Jean 6, 33

Car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. »

Car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. »
Louis-Claude Fillion
Car le pain… Jésus revient sur les mots « Mon Père qui vous donne » pour les développer et les expliquer. - Dieu est ici le terme principal de la phrase : Dieu par contraste avec Moïse, le pain de Dieu par contraste avec la manne que les Juifs prétendaient venir de Moïse. - Le « vrai pain » est ensuite défini de deux manières : par son origine et par ses effets. Son origine est réellement céleste, beaucoup plus que celle de la manne : celui qui descend du ciel. Remarquez que plus loin, verset 41, lorsque Jésus sera regardé comme une seule et même chose avec ce pain, nous lirons le parfait, qui marquera un fait accompli, tandis qu’en cet endroit, où le pain demeure impersonnel, c’est le participe présent qui est employé. - Les effets du « pain véritable » sont ramenés au principal et au plus grand de tous : qui donne la vie, et cette vie spirituelle n’est plus l’apanage d’un seul peuple, choisi parmi tous les autres ; elle est donnée au monde entier, tout particularisme religieux étant désormais supprimé. Ces deux derniers versets (32 et 33) nous ont introduits au cœur du discours qui traite si noblement de Jésus en tant que pain de vie, soit au figuré par la foi, soit au propre par la divine Eucharistie.
Pape Saint Jean-Paul II
Parfois, Jésus donne à la vie qu'il est venu apporter ce simple nom de « la vie »; et il présente la génération par Dieu comme une condition nécessaire pour pouvoir atteindre la fin en vue de laquelle Dieu a créé l'homme: « A moins de naître d'en haut, nul ne peut voir le Royaume de Dieu » (Jn 3, 3). Le don de cette vie constitue l'objet propre de la mission de Jésus: il est « celui qui descend du ciel et donne la vie au monde » (Jn 6, 33), si bien qu'il peut affirmer en toute vérité: « Celui qui me suit... aura la lumière de la vie » (Jn 8, 12).
Pape Benoît XVI
À cet acte d'offrande, Jésus a donné une présence durable par l’institution de l’Eucharistie au cours de la dernière Cène. Il anticipe sa mort et sa résurrection en se donnant déjà lui-même, en cette heure-là, à ses disciples, dans le pain et dans le vin, son corps et son sang comme nouvelle manne (cf. Jn 6, 31-33). Si le monde antique avait rêvé qu’au fond, la vraie nourriture de l’homme – ce dont il vit comme homme – était le Logos, la sagesse éternelle, maintenant ce Logos est vraiment devenu nourriture pour nous, comme amour. L’Eucharistie nous attire dans l’acte d’offrande de Jésus. Nous ne recevons pas seulement le Logos incarné de manière statique, mais nous sommes entraînés dans la dynamique de son offrande. L’image du mariage entre Dieu et Israël devient réalité d’une façon proprement inconcevable: ce qui consistait à se tenir devant Dieu devient maintenant, à travers la participation à l’offrande de Jésus, participation à son corps et à son sang, devient union. La «mystique» du Sacrement, qui se fonde sur l’abaissement de Dieu vers nous, est d’une tout autre portée et entraîne bien plus haut que ce à quoi n’importe quelle élévation mystique de l’homme pourrait conduire.