Luc 1, 66
Tous ceux qui les apprenaient les conservaient dans leur cœur et disaient : « Que sera donc cet enfant ? » En effet, la main du Seigneur était avec lui.
Tous ceux qui les apprenaient les conservaient dans leur cœur et disaient : « Que sera donc cet enfant ? » En effet, la main du Seigneur était avec lui.
Zacharie signifie qui se souvient de Dieu, Jean, celui qui montre. Or, le souvenir a pour objet celui qui est absent, et on ne montre que celui qui est présent. En effet, Jean devait non pas rappeler le souvenir de Dieu comme absent, mais le montrer du doigt présent au milieu des hommes, en disant: «Voici l'Agneau de Dieu».
Jean, dès sa naissance, rend à son père l'usage de la parole: «Sa bouche s'ouvrit», etc. Il eût été contre la raison que le père demeurât muet, lorsque la voix du Verbe s'était fait entendre.
Admirez comment l'Évangéliste a commencé par dire que plusieurs de ceux qui étaient présents avaient voulu donner à l'enfant le nom de Zacharie, son père; pour vous faire comprendre que sa mère n'avait aucun éloignement pour un nom quelconque de la famille, mais que l'Esprit saint lui avait révélé le nom que l'ange avait auparavant annoncé à Zacharie. Zacharie étant muet ne put faire connaître ce nom à son épouse, Elisabeth apprit donc par révélation ce qu'elle ne pouvait savoir de son mari: «Et prenant la parole, elle dit», etc. Ne soyez pas surpris, si elle indique avec tant d'assurance un nom dont personne ne lui a parlé; car l'Esprit saint qui avait confié ce nom à l'ange, le lui a révélé. En effet, celle qui avait annoncé prophétiquement la venue du Christ, ne devait pas ignorer le nom de son précurseur. Remarquez les paroles qui suivent: «Et ils lui dirent»,etc., et comprenez que ce n'est pas ici un nom de famille, mais le nom d'un prophète. On interroge aussi Zacharie par signes: «Ils faisaient signe au père», etc. Mais comme son incrédulité lui avait fait perdre la parole et l'ouïe, il est obligé de faire connaître par signes et en écrivant, ce qu'il ne pouvait exprimer par la parole: «Et ayant demandé des tablettes, il écrivit dessus: Jean est son nom», etc. C'est-à-dire, nous ne donnons pas un nom à celui qui l'a déjà reçu de Dieu.
IL était convenable que sa langue fût aussitôt déliée; l'incrédulité l'avait comme enchaînée, la foi la rend à la liberté. Croyons nous aussi, et notre langue captive dans les liens de l'incrédulité, verra briser ses chaînes; écrivons les mystères dans notre esprit, si nous voulons parler; gravons le nom du Précurseur, non sur des tables de pierre, mais sur les tables de chair de notre coeur (cf. 2Co 3,3 Rm 9,30-31 ); car celui qui parle de Jean, annonce le Christ; en effet l'Évangéliste ajoute: «Et il parlait en bénissant Dieu».
La loi de la circoncision fut donnée surtout à Abraham comme un signe distinctif; Dieu voulait que la race du saint patriarche se conservât pure et sans mélange d'autre peuple, afin qu'elle pût obtenir les biens qu'il lui avait promis. Mais dès que l'oeuvre de l'alliance est consommée, le signe qui l'annonçait doit être supprimé. C'est ainsi que le baptême succède à la circoncision qui a pris fin en Jésus-Christ; mais jusque-là Jean devait être circoncis: «Et il arriva qu'au huitième jour, ils vinrent circoncire l'enfant», etc. Dieu avait dit: L'enfant mâle de huit jours sera circoncis. La bonté divine avait fixé ce terme de huit jours pour deux raisons, à mon avis: premièrement, pour que dans un âge aussi tendre, la douleu r produite par l'incision de la chair fut moins vive; secondement, pour nous apprendre par le fait lui-même, que la circoncision était un signe; car l'enfant, à cet âge, ne peut comprendre ce que signifient les actes dont il est l'objet. Après la circoncision, on donnait le nom à l'enfant. «Et ils le nommaient», etc. On suivait cet ordre, parce qu'il faut tout d'abord recevoir le signe distinctif du Seigneur, avant de prendre le nom que l'on doit porter; ou bien encore, parce qu'il faut renoncer à toutes les choses charnelles signifiées par la circoncision, pour être digne de voir son nom écrit dans le livre de vie.
