Jean 20, 31
Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.
Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.
Considérez la bonté du divin Maître; il daigne apparaître et montrer ses blessures pour le salut d'une seule âme. Les disciples qui lui avaient appris que le Sauveur était ressuscité étaient assurément bien dignes de foi, aussi bien que le Sauveur lui-même qui l'avait prédit; cependant comme Thomas exige une nouvelle preuve, Jésus ne veut pas la lui refuser. Toutefois il ne lui apparaît pas aussitôt, mais huit jours après, afin que le témoignage des disciples rendît ses désirs plus vifs , et que sa foi fût plus affermie dans la suite: «Huit jours après, dit l'Évangéliste, les disciples étaient encore dans le même lieu, et Thomas avec eux, Jésus vint, les portes étant fermées, et il se tint au milieu d'eux et leur dit: La paix soit avec vous».
Jésus apparaît donc, et il n'attend pas que Thomas l'interroge, et pour lui montrer qu'il était présent lorsqu'il exprimait ses doutes aux autres disciples, il se sert des mêmes paroles. Il commence par lui faire les reproches qu'il méritait: «Il dit ensuite à Thomas: Portez ici votre doigt et considérez mes mains; approchez aussi votre main et mettez-la dans mon côté». Puis il l'instruit en ajoutant: «Et ne soyez plus incrédule, mais fidèle». Vous voyez qu'ils étaient travaillés par le doute de l'incrédulité avant d'avoir reçu l'Esprit saint, mais ils furent ensuite affermis pour toujours dans la foi. Ce serait une question digne d'intérêt d'examiner comment un corps incorruptible pouvait porter la marque des clous, mais n'en soyez pas surpris, c'était un effet de la bonté du Sauveur qui voulait ainsi convaincre ses disciples que c'était bien lui qui avait été crucifié.
Lors donc qu'un chrétien est tenté de dire: Que n'ai-je été dans ces temps heureux pour voir de mes yeux les miracles de Jésus-Christ, qu'il se rappelle ces paroles: «Bienheureux ceux qui n'ont point vu et qui ont cru».
Comme le récit de saint Jean est moins étendu que celui des autres évangélistes, il ajoute: «Jésus fit encore devant ses disciples beaucoup d'autres miracles qui ne sont pas écrits dans ce livre». Les autres évangélistes n'ont pas non plus raconté tout ce qu'ils ont vu, mais simplement tout ce qui suffisait pour amener les hommes à la foi. Je crois du reste que saint Jean ne veut parler ici que des miracles qui ont eu lieu après la résurrection, c'est pour cela qu'il dit: «En présence de ses disciples» avec lesquels seuls il eût des rapports après sa résurrection. Ne croyez pas du reste que ces miracles n'étaient faits que dans l'intérêt des disciples, car ajoute l'Évangéliste: «Ceux-ci sont écrits afin que vous croyiez que Jésus est le Christ Fils de Dieu», et il parle ici de tous les hommes. Et remarquez que cette foi est utile, non pas à celui qui en est l'objet, mais à nous-mêmes qui croyons: «Afin que croyant, vous ayez la vie en son nom».
Vous me demandez: Puisqu'il est entré les portes étant fermées, que sont devenues les propriétés naturelles du corps? Et moi je vous réponds: Lorsqu'il a marché sur la mer, qu'était devenue la pesanteur de son corps? Le Seigneur se conduisait ainsi comme étant le souverain Maître; a-t-il donc cessé de l'être parce qu'il est ressuscité ?
Jésus aurait pu, s'il avait voulu, faire disparaître de son corps ressuscité et glorifié toute marque de cicatrice, mais il savait les raisons pour lesquelles il conservait ces cicatrices dans son corps. De même qu'il les a montrées à Thomas, qui ne voulait point croire à moins d'avoir touché et d'avoir vu, ainsi il montrera un jour ces mêmes blessures à ses ennemis, non plus pour leur dire: «Parce que vous avez vu, vous avez cru», mais pour qu'ils soient convaincus par la vérité qui leur dira: «Voici l'homme que vous avez crucifié, vous voyez les blessures que vous avez faites; vous reconnaissez le côté que vous avez percé, c'est par vous et pour vous qu'il a été ouvert, et cependant vous n'avez pas voulu y entrer».
