Jean 21, 15
Quand ils eurent mangé, Jésus dit à Simon-Pierre : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment, plus que ceux-ci ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes agneaux. »
Quand ils eurent mangé, Jésus dit à Simon-Pierre : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment, plus que ceux-ci ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes agneaux. »
Or ce n'est qu'après l'avoir interrogé qu'il lui remet sa charge de pasteur. Celui qui est choisi pour cette charge est d'abord soumis à une interrogation - N'impose hâtivement les mains à personne. Et il l'interroge par trois fois, aussi cette partie se trouve-t-elle divisée en trois, suivant chacune des trois interrogations.
La première interrogation.
Ici encore trois parties apparaissent : d'abord Jean nous rapporte la question du Seigneur, puis la réponse de Pierre [n° 2621], et enfin Pierre reçoit du Christ sa charge [n° 2623].
Dans cette première partie, il y a trois choses à considérer : d'abord l'opportunité de l'interrogation, puis la manière dont le Christ s'adresse à Pierre [n° 2616] et enfin ce sur quoi porte cette interrogation [n° 2617].
2615. Ici est montrée l'opportunité de l'interrogation. Il s'agit là du repas spirituel dans lequel l'âme est refaite par les dons spirituels - J'entrerai chez lui et je prendrai mon repas avec lui. C'est pourquoi il convient que ceux qui sont choisis pour ce service refassent d'abord leurs forces à cet heureux repas. Autrement, étant eux-mêmes affamés, comment pourraient-ils refaire les autres ? - Et j'enivrerai l'âme des prêtres de graisse, celle-là même, dis-je, dont le psalmiste dit : Comme de graisse et de moelle se rassasie mon âme.
2616. La manière dont le Christ s'adresse à Pierre nous est rapportée ici. Les trois qualités nécessaires au prélat sont exposées.
L'obéissance, quand il l'appelle SIMON, qui se traduit par « obéissant » ; elle est nécessaire pour les prélats, car celui qui ne sait pas obéir à des supérieurs ne sait pas commander des inférieurs - L'homme obéissant parlera victoire.
Puis la connaissance, quand il dit PIERRE, qui se traduit par « celui qui connaît » ; ce savoir est nécessaire au prélat car il est établi comme celui qui observe. Or celui qui est aveugle est un mauvais observateur - Ses guetteurs sont tous des aveugles, ils ne savent rien. - Parce que toi tu as rejeté la connaissance, moi je te rejetterai afin que tu n'exerces pas pour moi le sacerdoce.
Et enfin la grâce lorsqu'il dit « Ioannis », c'est-à-dire FILS DE JEAN, et celle-ci est nécessaire aux prélats, car sans elle ils ne sont rien - C'est par la grâce de Dieu que je suis ce que je suis. - Ayant connu la grâce de Dieu qui m'a été donnée, Jacques et Cephas et Jean, qui paraissaient être les colonnes, nous donnèrent la main à moi et à Barnabe, en signe de communion .
2617. L'interrogation porte sur la dilection, et cela convient bien. Pierre auparavant, comme nous l'avons vu, était tombé dans le péché ; il n'était donc pas convenable qu'il fût préféré sans qu'auparavant cette faute fût absoute, ce qui ne peut se faire que par la charité - La charité couvre la multitude des péchés . - La charité couvre toutes les fautes. C'est pourquoi il convenait que par cette interrogation le Christ manifestât la charité de Pierre, non pas à lui qui scrute les reins et les cœurs , mais aux autres. Il ne lui demande donc pas : « M'AIMES-TU PLUS QUE CEUX-CI ? » comme s'il ignorait la réponse, mais parce que la charité parfaite chasse la crainte .
De là vient que c'est en Pierre que le Seigneur renouvela l'amour et chassa la crainte, ce Pierre qui, alors que le Seigneur allait mourir, avait eu peur et avait renié. C'est pourquoi, lui qui avait renié par crainte de mourir ne craignit plus rien, le Seigneur étant ressuscité. Que craindrait-il en effet quand désormais il trouvait la mort morte ?
2618. Cette interrogation convient aussi à la charge [qui lui est confiée]. Beaucoup de ceux qui ont reçu une charge de pasteur en usent pour l'amour d'eux-mêmes - Sache qu'à la fin des jours viendront des temps périlleux, il y aura des hommes s'aimant eux-mêmes. Or celui qui n'aime pas le Seigneur n'est pas un véritable prélat ; seul l'est celui qui ne recherche pas son propre intérêt mais celui du Christ Jésus, et ceci par amour pour lui - La charité du Christ nous presse.