Le nom de Jean signifie aussi grâce de Dieu, c'est par une action de la grâce divine, et non pas un effet des lois naturelles qu'Elisabeth est devenue mère, et la mémoire d'un si grand bienfait se trouve éternisée dans le nom de son enfant.
Mes frères, les règles qui président à notre liturgie et à nos prières nous prescrivent de fêter aujourd'hui dans la joie la naissance de Jean Baptiste.
Dieu l'avait d'avance destiné à venir publier la joie des hommes et l'allégresse des cieux. De sa bouche, le monde a entendu tomber les paroles admirables qui annonçaient la présence de notre Rédempteur, l'Agneau de Dieu. Alors que ses parents avaient perdu tout espoir d'obtenir une descendance, l'ange, messager indiscutable d'un si grand mystère, l'envoya pour servir de témoin au Seigneur avant même que de naître.
Qui, devant cette naissance entourée de sollicitude divine, n'aurait pas assez de sagesse pour considérer Jean comme l'annonciateur des divins mystères? En vertu de la grâce particulière qui lui avait été accordée, il remplit d'une joie éternelle le sein de sa mère, quand elle le portait en elle et qu'il n'était pas encore reconnu comme son fils. Et cette mère bienheureuse ressentit les joies de la maternité avant même d'avoir mis au monde son enfant.
Dans l'évangile, on lit, en effet, ces paroles qu'Elisabeth dit à Marie: Lorsque j'ai entendu tes paroles de salutation, l'enfant a tressailli d'allégresse au-dedans de moi (Lc 1,44). Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu'à moi? (Lc 1,43). Il n'est pas étonnant, mes bien-aimés, que cette femme très âgée ait bénéficié du don de prescience, puisqu'elle devait mettre au monde le héraut du Dieu très-haut. Et sa stérilité lui valut un accroissement de gloire lorsqu'après sa longue attente de la maternité, elle eut la faveur de donner naissance à un fils et, par là, de recevoir l'hommage de toutes les générations suivantes.
Tandis que, dans sa vieillesse, elle s'affligeait de ne pas avoir donné d'enfant à son mari, elle mit soudain au monde son fils, qui était aussi le messager du salut éternel pour le monde enti er. Et un messager tel que, dès avant sa naissance, il exerça le privilège de son ministère futur quand il répandit de son esprit prophétique par les paroles de sa mère. Puis, par la puissance du nom que l'ange lui avait donné d'avance, il ouvrit la bouche de son père fermée par l'incrédulité. Lorsqu'en effet Zacharie était devenu muet, ce n'était pas pour le rester mais pour recouvrer divinement l'usage de la parole et confirmer par un signe venu du ciel que son fils était un prophète. Voilà pourquoi, en effet, le prêtre qui parlait à tout le peuple devint muet. Cela étant de notoriété publique, tout le peuple fut donc averti de la mystérieuse et sainte naissance de Jean et personne n'osa lui refuser sa confiance. Car pour avoir mis en doute l'annonce de sa naissance prochaine, son père avait été puni en devenant muet.
Or, l'évangile dit de Jean: Cet homme n'était pas la Lumière, mais il était là pour lui rendre témoignage (Jn 1,8), pour que tous croient par lui (Jn 1,7). Il n'était certes pas la Lumière, mais il était tout entier dans la lumière, celui qui a mérité de rendre témoignage à la Lumière véritable.
Célébrons donc, mes frères, dans une joie parfaite, la naissance du bienheureux Jean et rendons-lui hommage, car il fut le premier à reconnaître et à révéler la Lumière éternelle et céleste qui est venue dissiper les ténèbres du monde.
Dieu l'avait d'avance destiné à venir publier la joie des hommes et l'allégresse des cieux. De sa bouche, le monde a entendu tomber les paroles admirables qui annonçaient la présence de notre Rédempteur, l'Agneau de Dieu. Alors que ses parents avaient perdu tout espoir d'obtenir une descendance, l'ange, messager indiscutable d'un si grand mystère, l'envoya pour servir de témoin au Seigneur avant même que de naître.
