Luc 10, 31
Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ; il le vit et passa de l’autre côté.
Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ; il le vit et passa de l’autre côté.
A côté du blessé le divin narrateur amène coup sur coup trois hommes, un prêtre juif, un lévite
et un Samaritain, dont il dépeint la conduite de la manière la plus graphique. - Or il arriva… : hasard tout
providentiel assurément. - Un prêtre descendait… Ce prêtre va donc, lui aussi, de Jérusalem à Jéricho. Tout
porte à croire qu'il avait son domicile dans cette dernière cité, car, bien qu'elle ne fût pas une ville
sacerdotale, nous savons que des milliers de prêtres et de lévites y résidaient alors. Cfr. Sepp, Leben Jesu, t.
3, p. 272. Il y retournait tranquillement, après avoir passé au temple sa semaine d'office. Voyez Luc. 1, 8, 23
et le commentaire. - L'ayant vu il passa outre. Le verbe grec choisi pour exprimer ce départ inhumain est
d'une grande rigueur : il passa outre vis-à-vis de lui. Ce prêtre avait de nobles sentiments ! Il aperçoit un
homme étendu sur la route et il passe.
L’Église est la famille de Dieu dans le monde. Dans cette famille, personne ne doit souffrir par manque du nécessaire. En même temps, la caritas-agapè dépasse aussi les frontières de l’Église; la parabole du Bon Samaritain demeure le critère d’évaluation, elle impose l’universalité de l’amour qui se tourne vers celui qui est dans le besoin, rencontré «par hasard» (cf. Lc 10, 31), quel qu’il soit. Tout en maintenant cette universalité du commandement de l’amour, il y a cependant une exigence spécifiquement ecclésiale – celle qui rappelle justement que, dans l’Église elle-même en tant que famille, aucun membre ne doit souffrir parce qu’il est dans le besoin. Les mots de l’Épître aux Galates vont dans ce sens: «Puisque nous tenons le bon moment, travaillons au bien de tous, spécialement dans la famille des croyants» (6,10).