L'interrogation convient aussi à la charge quant au service des plus proches, car c'est l'abondance de la charité qui pousse ceux qui aiment à quitter de temps en temps le repos de leur propre contemplation pour pourvoir au service des plus proches. En effet l'Apôtre qui affirmait : Car je suis certain que ni mort, ni vie, ni anges, ni principautés, (...) ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu, ajoute ensuite : Je désirais ardemment être moi-même anathème à l'égard du Christ pour mes frères qui sont mes proches.Voilà pourquoi l'interrogation est nécessaire pour s'assurer de la dilection de celui qui va être prélat.
2619. Il ajoute PLUS QUE CEUX-CI – Même le Philosophe, dans sa Politique, affirme que celui qui commande et gouverne doit être, selon un ordre naturel, le plus excellent. C'est pourquoi il dit que, comme l'âme se comporte à l'égard du corps qu'elle régit et l'intelligence à l'égard de ce qui lui est inférieur, et encore l'homme à l'égard des animaux qui ne sont pas doués de raison, ainsi le prélat doit regarder ceux qui lui sont confiés.
C'est pourquoi, selon Grégoire, la vie du pasteur doit être telle que, comparativement à lui, ses subordonnés soient semblables aux brebis comparativement à leur pasteur. Aussi le Christ dit-il : PLUS QUE CEUX-CI, parce que plus on aime, plus on est grand - Certes, vous voyez quel est celui qu'a choisi le Seigneur et qu'il n'y en a pas de semblable dans tout le peuple.
2620. Mais est-il nécessaire, lors d'un choix, de choisir toujours le meilleur de manière absolue quand, selon le droit, il suffit de choisir un homme qui soit bon ? Il faut ici faire une double distinction, car ce qui suffit selon le jugement humain ne suffit cependant pas selon le jugement divin.
Selon le jugement humain, il suffit qu'on ne puisse accuser un homme et que le choix ne puisse être remis en cause. En effet, il semble difficile que des choix puissent se faire si on peut ensuite les remettre en cause parce qu'on trouve un autre homme meilleur que celui qui a été choisi. Aussi suffit-il, selon le jugement humain, comme on le lit dans les Décrétales, que le choix soit droit et que soit choisi un homme capable.
Pourtant, selon le jugement divin et selon la conscience, il est nécessaire de choisir le meilleur. Cependant, au sens absolu, on dit d'un homme qu'il est le meilleur quand il est le plus saint, car la sainteté le rend bon ; mais celui-là n'est pas le meilleur selon ce que requiert l'Église. De ce point de vue, [un homme] est meilleur dans la mesure où il est plus lettré, où il a plus de compétence et de discernement, et où il est choisi avec un plus grand accord.
Mais si tous possèdent également les qualités nécessaires au service de l'Église, et donc l'excellence requise en vue de cette fonction, et qu'un homme moins bien au sens absolu est préféré, il y a péché parce que nécessairement quelque intérêt pousse à cela. Et donc, ce que l'on poursuit est soit l'honneur de Dieu et le bien de l'Église, soit quelque intérêt privé. Si c'est le bien de l'Église et l'honneur de Dieu qui poussent à choisir, ce bien que l'on saisit dans l'élu fait de lui le meilleur pour cette fonction. Mais si c'est quelque intérêt privé, par exemple une attache charnelle, l'espoir d'un bénéfice et d'un avantage temporel, le choix est alors frauduleux et il y a acception de personnes.
2621. Voici la réponse de Pierre : par elle est donné un signe évident qu'il s'est corrigé de son reniement, et que les prédestinés sont toujours corrigés pour un plus grand bien, si parfois ils tombent.
Car avant son reniement, Pierre s'exalta au-dessus des autres Apôtres, en disant : Quand tous se scandaliseraient de toi, moi jamais je ne me scandaliserai !, mais aussi contre son Seigneur, parce qu'alors qu'il lui disait : Tu me renieras trois fois, Pierre ajouta : Quand il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai pas ; par là il semblait s'opposer violemment à la parole du Seigneur.
Mais à présent, vaincu dans ses propres forces, il n'ose pas confesser son amour si ce n'est en rendant témoignage au Seigneur sous forme de protestation, en s'humiliant devant le Christ par ces paroles : « MAIS OUI, SEIGNEUR, TOI TU SAIS QUE JE T'AIME ! » - Car voilà que dans le ciel est mon témoin et que celui qui a une connaissance intime de moi habite au plus haut des deux .
Il s'humilie également devant les Apôtres en ne disant pas : « plus que ceux-ci », mais simplement « JE T'AIME ». Par là nous comprenons que nous ne devons pas nous élever au-dessus des autres, mais les élever au-dessus de nous - Mais par humilité, chacun estimant les autres supérieurs à soi.
