Bible, p. 35, et pl. 32, fig. 7. - Et d’aloès. Autre matière grasse et résineuse qui
répandait une agréable odeur : on la trouve dans le bois de l’ « Aquilaria Agallochum », plante originaire des
Indes. Voyez ibid., p. 36, et Pl. 34, fig. 3 et 5. On pulvérisait ces parfums, et on en saupoudrait les linceuls et
les bandelettes qui entouraient le mort. Cf. verset 40. On en brûlait aussi une certaine quantité sur des
réchauds ou cassolettes. Voyez notre Atlas archéologique de la Bible, Pl. 20, fig. 1, et pl. 21, fig. 2. - Environ
cent livres. La « livre » équivalant à 326 gr. 328 (Cf. 12, 3), cela faisait une quantité énorme, vraiment
princière (2 Par. 16, 14) ; mais, par cette profusion même, on se proposait de mieux honorer le corps sacré du
Maître. De plus, cet embaumement n’était que provisoire à cause de la proximité du sabbat (Cf. Luc. 23,
54) : on pouvait le compléter vingt-quatre heures plus tard ; dans l’intervalle, on pensait préserver la sainte
dépouille par l’accumulation des parfums.
Une composition de myrrhe et d’aloès d’environ cent livres. « La myrrhe et l’aloès, dont les sucs [sont] très amers, ont la propriété de préserver les corps de la putréfaction. Quatre ou cinq livres eussent suffi à la rigueur. Cette grande quantité d’aromates fait voir qu’il n’était pas seulement enduit, mais plongé dans les parfums pour accélérer l’opération, en évitant de toucher au corps. » (ROHAULT DE FLEURY.)