Luc 10, 37
Le docteur de la Loi répondit : « Celui qui a fait preuve de pitié envers lui. » Jésus lui dit : « Va, et toi aussi, fais de même. »
Le docteur de la Loi répondit : « Celui qui a fait preuve de pitié envers lui. » Jésus lui dit : « Va, et toi aussi, fais de même. »
Ou bien encore, ces deux deniers représentent la connaissance de ce mystère par lequel le Père est dans le Fils, et le Fils dans le Père, connaissance qui est donnée comme récompense à l'ange de l'Église, pour qu'il prodigue tous ses soins à l'homme qui lui est confié, et dont le Sauveur s pris soin lui-même pendant la courte durée de sa vie mortelle. Il promet à l'hôtelier de lui rendre aussitôt tout ce qu'il aurait dépensé de plus pour la guérison de ce pauvre blessé: «Et tout ce que vous dépenserez de plus, je vous le rendrai à mon retour».
D'après un ancien qui voulait interpréter la parabole du bon Samaritain, l'homme qui descendait de Jérusalem à Jéricho représente Adam, Jérusalem le paradis, Jéricho le monde, les brigands les forces hostiles, le prêtre la Loi, le lévite les prophètes, le Samaritain le Christ.
Par ailleurs, les blessures symbolisent la désobéissance, la monture le corps du Seigneur, et le "pandochium", c'est-à-dire l'auberge accueillant tous ceux qui veulent y entrer, est l'image de l'Église. En outre, les deux deniers représentent le Père et le Fils, l'aubergiste le chef de l'Église qui a charge de l'administrer. Et la promesse de revenir, faite par le Samaritain, figure, selon cet interprète, le second avènement du Seigneur.
Le Samaritain avait de l'huile dont l'Écriture dit: Que l'huile fasse briller le visage (Ps 103,15), le visage de celui dont il avait pris soin, assurément. Pour calmer l'inflammation des plaies, il les nettoya avec de l'huile et aussi avec du vin mêlé de quelque substance amère. Puis il chargea le blessé sur sa monture, c'est-à-dire sur son propre corps, puisqu'il a daigné assumer la condition de l'homme.
Ce Samaritain porte nos péchés (Mt 8,17) et souffre pour nous. Il porte le moribond et le conduit dans une auberge, c'est-à-dire dans l'Église. Celle-ci est ouverte à tous, elle ne refuse son secours à personne et tous y sont invités par Jésus: Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi je vous procurerai le repos (Mt 11,28).
Après y avoir conduit le blessé, le Samaritain ne part pas aussitôt, mais demeure toute la journée dans l'hôtellerie auprès du moribond. Il soigne ses blessures non seulement le jour, mais encore la nuit, l'entourant de toute sa sollicitude empressée.
Voulant partir le matin, il prélève sur son argent deux pièces d'argent (Lc 10,35) et en gratifie l'aubergiste, qui est certainement l'ange de l'Eglise. Puis il commande de soigner avec diligence et de ramener à la santé celui à qui il a lui-même prodigué aussi ses soins pendant un temps trop court.
Les deux deniers représentent, à mon avis, la connaissance du Père et du Fils et la connaissance du mystère que voici: le Père est dans le Fils et le Fils est dans le Père. C'est là le salaire donné à l'ange pour qu'il soigne avec un plus grand empressement l'homme qui lui a été confié. L'aubergiste reçoit en outre la promesse que tout ce qu'il dépensera de son bien pour la guérison du blessé lui sera aussitôt remboursé.
Vraiment ce gardien des âmes s'est montré plus proche des hommes que la Loi et les Prophètes en faisant preuve de bonté (Lc 10,37) envers celui qui était tombé dans les mains des bandits et il s'est montré son prochain (Lc 10,36) moins en paroles qu'en actes.
