Jean 20, 13
Ils lui demandent : « Femme, pourquoi pleures-tu ? » Elle leur répond : « On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a déposé. »
Ils lui demandent : « Femme, pourquoi pleures-tu ? » Elle leur répond : « On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a déposé. »
2500. L'Évangéliste traite ici de la parole des anges, rapportant d'abord leur interrogation puis la réponse de la femme [n° 2502].
2501. Au sujet du premier point il faut savoir que les anges, sachant que la femme doutait encore, s'enquièrent de la cause de ses pleurs, en commençant d'une certaine manière par des choses éloignées. C'est pourquoi le texte dit : ILS, à savoir les anges, LUI DEMANDÈRENT : « POURQUOI PLEURES-TU ? » Comme s'ils disaient : Ne pleure pas, c'est tout à fait vain, car au soir, de la Passion, sera réservé le pleur et au matin, de la Résurrection, la joie. - Que ta voix se repose des pleurs et tes yeux des larmes, car il y a une récompense pour ton œuvre.
Il faut noter ici, selon Grégoire, que ces saintes paroles qui excitent en nous des larmes d'amour, consolent les mêmes larmes en nous promettant l'espérance de notre Rédempteur - Selon la multitude des douleurs qui étaient dans mon cœur, tes consolations ont réjoui mon âme.
2502. Mais la femme, croyant qu'ils avaient interrogé comme par ignorance, pense qu'ils ne sont pas des anges mais des hommes, et elle leur expose la cause de ses pleurs : ON A ENLEVÉ MON SEIGNEUR, c'est-à-dire le corps de mon Seigneur. Là elle désigne la partie par le tout, comme nous confessons que le Seigneur Jésus Christ, le Fils de Dieu, a été enseveli, alors que seule sa chair a été ensevelie puisque sa divinité n'a pas abandonné sa chair. ET JE NE SAIS PAS OÙ ON L'A MIS, ce qui était la cause de sa désolation : elle ne savait pas où aller et le trouver pour consoler sa douleur.
2503. Mais avoir une chose qui a appartenu à l'ami, cela va-t-il consoler celui qui aime ? Selon Augustin, cela va plutôt le faire souffrir. C'est pourquoi il dit lui-même qu'il fuyait tous les lieux dans lesquels il avait vécu avec son ami. Et cependant, Chry-sostome dit que cela va le consoler.
Mais les deux sont vrais. En effet, dans toutes les réalités où joie et tristesse sont mêlées, l'espérance de la réalité désirée est cause de joie - Joyeux dans l'espérance, patients dans la tribulation. Cependant elle est aussi cause de tristesse, car l'espérance déçue afflige l'âme, mais ce n'est pas selon la même raison. En effet, en tant que par l'espérance la réalité aimée se présente comme pouvant être obtenue, cette réalité cause la joie ; mais la réalité espérée en tant qu'elle est absente en acte, attriste. Tel est le cas ici : la réalité qui appartient à l'ami, en tant qu'elle rend présent l'ami, est cause de joie pour celui qui aime, mais en tant qu'elle rappelle à la mémoire que l'ami a été enlevé, elle cause la tristesse.
C. LA VISION DU CHRIST
2504. Ici l'Évangéliste montre comment cette femme est parvenue à voir le Christ ; il rapporte d'abord la vision du Christ, puis montre que cette femme l'a reconnu [n° 2513] ; enfin, il expose l'instruction de cette femme par le Christ [n° 2515].
2501. Au sujet du premier point il faut savoir que les anges, sachant que la femme doutait encore, s'enquièrent de la cause de ses pleurs, en commençant d'une certaine manière par des choses éloignées. C'est pourquoi le texte dit : ILS, à savoir les anges, LUI DEMANDÈRENT : « POURQUOI PLEURES-TU ? » Comme s'ils disaient : Ne pleure pas, c'est tout à fait vain, car au soir, de la Passion, sera réservé le pleur et au matin, de la Résurrection, la joie. - Que ta voix se repose des pleurs et tes yeux des larmes, car il y a une récompense pour ton œuvre.
Il faut noter ici, selon Grégoire, que ces saintes paroles qui excitent en nous des larmes d'amour, consolent les mêmes larmes en nous promettant l'espérance de notre Rédempteur - Selon la multitude des douleurs qui étaient dans mon cœur, tes consolations ont réjoui mon âme.