Qui, devant cette naissance entourée de sollicitude divine, n'aurait pas assez de sagesse pour considérer Jean comme l'annonciateur des divins mystères? En vertu de la grâce particulière qui lui avait été accordée, il remplit d'une joie éternelle le sein de sa mère, quand elle le portait en elle et qu'il n'était pas encore reconnu comme son fils. Et cette mère bienheureuse ressentit les joies de la maternité avant même d'avoir mis au monde son enfant.
Dans l'évangile, on lit, en effet, ces paroles qu'Elisabeth dit à Marie: Lorsque j'ai entendu tes paroles de salutation, l'enfant a tressailli d'allégresse au-dedans de moi (Lc 1,44). Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu'à moi? (Lc 1,43). Il n'est pas étonnant, mes bien-aimés, que cette femme très âgée ait bénéficié du don de prescience, puisqu'elle devait mettre au monde le héraut du Dieu très-haut. Et sa stérilité lui valut un accroissement de gloire lorsqu'après sa longue attente de la maternité, elle eut la faveur de donner naissance à un fils et, par là, de recevoir l'hommage de toutes les générations suivantes.
Tandis que, dans sa vieillesse, elle s'affligeait de ne pas avoir donné d'enfant à son mari, elle mit soudain au monde son fils, qui était aussi le messager du salut éternel pour le monde enti er. Et un messager tel que, dès avant sa naissance, il exerça le privilège de son ministère futur quand il répandit de son esprit prophétique par les paroles de sa mère. Puis, par la puissance du nom que l'ange lui avait donné d'avance, il ouvrit la bouche de son père fermée par l'incrédulité. Lorsqu'en effet Zacharie était devenu muet, ce n'était pas pour le rester mais pour recouvrer divinement l'usage de la parole et confirmer par un signe venu du ciel que son fils était un prophète. Voilà pourquoi, en effet, le prêtre qui parlait à tout le peuple devint muet. Cela étant de notoriété publique, tout le peuple fut donc averti de la mystérieuse et sainte naissance de Jean et personne n'osa lui refuser sa confiance. Car pour avoir mis en doute l'annonce de sa naissance prochaine, son père avait été puni en devenant muet.
Or, l'évangile dit de Jean: Cet homme n'était pas la Lumière, mais il était là pour lui rendre témoignage (Jn 1,8), pour que tous croient par lui (Jn 1,7). Il n'était certes pas la Lumière, mais il était tout entier dans la lumière, celui qui a mérité de rendre témoignage à la Lumière véritable.
Célébrons donc, mes frères, dans une joie parfaite, la naissance du bienheureux Jean et rendons-lui hommage, car il fut le premier à reconnaître et à révéler la Lumière éternelle et céleste qui est venue dissiper les ténèbres du monde.
Dans le sens allégorique, la solennité de la naissance de Jean est le commencement de la grâce du Nouveau Testament. Ses voisins et ses parents voulaient lui donner le nom de son père, plutôt que celui de Jean, parce que les Juifs qui lui étaient unis par l'observation de la loi comme par une espèce d'affinité désiraient bien plus suivre la justice qui vient de la loi, que de recevoir la grâce de la foi mais la mère et le père de Jean font tout, l'une de vive voix, l'autre en écrivant, pour faire prévaloir le nom de Jean (qui veut dire grâce de Dieu), parce que la loi elle-même, les psaumes et les prophètes proclame nt ouvertement la grâce de Jésus-Christ; et le sacerdoce ancien lui rend également témoignage par les ombres figuratives des cérémonies et des sacrifices. Par un rapprochement mystérieux, Zacharie recouvre la parole le huitième jour de la naissance de son fils, figure de la résurrection du Seigneur, qui eut lieu le huitième jour, c'est-à-dire après le jour du sabbat qui était le septième, et dévoila tous les mystères du sacerdoce de l'ancienne loi.
En effet, ces signes avant-coureurs ouvrent la voie au précurseur de la vérité, et le futur prophète se présente sous les auspices les plus imposants: «Car la main du Seigneur était avec lui».
Le récit sacré lu dans l'évangile nous présente la naissance du précurseur du Seigneur dans le resplendissement de miracles sublimes. Car il convenait, en vérité, que, dès sa naissance, celui que nul n'a dépassé parmi les hommes, brille plus que tous les autres saints de l'éclat de ses vertus.