Il nous est donc possible, en suivant cette parole: Soyez mes imitateurs comme je le suis moi-même du Christ (1Co 11,1), d'imiter le Christ et d'avoir pitié de ceux qui sont tombés dans les mains des bandits, de nous approcher d'eux, de verser de l'huile et du vin sur leurs plaies et de les ban der, de les charger sur notre propre monture et de porter leurs fardeaux. Aussi, pour nous y exhorter, le Fils de Dieu a-t-il dit en s'adressant à nous tous, plus encore qu'au docteur de la Loi: Va, et toi aussi, fais de même (Lc 10,37). Et si nous le faisons, nous obtiendrons la vie éternelle dans le Christ Jésus, à qui appartiennent la gloire et la puissance pour les siècles des siècles. Amen (1P 4,11).
Par ailleurs, les blessures symbolisent la désobéissance, la monture le corps du Seigneur, et le "pandochium", c'est-à-dire l'auberge accueillant tous ceux qui veulent y entrer, est l'image de l'Église. En outre, les deux deniers représentent le Père et le Fils, l'aubergiste le chef de l'Église qui a charge de l'administrer. Et la promesse de revenir, faite par le Samaritain, figure, selon cet interprète, le second avènement du Seigneur.
Le Samaritain avait de l'huile dont l'Écriture dit: Que l'huile fasse briller le visage (Ps 103,15), le visage de celui dont il avait pris soin, assurément. Pour calmer l'inflammation des plaies, il les nettoya avec de l'huile et aussi avec du vin mêlé de quelque substance amère. Puis il chargea le blessé sur sa monture, c'est-à-dire sur son propre corps, puisqu'il a daigné assumer la condition de l'homme.
Ce Samaritain porte nos péchés (Mt 8,17) et souffre pour nous. Il porte le moribond et le conduit dans une auberge, c'est-à-dire dans l'Église. Celle-ci est ouverte à tous, elle ne refuse son secours à personne et tous y sont invités par Jésus: Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi je vous procurerai le repos (Mt 11,28).
Après y avoir conduit le blessé, le Samaritain ne part pas aussitôt, mais demeure toute la journée dans l'hôtellerie auprès du moribond. Il soigne ses blessures non seulement le jour, mais encore la nuit, l'entourant de toute sa sollicitude empressée.
Voulant partir le matin, il prélève sur son argent deux pièces d'argent (Lc 10,35) et en gratifie l'aubergiste, qui est certainement l'ange de l'Eglise. Puis il commande de soigner avec diligence et de ramener à la santé celui à qui il a lui-même prodigué aussi ses soins pendant un temps trop court.
Les deux deniers représentent, à mon avis, la connaissance du Père et du Fils et la connaissance du mystère que voici: le Père est dans le Fils et le Fils est dans le Père. C'est là le salaire donné à l'ange pour qu'il soigne avec un plus grand empressement l'homme qui lui a été confié. L'aubergiste reçoit en outre la promesse que tout ce qu'il dépensera de son bien pour la guérison du blessé lui sera aussitôt remboursé.
Vraiment ce gardien des âmes s'est montré plus proche des hommes que la Loi et les Prophètes en faisant preuve de bonté (Lc 10,37) envers celui qui était tombé dans les mains des bandits et il s'est montré son prochain (Lc 10,36) moins en paroles qu'en actes.
Il nous est donc possible, en suivant cette parole: Soyez mes imitateurs comme je le suis moi-même du Christ (1Co 11,1), d'imiter le Christ et d'avoir pitié de ceux qui sont tombés dans les mains des bandits, de nous approcher d'eux, de verser de l'huile et du vin sur leurs plaies et de les ban der, de les charger sur notre propre monture et de porter leurs fardeaux. Aussi, pour nous y exhorter, le Fils de Dieu a-t-il dit en s'adressant à nous tous, plus encore qu'au docteur de la Loi: Va, et toi aussi, fais de même (Lc 10,37). Et si nous le faisons, nous obtiendrons la vie éternelle dans le Christ Jésus, à qui appartiennent la gloire et la puissance pour les siècles des siècles. Amen (1P 4,11).
On comprendra parfaitement cette expression du Sauveur, si l'on veut faire attention à la situation des lieux dont il parle; Jéricho en effet est située dans les vallées de la Palestine; Jérusalem au contraire est située sur une hauteur, au sommet d'une montagne. Cet homme descendit donc des hauteurs dans les vallées, où il fut saisi par les voleurs qui habitaient le désert: «Et il tomba entre les mains des voleurs».
