Jean 2, 25
et n’avait besoin d’aucun témoignage sur l’homme ; lui-même, en effet, connaissait ce qu’il y a dans l’homme.
et n’avait besoin d’aucun témoignage sur l’homme ; lui-même, en effet, connaissait ce qu’il y a dans l’homme.
Il nous faut examiner comment la vue des miracles dont ils furent témoins en détermina un grand nombre à croire en lui ; car nous ne lisons pas qu'il ait fait aucun miracle à Jérusalem, à moins qu'il n'en ait fait sans que l'Evangile les ait rapportés. C'est à vous de voir si l'on ne doit pas mettre au nombre des miracles l'action de Jésus faisant un fouet avec des cordes, et chassant les marchands hors du temple.
On peut dire encore que Jésus ne se fie pas à ceux qui croient en son nom, mais qui ne croient pas encore en lui ; car ceux-là seuls croient en lui qui suivent la voie étroite qui conduite la vie. (Mt 7) Ceux dont la foi ne repose que sur les miracles ne croient pas en lui, mais en son nom.
Les disciples qui s'étaient attachés à Jésus-Christ, non pour ses miracles, mais pour sa doctrine, avaient été les mieux inspirés. En effet, les esprits vulgaires sont attirés par l'éclat des miracles, tandis que les âmes plus élevées sont beaucoup plus sensibles à la vérité des prophéties ou de la doctrine. Aussi l'Evangéliste ajoute : « Mais Jésus ne se fiait pas à eux. »
Ou bien encore, l'Evangéliste s'exprime de la sorte, parce que Jésus ne se fiait pas à eux, comme il se fie à des disciples parfaits, il ne leur confiait pas encore tous ses dogmes, comme ù des fidèles fortement affermis dans la foi ; car il ne s'arrêtait pas aux paroles qui sortent de la bouche, il pénétrait jusqu'au fond des cœurs, et savait parfaitement le moment favorable pour ses divines communications. C'est pour cela que l'auteur sacré ajoute : « Parce qu'il les connaissait tous, et qu'il n'avait pas besoin que personne lui rendit témoignage d'aucun homme, car il savait lui-même ce qu'il y avait dans l'homme. » En effet, il n'appartient qu'à Dieu, qui seul a formé les cœurs des hommes, de connaître ce qu'ils renferment de plus intime. Il n'avait donc nul besoin de témoignages étrangers pour lui apprendre les pensées secrètes des cœurs qu'il avait créés.
Que signifient ces paroles ? « Ils croyaient au nom de Jésus, et Jésus ne se fiait pas à eux ? » Est-ce qu'ils ne croyaient pas en réalité, et que leur foi n'était qu'apparente ? Mais alors l'Evangéliste n'aurait pas dit aussi expressément : « Beaucoup crurent en son nom. » Chose extraordinaire et merveilleuse ! Les hommes croient en Jésus-Christ, et Jésus-Christ ne se fie pas aux hommes. C'est surtout parce qu'il est le Fils de Dieu ; s'il a souffert, c'est parce que telle était sa volonté, et s'il ne l'avait pas voulu, il n'eût jamais souffert. Or, tels sont tous les catéchumènes. Si nous demandons à un catéchumène : Croyez-vous en Jésus-Christ ? il répond : je crois, et fait sur lui le signe de la croix. Si nous lui faisons cette question : Mangez-vous la chair du Fils de l'homme ? Il ne sait ce que nous lui disons, parce que Jésus ne s'est pas encore confié à lui.
