Jean 20, 22
Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint.
Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint.
Ayant dit ces mots. Cette formule unit de la manière la plus intime l'action qui suit (« il souffla ») à la parole
« Comme mon Père m'a envoyé ». Aucun incident intermédiaire ne les sépara. Après la charge, vient un don
spécial qui aidera les disciples à s'en bien acquitter. - Il souffla. Ce mot n'est employé en aucun autre passage
du Nouveau Testament ; mais les Septante s'en servent Gen. 2, 7, pour marquer la communication de la vie
au premier homme par le Créateur. Cf. Livre de la Sagesse 15, 11. Jésus transmit par le même geste une vie
nouvelle à ses amis, en vue de leurs sublimes fonctions. C'est un symbole, évidemment, basé sur les relations
qui existent soit entre le souffle et l'esprit (3, 8), soit entre la respiration et la vie. Cf. Ezech. 37, 5 et ss.. - Et
leur dit... Le Sauveur s'était servi du même terme en distribuant aux Douze la Sainte Eucharistie. Cf. Matth.
26, 26, et parall. Donc, en ce moment, les disciples ne reçurent pas une simple promesse (S. Jean Chrysost.,
Grotius, etc.), mais une véritable effusion de l'Esprit-Saint, quoique partielle (« les arrhes de la Pentecôte »,
Bengel), en attendant la communication plénière et plus solennelle de ses dons dans un prochain avenir. Cf.
7, 39 ; Act. 2, 1 et ss. Ce texte est classique pour démontrer la procession de l'Esprit-Saint « du Père et du
Fils ». S. Anselme en tire encore deux conclusions pour le traité de l'Incarnation : « Le Christ était un vrai
homme qui peut respirer, un vrai Dieu qui peut donner l’Esprit saint ».
Jésus emploie le souffle de sa bouche comme un signe extérieur pour marquer qu’il leur communiquait son esprit.
Le Symbole des apôtres lie la foi au pardon des péchés à la foi en l’Esprit Saint, mais aussi à la foi en l’Église et en la communion des saints. C’est en donnant l’Esprit Saint à ses apôtres que le Christ ressuscité leur a conféré son propre pouvoir divin de pardonner les péchés : " Recevez l’Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis ; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus " (Jn 20, 22-23).
Or, cette plénitude de l’Esprit ne devait pas rester uniquement celle du Messie, elle devait être communiquée à tout le peuple messianique (cf. Ez 36, 25-27 ; Jl 3, 1-2). A plusieurs reprises le Christ a promis cette effusion de l’Esprit (cf. Lc 12, 12 ; Jn 3, 5-8 ; 7, 37-39 ; 16, 7-15 ; Ac 1, 8), promesse qu’il a réalisée d’abord le jour de Pâques (Jn 20, 22) et ensuite, de manière plus éclatante le jour de la Pentecôte (cf. Ac 2, 1-4). Remplis de l’Esprit Saint, les apôtres commencent à proclamer " les merveilles de Dieu " (Ac 2, 11) et Pierre de déclarer que cette effusion de l’Esprit est le signe des temps messianiques (cf. Ac 2, 17-18). Ceux qui ont alors cru à la prédication apostolique et qui se sont fait baptiser, ont à leur tour reçu le don du Saint-Esprit (cf. Ac 2, 38).
" Le soir de Pâques, le Seigneur Jésus se montra à ses Apôtres et leur dit : ‘Recevez l’Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis. Ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus’ " (Jn 20, 22-23).
«Tu vois la Trinité quand tu vois la charité», écrivait saint Augustin.[11]Dans les réflexions qui précèdent, nous avons pu fixer notre regard sur Celui qui a été transpercé (cf. Jn 19, 37; Za,12, 10), reconnaissant le dessein du Père qui, mû par l'amour (cf. Jn 3, 16), a envoyé son Fils unique dans le monde pour racheter l'homme. Mourant sur la croix, Jésus – comme le souligne l’Évangéliste – «remit l'esprit» (Jn 19, 30), prélude du don de l’Esprit Saint qu’il ferait après la résurrection (cf. Jn 20, 22). Se réaliserait ainsi la promesse des «fleuves d'eau vive» qui, grâce à l’effusion de l’Esprit, jailliraient du cœur des croyants (cf. Jn 7, 38-39). En effet, l’Esprit est la puissance intérieure qui met leur cœur au diapason du cœur du Christ, et qui les pousse à aimer leurs frères comme Lui les a aimés quand il s’est penché pour laver les pieds de ses disciples (cf. Jn 13, 1-13) et surtout quand il a donné sa vie pour tous (cf. Jn 13, 1; 15, 13).