Jean 20, 23
À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »
À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »
Nous avons vu avec joie, mes frères, se lever ce jour de la Pentecôte, où la sainte Église resplendit aux yeux des fidèles et enflamme leurs coeurs. Car nous célébrons ce jour où notre Seigneur Jésus Christ, après sa résurrection et la gloire de son ascension, a envoyé le Saint-Esprit. Il avait dit, comme l'Évangile nous le rapporte: Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi, et qu'il boive, celui qui croit en moi! Comme dit l'Écriture: Des fleuves d'eau vive jailliront de son coeur. L'Évangéliste donne alors cette explication: En disant cela, il parlait de l'Esprit Saint, l'Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en Jésus. En effet, l'Esprit n'avait pas encore été donné, parce que Jésus n'avait pas encore été glorifié par le Père (Jn 7,37-39).
Il restait donc, après la glorification de Jésus, sa résurrection d'entre les morts et sa montée aux cieux, que l'Esprit Saint fût donné, après avoir été envoyé par celui qui l'avait promis. Et c'est ce qui s'est produit.
En effet, après avoir vécu avec ses disciples pendant les quarante jours qui suivirent sa résurrection, le Seigneur monta au ciel, et, le cinquantième jour, que nous célébrons aujourd'hui, il envoya le Saint-Esprit, ainsi qu'il est écrit: Soudain il vint du ciel un bruit pareil à celui d'un violent coup de vent: il virent apparaître comme une sorte de feu qui se partageait en langues et qui se posa sur chacun d'eux. Ils se mirent à parler en d'autres langues, et chacun s'exprimait selon le don de l'Esprit (Ac 2,2-4).
Ce souffle purifiait les coeurs de leur paille charnelle; ce feu consumait le foin de l'ancienne convoitise; ces langues que parlaient les Apôtres comblés de l'Esprit Saint préfiguraient la diffusion de l'Église par les langues de toutes les nations. Car, de même qu'après le déluge l'impiété des hommes édifia une haute tour contre le Seigneur, quand le genre humain mérita d'être divisé par des langues diverses si bien que chaque nation parlait sa propre langue sans être comprise par les autres nations, ainsi l'humble piété des croyants ramena vers l'Église la diversité de ces langues. Ainsi, ce que la discorde avait dispersé, la charité le rassemblerait, et les membres épars d'un unique genre humain seraient reliés entre eux et avec le Christ, le chef unique, et seraient fondus par le feu de l'amour dans l'unité de ce corps très saint.
C'est pourquoi ils sont totalement exclus de ce don du Saint-Esprit, ceux qui haïssent la grâce de la paix, et qui ne restent pas en communion avec l'unité. Car, bien qu'eux-mêmes se réunissent aujourd'hui comme chaque année, bien qu'ils entendent lire ces Écritures qui attestent la promesse et l'envoi du Saint-Esprit, ils les entendent pour leur condamnation, non pour leur récompense. A quoi leur sert-il, en effet, de percevoir par les oreilles ce que rejette leur coeur et de célébrer le jour de celui dont ils détestent la lumière?
Mais vous, mes frères, membres du corps du Christ, germes d'unité, enfants de paix, passez ce jour dans la joie, célébrez-le en sécurité. Car ce qui était annoncé en ces jours où vint le Saint-Esprit, c'est cela qui s'accomplit en vous. Car chacun de ceux qui recevait alors l'Esprit Saint parlait, à lui seul, toutes les langues. C'est ainsi qu'aujourd'hui l'unité elle-même parle toutes les langues à travers toutes les nations, cette unité dans laquelle vous possédez l'Esprit Saint, vous qui n'êtes séparés par aucun schisme de l'Église du Christ, laquelle parle toutes les langues.
Il restait donc, après la glorification de Jésus, sa résurrection d'entre les morts et sa montée aux cieux, que l'Esprit Saint fût donné, après avoir été envoyé par celui qui l'avait promis. Et c'est ce qui s'est produit.
En effet, après avoir vécu avec ses disciples pendant les quarante jours qui suivirent sa résurrection, le Seigneur monta au ciel, et, le cinquantième jour, que nous célébrons aujourd'hui, il envoya le Saint-Esprit, ainsi qu'il est écrit: Soudain il vint du ciel un bruit pareil à celui d'un violent coup de vent: il virent apparaître comme une sorte de feu qui se partageait en langues et qui se posa sur chacun d'eux. Ils se mirent à parler en d'autres langues, et chacun s'exprimait selon le don de l'Esprit (Ac 2,2-4).