Je ne sais pourquoi l'amour que nous avons pour les saints martyrs nous fait désirer de voir sur leur corps, dans le royaume des cieux, les cicatrices des blessures qu'ils ont reçues pour le nom de Jésus-Christ, et j'espère que ce désir sera satisfait. Car ces blessures, loin d'être une difformité, seront un signe de gloire, et bien qu'empreintes sur leur corps, elles feront éclater la beauté, non point du corps, mais de leur courage et de leur vertu. Et quand même les martyrs auraient eu quelques-uns de leurs membres coupés ou retranchés, ils ne ressusciteront pas sans que ces membres leur soient rendus, car il leur a été dit: «Un cheveu de votre tête ne périra pas» ( Lc 21, 18). Si donc il est just e que dans cette vie nouvelle, on voie les marques de ces glorieuses blessures dans leur chair douée de l'immortalité, les cicatrices de ces blessures apparaîtront sur les membres qui leur seront rendus, à l'endroit même où ils ont été frappés ou coupés pour être retranchés. Tous les défauts du corps disparaîtront alors, il est vrai, mais on ne peut considérer comme des défauts ou des taches les témoignages du courage des martyrs.
Thomas ne voyait et ne touchait que l'homme, et il confessait le Dieu qu'il ne pouvait ni voir ni toucher; mais ce qu'il voyait et ce qu'il touchait le conduisait à croire d'une foi certaine ce dont il avait douté jusqu'alors: «Thomas répondit et lui dit: Mon Seigneur et mon Dieu».
Il ne lui dit pas: Vous m'avez touché, mais vous m'avez vu, parce que la vue est comme un sens général qui, dans le langage ordinaire, comprend les quatre autres sens. C'est ainsi que nous disons: Ecoutez et voyez quel son harmonieux, sentez et voyez quelle odeur agréable, touchez et voyez quelle chaleur? C'est ainsi que Notre-Seigneur lui-même dit à Thomas: «Mettez-là votre doigt, et voyez mes mains», ce qui ne veut dire autre chose que: «Touchez et voyez». Thomas cependant n'avait pas les yeux au bout du doigt. Les deux opérations de la vue et du toucher sont donc exprimées dans ces paroles du Sauveur: «Parce que vous m'avez vu, vous avez cru». On pourrait dire encore que Thomas n'osa pas toucher le corps de Jésus, bien qu'il le lui offrît.
Le Sauveur parle ici au passé, parce que dans les décrets de sa prédestination, il regardait comme déjà fait ce qui devait arriver.
Vous le savez aussi bien que nous, mes frères: notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ est pour nous le médecin du salut éternel. Il a pris sur lui la faiblesse de notre nature pour empêcher que cette faiblesse fût éternelle. Car il a pris un corps mortel afin de tuer la mort. Et bien qu'il ait été crucifié en raison de notre faiblesse, il est vivant par la puissance de Dieu (cf. 2Co 13,4), nous dit saint Paul.
Le même Apôtre dit encore: Désormais il ne meurt plus; sur lui la mort n'a plus aucun pouvoir (Rm 6,9). Votre foi sait bien tout cela. Par là même, il s'ensuit que tous les miracles accomplis sur les corps - nous devons le savoir - servent à notre éducation pour que nous sachions en dégager ce qui ne passera pas et n'aura pas de fin. Il a rendu aux aveugles des yeux que la mort fermerait certainement un jour. Il a ressuscité Lazare qui devait mourir une deuxième fois. Et tout ce qu'il a fait pour la santé des corps, il ne l'a pas fait pour l'éternité, bien qu'à la fin il doive donner aux corps eux-mêmes une éternelle guérison. Mais parce qu'on ne croyait pas ce qui ne se voyait pas, le Seigneur se servait de ces miracles temporaires que l'on voyait, pour susciter la foi envers les réalités invisibles.
