Jean 2, 22
Aussi, quand il se réveilla d’entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela ; ils crurent à l’Écriture et à la parole que Jésus avait dite.
Aussi, quand il se réveilla d’entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela ; ils crurent à l’Écriture et à la parole que Jésus avait dite.
Le corps du Seigneur est ici appelé le temple de Dieu, parce que de même que le temple de Dieu était rempli de la gloire de Dieu qui l'habitait, ainsi le corps de Jésus-Christ qui représente l'Eglise contient le Fils unique, qui est l'image substantielle de la gloire de Dieu.
Ces deux choses, le corps de Jésus et le temple, me paraissent être la figure de l'Eglise qui est construite de pierres vivantes pour former une maison spirituelle, un sacerdoce saint ; et aussi conformément à ces autres paroles: « Vous êtes le corps de Jésus-Christ et les membres les uns des autres. » (1 Co 12, 27.) Cet édifice de pierre semble renversé, et les os du Christ semblent dispersés par le vent des adversités et des tribulations, mais il sera rétabli et ressuscitera le troisième jour qui doit répandre ses clartés sur un nouveau ciel et sur une nouvelle terre. De même que le corps sensible de Jésus-Christ a été crucifié et enseveli avant de ressusciter, ainsi le corps mystique du Sauveur composé de tous les saints a été crucifié avec lui. Aucun d'eux, en effet, qui se glorifie en autre chose qu'en la croix de Nôtre-Seigneur Jésus-Christ, par laquelle il est crucifié pour le monde. (Ga6, 14.) Aucun d'eux également qui ne soit enseveli avec Jésus-Christ, et ne ressuscite avec lui, parce qu'il marche dans une sainte nouveauté de vie (Rm 6) ; mais aucun d'eux cependant n'a encore eu part à la bienheureuse résurrection. Aussi n'est-il point écrit : Je le rétablirai le troisième jour, mais : « dans trois jours, » pour marquer que la restauration de ce temple s'accomplira pendant toute la durée de ces trois jours.
Il en est qui prétendent qu'on peut compter ces quarante-six ans du jour où David consulta le prophète Nathan sur la construction du temple, s'occupant dès lors d'amasser les matériaux nécessaires. Ne serait-il pas même possible que ce nombre quarante appliqué au temple soit la figure des quatre éléments du monde, et le nombre six le symbole du sixième jour où l'homme fut créé ?
Dans le sens analogique, nous parviendrons au complément de la foi, au jour de la grande résurrection du corps entier de Jésus, c'est-à-dire de son Eglise ; car la foi qui voit Dieu tel qu'il est, est bien différente de celle qui ne le voit que comme dans un miroir et sous des images obscures.
Mais pourquoi leur donne-t-il de préférence le signe de sa résurrection ? Parce que ce miracle était celui de tous qui prouvait invinciblement qu'il n'était pas seulement un homme, qu'il pouvait triompher de la mort, et détruire d'un seul coup l'empire tyrannique qu'elle exerçait depuis si longtemps.
Etait-il donc besoin d'un miracle pour lui donner le droit de mettre fin à des actions coupables ? Le zèle ardent qu'il faisait paraître pour la maison de Dieu, n'était-il pas une preuve éclatante de sa puissance ? Ils se souvenaient bien de la prédiction du prophète, mais ils ne laissent pas de lui demander un miracle, parce qu'ils sont mécontents de le voir entraver le honteux trafic auquel ils se livraient dans le temple et qu'ils veulent l'empêcher d'exercer cette puissance. Ils ont la prétention de le déterminer ou à faire un miracle, ou à revenir sur la défense qu'il leur a faite. Aussi Nôtre-Seigneur ne leur accorde pas le miracle qu'il demande. Il leur répond comme il fera plus tard à ceux qui venaient lui demander un prodige dans le ciel : « Cette génération coupable et adultère demande un signe, et il ne lui sera donné d'autre signe que celui du prophète Jonas. » (Mt 12) C'est la même réponse de part et d'autre, mais dans cette dernière circonstance, le Sauveur s'exprime plus clairement, tandis qu'ici sa réponse a quelque chose de plus obscur. Sans nul doute il eut accédé à leur demande, lui qui multipliait les miracles avant même qu'on le lui demandât, s'il n'avait remarqué tout ce que leur âme renfermait de fourberie : « Il leur dit donc : Détruisez ce temple, et je le relèverai en trois jours. »
Deux choses s'opposaient à ce que les disciples comprissent parfaitement le sens de ces paroles : la première, c'était le fait même de la résurrection ; la seconde, c'est que Dieu lui-même habitait le temple de son corps, ce que le Seigneur avait exprimé en termes mystérieux et cachés, en disant : « Détruisez ce temple, et je le relèverai en trois jours. » Aussi ajoute-t-il : « Lors donc qu'il fut ressuscité d'entre les morts, ses disciples se ressouvinrent qu'il avait dit cela, et ils crurent à l'Ecriture et à la parole qu'avait dite Jésus.»