Ce souffle purifiait les coeurs de leur paille charnelle; ce feu consumait le foin de l'ancienne convoitise; ces langues que parlaient les Apôtres comblés de l'Esprit Saint préfiguraient la diffusion de l'Église par les langues de toutes les nations. Car, de même qu'après le déluge l'impiété des hommes édifia une haute tour contre le Seigneur, quand le genre humain mérita d'être divisé par des langues diverses si bien que chaque nation parlait sa propre langue sans être comprise par les autres nations, ainsi l'humble piété des croyants ramena vers l'Église la diversité de ces langues. Ainsi, ce que la discorde avait dispersé, la charité le rassemblerait, et les membres épars d'un unique genre humain seraient reliés entre eux et avec le Christ, le chef unique, et seraient fondus par le feu de l'amour dans l'unité de ce corps très saint.
C'est pourquoi ils sont totalement exclus de ce don du Saint-Esprit, ceux qui haïssent la grâce de la paix, et qui ne restent pas en communion avec l'unité. Car, bien qu'eux-mêmes se réunissent aujourd'hui comme chaque année, bien qu'ils entendent lire ces Écritures qui attestent la promesse et l'envoi du Saint-Esprit, ils les entendent pour leur condamnation, non pour leur récompense. A quoi leur sert-il, en effet, de percevoir par les oreilles ce que rejette leur coeur et de célébrer le jour de celui dont ils détestent la lumière?
Mais vous, mes frères, membres du corps du Christ, germes d'unité, enfants de paix, passez ce jour dans la joie, célébrez-le en sécurité. Car ce qui était annoncé en ces jours où vint le Saint-Esprit, c'est cela qui s'accomplit en vous. Car chacun de ceux qui recevait alors l'Esprit Saint parlait, à lui seul, toutes les langues. C'est ainsi qu'aujourd'hui l'unité elle-même parle toutes les langues à travers toutes les nations, cette unité dans laquelle vous possédez l'Esprit Saint, vous qui n'êtes séparés par aucun schisme de l'Église du Christ, laquelle parle toutes les langues.
Quand le Christ baptise dans le Saint-Esprit, il donne d'abord la rémission des péchés. Mais il donne aussi, en second lieu, l'ornement de diverses grâces. Car il a parlé de la grâce du pardon des péchés le jour de sa résurrection, quand, en soufflant sur ses disciples, qu'il avait déjà lavés de leurs péchés dans son sang, il a dit: Recevez l'Esprit Saint. Et il affirme qu'il le leur donne pour la rémission des péchés puisqu'il ajoute aussitôt: Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis, et ceux à qui vous les maintiendrez, ils leur seront maintenus (Jn 20,22-23).
Sur cette distribution des dons par laquelle, nous venons de le dire, il confère l'ornement de ses grâces, saint Luc nous rapporte, dans les Actes des Apôtres, cette parole de Jésus: Jean a baptisé avec de l'eau; mais vous, c'est dans l'Esprit Saint que vous serez baptisés d'ici quelques jours (Ac 1,5).
Le double don de ce baptême est exprimé par saint Jean Baptiste qui dit, chez les évangélistes Matthieu et Luc: Lui qui vous baptisera dans l'Esprit Saint et dans le feu (Mt 3,11 Lc 3,16). Car il nous baptise par l'Esprit Saint quand la grâce invisible de cet Esprit descend dans la fontaine baptismale et remet tous leurs péchés à ceux qui reçoivent le baptême. Il baptise en outre par le feu lorsqu'il les rend embrasés par la ferveur du Saint-Esprit, forts dans l'amour et constants dans la foi, brillants de science et brûlants de zèle.
Dans cette rémission des péchés, on ne trouve aucune division; c'est d'une façon égale et uniforme qu'une seule et même grâce vient sur tous, mais en délivrant de toutes nos iniquités et en jetant au fond de la mer tous nos péchés.
Au contraire, dans les dons de la grâce, tous n'en reçoivent pas autant, lorsque l'un reçoit le don de la foi, l'autre le langage de la connaissance de Dieu ou de la sagesse, un autre le don de parler en langues, un autre le don d'interpréter, et ainsi de suite. Mais celui qui agit en tout cela, c'est le même et unique Esprit: il distribue ses dons à chacun, selon sa volonté (cf. 1Co 12,8-11).
Chez les saints du Nouveau Testament, nous voyons ces charismes donnés par celui qui baptise, nous voyons ces marques éclatantes d'un baptême de gloire que nul d'entre eux, d'après l'Écriture, n'a reçu avant d'avoir été baptisé pour la rémission des péchés. Sauf dans le cas de Corneille et de ses compagnons: comme Pierre était encore en train de les instruire, le Saint-Esprit tomba sur eux, et ils se mirent à parler en langues et à glorifier Dieu.
Or, si quelques Pères de l'Ancien Testament ont reçu le don des miracles, beaucoup reçurent le don de prophétie, alors qu'ils n'avaient pas été baptisés en rémission des péchés. Car il est certain que tous furent baptisés quand le Christ, mort sur la croix, répandit un flot de sang et d'eau de son côté percé par la lance, pour la purification de l'Église universelle. Celle-ci englobe tous les hommes, depuis l'origine du monde, depuis le premier des justes, Abel, jusqu'au bandit crucifié avec le Christ, à l'heure même de sa mort. Car, alors que cette effusion si précieuse et si salutaire n'avait pas encore jailli du côté du Christ, ce bandit reconnut qu'il était le Seigneur en croyant à la venue future de son règne, et il acheta son entrée dans celui-ci par cette confession de foi imprévue.