Ses parents, âgés et restés longtemps sans enfant, se réjouissent vivement qu'un fils si glorieux leur soit donné. Son père, frappé de mutisme à cause de son incrédulité, sent ses lèvres et sa langue se délier pour saluer le héraut de la grâce nouvelle. Non seulement la faculté de bénir Dieu lui est rendue, mais sa capacité de prophétiser sur Dieu en est encore accrue. La rumeur en parvient à tous les voisins qui restent frappés d'étonnement et de crainte et, tout autour, ceux qui ont appris la nouvelle préparent leurs coeurs à la venue du nouveau prophète.
Alors que la sainte Église célèbre partout dans le monde les victoires qui ont valu à tant de saints martyrs d'entrer dans le Royaume des cieux, exceptionnellement, pour les raisons que j'ai dites, elle a accoutumé, à juste titre, de célébrer aussi, outre la naissance du Seigneur, celle de Jean Baptiste. Nous devons croire que cet usage ne s'est certainement pas répandu sans l'autorité de l'Évangile, et nous devons avoir très présents à l'esprit les faits suivants. A la naissance du Seigneur, l'ange apparut aux bergers et dit: Voici que je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple: Aujourd'hui nous est né un Sauveur. Il est le Messie, le Seigneur (Lc 2,10-11). De la même manière, un ange a annoncé ainsi à Zacharie la naissance de Jean: Tu seras dans la joie et l'allégresse, beaucoup d'hommes se réjouiront de sa naissance, car il sera grand devant le Seigneur (Lc 1,14-15).
A juste titre, la naissance de l'un et de l'autre est célébrée par des liturgies solennelles. Mais dans celle-là la bonne nouvelle est annoncée à tout le peuple pour qu'il se réjouisse comme à la naissance du Seigneur, du Sauveur du monde, du Fils du Dieu tout-puissant et du soleil de justice. Tandis que cette célébration-ci rappelle à beaucoup qu'ils ont à se réjouir comme à la naissance du précurseur du Seigneur et d'un incomparable serviteur de Dieu, comme à l'apparition d'une lampe allumée et brillante.
Jean a marché devant le Seigneur avec l'esprit et la puissance d'Élie (cf. Lc 1,17) pour baptiser dans l'eau le peuple du Seigneur et lui apprendre à bien se disposer pour accueillir le Seigneur lors de sa venue.
Que la naissance de Jean soit commémorée quand les jours diminuent, et celle du Seigneur lorsqu'ils commencent à augmenter, comporte une signification symbolique. Jean, en effet, a lui-même révélé le secret de cette différence. Les foules le prenaient pour le Messie en raison de ses vertus éminentes, tandis que certains considéraient le Seigneur non comme le Messie mais comme un prophète, à cause de la faiblesse de sa condition corporelle. Et Jean dit: Il faut que lui grandisse et que moi je décroisse (Jn 3,30). Le Seigneur a vraiment grandi car, alors qu'on le regardait comme un prophète, il a fait connaître aux croyants du monde entier qu'il était le Messie. Jean a décru et diminué car lui qu'on prenait pour le Messie est apparu non comme le Messie, mais comme l'annonciateur du Messie.
Il est donc normal que la clarté du jour commence à diminuer à partir de la naissance de Jean, puisque la réputation de sa divinité allait s'évanouir et son baptême bientôt disparaître. Il est également normal que la clarté des jours les plus courts recommence à grandir dès la naissance du Seigneur: il est, en vérité, venu sur terre pour révéler à tous les païens la lumière de sa connaissance dont, auparavant, les Juifs seuls possédaient une partie, et pour répandre partout dans le monde le feu de son amour.
Ses parents, âgés et restés longtemps sans enfant, se réjouissent vivement qu'un fils si glorieux leur soit donné. Son père, frappé de mutisme à cause de son incrédulité, sent ses lèvres et sa langue se délier pour saluer le héraut de la grâce nouvelle. Non seulement la faculté de bénir Dieu lui est rendue, mais sa capacité de prophétiser sur Dieu en est encore accrue. La rumeur en parvient à tous les voisins qui restent frappés d'étonnement et de crainte et, tout autour, ceux qui ont appris la nouvelle préparent leurs coeurs à la venue du nouveau prophète.