On peut encore entendre qu'ils ne le dépouillèrent qu'après l'avoir couvert de blessures, pour nous faire comprendre que c'est après le péché commis, que la grâce nous est enlevée.
Il répond encore qu'il ne sait, qui est son prochain, parce qu'il ne croyait pas en Jésus-Christ, et que celui qui ne connaît pas Jésus-Christ, ne peut connaître la loi, car si vous n'avez aucune connaissance de la vérité, comment pouvez-vous connaître la loi qui annonce et enseigne la vérité ?
Or, quels sont ces voleurs, si ce n'est les anges de la nuit et des ténèbres? Il ne serait certainement pas tombé entre leurs mains, s'il ne se fût exposé à les rencontrer, en quittant la voie des commandements de Dieu.
Ou bien encore, les démons commencent par nous dépouiller des vêtements de la grâce spirituelle, avant de nous couvrir de blessures; car si nous savions conserver ces vêtements dans toute leur beauté, nous serions inaccessibles aux coups des voleurs.
Ce samaritain descendait; car quel est celui qui est descendu du ciel, si ce n'est celui qui est monté au ciel, le Fils de l'homme qui est dans le ciel? ( Jn 3).
Or, en venant sur la terre, il s'est fait notre prochain par la sincère compassion qu'il nous porte, et notre voisin par la miséricorde dont il nous comble: «Et le voyant, il fut touché de compassion», etc.
Ou bien encore, il bande nos plaies, en nous imposant une loi plus sévère; par l'huile, il fomente nos plaies, en nous remettant nos péchés; et par le vin, il nous pénètre de la crainte de ses jugements.
Ce ne sont donc point les liens du sang, mais la miséricorde qui rend un homme notre prochain, parce que la miséricorde est un sentiment que la nature inspire; en effet, quoi de plus conforme à la nature, que de secourir ceux qui ont avec nous une même nature ?
Ou bien, il nous place sur sa monture, en portant lui-même nos péchés et en souffrant pour nous ( Is 53). L'homme, en effet, est devenu semblable aux animaux ( Ps 48), il nous a donc placés sur sa monture, afin que nous ne soyons pas semblables au cheval et au mulet ( Ps 31), et pour détruire l'infirmité de notre chair en se revêtant lui-même de notre corps.
Mais le bon Samaritain ne pouvait rester longtemps sur la terre, et il lui fallait retourner au ciel d'où il était descendu: «Le jour suivant, il tira deux deniers, et les donna à l'hôte», etc. Quel est cet autre jour, si ce n'est le jour de la résurrection du Seigneur, dont il est dit: «Voici le jour que le Seigneur a fait ?» ( Ps 117). Les deux derniers sont les deux Testaments qui portent tous deux gravée l'image du roi éternel, et par le mérite desquels nos blessures sont guéries.
Heureux donc cet hôtelier qui peut panser et guérir les blessures de son frère; heureux celui qui entend ces paroles sortir de la bouche de Jésus: «Et tout ce que vous dépenserez en plus, je vous le rendrai à mon retour». Mais quand reviendrez-vous, Seigneur, si ce n'est au jour du jugement? Car, bien que vous soyez partout et que vous habitiez au milieu de nous, sans que nos yeux puissent vous apercevoir, il viendra cependant un temps où toute chair vous verra reven ir sur la terre. Vous rendrez alors ce que vous devez aux bienheureux, puisque vous avez voulu être leur débiteur. Puissions-nous être nous-mêmes de bons débiteurs, et rendre fidèlement ce que nous avons reçu.
Déplorons d'abord le malheur de cet homme qui tombe entre les mains des voleurs, sans armes et sans défense, et qui, dans son imprévoyante témérité, choisit ce chemin où il ne pouvait échapper aux brigands qui l'infestaient; car comment, sans armes, sans prévoyance, sans précaution, aurait-il pu se défendre contre ces voleurs qui fondent sur lui à main armée, et avec les intentions les plus meurtrières? En effet, la méchanceté marche toujours, ayant pour armes les ruses, pour remparts la cruauté et les artifices, et prête à se livrer aux plus violents excès.
C'est donc à l'origine du monde, que le démon a déployé toute son artificieuse méchanceté contre l'homme, en versant sur lui son venin mortel, et en inaugurant dans sa personne sa malice meurtrière.