Sur cette distribution des dons par laquelle, nous venons de le dire, il confère l'ornement de ses grâces, saint Luc nous rapporte, dans les Actes des Apôtres, cette parole de Jésus: Jean a baptisé avec de l'eau; mais vous, c'est dans l'Esprit Saint que vous serez baptisés d'ici quelques jours (Ac 1,5).
Le double don de ce baptême est exprimé par saint Jean Baptiste qui dit, chez les évangélistes Matthieu et Luc: Lui qui vous baptisera dans l'Esprit Saint et dans le feu (Mt 3,11 Lc 3,16). Car il nous baptise par l'Esprit Saint quand la grâce invisible de cet Esprit descend dans la fontaine baptismale et remet tous leurs péchés à ceux qui reçoivent le baptême. Il baptise en outre par le feu lorsqu'il les rend embrasés par la ferveur du Saint-Esprit, forts dans l'amour et constants dans la foi, brillants de science et brûlants de zèle.
Dans cette rémission des péchés, on ne trouve aucune division; c'est d'une façon égale et uniforme qu'une seule et même grâce vient sur tous, mais en délivrant de toutes nos iniquités et en jetant au fond de la mer tous nos péchés.
Au contraire, dans les dons de la grâce, tous n'en reçoivent pas autant, lorsque l'un reçoit le don de la foi, l'autre le langage de la connaissance de Dieu ou de la sagesse, un autre le don de parler en langues, un autre le don d'interpréter, et ainsi de suite. Mais celui qui agit en tout cela, c'est le même et unique Esprit: il distribue ses dons à chacun, selon sa volonté (cf. 1Co 12,8-11).
Chez les saints du Nouveau Testament, nous voyons ces charismes donnés par celui qui baptise, nous voyons ces marques éclatantes d'un baptême de gloire que nul d'entre eux, d'après l'Écriture, n'a reçu avant d'avoir été baptisé pour la rémission des péchés. Sauf dans le cas de Corneille et de ses compagnons: comme Pierre était encore en train de les instruire, le Saint-Esprit tomba sur eux, et ils se mirent à parler en langues et à glorifier Dieu.
Or, si quelques Pères de l'Ancien Testament ont reçu le don des miracles, beaucoup reçurent le don de prophétie, alors qu'ils n'avaient pas été baptisés en rémission des péchés. Car il est certain que tous furent baptisés quand le Christ, mort sur la croix, répandit un flot de sang et d'eau de son côté percé par la lance, pour la purification de l'Église universelle. Celle-ci englobe tous les hommes, depuis l'origine du monde, depuis le premier des justes, Abel, jusqu'au bandit crucifié avec le Christ, à l'heure même de sa mort. Car, alors que cette effusion si précieuse et si salutaire n'avait pas encore jailli du côté du Christ, ce bandit reconnut qu'il était le Seigneur en croyant à la venue future de son règne, et il acheta son entrée dans celui-ci par cette confession de foi imprévue.
La solennité de ce jour nous enthousiasme, non seulement parce que nous reconnaissons son importance, mais aussi parce que nous savourons sa douceur. Ce qu'elle met surtout en valeur, c'est l'amour. Or il n'y a pas dans le langage des hommes une parole plus douce à entendre, un sentiment plus délicieux à cultiver. Cet amour n'est rien d'autre que la bonté de Dieu, sa bienveillance, son amour. Ou plutôt, c'est Dieu qui est en personne la bonté, la bienveillance, l'amour. Et cette bonté de Dieu s'identifie à son Esprit, lequel est lui-même Dieu.
Et selon le dessein de Dieu, au commencement, l'Esprit de Dieu a rempli l'univers, déployant sa vigueur d'un bout du monde à l'autre et gouvernant toute chose avec douceur (Sg 8,1). Mais, en ce qui concerne son oeuvre de sanctification, c'est à partir de ce jour de Pentecôte et par la suite que l'Esprit du Seigneur a rempli l'univers. Car c'est aujourd'hui que cet Esprit de douce ur est envoyé par le Père et le Fils pour sanctifier toute créature selon un plan nouveau, une manière nouvelle, une manifestation nouvelle de sa puissance et de sa vertu. Certes, auparavant l'Esprit n'avait pas été donné, parce que Jésus n'avait pas encore été glorifié (Jn 7,39).