Alors que la sainte Église célèbre partout dans le monde les victoires qui ont valu à tant de saints martyrs d'entrer dans le Royaume des cieux, exceptionnellement, pour les raisons que j'ai dites, elle a accoutumé, à juste titre, de célébrer aussi, outre la naissance du Seigneur, celle de Jean Baptiste. Nous devons croire que cet usage ne s'est certainement pas répandu sans l'autorité de l'Évangile, et nous devons avoir très présents à l'esprit les faits suivants. A la naissance du Seigneur, l'ange apparut aux bergers et dit: Voici que je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple: Aujourd'hui nous est né un Sauveur. Il est le Messie, le Seigneur (Lc 2,10-11). De la même manière, un ange a annoncé ainsi à Zacharie la naissance de Jean: Tu seras dans la joie et l'allégresse, beaucoup d'hommes se réjouiront de sa naissance, car il sera grand devant le Seigneur (Lc 1,14-15).
A juste titre, la naissance de l'un et de l'autre est célébrée par des liturgies solennelles. Mais dans celle-là la bonne nouvelle est annoncée à tout le peuple pour qu'il se réjouisse comme à la naissance du Seigneur, du Sauveur du monde, du Fils du Dieu tout-puissant et du soleil de justice. Tandis que cette célébration-ci rappelle à beaucoup qu'ils ont à se réjouir comme à la naissance du précurseur du Seigneur et d'un incomparable serviteur de Dieu, comme à l'apparition d'une lampe allumée et brillante.
Jean a marché devant le Seigneur avec l'esprit et la puissance d'Élie (cf. Lc 1,17) pour baptiser dans l'eau le peuple du Seigneur et lui apprendre à bien se disposer pour accueillir le Seigneur lors de sa venue.
Que la naissance de Jean soit commémorée quand les jours diminuent, et celle du Seigneur lorsqu'ils commencent à augmenter, comporte une signification symbolique. Jean, en effet, a lui-même révélé le secret de cette différence. Les foules le prenaient pour le Messie en raison de ses vertus éminentes, tandis que certains considéraient le Seigneur non comme le Messie mais comme un prophète, à cause de la faiblesse de sa condition corporelle. Et Jean dit: Il faut que lui grandisse et que moi je décroisse (Jn 3,30). Le Seigneur a vraiment grandi car, alors qu'on le regardait comme un prophète, il a fait connaître aux croyants du monde entier qu'il était le Messie. Jean a décru et diminué car lui qu'on prenait pour le Messie est apparu non comme le Messie, mais comme l'annonciateur du Messie.
Il est donc normal que la clarté du jour commence à diminuer à partir de la naissance de Jean, puisque la réputation de sa divinité allait s'évanouir et son baptême bientôt disparaître. Il est également normal que la clarté des jours les plus courts recommence à grandir dès la naissance du Seigneur: il est, en vérité, venu sur terre pour révéler à tous les païens la lumière de sa connaissance dont, auparavant, les Juifs seuls possédaient une partie, et pour répandre partout dans le monde le feu de son amour.
En effet, Dieu opérait en lui des prodiges dont Jean n'était pas l'auteur, mais la main (ou la droite) de Dieu. - Glose. Cette crainte est au sens mystique la figure de la crainte salutaire que produisit la prédication de la grâce de Jésus-Christ, dans les temps qui suivirent sa résurrection, et qui ébranla les coeurs non seulement des Juifs (qui étaient proches, soit par la contrée qu'ils habitaient, soit par la connaissance de la loi), mais encore des nations les plus éloignées. Et la renommée de Jésus-Christ, non seulement a franchi les montagnes de la Judée, mais a surpassé les sommets les plus élevés des royaumes du monde et de la sagesse humaine.
Le père se trouve d'accord avec sa femme sur le nom de l'enfant, ce qui explique les paroles suivantes: «Et tous furent remplis d'étonnement»,etc. Personne, en effet, dans leur famille, ne portait ce nom, on ne pouvait donc dire qu'il était venu à la pensée des deux époux.