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2622. Notons aussi, selon Augustin, qu'au Seigneur qui lui demande : « M'AIMES-TU ? » (diligis me ?), Pierre ne répond pas : « Je t'aime » (diligo), mais Amo te. Comme si l'amour et la dilection étaient la même chose. Ce qui est vrai selon la réalité, mais diffère selon le nom. L'amour est en effet un mouvement de l'appétit ; si ce mouvement est contrôlé par la raison, il s'agit alors d'un amour volontaire qui est à proprement parler la dilection parce qu'elle suit un choix. Voilà pourquoi on ne peut dire à proprement parler que les animaux aiment (diligere). Mais si ce mouvement n'est pas réglé par la raison, on l'appelle l'amour (amor) .
2623. Maintenant, après avoir éprouvé Pierre, il lui confie sa mission : « PAIS MES AGNEAUX », c'est-à-dire ceux qui croient en moi, ceux que moi, l'Agneau, j'appelle « mes agneaux » - Voici l’ Agneau de Dieu, voici celui qui enlève les péchés du monde. Cela pour qu'on ne puisse pas appeler « chrétien » celui qui affirme qu'il n'est pas sous la garde de ce pasteur, c'est-à-dire de Pierre - Un seul pasteur sera pour eux tous. - Et ils se donneront un seul chef.
Il convenait que le Christ confiât cette mission à Pierre de préférence à tous les autres, lui qui, selon Chrysostome, était « le plus remarquable des Apôtres », aussi bien porte-parole des disciples que tête du collège (collegium) .
La deuxième interrogation.
2624. Voici maintenant la seconde interrogation. Pour ne pas [en rester à] une répétition des mêmes mots, remarque que si Jésus dit trois fois PAIS MES AGNEAUX [ou MES BREBIS], c'est parce que Pierre doit les faire paître de trois manières.
D'abord par la parole de la doctrine - Je vous donnerai des pasteurs selon mon cœur, et ils vous nourriront de connaissance et de doctrine ; par l'exemple de sa vie - Sois l'exemple des fidèles par ta parole, par ta conduite, par ta charité, par ta foi et par ta chasteté. - Sur les monts d'Israël, la noblesse des grands hommes, seront vos pâturages ; et encore, en leur apportant un secours temporel - Malheur aux pasteurs d'Israël qui se faisaient paître eux-mêmes. N'est-ce pas les troupeaux que les pasteurs font paître ?
La troisième interrogation.
2625. Mais sois attentif au fait que la troisième fois, il lui dit « PAIS MES BREBIS », après avoir dit deux fois auparavant « PAIS MES AGNEAUX ». C'est que dans l'Église, on peut distinguer trois genres (genera) d'hommes : les commençants, les progressants et les parfaits. Et ces deux premiers sont les agneaux, comme encore imparfaits, tandis que les autres, en tant que parfaits, sont appelés brebis - Les montagnes, c'est-à-dire les parfaits, bondirent comme des béliers, et les collines, c'est-à-dire les autres, comme des agneaux de brebis.
Aussi tous les prélats doivent-ils garder ceux qui leur sont confiés comme les brebis du Christ et non les leurs. Mais hélas, comme le dit Augustin dans un sermon de Pâques, « Voici que des serviteurs infidèles ont dispersé le troupeau du Christ et par leurs rapines ont entassé pour eux de l'argent ; et tu les entends dire : "Ces brebis sont à moi ! Pourquoi cherches-tu mes brebis ? Que je ne te trouve pas auprès d'elles !" Mais si nous disons "les miennes", et qu'ils les disent "leurs", c'est que le Christ a perdu ses brebis. »
2626. Remarquons encore que, de même qu'il lui confie sa mission par trois fois, il l'éprouve aussi par trois fois. D'abord parce que Pierre l'avait renié trois fois. Aussi une triple confession s'impose-t-elle, comme le dit Augustin, « pour qu'ainsi sa langue ne serve pas moins l'amour que la crainte, et que la mort imminente ne paraisse pas avoir arraché plus de paroles que la Vie présente ».
Ensuite, parce que Pierre était tenu d'aimer le Christ pour trois raisons. D'abord à cause du péché remis - Celui à qui l'on remet plus, aime plus ; puis à cause de l'honneur promis, parce qu'il était grand : Sur cette pierre, je bâtirai mon Église ; enfin à cause de la mission qui lui était confiée, comme ici où il le charge de veiller sur l'Église.
Ou encore, il dit trois fois : PAIS, à cause de ce que le Seigneur a commandé - Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, c'est-à-dire pour diriger vers Dieu toute ton intention, de toute ton âme, pour que ta volonté tout entière se repose en Dieu par l'amour, et de toute ta force, pour que toute la réalisation de tes œuvres serve Dieu.