Mais aujourd'hui, venant du séjour céleste, l'Esprit s'est donné aux âmes des mortels avec toute sa richesse, toute sa fécondité. Ainsi cette rosée divine s'étendrait sur toute l'étendue de la terre, dans la diversité de ses dons spirituels. Et il est juste que la plénitude de ses richesses ait ruisselé pour nous du haut du ciel, puisque peu de jours auparavant, par la générosité de notre terre, le ciel avait reçu ce fruit d'une merveilleuse douceur. Car notre terre a-t-elle jamais produit rien de plus doux, de plus agréable, de plus délicieux, de plus saint? Oui, la vérité a germé de la terre (Ps 84,12).
Il y a quelques jours, nous avons envoyé en avant-coureur ce que le ciel possédait de plus doux, afin que nous le possédions à notre tour. L'humanité du Christ, c'est toute la grâce de la terre; l'Esprit du Christ, c'est toute la douceur du ciel. Il s'est donc produit une sorte d'échange très salutaire: l'humanité du Christ est montée de la terre au ciel; aujourd'hui, du ciel est descendu vers nous l'Esprit du Christ.
Puisque l'Esprit du Christ remplit l'univers, lui qui tient ensemble tous les êtres, il entend toutes les voix (Sg 1,7). C'est partout que l'Esprit Saint agit, c'est partout que l'Esprit prend la parole. Sans doute, avant l'Ascension, l'Esprit du Seigneur fut donné aux disciples, lorsque le Seigneur leur dit: Recevez le Saint-Esprit. Tous ceux à qui vous remettrez leurs péchés, ils leur seront remis; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus (Jn 20,23). Mais en aucune façon, avant la Pentecôte, on n'entendit la voix de l'Esprit Saint, on ne vit briller sa puissance. Et sa connaissance ne parvint pas aux disciples du Christ, qui n'avaient pas été confirmés en courage, puisque la peur les obligeait encore à se cacher dans une salle fermée à clé.
Mais à partir de ce jour, la voix du Seigneur domine les eaux, le Dieu de la gloire déchaîne le tonnerre, la voix du Seigneur brise les cèdres, elle taille des lames de feu, elle épouvante le désert de Cadès, elle ravage les forêts, et tous s'écrient: Gloire! (cf. ps 28,3-9)
Et selon le dessein de Dieu, au commencement, l'Esprit de Dieu a rempli l'univers, déployant sa vigueur d'un bout du monde à l'autre et gouvernant toute chose avec douceur (Sg 8,1). Mais, en ce qui concerne son oeuvre de sanctification, c'est à partir de ce jour de Pentecôte et par la suite que l'Esprit du Seigneur a rempli l'univers. Car c'est aujourd'hui que cet Esprit de douce ur est envoyé par le Père et le Fils pour sanctifier toute créature selon un plan nouveau, une manière nouvelle, une manifestation nouvelle de sa puissance et de sa vertu. Certes, auparavant l'Esprit n'avait pas été donné, parce que Jésus n'avait pas encore été glorifié (Jn 7,39).
Mais aujourd'hui, venant du séjour céleste, l'Esprit s'est donné aux âmes des mortels avec toute sa richesse, toute sa fécondité. Ainsi cette rosée divine s'étendrait sur toute l'étendue de la terre, dans la diversité de ses dons spirituels. Et il est juste que la plénitude de ses richesses ait ruisselé pour nous du haut du ciel, puisque peu de jours auparavant, par la générosité de notre terre, le ciel avait reçu ce fruit d'une merveilleuse douceur. Car notre terre a-t-elle jamais produit rien de plus doux, de plus agréable, de plus délicieux, de plus saint? Oui, la vérité a germé de la terre (Ps 84,12).
Il y a quelques jours, nous avons envoyé en avant-coureur ce que le ciel possédait de plus doux, afin que nous le possédions à notre tour. L'humanité du Christ, c'est toute la grâce de la terre; l'Esprit du Christ, c'est toute la douceur du ciel. Il s'est donc produit une sorte d'échange très salutaire: l'humanité du Christ est montée de la terre au ciel; aujourd'hui, du ciel est descendu vers nous l'Esprit du Christ.
Puisque l'Esprit du Christ remplit l'univers, lui qui tient ensemble tous les êtres, il entend toutes les voix (Sg 1,7). C'est partout que l'Esprit Saint agit, c'est partout que l'Esprit prend la parole. Sans doute, avant l'Ascension, l'Esprit du Seigneur fut donné aux disciples, lorsque le Seigneur leur dit: Recevez le Saint-Esprit. Tous ceux à qui vous remettrez leurs péchés, ils leur seront remis; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus (Jn 20,23). Mais en aucune façon, avant la Pentecôte, on n'entendit la voix de l'Esprit Saint, on ne vit briller sa puissance. Et sa connaissance ne parvint pas aux disciples du Christ, qui n'avaient pas été confirmés en courage, puisque la peur les obligeait encore à se cacher dans une salle fermée à clé.