C'est pourquoi, mes frères, personne ne doit dire que Jésus n'agit plus ainsi maintenant et que, pour cette raison, les premiers temps de l'Église étaient supérieurs aux nôtres. Il y a un endroit de l'Évangile où notre Seigneur place ceux qui croient sans avoir vu au-dessus de ceux qui croient parce qu'ils ont vu. Car jusque-là, la faiblesse des disciples était si hésitante que, après l'avoir vu ressuscité, ils voulaient encore le toucher pour croire en lui. Il ne leur suffisait pas de voir de leurs yeux, s'ils n'approchaient leurs mains de ses membres et ne touchaient les cicatrices de ses récentes blessures. C'est aussitôt après avoir touché et reconnu les cicatrices que le disciple incrédule s'écria: Mon Seigneur et mon Dieu (Jn 20,28)! Ces cicatrices révélaient celui qui, chez les autres, guérissait toutes les blessures. Est-ce que le Seigneur n'aurait pas pu ressusciter sans cicatrices? Mais il voyait dans le coeur de ses disciples des blessures que devaient guérir ces cicatrices qu'il avait gardées dans son corps.
Et que répond le Seigneur à celui qui le confesse en disant: Mon Seigneur et mon Dieu? Parce que tu m'as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu (Jn 20,29). De qui parle-t-il donc, mes frères, sinon de nous? Et pas seulement de nous, mais aussi de ceux qui viendront après nous. Car, peu de temps après, lorsqu'il a échappé aux regards mortels, pour affermir la foi dans les coeurs, tous ceux qui sont devenus croyants ont cru sans avoir vu, et leur foi avait un grand mérite: pour l'obtenir, ils ont approché de lui non pas une main qui voulait le toucher, mais seulement un coeur religieux.
Le même Apôtre dit encore: Désormais il ne meurt plus; sur lui la mort n'a plus aucun pouvoir (Rm 6,9). Votre foi sait bien tout cela. Par là même, il s'ensuit que tous les miracles accomplis sur les corps - nous devons le savoir - servent à notre éducation pour que nous sachions en dégager ce qui ne passera pas et n'aura pas de fin. Il a rendu aux aveugles des yeux que la mort fermerait certainement un jour. Il a ressuscité Lazare qui devait mourir une deuxième fois. Et tout ce qu'il a fait pour la santé des corps, il ne l'a pas fait pour l'éternité, bien qu'à la fin il doive donner aux corps eux-mêmes une éternelle guérison. Mais parce qu'on ne croyait pas ce qui ne se voyait pas, le Seigneur se servait de ces miracles temporaires que l'on voyait, pour susciter la foi envers les réalités invisibles.
C'est pourquoi, mes frères, personne ne doit dire que Jésus n'agit plus ainsi maintenant et que, pour cette raison, les premiers temps de l'Église étaient supérieurs aux nôtres. Il y a un endroit de l'Évangile où notre Seigneur place ceux qui croient sans avoir vu au-dessus de ceux qui croient parce qu'ils ont vu. Car jusque-là, la faiblesse des disciples était si hésitante que, après l'avoir vu ressuscité, ils voulaient encore le toucher pour croire en lui. Il ne leur suffisait pas de voir de leurs yeux, s'ils n'approchaient leurs mains de ses membres et ne touchaient les cicatrices de ses récentes blessures. C'est aussitôt après avoir touché et reconnu les cicatrices que le disciple incrédule s'écria: Mon Seigneur et mon Dieu (Jn 20,28)! Ces cicatrices révélaient celui qui, chez les autres, guérissait toutes les blessures. Est-ce que le Seigneur n'aurait pas pu ressusciter sans cicatrices? Mais il voyait dans le coeur de ses disciples des blessures que devaient guérir ces cicatrices qu'il avait gardées dans son corps.