2502. Mais la femme, croyant qu'ils avaient interrogé comme par ignorance, pense qu'ils ne sont pas des anges mais des hommes, et elle leur expose la cause de ses pleurs : ON A ENLEVÉ MON SEIGNEUR, c'est-à-dire le corps de mon Seigneur. Là elle désigne la partie par le tout, comme nous confessons que le Seigneur Jésus Christ, le Fils de Dieu, a été enseveli, alors que seule sa chair a été ensevelie puisque sa divinité n'a pas abandonné sa chair. ET JE NE SAIS PAS OÙ ON L'A MIS, ce qui était la cause de sa désolation : elle ne savait pas où aller et le trouver pour consoler sa douleur.
2503. Mais avoir une chose qui a appartenu à l'ami, cela va-t-il consoler celui qui aime ? Selon Augustin, cela va plutôt le faire souffrir. C'est pourquoi il dit lui-même qu'il fuyait tous les lieux dans lesquels il avait vécu avec son ami. Et cependant, Chry-sostome dit que cela va le consoler.
Mais les deux sont vrais. En effet, dans toutes les réalités où joie et tristesse sont mêlées, l'espérance de la réalité désirée est cause de joie - Joyeux dans l'espérance, patients dans la tribulation. Cependant elle est aussi cause de tristesse, car l'espérance déçue afflige l'âme, mais ce n'est pas selon la même raison. En effet, en tant que par l'espérance la réalité aimée se présente comme pouvant être obtenue, cette réalité cause la joie ; mais la réalité espérée en tant qu'elle est absente en acte, attriste. Tel est le cas ici : la réalité qui appartient à l'ami, en tant qu'elle rend présent l'ami, est cause de joie pour celui qui aime, mais en tant qu'elle rappelle à la mémoire que l'ami a été enlevé, elle cause la tristesse.
C. LA VISION DU CHRIST
2504. Ici l'Évangéliste montre comment cette femme est parvenue à voir le Christ ; il rapporte d'abord la vision du Christ, puis montre que cette femme l'a reconnu [n° 2513] ; enfin, il expose l'instruction de cette femme par le Christ [n° 2515].
Ils lui dirent... Remarquez l'extrême
simplicité du langage, qui fait si bien ressortir la solennelle majesté de la scène (Westcott) ; jusqu'au v. 19,
nous ne trouverons aucune de ces particules aimées des Grecs pour relier les différentes propositions. -
Femme, pourquoi pleures-tu ? Expressions de sympathie et de consolation. - Elle leur dit. Marie semble ne
pas prendre ses interlocuteurs pour des anges ; elle les traite comme des hommes ordinaires. Ou plutôt, elle
est si profondément émue, si absorbée par la disparition du corps sacré et le désir de le retrouver, que le
merveilleux même cesse de l'étonner ; elle s’inquiète à peine de ceux auxquels elle s'adresse. - Parce qu'ils
ont enlevé mon Seigneur... C'est, à part des modifications légères, la même réponse qu'au v. 2. Jésus est
« son » Seigneur à elle ; par une sainte et vive affection elle se l'est en quelque sorte approprié. - Et que je ne
sais pas : le singulier cette fois au lieu du pluriel, car elle est seule actuellement. Voyez le v. 2 et la note.
" Pourquoi chercher le Vivant parmi les morts ? Il n’est pas ici, mais il est ressuscité " (Lc 24, 5-6). Dans le cadre des événements de Pâques, le premier élément que l’on rencontre est le sépulcre vide. Il n’est pas en soi une preuve directe. L’absence du corps du Christ dans le tombeau pourrait s’expliquer autrement (cf. Jn 20, 13 ; Mt 28, 11-15). Malgré cela, le sépulcre vide a constitué pour tous un signe essentiel. Sa découverte par les disciples a été le premier pas vers la reconnaissance du fait de la Résurrection. C’est le cas des saintes femmes d’abord (cf. Lc 24, 3. 22-23), puis de Pierre (cf. Lc 24, 12). " Le disciple que Jésus aimait " (Jn 20, 2) affirme qu’en entrant dans le tombeau vide et en découvrant " les linges gisant " (Jn 20, 6) " il vit et il crut " (Jn 20, 8). Cela suppose qu’il ait constaté dans l’état du sépulcre vide (cf. Jn 20, 5-7) que l’absence du corps de Jésus n’a pas pu être une œuvre humaine et que Jésus n’était pas simplement revenu à une vie terrestre comme cela avait été le cas de Lazare (cf. Jn 11, 44).