Mais à partir de ce jour, la voix du Seigneur domine les eaux, le Dieu de la gloire déchaîne le tonnerre, la voix du Seigneur brise les cèdres, elle taille des lames de feu, elle épouvante le désert de Cadès, elle ravage les forêts, et tous s'écrient: Gloire! (cf. ps 28,3-9)
2538. Ensuite, il les rend capables, en leur donnant l'Esprit Saint, d'exercer leur ministère - Lui qui nous a rendus capables d'être ministres d'une nouvelle Alliance, non de la lettre, mais de l'esprit.
Au sujet de ce don, il commence par leur en donner un signe qui est le souffle : IL SOUFFLA SUR EUX. On voit quelque chose de semblable dans la Genèse : Il insuffla sur son visage un souffle de vie, celui de la vie naturelle, que le premier homme a corrompu mais que le Christ a réparé en donnant l'Esprit Saint.
Il ne faut pas entendre que ce souffle émis par le Christ fut l'Esprit Saint, mais un signe de lui. C'est pourquoi Augustin dit« Ce souffle corporel ne fut pas la substance de l'Esprit Saint, mais un signe adéquat montrant que l'Esprit Saint ne procède pas seulement du Père mais aussi du Fils. »
2539. Il faut en effet noter que l'Esprit Saint a été envoyé deux fois sur le Christ et deux fois sur les Apôtres ; sur le Christ d'abord, sous l'aspect d'une colombe lors du baptême et sous l'aspect d'une nuée lors de la Transfiguration. La raison en est que la grâce du Christ, qui est donnée par l'Esprit Saint, devait découler jusqu'à nous par la propagation de la grâce dans les sacrements, et ainsi il descendit au baptême sous la forme d'une colombe qui est un animal fécond ; et aussi par la doctrine, et ainsi il descendit dans une nuée lumineuse. C'est aussi pourquoi il fut révélé alors comme docteur : Écoutez-le.
Sur les Apôtres, il est descendu une première fois par le souffle, pour désigner la propagation de la grâce dans les sacrements dont ils étaient les ministres - Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis . - Allez donc et baptisez-les au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Mais il est descendu une deuxième fois sous la forme de langues de feu pour signifier la propagation de la grâce par la doctrine. C'est pourquoi il est dit dans les Actes des Apôtres qu'après avoir été remplis de l'Esprit Saint ils commencèrent aussitôt à parler.
2540. L'Évangéliste rapporte ensuite les paroles exprimant le don : RECEVEZ L'ESPRIT SAINT. Mais est-ce là qu'ils ont reçu l'Esprit Saint ? Il semble que non : puisque le Christ n'était pas encore monté au ciel, il ne devait pas donner de dons aux hommes. Et, selon Chrysostome , certains disent que ce n'est pas là que le Christ leur a donné l'Esprit Saint, mais qu'il les a préparés au don futur de la Pentecôte. Ils sont poussés à dire cela en raison de Daniel qui dit qu'il n'a pu soutenir la vision de l'ange ; et donc les Apôtres, s'ils n'avaient pas été préparés, n'auraient pas pu soutenir la venue de l'Esprit Saint. Cependant, le même Chrysostome dit : « L'Esprit Saint n'a pas été donné aux disciples d'une manière commune pour tout, mais pour un certain effet », c'est-à-dire remettre les péchés, et comme on le lit en Matthieu, faire des miracles. Augustin et Grégoire, eux, disent que l'Esprit Saint a deux préceptes d'amour, à savoir l'amour de Dieu et l'amour du prochain. Et donc il a d'abord été donné « sur la terre » pour signifier le précepte de l'amour du prochain, puis « du ciel » pour signifier le précepte de l'amour de Dieu.
2541. On voit ensuite le fruit du don : CEUX À QUI VOUS REMETTREZ LES PÉCHÉS, ILS LEUR SERONT REMIS, et cet effet - la rémission des péchés - convient à l'Esprit Saint car lui-même est charité et c'est par lui que la charité nous est donnée - La chanté de Dieu a été répandue dans nos cœurs par l'Esprit Saint qui nous a été donné. En effet, la rémission des péchés ne se fait que par la charité, parce que la charité couvre tous les péchés. - La charité couvre une multitude de péchés.
2542. Ici on s'interroge d'abord sur ce qu'il dit : CEUX À QUI VOUS REMETTREZ LES PÉCHÉS, puisque Dieu seul remet les péchés. Pour cette raison, certains disent que Dieu seul remet la faute et que le prêtre n'absout que du mal de peine et déclare le pécheur absous du mal de faute. Mais cela n'est pas vrai car le sacrement de pénitence, étant un sacrement de la loi nouvelle, confère la grâce, comme elle est aussi conférée lors du baptême. Or au baptême le prêtre baptise comme instrument, et cependant il confère la grâce ; donc, de manière semblable, dans le sacrement de pénitence il absout de manière sacramentelle et ministérielle et de la peine et de la faute, en tant qu'il donne le sacrement dans lequel les péchés sont remis.