Et que répond le Seigneur à celui qui le confesse en disant: Mon Seigneur et mon Dieu? Parce que tu m'as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu (Jn 20,29). De qui parle-t-il donc, mes frères, sinon de nous? Et pas seulement de nous, mais aussi de ceux qui viendront après nous. Car, peu de temps après, lorsqu'il a échappé aux regards mortels, pour affermir la foi dans les coeurs, tous ceux qui sont devenus croyants ont cru sans avoir vu, et leur foi avait un grand mérite: pour l'obtenir, ils ont approché de lui non pas une main qui voulait le toucher, mais seulement un coeur religieux.
En entrant dans le Cénacle toutes portes closes, le Christ a montré une fois de plus qu'il est Dieu par nature, et qu'il n'est pas différent de celui qui vivait auparavant avec les disciples. En découvrant son côté et en montrant la marque des clous, il manifestait à l'évidence qu'il a relevé le temple de son corps qui avait été suspendu à la croix, en détruisant la mort corporelle, puisque par nature il est la vie et il est Dieu.
Mais alors que le moment était venu de transformer son corps par une gloire inexprimable et prodigieuse, on le voit tellement soucieux de fonder la foi en la résurrection future de la chair qu'il a voulu, conformément à l'économie divine, apparaître tel qu'il était auparavant. Ainsi ne penserait-on pas qu'il avait alors un corps différent de celui avec lequel il était mort sur la croix.
Même si le Christ avait voulu déployer la gloire de son corps devant les disciples, avant de monter vers le Père, nos yeux n'auraient pu en supporter la vue. Vous le comprendrez facilement si vous vous rappelez la transfiguration qui avait jadis été montrée sur la montagne. En effet, saint Matthieu écrit que le Christ fut transfiguré devant eux, que son visage resplendit comme l'éclair et que ses vêtements devinrent blancs comme neige. Quant à eux, ne pouvant supporter la vision, ils tombèrent la face contre terre.
C'est pourquoi, afin d'observer exactement le plan divin, notre Seigneur Jésus apparaissait encore, au Cénacle, sous sa forme antérieure, et non pas selon la gloire qui est due et convient à son Temple transfiguré. Il ne voulait pas que la foi en la résurrection se porte sur un aspect et sur un corps différents de ceux qu'il reçut de la sainte Vierge et dans lesquels il est mort après avoir été crucifié selon les Écritures. En effet, la mort n'avait pouvoir que sur la chair, dont elle allait être chassée. Car, si ce n'est pas son corps mort qui est ressuscité, quelle espèce de mort a donc été vaincue? Ou encor e, comment le pouvoir de la corruption aurait-il cessé, sinon par la mort d'une créature raisonnable? Car ce ne fut pas l'oeuvre de l'âme, ni de l'ange, ni même du Verbe de Dieu. Donc, puisque la mort ne peut exercer son pouvoir que sur ce qui est corruptible par nature, on aura raison d'estimer que la force de résurrection peut s'exercer aussi sur cela, pour que la tyrannie de la mort soit renversée.
Le Seigneur salue ses disciples en disant: Paix à vous. n déclare ainsi que lui-même est la paix. Car ceux auprès desquels il est présent bénéficient d'un esprit parfaitement apaisé. C'est évidemment ce que saint Paul souhaitait aux fidèles quand il disait: Que la paix du Christ, qui dépasse tout ce qu'on peut imaginer, garde votre coeur et votre intelligence dans le Christ Jésus (Ph 4,7). Pour saint Paul, la paix du Christ, qui dépasse tout ce qu'on peut imaginer, n'est autre que son Esprit: celui qui participe à son Esprit sera rempli de tout bien.