Le peuple avait été surpris de la mutité de Zacharie, il ne le fut pas moins lorsqu'il recouvra l'usage de la parole: «Tous furent saisis de crainte»,etc., c'est-à-dire que ces deux prodiges leur donnèrent une haute idée des destinées de cet enfant. Tous ces événements étaient réglés par une économie divine, afin que celui qui devait être le témoin du Christ, fût un témoin digne de foi. Aussi voyez ce qu'ajoute l'auteur sacré: «Tous les conservèrent dans leur coeur, et ils disaient: Que pensez-vous que sera un jour cet enfant ?»
Si la mort des saints mérite d'être honorée, et si la mémoire des justes se célèbre par des louanges, combien plus devons-nous entourer d'éloges le souvenir de Jean, qui occupe la place la plus éminente parmi les saints et les justes! Il a tressailli de joie avant de naître, il a marché devant le Verbe de Dieu incarné pour nous et a proclamé sa présence. Le Verbe, à son tour, a glorifié Jean et a attesté qu'il était plus grand que les prophètes, les saints et les justes depuis le commencement du monde.
Toute la vie, en effet, du plus grand parmi tous les enfants des femmes, est le miracle des miracles. Outre la vie entière de Jean, prophète dès avant sa naissance et le plus grand des prophètes, c'est aussi tout ce qui a rapport avec lui bien avant sa naissance et après sa mort, qui surpasse tous les miracles. En effet, les divines prédictions que des prophètes inspirés par Dieu ont faites à son sujet, le décrivent non comme un homme mais comme un ange, comme un flambeau étincelant, comme l'étoile du matin diffusant la lumière divine - car il précède le soleil de justice -, et comme la voix du Verbe de Dieu lui-même. Or qu'y a-t-il de plus proche du Verbe de Dieu, et qui s'apparente plus à lui que la voix de Dieu?
Lorsque le moment de sa conception approche, ce n'est pas un homme mais un ange qui descend du ciel pour mettre fin à la stérilité de Zacharie et d'Elisabeth: il promet que ceux qui ont été inféconds depuis leur jeunesse donneront naissance, dans leur extrême vieillesse, à un enfant; il prédit que la naissance de cet enfant sera la cause d'une grande joie, car elle annoncera le salut de tous les hommes.
Car il sera grand, dit-il, devant le Seigneur. Il ne boira pas de vin ni de boissons fermentées, et il sera rempli de l'Esprit Saint dès avant sa naissance; il fera revenir de nombreux fils d'Israël au Seigneur leur Dieu, il marchera avec l'esprit et la puissance d'Elie (Lc 1,15-17). Jean, en effet, sera vierge comme lui, et il habitera au désert plus que lui, et il reprendra les rois et les reines qui agiront à l'encontre de la loi. Mais il l'emportera sur Elie, surtout pour la raison qu'il sera le précurseur de Dieu car, est-il dit, il marchera devant le Seigneur.
Comme le monde n'était pas digne de lui, Jean a vécu continuellement dans les déserts depuis son plus jeune âge, y menant une vie privée de confort, exempte de soucis et toute de simplicité. <> Il vivait pour Dieu seul, attentif à Dieu seul, trouvant sa joie en Dieu. Il vivait donc en un endroit écarté sur la terre, comme il est dit: Il alla vivre au désert jusqu'au jour où il devait être manifesté à Israël (Lc, 1,80).
De même donc qu'en ce temps-là, le Seigneur, mû par son ineffable amour envers nous, descendit du ciel pour nous qui étions tous impies, de même, à cette époque, Jean sortit du désert pour nous, afin d'aider à la réalisation de ce dessein d'amour. Car, pour servir le Dieu de bonté dans son abaissement extraordinaire vers les hommes qui étaient alors plongés dans l'abîme du mal, il fallait un homme d'une vertu insurpassable comme lui. C'est ainsi, en effet, qu'il attirerait à lui ceux qui le verraient, comme de fait il les a attirés, et qu'il les entraînerait merveilleusement à la suite de l'homme remarquable qu'il était, en manifestant par sa façon de vivre sa supériorité sur tous. Le message qu'il proclamait était en accord avec la vie qu'il menait, car il promettait le Royaume des cieux, il brandissait la menace du feu qui ne s'éteint pas et enseignait que le Christ est le Roi des cieux.