Quant à ce qui est dit, à savoir que Dieu seul remet les péchés, cela est vrai à cause de son autorité. C'est ainsi également qu'on dit que Dieu seul baptise, mais le prêtre le fait par son ministère, comme on l'a dit.
2543. De même, cherchons le sens de la parole RECEVEZ L'ESPRIT SAINT ; CEUX À QUI VOUS REMETTREZ LES PÉCHÉS, ILS LEUR SERONT REMIS. Là il semble que celui qui n'a pas l'Esprit Saint ne puisse pas remettre les péchés.
À cela il faut répondre que si la rémission des péchés était l'œuvre propre du prêtre, c'est-à-dire s'il faisait cela de son propre pouvoir, il ne pourrait de toutes façons pas sanctifier s'il n'était pas saint. Mais la rémission des péchés est l'œuvre propre de Dieu, qui par sa puissance et son autorité propres remet les péchés ; elle n'est pas l'œuvre du prêtre, si ce n'est en tant qu'il est un instrument. De même qu'un seigneur peut exécuter sa volonté par le moyen d'un serviteur ou d'un ministre, que celui-ci soit bon ou mauvais, pour accomplir quelque chose, ainsi le Seigneur peut conférer par des ministres, même si ceux-ci sont mauvais, les sacrements dans lesquels est donnée la grâce.
2544. Si on se demande ce que signifie CEUX À QUI VOUS REMETTREZ LES PÉCHÉS, ILS LEUR SERONT REMIS, il faut dire, comme on l'a dit plus haut, que le prêtre agit dans les sacrements comme ministre de Dieu - Qu'on nous regarde donc comme des ministres du Christ et des dispensateurs des mystères de Dieu. De la même manière que Dieu remet et retient les péchés, de même le prêtre. Or Dieu remet les péchés en accordant sa grâce ; mais on dit qu'il les retient en ne l'accordant pas, en raison d'un empêchement du côté de celui qui reçoit. De même le ministre remet les péchés en tant qu'il dispense les sacrements de l'Église, et il les retient en tant qu'il montre que certains sont indignes de recevoir les sacrements.
Au sujet de ce don, il commence par leur en donner un signe qui est le souffle : IL SOUFFLA SUR EUX. On voit quelque chose de semblable dans la Genèse : Il insuffla sur son visage un souffle de vie, celui de la vie naturelle, que le premier homme a corrompu mais que le Christ a réparé en donnant l'Esprit Saint.
Il ne faut pas entendre que ce souffle émis par le Christ fut l'Esprit Saint, mais un signe de lui. C'est pourquoi Augustin dit« Ce souffle corporel ne fut pas la substance de l'Esprit Saint, mais un signe adéquat montrant que l'Esprit Saint ne procède pas seulement du Père mais aussi du Fils. »
2539. Il faut en effet noter que l'Esprit Saint a été envoyé deux fois sur le Christ et deux fois sur les Apôtres ; sur le Christ d'abord, sous l'aspect d'une colombe lors du baptême et sous l'aspect d'une nuée lors de la Transfiguration. La raison en est que la grâce du Christ, qui est donnée par l'Esprit Saint, devait découler jusqu'à nous par la propagation de la grâce dans les sacrements, et ainsi il descendit au baptême sous la forme d'une colombe qui est un animal fécond ; et aussi par la doctrine, et ainsi il descendit dans une nuée lumineuse. C'est aussi pourquoi il fut révélé alors comme docteur : Écoutez-le.
Sur les Apôtres, il est descendu une première fois par le souffle, pour désigner la propagation de la grâce dans les sacrements dont ils étaient les ministres - Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis . - Allez donc et baptisez-les au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Mais il est descendu une deuxième fois sous la forme de langues de feu pour signifier la propagation de la grâce par la doctrine. C'est pourquoi il est dit dans les Actes des Apôtres qu'après avoir été remplis de l'Esprit Saint ils commencèrent aussitôt à parler.
2540. L'Évangéliste rapporte ensuite les paroles exprimant le don : RECEVEZ L'ESPRIT SAINT. Mais est-ce là qu'ils ont reçu l'Esprit Saint ? Il semble que non : puisque le Christ n'était pas encore monté au ciel, il ne devait pas donner de dons aux hommes. Et, selon Chrysostome , certains disent que ce n'est pas là que le Christ leur a donné l'Esprit Saint, mais qu'il les a préparés au don futur de la Pentecôte. Ils sont poussés à dire cela en raison de Daniel qui dit qu'il n'a pu soutenir la vision de l'ange ; et donc les Apôtres, s'ils n'avaient pas été préparés, n'auraient pas pu soutenir la venue de l'Esprit Saint. Cependant, le même Chrysostome dit : « L'Esprit Saint n'a pas été donné aux disciples d'une manière commune pour tout, mais pour un certain effet », c'est-à-dire remettre les péchés, et comme on le lit en Matthieu, faire des miracles. Augustin et Grégoire, eux, disent que l'Esprit Saint a deux préceptes d'amour, à savoir l'amour de Dieu et l'amour du prochain. Et donc il a d'abord été donné « sur la terre » pour signifier le précepte de l'amour du prochain, puis « du ciel » pour signifier le précepte de l'amour de Dieu.