2627. Remarquons aussi que Pierre, interrogé ainsi à trois reprises, fut contristé. C'est qu'avant la Passion, alors qu'il avait proclamé vivement son amour pour le Christ, il fut réprimandé par le Seigneur comme nous l'avons vu. Se voyant donc interrogé trois fois sur son amour, il craint d'être réprimandé par le Seigneur, et il en est contristé. Aussi dit-il : « TOI TU SAIS TOUT, TU SAIS QUE JE T'AIME ! », comme pour dire : Moi je t'aime, autant qu'il me semble, mais toi tu sais tout et peut-être tu sais qu'il doit arriver quelque chose d'autre. C'est pourquoi c'est à Pierre, ainsi humilié, que fut finalement confiée l'Église.
Un Docteur grec affirme que ce serait la raison pour laquelle on interroge trois fois les catéchumènes lors du baptême.
La première interrogation.
Ici encore trois parties apparaissent : d'abord Jean nous rapporte la question du Seigneur, puis la réponse de Pierre [n° 2621], et enfin Pierre reçoit du Christ sa charge [n° 2623].
Dans cette première partie, il y a trois choses à considérer : d'abord l'opportunité de l'interrogation, puis la manière dont le Christ s'adresse à Pierre [n° 2616] et enfin ce sur quoi porte cette interrogation [n° 2617].
2615. Ici est montrée l'opportunité de l'interrogation. Il s'agit là du repas spirituel dans lequel l'âme est refaite par les dons spirituels - J'entrerai chez lui et je prendrai mon repas avec lui. C'est pourquoi il convient que ceux qui sont choisis pour ce service refassent d'abord leurs forces à cet heureux repas. Autrement, étant eux-mêmes affamés, comment pourraient-ils refaire les autres ? - Et j'enivrerai l'âme des prêtres de graisse, celle-là même, dis-je, dont le psalmiste dit : Comme de graisse et de moelle se rassasie mon âme.
2616. La manière dont le Christ s'adresse à Pierre nous est rapportée ici. Les trois qualités nécessaires au prélat sont exposées.
L'obéissance, quand il l'appelle SIMON, qui se traduit par « obéissant » ; elle est nécessaire pour les prélats, car celui qui ne sait pas obéir à des supérieurs ne sait pas commander des inférieurs - L'homme obéissant parlera victoire.
Puis la connaissance, quand il dit PIERRE, qui se traduit par « celui qui connaît » ; ce savoir est nécessaire au prélat car il est établi comme celui qui observe. Or celui qui est aveugle est un mauvais observateur - Ses guetteurs sont tous des aveugles, ils ne savent rien. - Parce que toi tu as rejeté la connaissance, moi je te rejetterai afin que tu n'exerces pas pour moi le sacerdoce.
Et enfin la grâce lorsqu'il dit « Ioannis », c'est-à-dire FILS DE JEAN, et celle-ci est nécessaire aux prélats, car sans elle ils ne sont rien - C'est par la grâce de Dieu que je suis ce que je suis. - Ayant connu la grâce de Dieu qui m'a été donnée, Jacques et Cephas et Jean, qui paraissaient être les colonnes, nous donnèrent la main à moi et à Barnabe, en signe de communion .
2617. L'interrogation porte sur la dilection, et cela convient bien. Pierre auparavant, comme nous l'avons vu, était tombé dans le péché ; il n'était donc pas convenable qu'il fût préféré sans qu'auparavant cette faute fût absoute, ce qui ne peut se faire que par la charité - La charité couvre la multitude des péchés . - La charité couvre toutes les fautes. C'est pourquoi il convenait que par cette interrogation le Christ manifestât la charité de Pierre, non pas à lui qui scrute les reins et les cœurs , mais aux autres. Il ne lui demande donc pas : « M'AIMES-TU PLUS QUE CEUX-CI ? » comme s'il ignorait la réponse, mais parce que la charité parfaite chasse la crainte .
De là vient que c'est en Pierre que le Seigneur renouvela l'amour et chassa la crainte, ce Pierre qui, alors que le Seigneur allait mourir, avait eu peur et avait renié. C'est pourquoi, lui qui avait renié par crainte de mourir ne craignit plus rien, le Seigneur étant ressuscité. Que craindrait-il en effet quand désormais il trouvait la mort morte ?
2618. Cette interrogation convient aussi à la charge [qui lui est confiée]. Beaucoup de ceux qui ont reçu une charge de pasteur en usent pour l'amour d'eux-mêmes - Sache qu'à la fin des jours viendront des temps périlleux, il y aura des hommes s'aimant eux-mêmes. Or celui qui n'aime pas le Seigneur n'est pas un véritable prélat ; seul l'est celui qui ne recherche pas son propre intérêt mais celui du Christ Jésus, et ceci par amour pour lui - La charité du Christ nous presse.
L'interrogation convient aussi à la charge quant au service des plus proches, car c'est l'abondance de la charité qui pousse ceux qui aiment à quitter de temps en temps le repos de leur propre contemplation pour pourvoir au service des plus proches. En effet l'Apôtre qui affirmait : Car je suis certain que ni mort, ni vie, ni anges, ni principautés, (...) ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu, ajoute ensuite : Je désirais ardemment être moi-même anathème à l'égard du Christ pour mes frères qui sont mes proches.Voilà pourquoi l'interrogation est nécessaire pour s'assurer de la dilection de celui qui va être prélat.