Mais alors que le moment était venu de transformer son corps par une gloire inexprimable et prodigieuse, on le voit tellement soucieux de fonder la foi en la résurrection future de la chair qu'il a voulu, conformément à l'économie divine, apparaître tel qu'il était auparavant. Ainsi ne penserait-on pas qu'il avait alors un corps différent de celui avec lequel il était mort sur la croix.
Même si le Christ avait voulu déployer la gloire de son corps devant les disciples, avant de monter vers le Père, nos yeux n'auraient pu en supporter la vue. Vous le comprendrez facilement si vous vous rappelez la transfiguration qui avait jadis été montrée sur la montagne. En effet, saint Matthieu écrit que le Christ fut transfiguré devant eux, que son visage resplendit comme l'éclair et que ses vêtements devinrent blancs comme neige. Quant à eux, ne pouvant supporter la vision, ils tombèrent la face contre terre.
C'est pourquoi, afin d'observer exactement le plan divin, notre Seigneur Jésus apparaissait encore, au Cénacle, sous sa forme antérieure, et non pas selon la gloire qui est due et convient à son Temple transfiguré. Il ne voulait pas que la foi en la résurrection se porte sur un aspect et sur un corps différents de ceux qu'il reçut de la sainte Vierge et dans lesquels il est mort après avoir été crucifié selon les Écritures. En effet, la mort n'avait pouvoir que sur la chair, dont elle allait être chassée. Car, si ce n'est pas son corps mort qui est ressuscité, quelle espèce de mort a donc été vaincue? Ou encor e, comment le pouvoir de la corruption aurait-il cessé, sinon par la mort d'une créature raisonnable? Car ce ne fut pas l'oeuvre de l'âme, ni de l'ange, ni même du Verbe de Dieu. Donc, puisque la mort ne peut exercer son pouvoir que sur ce qui est corruptible par nature, on aura raison d'estimer que la force de résurrection peut s'exercer aussi sur cela, pour que la tyrannie de la mort soit renversée.
Le Seigneur salue ses disciples en disant: Paix à vous. n déclare ainsi que lui-même est la paix. Car ceux auprès desquels il est présent bénéficient d'un esprit parfaitement apaisé. C'est évidemment ce que saint Paul souhaitait aux fidèles quand il disait: Que la paix du Christ, qui dépasse tout ce qu'on peut imaginer, garde votre coeur et votre intelligence dans le Christ Jésus (Ph 4,7). Pour saint Paul, la paix du Christ, qui dépasse tout ce qu'on peut imaginer, n'est autre que son Esprit: celui qui participe à son Esprit sera rempli de tout bien.
Notre-Seigneur offre au toucher cette même chair, avec laquelle il était entré les portes demeurant fermées. Nous voyons ici deux faits merveilleux et qui paraissent devoir s'exclure, à ne consulter que la raison; d'un côté, le corps de Jésus ressuscité est incorruptible, et de l'autre cependant, il est access ible au toucher. Or, ce qui peut se toucher doit nécessairement se corrompre, et ce qui est impalpable ne peut être sujet à la corruption. Notre-Seigneur, en montrant dans son corps ressuscité ces deux propriétés de l'incorruptibilité et de la tangibilité, nous fait voir que sa nature est restée la même, mais que sa gloire est différente.
Après la gloire de la résurrection, notre corps deviendra subtil par un effet de la puissance spirituelle dont il sera revêtu, mais il demeurera palpable en vertu de sa nature première, et il ne sera pas, comme l'a écrit Eutychius, impalpable et plus subtil que l'air et les vents.
L'Apôtre nous dit: «La foi est le fondement des choses que l'on doit espérer, et une pleine conviction de celles qu'on ne voit point» ( He 11, 1). Il est donc évident que ce que l'on voit clairement n'est pas l'objet de la foi, mais de la connaissance. Pourquoi donc le Sauveur dit-il à Thomas, qui avait vu et touché: «Parce que vous avez vu, vous avez cru ?» C'est qu'il crut autre chose que ce qu'il voyait. Ses yeux ne voyaient qu'un homme, et il confessait un Dieu. Les paroles qui suivent: «Bienheureux ceux qui n'ont pas vu et qui ont cru», répandent une grande joie dans notre âme, car c'est nous que Notre-Seigneur a eus particulièrement en vue, nous qui croyons dans notre esprit en celui que nous n'avons pas vu de nos yeux, si toutefois nos oeuvres sont conformes à notre foi. Car la vraie foi est celle qui se traduit et se prouve par les oeuvres.