2541. On voit ensuite le fruit du don : CEUX À QUI VOUS REMETTREZ LES PÉCHÉS, ILS LEUR SERONT REMIS, et cet effet - la rémission des péchés - convient à l'Esprit Saint car lui-même est charité et c'est par lui que la charité nous est donnée - La chanté de Dieu a été répandue dans nos cœurs par l'Esprit Saint qui nous a été donné. En effet, la rémission des péchés ne se fait que par la charité, parce que la charité couvre tous les péchés. - La charité couvre une multitude de péchés.
2542. Ici on s'interroge d'abord sur ce qu'il dit : CEUX À QUI VOUS REMETTREZ LES PÉCHÉS, puisque Dieu seul remet les péchés. Pour cette raison, certains disent que Dieu seul remet la faute et que le prêtre n'absout que du mal de peine et déclare le pécheur absous du mal de faute. Mais cela n'est pas vrai car le sacrement de pénitence, étant un sacrement de la loi nouvelle, confère la grâce, comme elle est aussi conférée lors du baptême. Or au baptême le prêtre baptise comme instrument, et cependant il confère la grâce ; donc, de manière semblable, dans le sacrement de pénitence il absout de manière sacramentelle et ministérielle et de la peine et de la faute, en tant qu'il donne le sacrement dans lequel les péchés sont remis.
Quant à ce qui est dit, à savoir que Dieu seul remet les péchés, cela est vrai à cause de son autorité. C'est ainsi également qu'on dit que Dieu seul baptise, mais le prêtre le fait par son ministère, comme on l'a dit.
2543. De même, cherchons le sens de la parole RECEVEZ L'ESPRIT SAINT ; CEUX À QUI VOUS REMETTREZ LES PÉCHÉS, ILS LEUR SERONT REMIS. Là il semble que celui qui n'a pas l'Esprit Saint ne puisse pas remettre les péchés.
À cela il faut répondre que si la rémission des péchés était l'œuvre propre du prêtre, c'est-à-dire s'il faisait cela de son propre pouvoir, il ne pourrait de toutes façons pas sanctifier s'il n'était pas saint. Mais la rémission des péchés est l'œuvre propre de Dieu, qui par sa puissance et son autorité propres remet les péchés ; elle n'est pas l'œuvre du prêtre, si ce n'est en tant qu'il est un instrument. De même qu'un seigneur peut exécuter sa volonté par le moyen d'un serviteur ou d'un ministre, que celui-ci soit bon ou mauvais, pour accomplir quelque chose, ainsi le Seigneur peut conférer par des ministres, même si ceux-ci sont mauvais, les sacrements dans lesquels est donnée la grâce.
2544. Si on se demande ce que signifie CEUX À QUI VOUS REMETTREZ LES PÉCHÉS, ILS LEUR SERONT REMIS, il faut dire, comme on l'a dit plus haut, que le prêtre agit dans les sacrements comme ministre de Dieu - Qu'on nous regarde donc comme des ministres du Christ et des dispensateurs des mystères de Dieu. De la même manière que Dieu remet et retient les péchés, de même le prêtre. Or Dieu remet les péchés en accordant sa grâce ; mais on dit qu'il les retient en ne l'accordant pas, en raison d'un empêchement du côté de celui qui reçoit. De même le ministre remet les péchés en tant qu'il dispense les sacrements de l'Église, et il les retient en tant qu'il montre que certains sont indignes de recevoir les sacrements.
Un pouvoir tout céleste, « le pouvoir des clés », est associé
à l'effusion du divin Esprit. - Les péchés seront remis... Il n'y a d'exception ni pour les individus, ni pour les
péchés. Le verbe est le même que dans l'Oraison dominicale, où l'on dit à Dieu, Matth. 6, 12 : « Et remettez-
nous nos dettes ». Les disciples sont donc autorisés par cette parole de Jésus à faire ce que Dieu fait
lui-même à l'égard du péché. - Dans le texte grec, cette tournure aussi est très expressive, car elle indique que
les péchés sont remis « ipso facto », sans le moindre intervalle entre l'absolution extérieure et le pardon
intérieur. - Et ils seront retenus... Jésus fait une autre hypothèse. Il se rencontrera des cas où les pécheurs
seront indignes de pardon, parce qu'ils n'auront pas une contrition sincère ; alors les représentants du Christ
devront « retenir » les péchés au lieu de les remettre. Nul doute qu'il ne s'agisse en cet endroit du sacrement
de Pénitence et de son institution. « Si quelqu’un dit que ces paroles du Sauveur : recevez l’Esprit saint, les
péchés seront remis à ceux à qui vous les remettrez, et retenus ceux que vous retiendrez, ne doivent pas être
comprises au sens du pouvoir de remettre et de retenir les péchés dans le sacrement de pénitence ; et, contre
l’institution de ce sacrement, en déformera le sens pour leur faire signifier le pouvoir de prêcher l’évangile,
qu’il soit anathème ». Conc. Trid., Sess. 14, can. 3. Cf. Matth. 18, 18 et le commentaire ; Bellarmin, De
Pœnitentia, lib 3, cap. 2 ; Corluy, Comment. in Evang. S. Joannis, p. 474 et ss. de la 2e édit.