2619. Il ajoute PLUS QUE CEUX-CI – Même le Philosophe, dans sa Politique, affirme que celui qui commande et gouverne doit être, selon un ordre naturel, le plus excellent. C'est pourquoi il dit que, comme l'âme se comporte à l'égard du corps qu'elle régit et l'intelligence à l'égard de ce qui lui est inférieur, et encore l'homme à l'égard des animaux qui ne sont pas doués de raison, ainsi le prélat doit regarder ceux qui lui sont confiés.
C'est pourquoi, selon Grégoire, la vie du pasteur doit être telle que, comparativement à lui, ses subordonnés soient semblables aux brebis comparativement à leur pasteur. Aussi le Christ dit-il : PLUS QUE CEUX-CI, parce que plus on aime, plus on est grand - Certes, vous voyez quel est celui qu'a choisi le Seigneur et qu'il n'y en a pas de semblable dans tout le peuple.
2620. Mais est-il nécessaire, lors d'un choix, de choisir toujours le meilleur de manière absolue quand, selon le droit, il suffit de choisir un homme qui soit bon ? Il faut ici faire une double distinction, car ce qui suffit selon le jugement humain ne suffit cependant pas selon le jugement divin.
Selon le jugement humain, il suffit qu'on ne puisse accuser un homme et que le choix ne puisse être remis en cause. En effet, il semble difficile que des choix puissent se faire si on peut ensuite les remettre en cause parce qu'on trouve un autre homme meilleur que celui qui a été choisi. Aussi suffit-il, selon le jugement humain, comme on le lit dans les Décrétales, que le choix soit droit et que soit choisi un homme capable.
Pourtant, selon le jugement divin et selon la conscience, il est nécessaire de choisir le meilleur. Cependant, au sens absolu, on dit d'un homme qu'il est le meilleur quand il est le plus saint, car la sainteté le rend bon ; mais celui-là n'est pas le meilleur selon ce que requiert l'Église. De ce point de vue, [un homme] est meilleur dans la mesure où il est plus lettré, où il a plus de compétence et de discernement, et où il est choisi avec un plus grand accord.
Mais si tous possèdent également les qualités nécessaires au service de l'Église, et donc l'excellence requise en vue de cette fonction, et qu'un homme moins bien au sens absolu est préféré, il y a péché parce que nécessairement quelque intérêt pousse à cela. Et donc, ce que l'on poursuit est soit l'honneur de Dieu et le bien de l'Église, soit quelque intérêt privé. Si c'est le bien de l'Église et l'honneur de Dieu qui poussent à choisir, ce bien que l'on saisit dans l'élu fait de lui le meilleur pour cette fonction. Mais si c'est quelque intérêt privé, par exemple une attache charnelle, l'espoir d'un bénéfice et d'un avantage temporel, le choix est alors frauduleux et il y a acception de personnes.
2621. Voici la réponse de Pierre : par elle est donné un signe évident qu'il s'est corrigé de son reniement, et que les prédestinés sont toujours corrigés pour un plus grand bien, si parfois ils tombent.
Car avant son reniement, Pierre s'exalta au-dessus des autres Apôtres, en disant : Quand tous se scandaliseraient de toi, moi jamais je ne me scandaliserai !, mais aussi contre son Seigneur, parce qu'alors qu'il lui disait : Tu me renieras trois fois, Pierre ajouta : Quand il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai pas ; par là il semblait s'opposer violemment à la parole du Seigneur.
Mais à présent, vaincu dans ses propres forces, il n'ose pas confesser son amour si ce n'est en rendant témoignage au Seigneur sous forme de protestation, en s'humiliant devant le Christ par ces paroles : « MAIS OUI, SEIGNEUR, TOI TU SAIS QUE JE T'AIME ! » - Car voilà que dans le ciel est mon témoin et que celui qui a une connaissance intime de moi habite au plus haut des deux .
Il s'humilie également devant les Apôtres en ne disant pas : « plus que ceux-ci », mais simplement « JE T'AIME ». Par là nous comprenons que nous ne devons pas nous élever au-dessus des autres, mais les élever au-dessus de nous - Mais par humilité, chacun estimant les autres supérieurs à soi.
è
2622. Notons aussi, selon Augustin, qu'au Seigneur qui lui demande : « M'AIMES-TU ? » (diligis me ?), Pierre ne répond pas : « Je t'aime » (diligo), mais Amo te. Comme si l'amour et la dilection étaient la même chose. Ce qui est vrai selon la réalité, mais diffère selon le nom. L'amour est en effet un mouvement de l'appétit ; si ce mouvement est contrôlé par la raison, il s'agit alors d'un amour volontaire qui est à proprement parler la dilection parce qu'elle suit un choix. Voilà pourquoi on ne peut dire à proprement parler que les animaux aiment (diligere). Mais si ce mouvement n'est pas réglé par la raison, on l'appelle l'amour (amor) .
