Luc 10, 21
À l’heure même, Jésus exulta de joie sous l’action de l’Esprit Saint, et il dit : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance.
À l’heure même, Jésus exulta de joie sous l’action de l’Esprit Saint, et il dit : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance.
On comprend alors la double dimension de la Liturgie chrétienne comme réponse de foi et d’amour aux " bénédictions spirituelles " dont le Père nous gratifie. D’une part, l’Église, unie à son Seigneur et " sous l’action de l’Esprit Saint " (Lc 10, 21), bénit le Père " pour son Don ineffable " (2 Co 9, 15) par l’adoration, la louange et l’action de grâces. D’autre part, et jusqu’à la consommation du Dessein de Dieu, l’Église ne cesse d’offrir au Père " l’offrande de ses propres dons " et de l’implorer d’envoyer l’Esprit Saint sur celle-ci, sur elle-même, sur les fidèles et sur le monde entier, afin que par la communion à la mort et à la résurrection du Christ-Prêtre et par la puissance de l’Esprit, ces bénédictions divines portent des fruits de vie " à la louange de gloire de sa grâce " (Ep 1, 6).
Du Christ, durant son ministère, les évangélistes ont retenu deux prières plus explicites. Or elles commencent chacune par l’action de grâces. Dans la première (cf. Mt 11, 25-27 et Lc 10, 21-23), Jésus confesse le Père, le reconnaît et le bénit parce qu’il a caché les mystères du Royaume à ceux qui se croient doctes et l’a révélé aux " tout petits " (les pauvres des Béatitudes). Son tressaillement " Oui, Père ! " exprime le fond de son cœur, son adhésion au " bon plaisir " du Père, en écho au " Fiat " de Sa Mère lors de sa conception et en prélude à celui qu’il dira au Père dans son agonie. Toute la prière de Jésus est dans cette adhésion aimante de son cœur d’homme au " mystère de la volonté " du Père (Ep 1, 9).
74. Le quatrième Évangile dit que le Fils éternel est tourné vers « le sein du Père » (1, 18) depuis toujours. Saint Irénée affirme que « le Fils de Dieu existe depuis toujours auprès du Père ». Et Origène soutient que le Fils demeure « dans la contemplation ininterrompue de l’abysse paternelle ». C’est pourquoi, lorsque le Fils se fait homme, il passe des nuits entières à converser avec le Père bien-aimé sur le sommet de la montagne (cf. Lc 6, 12). Il dit : « Je dois être dans la maison de mon Père ? » ( Lc 2, 49). Regardons sa louange : « Il tressaillit de joie sous l’action de l’Esprit Saint, et dit : “Je te bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre” » ( Lc 10, 21). Et ses dernières paroles, pleines de confiance, sont : « Père, entre tes mains je remets mon esprit » ( Lc 23, 46).