Cet homme, c'est-à-dire Adam, était donc là étendu, privé de tout secours, profondément atteint par les blessures que ses péchés lui avaient faites, et le prêtre Aaron passe sans pouvoir le secourir par ses sacrifices: «Or, il arriva qu'un prêtre descendait par le même chemin, il vit cet homme, et passa outre», etc. Son frère Moïse, de la tribu de Lévi, voit la loi qu'il a donnée, frappée de la même impuissance: «De même, un lévite, se trouvant près de là, le vit et passa outre».
C'est-à-dire: Si vous voyez quelqu'un dans le malheur, ne dites pas c'est un scélérat, mais qu'il soit gentil ou juif, dès lors qu'il a besoin de secours, n'en faites pas un objet de railleries; quel que soit son malheur, il a droit à être secouru.
Ou bien encore, il a versé le vin, c'est-à-dire le sang de sa passion, et l'huile, c'est-à-dire l'onction sainte, dans le dessein que le pardon de nos fautes nous fut donné par son sang, et la sanctification de notre âme par l'onction de l'huile sainte. Ce céleste médecin bande nos plaies ouvertes, afin qu'elles puissent retenir le remède qu'il leur applique, et dont l'heureuse efficacité doit les guérir entièrement. Après avoir versé sur ses plaies de l'huile et du vin, il mit cet homme sur son cheval: «Et le mettant sur sa monture», etc.
Cette hôtellerie, c'est l'Église qui reçoit tous ceux qui viennent fatigués des voies du monde, et accablés sous le poids de leurs péchés; c'est là qu'après avoir déposé ce fardeau, le voyageur harassé se repose et reprend de nouvelles forces au festin salutaire qui lui est préparé. C'est ce qu'expriment ces paroles: «Et il prit soin de lui»; car tout ce qui pouvait lui être contraire, nuisible ou mauvais, se trouve en dehors, tandis que cette hôtellerie offre un repos assuré et une sécurité complète.
Cet homme représente Adam et tout le genre humain; Jérusalem, la cité de paix, représente la Jérusalem céleste, dont l'homme a perdu la félicité par son péché; Jéricho qui signifie lune est la figure de notre mortalité, qu'on voit successivement naître, croître, vieillir et disparaître.
Ou bien encore, Jérusalem, qui veut dire vision de la paix , représente le paradis, car avant son péché, l'homme jouissait de la vision de la paix, c'est-à-dire des délices du paradis, où tout ce qu'il voyait était pour lui une source de paix et de joie. Lorsque le péché l'eut plongé dans l'humiliation et la misère, il descendit de Jérusalem à Jéricho, c'est-à-dire, dans le monde, où tout ce qui naît disparaît bientôt comme la lune.
Cet homme est donc tombé entre les mains des voleurs, c'est-à-dire au pouvoir du démon et de ses anges qui, par la désobéissance du premier homme, l'ont dépouillé des vêtements de l'innocence, et l'ont couvert de blessures, en affaiblissant en lui la force du libre arbitre: «Ils le dépouillèrent, et le laissèrent couvert de blessures». Le démon a fait une blessure au premier homme lors de son péché, mais il nous couvre de blessures, lorsqu'à ce premier péché, dont nous avons contracté la souillure, nous en ajoutons volontairement un grand nombre d'autres.
Ou bien encore, ils ont dépouillé l'homme de l'immortalité, et l'ayant couvert de plaies (en le portant au mal), ils le laissèrent à demi-mort. En effet, l'homme est vivant en tant qu'il peut concevoir et connaître Dieu, mais il est mort dans la partie de lui-même qui succombe aux atteintes mortelles du péché, c'est ce que le Sauveur indique par ces paroles: «Et ils le laissèrent à demi-mort»
Dans cet homme demi-mort, l'action vitale (c'est a-dire le libre arbitre) est blessé, et n'est plus capable de le conduire à la vie éternelle qu'il avait perdue: il est donc là étendu, incapable de se relever par ses propres forces, aussi appelait-il le médecin, c'est-à-dire Dieu, pour le guérir.