La première question qui frappe notre esprit à la lecture de ce passage de l'Évangile est la suivante: Comment, après la résurrection, le corps du Seigneur fut-il un vrai corps, puisqu'il a pu entrer auprès de ses disciples toutes portes closes? Mais nous devons savoir que l'activité divine n'aurait rien d'étonnant si la raison pouvait la comprendre, et que la foi n'aurait pas de mérite si la raison humaine l'appuyait de son expérience.
Ces oeuvres de notre Rédempteur, qui par elles-mêmes sont absolument incompréhensibles, doivent être jugées à partir d'une autre de ses activités, afin que la foi en des faits étonnants soit soutenue par des faits plus étonnants encore.
Car ce corps du Seigneur qui rejoignait les disciples toutes portes closes, c'est le même qui, à sa naissance, est devenu visible pour nous lorsqu'il sortit, par sa nativité, du sein intact de la Vierge. Alors, quoi d'étonnant s'il est entré portes closes après sa résurrection qui le fera vivre éternellement, alors que, venu pour mourir, il est sorti, sans l'ouvrir, du sein de la Vierge? Mais parce que la foi des témoins doutait à l'égard de ce corps qu'ils pouvaient voir, il leur montra aussitôt ses mains et son côté. Cette chair qu'il avait fait passer à travers les portes fermées, il l'offrit à leur toucher.
C'est d'une façon merveilleuse et imprévisible que notre Rédempteur montra un corps devenu, après sa résurrection, à la fois incorruptible et palpable. En le donnant à toucher, il encourageait à croire. Il s'est donc montré et incorruptible et palpable afin de montrer à coup sûr son corps comme relevant, après la résurrection, de la même nature mais d'une autre gloire.
Il leur dit: La paix soit avec vous! De même que le Père m'a envoyé, moi aussi, je vous envoie (Jn 20,21).
C'est-à-dire: comme le Père, qui est Dieu, m'a envoyé, moi qui suis Dieu, de même moi, qui suis homme, je vous envoie, vous qui êtes des hommes.
Le Père a envoyé son Fils, c'est-à-dire qu'il décréta son incarnation pour la rédemption du genre humain. Il voulut qu'il vienne dans le monde pour subir la Passion, et pourtant il aimait ce Fils qu'il envoyait souffrir.
Les Apôtres de son choix, le Seigneur Jésus ne les a pas envoyés vers les joies du monde. Mais, comme lui-même avait été envoyé, il les envoya aux souffrances que le monde leur infligerait.
Donc, parce que le Fils est aimé du Père, et cependant est envoyé à la Passion, de même les disciples sont aimés du Seigneur, et cependant sont envoyés dans le monde pour y subir la Passion. C'est ce qui lui fait dire: Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie. Cela signifie: lorsque je vous envoie vers les attaques des persécuteurs, je vous aime du même amour dont le Père m'aime, moi qu'il a envoyé au-devant des souffrances.
Ces oeuvres de notre Rédempteur, qui par elles-mêmes sont absolument incompréhensibles, doivent être jugées à partir d'une autre de ses activités, afin que la foi en des faits étonnants soit soutenue par des faits plus étonnants encore.