C'est aussi Dieu le père qui l'a ressuscité, comme il le lui demande dans le livre des Psaumes : « Ressuscitez-moi, et je le leur rendrai. » (Ps 40, 10.) Mais que fait le Père sans le Verbe ? De même donc que le Père ressuscite le Fils, le Fils aussi se ressuscite lui-même, car le Fils a dit : « Mon père et moi nous ne sommes qu'un. » (Jn 10)
On peut dire encore que ce nombre exprime convenablement la perfection du corps du Seigneur. En effet, six fois quarante-six font deux cent soixante-seize, c'est-à-dire neuf mois et six jours. Or, c'est justement le temps que le corps de Jésus se développa dans le sein de sa mère jusqu'au jour de sa naissance, comme nous pouvons le conclure delà tradition de nos ancêtres, tradition que l'Eglise a revêtue de son autorité. C'est en effet, le huitième jour des calendes d'avril, c'est-à-dire le vingt-cinq mars, que l'on croit que Jésus fut conçu et souffrit la mort, et c'est le huitième jour des calendes de janvier, c'est-à-dire le vingt-cinq décembre, qu'il est né. Depuis le jour de sa conception jusqu'à celui de sa naissance, on compte donc deux cent soixante-seize jours que l'on obtient par le nombre quarante-six multiplié par six.
Tels sont, dît-on, les phénomènes progressifs de la conception de l'homme ; pendant les six premiers jours son corps, a l'apparence du lait ; durant les neuf jours suivants ce lait se change en sang ; ce sang se coagule pendant les douze jours qui suivent ; puis les organes se forment et les contours des membres se dessinent pendant dix-huit autres jours, et le corps continue à se développer le reste du temps jusqu'à l'époque de l'enfantement. Or, les nombres six, neuf, douze, dix-huit additionnés ensemble, font quarante-cinq ; et en ajoutant un, quarante-six. Si on multiplie quarante-six par le nombre six qui se trouve en tête de cette addition, on obtient deux cent soixante-seize, c'est-à-dire neuf mois et six jours. Ce n'est donc point sans raison qu'on a mis quarante-six ans à construire le temple qui était la figure du corps du Sauveur, mais pour que les années de sa construction fussent le symbole et l'image des jours pendant lesquels le corps du Seigneur atteignit sa perfection.
Ou bien encore, Notre Seigneur a reçu son corps d'Adam, mais sans en prendre le péché. Il a donc reçu de lui le temple de son corps, mais non l'iniquité qui doit être bannie de ce temple. Si vous prenez les quatre mots grecs ??at???, orient ; d?s??, l'occident ; ????t?, le septentrion ; µes?µ???a, le midi ; et que vous réunissiez les quatre premières lettres de ces mots, vous avez le nom d'Adam. Aussi le Seigneur nous déclare qu'il rassemblera ses élus des quatre vents, lorsqu'il viendra juger les hommes. Les lettres qui servent à former le nom d'Adam, correspondent en grec au nombre quarante-six qui est le nombre d'années qu'a duré la construction du temple. Ce nom, en effet, est composé de a, c'est-à-dire un ; de d, quatre ; de a, c'est-à-dire un ; de y, quarante ; ce qui fait en tout quarante-six. Mais les Juifs, esclaves des inclinations de la chair, ne pouvaient goûter que les choses charnelles, et ne comprenaient pas le langage spirituel du Sauveur. Aussi l'Evangéliste nous explique de quel temple il voulait parler : « Mais Jésus voulait parler du temple de son corps. »
Le temple de Dieu est sacré, et ce temple c'est vous (1Co 3,17), vous tous qui croyez dans le Christ, et croyez en l'aimant. Car avoir foi dans le Christ, c'est l'aimer, non certes à la manière des démons, qui croyaient sans aimer et qui, par conséquent, disaient, alors même qu'ils avaient la foi: Que nous veux-tu, Fils de Dieu (Mt 8,29)?