2623. Maintenant, après avoir éprouvé Pierre, il lui confie sa mission : « PAIS MES AGNEAUX », c'est-à-dire ceux qui croient en moi, ceux que moi, l'Agneau, j'appelle « mes agneaux » - Voici l’ Agneau de Dieu, voici celui qui enlève les péchés du monde. Cela pour qu'on ne puisse pas appeler « chrétien » celui qui affirme qu'il n'est pas sous la garde de ce pasteur, c'est-à-dire de Pierre - Un seul pasteur sera pour eux tous. - Et ils se donneront un seul chef.
Il convenait que le Christ confiât cette mission à Pierre de préférence à tous les autres, lui qui, selon Chrysostome, était « le plus remarquable des Apôtres », aussi bien porte-parole des disciples que tête du collège (collegium) .
La deuxième interrogation.
2624. Voici maintenant la seconde interrogation. Pour ne pas [en rester à] une répétition des mêmes mots, remarque que si Jésus dit trois fois PAIS MES AGNEAUX [ou MES BREBIS], c'est parce que Pierre doit les faire paître de trois manières.
D'abord par la parole de la doctrine - Je vous donnerai des pasteurs selon mon cœur, et ils vous nourriront de connaissance et de doctrine ; par l'exemple de sa vie - Sois l'exemple des fidèles par ta parole, par ta conduite, par ta charité, par ta foi et par ta chasteté. - Sur les monts d'Israël, la noblesse des grands hommes, seront vos pâturages ; et encore, en leur apportant un secours temporel - Malheur aux pasteurs d'Israël qui se faisaient paître eux-mêmes. N'est-ce pas les troupeaux que les pasteurs font paître ?
La troisième interrogation.
2625. Mais sois attentif au fait que la troisième fois, il lui dit « PAIS MES BREBIS », après avoir dit deux fois auparavant « PAIS MES AGNEAUX ». C'est que dans l'Église, on peut distinguer trois genres (genera) d'hommes : les commençants, les progressants et les parfaits. Et ces deux premiers sont les agneaux, comme encore imparfaits, tandis que les autres, en tant que parfaits, sont appelés brebis - Les montagnes, c'est-à-dire les parfaits, bondirent comme des béliers, et les collines, c'est-à-dire les autres, comme des agneaux de brebis.
Aussi tous les prélats doivent-ils garder ceux qui leur sont confiés comme les brebis du Christ et non les leurs. Mais hélas, comme le dit Augustin dans un sermon de Pâques, « Voici que des serviteurs infidèles ont dispersé le troupeau du Christ et par leurs rapines ont entassé pour eux de l'argent ; et tu les entends dire : "Ces brebis sont à moi ! Pourquoi cherches-tu mes brebis ? Que je ne te trouve pas auprès d'elles !" Mais si nous disons "les miennes", et qu'ils les disent "leurs", c'est que le Christ a perdu ses brebis. »
2626. Remarquons encore que, de même qu'il lui confie sa mission par trois fois, il l'éprouve aussi par trois fois. D'abord parce que Pierre l'avait renié trois fois. Aussi une triple confession s'impose-t-elle, comme le dit Augustin, « pour qu'ainsi sa langue ne serve pas moins l'amour que la crainte, et que la mort imminente ne paraisse pas avoir arraché plus de paroles que la Vie présente ».
Ensuite, parce que Pierre était tenu d'aimer le Christ pour trois raisons. D'abord à cause du péché remis - Celui à qui l'on remet plus, aime plus ; puis à cause de l'honneur promis, parce qu'il était grand : Sur cette pierre, je bâtirai mon Église ; enfin à cause de la mission qui lui était confiée, comme ici où il le charge de veiller sur l'Église.
Ou encore, il dit trois fois : PAIS, à cause de ce que le Seigneur a commandé - Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, c'est-à-dire pour diriger vers Dieu toute ton intention, de toute ton âme, pour que ta volonté tout entière se repose en Dieu par l'amour, et de toute ta force, pour que toute la réalisation de tes œuvres serve Dieu.
2627. Remarquons aussi que Pierre, interrogé ainsi à trois reprises, fut contristé. C'est qu'avant la Passion, alors qu'il avait proclamé vivement son amour pour le Christ, il fut réprimandé par le Seigneur comme nous l'avons vu. Se voyant donc interrogé trois fois sur son amour, il craint d'être réprimandé par le Seigneur, et il en est contristé. Aussi dit-il : « TOI TU SAIS TOUT, TU SAIS QUE JE T'AIME ! », comme pour dire : Moi je t'aime, autant qu'il me semble, mais toi tu sais tout et peut-être tu sais qu'il doit arriver quelque chose d'autre. C'est pourquoi c'est à Pierre, ainsi humilié, que fut finalement confiée l'Église.