Car ce corps du Seigneur qui rejoignait les disciples toutes portes closes, c'est le même qui, à sa naissance, est devenu visible pour nous lorsqu'il sortit, par sa nativité, du sein intact de la Vierge. Alors, quoi d'étonnant s'il est entré portes closes après sa résurrection qui le fera vivre éternellement, alors que, venu pour mourir, il est sorti, sans l'ouvrir, du sein de la Vierge? Mais parce que la foi des témoins doutait à l'égard de ce corps qu'ils pouvaient voir, il leur montra aussitôt ses mains et son côté. Cette chair qu'il avait fait passer à travers les portes fermées, il l'offrit à leur toucher.
C'est d'une façon merveilleuse et imprévisible que notre Rédempteur montra un corps devenu, après sa résurrection, à la fois incorruptible et palpable. En le donnant à toucher, il encourageait à croire. Il s'est donc montré et incorruptible et palpable afin de montrer à coup sûr son corps comme relevant, après la résurrection, de la même nature mais d'une autre gloire.
Il leur dit: La paix soit avec vous! De même que le Père m'a envoyé, moi aussi, je vous envoie (Jn 20,21).
C'est-à-dire: comme le Père, qui est Dieu, m'a envoyé, moi qui suis Dieu, de même moi, qui suis homme, je vous envoie, vous qui êtes des hommes.
Le Père a envoyé son Fils, c'est-à-dire qu'il décréta son incarnation pour la rédemption du genre humain. Il voulut qu'il vienne dans le monde pour subir la Passion, et pourtant il aimait ce Fils qu'il envoyait souffrir.
Les Apôtres de son choix, le Seigneur Jésus ne les a pas envoyés vers les joies du monde. Mais, comme lui-même avait été envoyé, il les envoya aux souffrances que le monde leur infligerait.
Donc, parce que le Fils est aimé du Père, et cependant est envoyé à la Passion, de même les disciples sont aimés du Seigneur, et cependant sont envoyés dans le monde pour y subir la Passion. C'est ce qui lui fait dire: Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie. Cela signifie: lorsque je vous envoie vers les attaques des persécuteurs, je vous aime du même amour dont le Père m'aime, moi qu'il a envoyé au-devant des souffrances.
Celui qui avait d'abord été un incrédule, après l'épreuve du toucher, se montre un parfait théologien, en proclamant en Jésus-Christ deux natures et une seule personne, en disant: «Mon Seigneur», il reconnaît la nature humaine, et en ajoutant: «Mon Dieu», la nature divine, et ces deux natures dans un seul et même Dieu, et Seigneur.
Notre-Seigneur désigne ici ceux de ses disciples qui ont cru sans toucher les blessures faites par les clous et la plaie du côté.
Ceux-ci ont été écrits (par opposition
aux prodiges omis). S. Jean a donc fait un choix (v. 30) : il va nous dire quels critères l'ont guidé dans ce
choix. « Beaucoup de choses en peu de mots », dit fort bien Maldonat. - Afin que vous croyiez. Le but du
disciple bien-aimé était moins d'instruire que d'exciter la foi. Et l'objet de la foi qu'il aurait voulu implanter
en tous lieux était double : 1° Jésus est le Messie (Jésus est le Christ) ; 2° il est le Fils de Dieu dans le sens
strict et théologique du mot. - Et que, le croyant... Autre but, qui découle du premier : la foi, par l'intermédiaire des œuvres, conduit au salut les âmes croyantes. - Vous ayez la vie : la vie « éternelle »,
comme l'ajoutent les manuscrits א, C, D, L, T, etc., quoique probablement à tort. Cf. 1 Joan. v. 13. - En son
nom : c'est-à-dire par l'influence de ce nom tout-puissant. - Jésus, le Christ, Fils de Dieu : telle est l'idée
dominante du quatrième évangile ; elle retentit au début, au milieu, à la fin, partout. Aucun écrivain n'a
jamais été plus fidèle que le nôtre à son plan primitif. Voyez Haneberg-Schegg, Evang. nach Johannes, t. 2, p.
551 et s., et notre propre Préface, § 3, 3.