Quant à nous, ayons la foi de manière à croire en lui en l'aimant, et ne disons pas: Que nous veux-tu?, mais plutôt: "Nous t'appartenons, tu nous as rachetés." Tous ceux qui ont une telle foi sont comme des pierres vivantes qui servent à bâtir le temple de Dieu, et comme les pièces de bois imputrescibles utilisées pour construire l'arche que les eaux du déluge n'ont pas pu engloutir. Voilà en effet ce temple - ce sont les hommes eux-mêmes - où des prières montent vers Dieu qui les exauce.
Il prie dans le temple de Dieu, celui qui prie dans la paix de l'Église, dans l'unité du corps du Christ composé des nombreux croyants du monde entier. Voilà pourquoi celui qui prie dans le temple est exaucé. En effet, celui qui prie dans la paix de l'Église, prie en esprit et en vérité.
Sans aucun doute, en chassant du Temple les hommes qui venaient y chercher leur profit par les ventes et les achats, le Seigneur a donné à ce geste une signification symbolique. Et si ce temple était un symbole, il est clair que le corps du Christ, temple véritable, dont celui-là était l'image, est fréquenté aussi par des vendeurs et des acheteurs, c'est-à-dire des gens qui recherchent leurs propres intérêts, non ceux de Jésus Christ.
Les gens qui ont voulu faire de la maison de Dieu une caverne de bandits n'ont pas causé la chute du Temple. Dès lors, ceux qui mènent une mauvaise vie dans l'Église catholique et veulent, autant qu'il est en leur pouvoir, faire de la maison de Dieu une caverne de bandits, n'abattent pas non plus le temple. Car un temps viendra où ils seront jetés dehors sous le fouet de leurs péchés.
Mais cette assemblée de fidèles, temple de Dieu et corps du Christ, n'a qu'une voix qui chante dans le psaume comme par la bouche d'un seul homme. Beaucoup de psaumes nous ont déjà fait entendre sa voix; écoutons-la aussi dans celui-ci. Si nous le voulons, cette voix est la nôtre. Si nous le voulons, en l'entendant chanter, nous chantons aussi dans notre coeur.
Quant à nous, ayons la foi de manière à croire en lui en l'aimant, et ne disons pas: Que nous veux-tu?, mais plutôt: "Nous t'appartenons, tu nous as rachetés." Tous ceux qui ont une telle foi sont comme des pierres vivantes qui servent à bâtir le temple de Dieu, et comme les pièces de bois imputrescibles utilisées pour construire l'arche que les eaux du déluge n'ont pas pu engloutir. Voilà en effet ce temple - ce sont les hommes eux-mêmes - où des prières montent vers Dieu qui les exauce.
Il prie dans le temple de Dieu, celui qui prie dans la paix de l'Église, dans l'unité du corps du Christ composé des nombreux croyants du monde entier. Voilà pourquoi celui qui prie dans le temple est exaucé. En effet, celui qui prie dans la paix de l'Église, prie en esprit et en vérité.
Sans aucun doute, en chassant du Temple les hommes qui venaient y chercher leur profit par les ventes et les achats, le Seigneur a donné à ce geste une signification symbolique. Et si ce temple était un symbole, il est clair que le corps du Christ, temple véritable, dont celui-là était l'image, est fréquenté aussi par des vendeurs et des acheteurs, c'est-à-dire des gens qui recherchent leurs propres intérêts, non ceux de Jésus Christ.
Les gens qui ont voulu faire de la maison de Dieu une caverne de bandits n'ont pas causé la chute du Temple. Dès lors, ceux qui mènent une mauvaise vie dans l'Église catholique et veulent, autant qu'il est en leur pouvoir, faire de la maison de Dieu une caverne de bandits, n'abattent pas non plus le temple. Car un temps viendra où ils seront jetés dehors sous le fouet de leurs péchés.
Mais cette assemblée de fidèles, temple de Dieu et corps du Christ, n'a qu'une voix qui chante dans le psaume comme par la bouche d'un seul homme. Beaucoup de psaumes nous ont déjà fait entendre sa voix; écoutons-la aussi dans celui-ci. Si nous le voulons, cette voix est la nôtre. Si nous le voulons, en l'entendant chanter, nous chantons aussi dans notre coeur.
Ils demandent à Nôtre-Seigneur un signe qui établit le droit qu'il se donnait de défendre dans le temple le trafic qui s'y faisait ordinairement ; et il leur répond que ce temple était la figure de son corps dans lequel on ne pourrait trouver la moindre tache du péché. Voici donc le sens de ses paroles : de même que je purifie ce temple inanimé du trafic coupable et des crimes dont vous le souillez, ainsi je ressusciterai après trois jours, lorsque tous l'aurez détruit de vos propres mains, ce temple de mon corps, dont ce temple matériel est la figure.