Un Docteur grec affirme que ce serait la raison pour laquelle on interroge trois fois les catéchumènes lors du baptême.
Après qu'ils eurent mangé. Formule qui rattache étroitement ces
nouveaux détails aux précédents. Après le repas pris en commun par les sept apôtres, voici quelque chose de
personnel pour S. Pierre. - Jésus dit à Simon-Pierre... Fait digne de remarque : le narrateur continue
d'appeler S. Pierre « Simon Pierre » (Cf. vv. 2, 3, 7, 11) ou « Pierre » (vv. 17, 20, 21), tandis qu'à trois
reprises (vv. 15, 16, 17), Jésus l'interpellera par son simple nom de famille, « Simon, fils de Jean », comme
s'il voulait lui faire reconquérir la glorieuse dénomination de Céphas, que Simon avait momentanément cessé
de mériter en cédant à la chair et au sang. Ce contraste est significatif. - Simon, fils de Jean. Il y a trois
variantes dans le grec : Σιμων Ίωνα (la Recepta, A, C, X, etc.), Σιμων Ίωανου (B, D, etc.), Σιμων Ίωαννου (
les deux dernières sont les meilleures - M'aimes-tu plus que ceux-ci ? L'amour, et un amour plus ; (א
généreux que celui de tous les autres apôtres (avec un geste de leur côté ), telle est la condition à laquelle
Jésus accordera au fils de Jean une éminente prérogative. Pierre s'était vanté de ne jamais abandonner son
Maître, quand même tous les autres l'abandonneraient (13, 37 ; Matth, 26, 33 et parall.) ; et il l'avait ensuite
lâchement renié ; il est juste que le Seigneur lui demande plus de dévouement et d'attachement qu'aux autres,
avant de lui conférer plus d'honneur et de puissance. Il est « trivial et indigne de Jésus » (Trench) de traduire
par le neutre le pronom « ceux-ci », qui désignerait alors la barque de Pierre, avec le filet et les poissons. - Il
lui répondit. De même à plusieurs reprises dans les vv. 15-17. Voilà bien les transitions si simples de S. Jean.
- Oui, Seigneur, vous (avec emphase) savez... Pierre s'en réfère à la toute-science infaillible de Jésus, plutôt
qu'à ses propres sentiments dont il avait expérimenté la fragilité ; le Christ ne le connaissait-il pas mieux qu'il
ne se connaissait lui-même ? - Que je vous aime. S. Pierre emploie une autre expression que Jésus. φιλω au
lieu de αγαπαω, et il s'en tiendra à φιλω dans ses deux autres réponses (vv. 16 et 17). Nous avons expliqué
ailleurs ( 11, 3 et 5 ) les nuances délicates de ces deux verbes, que la Vulgate a toujours bien rendues en latin.
Tout se résume à dire que φιλω et « amo » dénotent une affection plus tendre et plus chaude peut-être, mais
plus naturelle et plus humaine ; tandis que αγαπω et « diligo » s'appliquent à l'affection de volonté, qui est
plus relevée et plus inébranlable. Et c'est précisément à cause de cette différence que « S. Pierre n'a pas
affirmé qu'il possède cet amour constant, inébranlable, pratique, qu'implique le mot αγαπη (1 Cor. 13), amour
semblable à celui de Jésus pour ses amis... Il ne garantit que les émotions actuelles de son cœur, lesquelles il
sait par expérience être faibles, quoique ardentes et tendres. Tel est le motif pour lequel il répond : φιλω σε. Il
craint de s'élever à une profession supérieure à celle de φιλω » Wordsworth, The four Gospels, p. 365 de la 2e édit. S. August. Serm. 147, 2, et S. Ambroise, Exposit. in Luc. 10. Quant au « plus que ceux-ci », il n'y
fait aucune allusion ; toujours dans un sentiment d'humilité, se souvenant qu'après avoir promis d'agir mieux
que les autres, il a été le plus lâche de tous. Cf. S. Aug. Serm. 147, 2. - Fais paître mes agneaux. La
confession a été moins parfaite que ne l’aurait souhaitée Jésus ; néanmoins, comme antérieurement (Matth.