Les réalités divinement révélées, que contiennent et présentent les livres de la Sainte Écriture, y ont été consignées sous l’inspiration de l’Esprit Saint. Notre sainte Mère l’Église, de par la foi apostolique, tient pour sacrés et canoniques tous les livres tant de l’Ancien que du Nouveau Testament, avec toutes leurs parties, puisque, rédigés sous l’inspiration de l’Esprit Saint (cf. Jn 20, 31 ; 2 Tm 3, 16 ; 2 P 1, 19-21 ; 3, 15-16), ils ont Dieu pour auteur et qu’ils ont été transmis comme tels à l’Église elle-même. Pour composer ces livres sacrés, Dieu a choisi des hommes auxquels il a eu recours dans le plein usage de leurs facultés et de leurs moyens, pour que, lui-même agissant en eux et par eux, ils missent par écrit, en vrais auteurs, tout ce qui était conforme à son désir, et cela seulement.
Beaucoup de choses qui intéressent la curiosité humaine au sujet de Jésus ne figurent pas dans les Évangiles. Presque rien n’est dit sur sa vie à Nazareth, et même une grande part de sa vie publique n’est pas relatée (cf. Jn 20, 30). Ce qui a été écrit dans les Évangiles, l’a été " pour que vous croyez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom " (Jn 20, 31).
Il n’en va pas de même pour Pierre quand il confesse Jésus comme " le Christ, le Fils du Dieu vivant " (Mt 16, 16) car celui-ci lui répond avec solennité : " Cette révélation ne t’est pas venue de la chair et du sang mais de mon Père qui est dans les cieux " (Mt 16, 17). Parallèlement Paul dira à propos de sa conversion sur le chemin de Damas : " Quand Celui qui dès le sein maternel m’a mis à part et appelé par sa grâce daigna révéler en moi son Fils pour que je l’annonce parmi les païens... " (Ga 1, 15-16). " Aussitôt il se mit à prêcher Jésus dans les synagogues, proclamant qu’il est le Fils de Dieu " (Ac 9, 20). Ce sera dès le début (cf. 1 Th 1, 10) le centre de la foi apostolique (cf. Jn 20, 31) professée d’abord par Pierre comme fondement de l’Église (cf. Mt 16, 18).
La plénitude où Jésus porte la foi a un autre aspect déterminant. Dans la foi, le Christ n’est pas seulement celui en qui nous croyons — la manifestation la plus grande de l’amour de Dieu — ,mais aussi celui auquel nous nous unissons pour pouvoir croire. La foi non seulement regarde vers Jésus, mais regarde du point de vue de Jésus, avec ses yeux : elle est une participation à sa façon de voir. Dans de nombreux domaines de la vie, nous faisons confiance à d’autres personnes qui ont des meilleures connaissances que nous. Nous avons confiance dans l’architecte qui construit notre maison, dans le pharmacien qui nous présente le médicament pour la guérison, dans l’avocat qui nous défend au tribunal. Nous avons également besoin de quelqu’un qui soit digne de confiance et expert dans les choses de Dieu. Jésus, son Fils, se présente comme celui qui nous explique Dieu (cf. Jn 1, 18). La vie du Christ, sa façon de connaître le Père, de vivre totalement en relation avec lui, ouvre un nouvel espace à l’expérience humaine et nous pouvons y entrer. Saint Jean a exprimé l’importance de la relation personnelle avec Jésus pour notre foi à travers divers usages du verbe croire. Avec le « croire que » ce que Jésus nous dit est vrai (cf. Jn 14, 10 ; 20, 31), Jean utilise aussi les locutions « croire à » Jésus et « croire en » Jésus. « Nous croyons à » Jésus, quand nous acceptons sa Parole, son témoignage, parce qu’il est véridique (cf. Jn 6, 30). « Nous croyons en » Jésus, quand nous l’accueillons personnellement dans notre vie et nous nous en remettons à lui, adhérant à lui dans l’amour et le suivant au long du chemin (cf. Jn 2, 11 ; 6, 47 ; 12, 44).