Il faut nécessairement ou rejeter l’authenticité de ces paroles, ou reconnaître l’origine divine de la confession sacramentelle.
Le Seigneur Jésus, après avoir longuement prié son Père, appela à lui ceux qu’il voulut et en institua douze pour en faire ses compagnons et les envoyer prêcher le Royaume de Dieu (cf. Mc 3, 13-19 ; Mt 10, 1-42) ; à cette institution des Apôtres (cf. Lc 6, 13), il donna la forme d’un collège, c’est-à-dire d’un groupe stable, et mit à leur tête Pierre, choisi parmi eux (cf. Jn 21, 15-17). Il les envoya aux fils d’Israël d’abord et à toutes les nations (cf. Rm 1, 16) pour que, participant à son pouvoir, ils fassent de tous les peuples ses disciples, pour qu’ils les sanctifient et les gouvernent (cf. Mt 28, 16-20 ; Mc 16, 15 ; Lc 24, 45-48 ; Jn 20, 21-23), propageant ainsi l’Église et remplissant à son égard, sous la conduite du Seigneur, le service pastoral tous les jours jusqu’à la consommation des siècles (cf. Mt 28, 20). Le jour de Pentecôte, ils furent pleinement confirmés dans cette mission (cf. Ac 2, 1-26), selon la promesse du Seigneur : « Vous recevrez une force, celle de l’Esprit Saint qui descendra sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1, 8). En prêchant partout l’Évangile (cf. Mc 16, 20), accueilli par ceux qui l’écoutent grâce à l’action de l’Esprit Saint, les Apôtres rassemblent l’Église universelle que le Seigneur a fondée en ses Apôtres et bâtie sur le bienheureux Pierre, leur chef, le Christ Jésus étant lui-même la pierre suprême d’assise (cf. Ap 21, 14 ; Mt 16, 18 ; Ep 2, 20).
Pour remplir de si hautes charges, les Apôtres furent enrichis par le Christ d’une effusion de l’Esprit Saint descendant sur eux (cf. Ac 1, 8 ; 2, 4 ; Jn 20, 22-23) ; eux-mêmes, par l’imposition des mains, transmirent à leurs collaborateurs le don spirituel (cf. 1 Tm 4, 14 ; 2 Tm 1, 6-7) qui s’est communiqué jusqu’à nous à travers la consécration épiscopale. Le saint Concile enseigne que, par la consécration épiscopale, est conférée la plénitude du sacrement de l’Ordre, que la coutume liturgique de l’Église et la voix des saints Pères désignent en effet sous le nom de sacerdoce suprême, la réalité totale du ministère sacré. La consécration épiscopale, en même temps que la charge de sanctification, confère aussi les charges d’enseigner et de gouverner, lesquelles cependant, de par leur nature, ne peuvent s’exercer que dans la communion hiérarchique avec le chef du collège et ses membres. En effet, la Tradition qui s’exprime surtout par les rites liturgiques et par l’usage de l’Église, tant orientale qu’occidentale, montre à l’évidence que par l’imposition des mains et les paroles de la consécration, la grâce de l’Esprit Saint est donnée et le caractère sacré imprimé, de telle sorte que les évêques, d’une façon éminente et patente, tiennent la place du Christ lui-même, Maître, Pasteur et Pontife et agissent en sa personne. Aux évêques, il revient d’introduire, par le sacrement de l’Ordre, de nouveaux élus dans le corps épiscopal.
Puisque le Christ a confié à ses apôtres le ministère de la réconciliation (cf. Jn 20, 23 ; 2 Co 5, 18), les évêques, leurs successeurs, et les presbytres, collaborateurs des évêques, continuent à exercer ce ministère. En effet, ce sont les évêques et les presbytres, qui ont, en vertu du sacrement de l’Ordre, le pouvoir de pardonner tous les péchés " au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ".
Tous les évangélistes, quand ils font le récit de la rencontre du Ressuscité avec les Apôtres, concluent par l'envoi en mission: «Tout pouvoir m'a été donné au ciel et sur la terre. Allez donc, de toutes les nations faites des disciples ... Et voici que je suis avec vous pour toujours jusqu'à la fin du monde» (Mt 28, 18-20; cf. Mc 16, 15-18; Lc 24, 46-49; Jn 20, 21-23).