Jean 20, 15

Jésus lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Le prenant pour le jardinier, elle lui répond : « Si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as déposé, et moi, j’irai le prendre. »

Jésus lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Le prenant pour le jardinier, elle lui répond : « Si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as déposé, et moi, j’irai le prendre. »
Louis-Claude Fillion
Femme, pourquoi pleures-tu ? Marie n'avait pas cessé de sangloter. Après ces premières paroles, identiques à celles des anges, v.13, Jésus ajoute : Qui cherches-tu ? Il attirait ainsi l'attention de Madeleine, en lui montrant qu'il connaissait la cause de son chagrin. - Pensant que c'était le jardinier... Non que Jésus eut pris en cette occasion l'apparence extérieure d'un jardinier, comme l'ont dit quelques exégètes et comme l'ont supposé tant de peintres ; mais Marie, voyant un personnage inconnu, dans le jardin à une heure si matinale (Cf. 19, 41), supposa naturellement que c'était le jardinier de Joseph d'Arimathie. - Seigneur : terme de politesse qu'on adresse même à un inférieur, quand on veut utiliser ses services de quelque manière. « Le mot Seigneur n'avait donc pas, dans son idée, le même sens, quand elle disait : « On a enlevé mon Seigneur », que lorsqu'elle disait : « Seigneur, si tu l'as enlevé » S. Augustin, Traités sur S. Jean, 121, 2. Seigneur se prête en effet à des applications bien différentes. - Si c’est toi (avec emphase) qui l’as enlevé. Marie-Madeleine s'en tient toujours à sa première hypothèse : pour elle, la disparition du corps de Jésus ne peut être que le résultat d'un enlèvement. Sa manière de désigner le Sauveur est remarquable (Cf v. 7) ; elle emploie pour cela un simple pronom, supposant que celui qui remplit sa pensée occupe également celle des autres. « Elle ne le nomme pas ; parce qu'elle croit que tout le monde connaît quel est celui qui ne peut sortir un seul instant de son cœur ». S. Bernard, Cantique des cantiques, sermon 7, 8. Que ce trait est naturel et délicat ! - Dis-moi où tu l'as mis... Le langage de Marie est plein de politesse et d'affabilité ; elle voudrait tant gagner sa cause ! - Et je l'emporterai. Elle ne réfléchit pas que ce serait une tâche bien au dessus de ses forces ; mais l’affection, et toute cette scène déborde d'affection, ne calcule et ne mesure pas.