Toute la vie, en effet, du plus grand parmi tous les enfants des femmes, est le miracle des miracles. Outre la vie entière de Jean, prophète dès avant sa naissance et le plus grand des prophètes, c'est aussi tout ce qui a rapport avec lui bien avant sa naissance et après sa mort, qui surpasse tous les miracles. En effet, les divines prédictions que des prophètes inspirés par Dieu ont faites à son sujet, le décrivent non comme un homme mais comme un ange, comme un flambeau étincelant, comme l'étoile du matin diffusant la lumière divine - car il précède le soleil de justice -, et comme la voix du Verbe de Dieu lui-même. Or qu'y a-t-il de plus proche du Verbe de Dieu, et qui s'apparente plus à lui que la voix de Dieu?
Lorsque le moment de sa conception approche, ce n'est pas un homme mais un ange qui descend du ciel pour mettre fin à la stérilité de Zacharie et d'Elisabeth: il promet que ceux qui ont été inféconds depuis leur jeunesse donneront naissance, dans leur extrême vieillesse, à un enfant; il prédit que la naissance de cet enfant sera la cause d'une grande joie, car elle annoncera le salut de tous les hommes.
Car il sera grand, dit-il, devant le Seigneur. Il ne boira pas de vin ni de boissons fermentées, et il sera rempli de l'Esprit Saint dès avant sa naissance; il fera revenir de nombreux fils d'Israël au Seigneur leur Dieu, il marchera avec l'esprit et la puissance d'Elie (Lc 1,15-17). Jean, en effet, sera vierge comme lui, et il habitera au désert plus que lui, et il reprendra les rois et les reines qui agiront à l'encontre de la loi. Mais il l'emportera sur Elie, surtout pour la raison qu'il sera le précurseur de Dieu car, est-il dit, il marchera devant le Seigneur.
Comme le monde n'était pas digne de lui, Jean a vécu continuellement dans les déserts depuis son plus jeune âge, y menant une vie privée de confort, exempte de soucis et toute de simplicité. <> Il vivait pour Dieu seul, attentif à Dieu seul, trouvant sa joie en Dieu. Il vivait donc en un endroit écarté sur la terre, comme il est dit: Il alla vivre au désert jusqu'au jour où il devait être manifesté à Israël (Lc, 1,80).
De même donc qu'en ce temps-là, le Seigneur, mû par son ineffable amour envers nous, descendit du ciel pour nous qui étions tous impies, de même, à cette époque, Jean sortit du désert pour nous, afin d'aider à la réalisation de ce dessein d'amour. Car, pour servir le Dieu de bonté dans son abaissement extraordinaire vers les hommes qui étaient alors plongés dans l'abîme du mal, il fallait un homme d'une vertu insurpassable comme lui. C'est ainsi, en effet, qu'il attirerait à lui ceux qui le verraient, comme de fait il les a attirés, et qu'il les entraînerait merveilleusement à la suite de l'homme remarquable qu'il était, en manifestant par sa façon de vivre sa supériorité sur tous. Le message qu'il proclamait était en accord avec la vie qu'il menait, car il promettait le Royaume des cieux, il brandissait la menace du feu qui ne s'éteint pas et enseignait que le Christ est le Roi des cieux.
La crainte s'empara … Il s'agit de ce mystérieux effroi dont sont presque toujours saisies les personnes
témoins de phénomènes surnaturels. Comp. Marc. 4, 41. Après avoir rempli tout le voisinage d'une sainte
frayeur, le bruit des merveilles racontées ci-dessus envahit peu à peu la contrée entière, les montagnes de la
Judée (voyez le commentaire du v. 39). On en faisait l'objet de mutuels entretiens. - Ils les conservèrent dans
leur cœur : Locution hébraïque, qui signifie « peser attentivement, prendre pour objet de la considération la
plus attentive ». L'évangéliste nous fait entendre l'écho de ces profondes réflexions : Que pensez-vous que
sera cet enfant ? Évidemment, un enfant venu au monde en de pareilles conditions devait être prédestiné par
Dieu à de grandes choses. Les mots suivants, car la main du Seigneur…, ne sont pas, comme on l'a
quelquefois affirmé (Ewald, Kuinoel, Paulus, etc.), la continuation des réflexions populaires ; c'est un
jugement personnel de S. Luc, destiné à appuyer, à justifier ces réflexions. On avait raison de parler ainsi,
puisque la main du Seigneur (belle métaphore pour dire : la protection toute-puissante de Dieu) était
visiblement avec l'enfant.