Ce divin ouvrier connaissait mieux ce qui était dans son œuvre, que l'œuvre ne pouvait le connaître elle-même. Ainsi Pierre sentait bien ce qui se passait au fond de son cœur, lorsqu'il disait à Jésus : « Je vous suivrai jusqu'à la mort, » (Jn13) mais Nôtre-Seigneur savait bien mieux ce qui était dans l'homme, lorsqu'il lui répondait : « Avant que le coq chante, vous me renierez trois fois. »
Nous ne devons pas écouter la voix qui chante les psaumes comme celle d'un individu, mais comme celle de tous les hommes appartenant au Corps du Christ. Et parce que tous font partie de son corps, ils parlent comme un corps unique, et cet homme unique est aussi une multitude. En effet, ils sont multiples en eux-mêmes, et ils ne font qu'un en lui qui est unique. Lui-même est aussi le Temple de Dieu, dont l'Apôtre écrit: Il est saint, ce temple de Dieu que vous êtes (1Co 3,17), c'est-à-dire: tous ceux qui croient au Christ et qui croient de manière à aimer. Car croire au Christ, c'est aimer le Christ, et non pas comme les démons croyaient, sans aimer (Je 2,19), et c'est pourquoi ils pouvaient bien croire, mais ils disaient: Qu'y a-t-il de commun entre nous et toi, Fils de Dieu (cf. Mt 8,29)? Pour nous, croyons de telle sorte que, si nous croyons en lui, ce soit en l'aimant, et que nous ne disions pas: Qu'y a-t-il entre nous et toi? Mais plutôt: Nous t'appartenons, à toi, qui nous as rachetés. Tous ceux qui croient ainsi sont comme les pierres vivantes dont le temple de Dieu est bâti (1P 2,5), et comme les bois incorruptibles dont était composée cette arche que le déluge n'a pu submerger (Gn 6,14). Ce temple, c'est-à-dire les hommes eux-mêmes, c'est là que l'on prie Dieu, et qu'il exauce.
Être exaucé par rapport à la vie éternelle est accordé seulement à celui qui prie dans le temple de Dieu. Or on prie dans le temple de Dieu quand on prie dans la paix de l'Église, dans l'unité du Corps du Christ, lequel est constitué de tous ceux qui croient en lui, sur la terre entière, et c'est pourquoi celui qui prie dans ce temple-là est exaucé. Car il prie en esprit et en vérité (Jn 4,24), celui qui prie dans la paix de l'Église, non dans ce temple qui n'en était que la figure.
Car c'est en figure que le Seigneur chasse du Temple ces hommes qui y recherchaient leurs intérêts, c'est-à-dire qui allaient au Temple pour vendre et acheter. Car si ce Temple était figuratif, il est évident que le corps du Christ, qui est le vrai temple dont l'autre n'était que l'image, contient lui aussi, mélangés, des acheteurs et des vendeurs, c'est-à-dire des hommes qui recherchent leurs intérêts personnels, et non ceux de Jésus Christ (Ph 2,21).
C'est parce que les hommes sont frappés pour leurs péchés, que le Seigneur a fait un fouet de cordelettes et a ainsi chassé du Temple tous ceux qui cherchaient leurs intérêts personnels, non ceux de Jésus Christ.
C'est donc la voix de ce temple qui retentit dans le psaume. Dans ce temple, ai-je dit, on implore Dieu, et il exauce en esprit et en vérité, mais non dans le temple matériel. Car il n'y avait là qu'une ombre où était montré le temple de l'avenir. C'est pourquoi celui-là est maintenant tombé. Notre maison de prière serait-elle tombée? Nullement. Car vous avez entendu ce qu'a dit notre Seigneur Jésus Christ: Il est écrit: Ma maison s'appellera maison de prière pour toutes les nations (Mc 11,17).
Être exaucé par rapport à la vie éternelle est accordé seulement à celui qui prie dans le temple de Dieu. Or on prie dans le temple de Dieu quand on prie dans la paix de l'Église, dans l'unité du Corps du Christ, lequel est constitué de tous ceux qui croient en lui, sur la terre entière, et c'est pourquoi celui qui prie dans ce temple-là est exaucé. Car il prie en esprit et en vérité (Jn 4,24), celui qui prie dans la paix de l'Église, non dans ce temple qui n'en était que la figure.