16, 15-19), le témoignage de Pierre est aussitôt récompensé par une mission honorable et de confiance. « Le
Seigneur confie ceux qu'il aime à celui dont il est aimé » (Luthardt). Le diminutif agneaux est un nom de
tendresse pour désigner les fidèles. Le pronom mes insinue délicatement que le troupeau ne cesse pas
d'appartenir à Jésus, même quand le Pasteur suprême a daigné le confier à des pasteurs secondaires. « Si tu
m'aimes, ne songe point à te nourrir toi-même, mais pais mes brebis, et pais-les, non pas comme les tiennes,
mais comme les miennes ; travaille à les faire concourir à ma gloire, et non à la tienne ; étends sur elles mon
empire, et non le tien », S. August., Traités sur S. Jean 123, 5. Voyez aussi 1 Petr. 5, 1-4, où l'on croirait
entendre un écho de cette scène.
Mais le collège ou corps épiscopal n’a d’autorité que si on l’entend comme uni au Pontife romain, successeur de Pierre, comme à son chef et sans préjudice pour le pouvoir du primat qui s’étend à tous, pasteurs et fidèles. En effet, le Pontife romain a sur l’Église, en vertu de sa charge de Vicaire du Christ et de Pasteur de toute l’Église, un pouvoir plénier, suprême et universel qu’il peut toujours exercer librement. L’ordre des évêques, qui succède au collège apostolique dans le magistère et le gouvernement pastoral, bien mieux dans lequel le corps apostolique se perpétue sans interruption constitue, lui aussi, en union avec le Pontife romain, son chef, et jamais en dehors de ce chef, le sujet du pouvoir suprême et plénier sur toute l’Église, pouvoir cependant qui ne peut s’exercer qu’avec le consentement du Pontife romain. Le Seigneur a fait du seul Simon la pierre de son Église, à lui seul il en a remis les clés (cf. Mt 16, 18-19) ; il l’a institué pasteur de tout son troupeau (cf. Jn 21, 15 s.), mais cette charge de lier et de délier qui a été donnée à Pierre (Mt 16, 19) a été aussi donnée, sans aucun doute, au collège des Apôtres unis à son chef (Mt 18, 18 ; 28, 16-20). Par sa composition multiple, ce collège exprime, par son rassemblement sous un seul chef, l’unité du troupeau du Christ. Dans ce collège, les évêques, fidèles à observer le primat et l’autorité de leur chef, jouissent pour le bien de leurs fidèles et même de toute l’Église, d’un pouvoir propre, l’Esprit Saint assurant par l’action continue de sa force, la structure et la concorde dans l’organisme. Le pouvoir suprême dont jouit ce collège à l’égard de l’Église universelle s’exerce solennellement dans le Concile œcuménique. Il n’y a point de Concile œcuménique s’il n’est pas comme tel confirmé ou tout au moins accepté par le successeur de Pierre : au Pontife romain appartient la prérogative de convoquer ces conciles, de les présider et de les confirmer [65]. Le pouvoir collégial peut être exercé en union avec le pape par les évêques résidant sur la surface de la terre, pourvu que le chef du collège les appelle à agir collégialement ou du moins qu’il donne à cette action commune des évêques dispersés son approbation ou sa libre acceptation pour en faire un véritable acte collégial.
Le Seigneur a fait du seul Simon, auquel Il donna le nom de Pierre, la pierre de son Église. Il lui en a remis les clefs (cf. Mt 16, 18-19) ; Il l’a institué pasteur de tout le troupeau (cf. Jn 21, 15-17). " Mais cette charge de lier et de délier qui a été donnée à Pierre a été aussi donnée, sans aucun doute, au collège des apôtres unis à leur chef " (LG 22). Cette charge pastorale de Pierre et des autres apôtres appartient aux fondements de l’Église. Elle est continuée par les évêques sous la primauté du Pape.
En témoigne la conversion de S. Pierre après le triple reniement de son Maître. Le regard d’infinie miséricorde de Jésus provoque les larmes du repentir (Lc 22, 61) et, après la résurrection du Seigneur, la triple affirmation de son amour envers lui (cf. Jn 21, 15-17). La seconde conversion a aussi une dimension communautaire. Cela apparaît dans l’appel du Seigneur à toute une Église : " Repends-toi ! " (Ap 2, 5. 16).
Ce sacerdoce est ministériel. " Cette charge, confiée par le Seigneur aux pasteurs de son peuple, est un véritable service " (LG 24). Il est entièrement référé au Christ et aux hommes. Il dépend entièrement du Christ et de son sacerdoce unique, et il a été institué en faveur des hommes et de la communauté de l’Église. Le sacrement de l’Ordre communique " un pouvoir sacré ", qui n’est autre que celui du Christ. L’exercice de cette autorité doit donc se mesurer d’après le modèle du Christ qui par amour s’est fait le dernier et le serviteur de tous (cf. Mc 10, 43-45 ; 1 P 5, 3). " Le Seigneur a dit clairement que le soin apporté à son troupeau était une preuve d’amour pour Lui " (S. Jean Chrysostome, sac. 2, 4 : PG 48, 635 D ; cf. Jn 21, 15-17).