Remarquez que les Juifs ne veulent point parler ici de la première construction du temple par Salomon, et qui dura sept ans, mais de sa reconstruction par Zorobabel, qui se prolongea pendant quarante-six ans au milieu des obstacles sans nombre que les ennemis ne cessaient d'y apporter. (Esd 1, 4.)
Avant la résurrection, ils ne comprenaient pas les Ecritures, parce qu'ils n'avaient pas encore reçu l'Esprit saint, et « l'Esprit saint n'avait pas encore été donné, parce que Jésus n'était pas encore glorifié. » (Jn 7) Mais le jour de sa résurrection, Notre-Seigneur apparut à ses disciples, et leur ouvrit l'intelligence pour comprendre ce que la loi et les prophètes avaient prédit de lui. (Lc 24) « Et ils crurent alors à l'Ecriture, » (c'est-à-dire aux prophètes qui avaient prédit qu'il ressusciterait le troisième jour), et à la parole que Jésus leur avait dite : « Détruisez ce temple, » etc.
Les Juifs voyant Jésus agir avec une si grande puissance, et dire hautement : « Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de trafic, » lui demandent un miracle. « Les Juifs prenant la parole, lui dirent : Par quel miracle nous prouvez-vous que tous avez le droit de faire ces choses ? »
Ces paroles : «Détruisez ce temple» ne sont pas toutefois une provocation à l'homicide, mais une preuve que leurs desseins criminels ne lui sont pas inconnus. Or, que les ariens écoutent cette parole du Seigneur qui vient détruire l'empire de la mort : « Je le relèverai par ma propre puissance. »
Les Juifs qui s'imaginaient qu'il parlait du temple matériel, se moquaient de lui. « Les Juifs répartirent : On a mis quarante-six ans à bâtir ce temple, et vous le rebâtirez en trois jours ? »
Apollinaire nous oppose ce texte pour prouver que la chair de Jésus-Christ était inanimée, parce que le temple auquel il la compare était lui-même inanimé. Dites donc alors que la chair de Jésus était un composé de pierres et de bois, puisque tels sont les éléments qui entrent dans la construction du temple. Vous prétendez que ces paroles : « Mon âme est troublée, » etc. (Jn 12) « J'ai le pouvoir de donner mon âme, » etc. (Jn 10) ne doivent point s'entendre d'une âme raisonnable ; dans quel sens prendrez-vous donc ces paroles : « Seigneur, je remets mon âme entre vos mains ? » (Lc 23) Car vous ne pouvez pas davantage l'entendre d'une âme raisonnable, pas plus que ces autres paroles : « Vous ne laisserez pas mon âme dans l'enfer. » (Ps 15)
Dans le grec au passif ;
et c’est sous cette forme que la résurrection de Notre-Seigneur est le plus souvent décrite dans le Nouveau
Testament : on la regarde alors comme l’œuvre immédiate de Dieu le Père. Cf. Act. 3, 15 ; 4, 10 ; 5, 30 ; 10,
40 ; 13, 30, 37 ; Rom. 4, 24 ; 8, 11 ; 10, 9 ; 1 Cor. 15, 15, etc. Plus rarement elle est envisagée comme une
opération directe de Jésus lui-même. Cf. Marc. 8, 31 ; 9, 9 ; Luc. 24, 7 ; Joan. 11, 23, 24, etc. - Ses disciples
se souvinrent qu’il avait dit cela... L’application du texte « Le zèle de ta maison… » (v. 17) au Sauveur était
facile, aussi les disciples l’avaient-ils faite sur-le-champ. Au contraire, le signe que Jésus venait de donner
aux hiérarques était mystérieux ; voilà pourquoi les apôtres ne le comprirent que beaucoup plus tard, à la
lumière des événements. Du moins en avaient-ils conservé un souvenir vivant. - Et ils crurent à l’Écriture :
c’est-à-dire, aux prophéties de l’Ancien Testament qui concernent la résurrection du Christ ; entre autres, Ps.
15, 10 (Cf. Act. 3, 15) ; 16, 15 ; 72, 24 ; Is. 26, 19 ; Os. 6, 2. Comp. Luc. 24, 26, 27 et le commentaire. - Et à
la parole que Jésus avait dite c'est-à-dire « Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai », v. 19. Les
Apôtres virent que cette prédiction s’était admirablement vérifiée.