Car c'est en figure que le Seigneur chasse du Temple ces hommes qui y recherchaient leurs intérêts, c'est-à-dire qui allaient au Temple pour vendre et acheter. Car si ce Temple était figuratif, il est évident que le corps du Christ, qui est le vrai temple dont l'autre n'était que l'image, contient lui aussi, mélangés, des acheteurs et des vendeurs, c'est-à-dire des hommes qui recherchent leurs intérêts personnels, et non ceux de Jésus Christ (Ph 2,21).
C'est parce que les hommes sont frappés pour leurs péchés, que le Seigneur a fait un fouet de cordelettes et a ainsi chassé du Temple tous ceux qui cherchaient leurs intérêts personnels, non ceux de Jésus Christ.
C'est donc la voix de ce temple qui retentit dans le psaume. Dans ce temple, ai-je dit, on implore Dieu, et il exauce en esprit et en vérité, mais non dans le temple matériel. Car il n'y avait là qu'une ombre où était montré le temple de l'avenir. C'est pourquoi celui-là est maintenant tombé. Notre maison de prière serait-elle tombée? Nullement. Car vous avez entendu ce qu'a dit notre Seigneur Jésus Christ: Il est écrit: Ma maison s'appellera maison de prière pour toutes les nations (Mc 11,17).
L'Evangéliste vient de raconter ce qu'avait fait le Sauveur en arrivant à Jérusalem, il fait connaître maintenant la conduite qui fut tenue à son égard pendant son séjour à Jérusalem : « Lorsque Jésus était à Jérusalem, » etc.
Avertissement salutaire de ne jamais nous reposer entièrement sur le témoignage de notre conscience, mais d'être toujours dans une craintive sollicitude ; car ce qui demeure caché pour nous, ne saurait échapper aux yeux du Juge éternel.
Contraste douloureux, et, en même temps, trait des plus délicats qui révèle
le fin observateur, le disciple aimant, à qui rien n’échappait dans la vie de son Maître. - Les mots ne se fiait
pas à eux, sont évidemment opposés à « beaucoup crurent en son nom » du verset 23 ; c’est un jeu de mots à
l’orientale. Le pronom « se » précise la pensée du narrateur : c’était sa propre personne que Jésus ne voulait
pas confier à la plupart de ces nouveaux disciples ; il évitait tout rapport intime avec eux. Il ne semble pas
qu’il s’agisse ici de l’enseignement chrétien, comme l’ont pensé S. Jean Chrysostome, Kuinoel, etc. - Parce
qu’il les connaissait tous. Motif de cette réserve du Sauveur, si étonnante à première vue. Connaissant à fond
le cœur humain, il n’ignorait pas que de grands préjugés étaient mêlés à la foi de la plupart de ses adhérents ;
que, par là même, cette foi débile, superficielle, fruit d’une impression passagère produite par ses miracles,
tomberait au premier obstacle. - Et qu’il n’avait pas besoin qu'on lui rendît témoignage d’aucun homme.
C’est là aussi une répétition pleine de vigueur, destinée à commenter la phrase « il les connaissait tous ». Si
Jésus connaissait tous les hommes, ce n’était point parce qu’on lui avait parlé d’eux ; c’était directement,
personnellement : car lui-même savait ce qu’il y avait dans l’homme. C’est-à-dire : dans chaque homme pris à part. On a toujours trouvé dans ce passage une preuve très forte en faveur de la divinité de Jésus-Christ, et,
en effet, il y est manifestement question d’une science surhumaine, divine. « Lire dans les cœurs et connaître
la pensée de l’homme sans qu’aucun signe extérieur ne la déclare est propre à Dieu seul, et ne peut être
attribué à aucune créature »,S.Cyrille (ap. Klofutar, h. l. ).
Le missionnaire est poussé par le « zèle pour les âmes », qui s'inspire de la charité même du Christ, faite d'attention, de tendresse, de compassion, d'accueil, de disponibilité, d'intérêt pour les problèmes d'autrui. L'amour de Jésus pénètre en profondeur: lui qui « connaissait ce qu'il y avait dans l'homme » (Jn 2, 25), aimait tous les hommes en leur offrant la rédemption et souffrait quand on refusait le salut.