On peut aussi considérer ce prêtre et ce lévite comme représentant les deux temps de la loi et des prophètes: le prêtre est la figure de la loi qui a institué le sacerdoce et les sacrifices; le lévite représente les oracles des prophètes. Or, le genre humain ne put être guéri à aucune de ces deux époques, parce que la loi donne bien la connaissance du péché, mais ne le détruit pas. ( Rm 3, 20; 8, 3).
Le Sauveur donne à entendre que cet homme, qui descendait de Jérusalem à Jéricho, était israélite, par là même que le prêtre qui passa, n'en eut aucune compassion, bien qu'il fût du même peuple, et que le lévite qui était aussi de la même race, passât également sans daigner le secourir.
Le samaritain vint aussi à passer, il était étranger pour cet homme par sa race, mais il était son prochain par la compassion, et il fit ce qui suit: «Mais un samaritain, qui était en voyage, vint près de lui» etc. Notre-Seigneur Jésus-Christ a voulu être représenté dans ce samaritain. En effet, le mot Samaritain signifie gardien. Or, c'est de lui qu'il est dit: «Celui qui garde Israël, ne sommeillera ni ne dormira point» ( Ps 120), parce qu'une fois ressuscité des morts, il ne meurt plus ( Rm 6). D'ailleurs, lorsque les Juifs lui dirent: «Vous êtes un samaritain, et vous êtes possédé du démon», il nia qu'il fût possédé du démon, lui qui savait qu'il était venu pour chasser le démon, mais il ne nia point qu'il fût le gardien des infirmes.
Il est venu revêtu de la ressemblance de la chair de péché ( Rm 8), et c'est pour cela qu'il est dit «qu'il vint près de lui», en se rendant comme semblable à lui.
Il le voit étendu sans force, sans mouvement, et il est touché de compassion, parce qu'il ne trouve en lui aucun mérite qui le rende digne de guérison; mais «à cause du péché, il a condamné le péché dans la chair ( Rm 8): «Et s'approchant, il banda ses plaies, y versant de l'huile et du vin», etc.
Quelle distance plus grande peut-on imaginer, que celle qui sépare Dieu de l'homme, l'immortel de ceux qui sont soumis à la mort, le juste des pécheurs? distance produite non par l'éloignement extérieur, mais par la différence de nature. Il possédait deux biens, la justice et l'immortalité, et nous avions, au contraire, deux maux, l'injustice et la mortalité. Or, s'il eût pris les deux maux qui étaient notre partage, il fût devenu semblable à nous, et il aurait eu besoin comme nous d'un libérateur. Et comme il ne voulait pas se rendre entièrement notre égal, mais s'approcher seulement de nous, il ne s'est point fait pécheur à votre exemple, mais il s'est fait mortel comme vous; il a pris sur lui le châtiment sans prendre la faute, et il a ainsi détruit la faute et le châtiment.
Le samaritain, en bandant les plaies de cet homme, figure la répression des péchés; l'huile représente la douce consolation de l'espérance donnée par la miséricorde divine, qui nous obtient le bienfait de la réconciliation; le vin, l'exhortation à une vie fervente dans l'Esprit saint.
Cette monture représente la chair dont le Fils de Dieu s'est revêtu pour venir jusqu'à nous. On est placé sur cette monture quand on croit en son incarnation.
Ou bien, ces deux deniers sont les deux préceptes de la charité que les Apôtres ont reçus de l'Esprit saint pour annoncer l'Évangile; ou encore, la promesse de la vie présente et celle de la vie future.
Cet hôtelier représente l'Apôtre qui a donné en plus en ajoutant ce conseil: «Quant aux vierges, je n'ai pas reçu de commandement du Seigneur, mais voici le conseil que je donne» ( 1Co 7,25 ); ou bien encore en travaillant de ses mains, pour n'être à charge à personne, au commencement de la prédication de l'Évangile ( 1Th 2,9 ), quoique cependant il lui fût permis de vivre de l'Évangile ( 1Co 20 ). Les Apôtres eux-mêmes ont aussi donné en plus, ainsi que les docteurs venus dans la suite des temps, et qui recevront la récompense qui leur est due pour avoir expliqué l'Ancien et le Nouveau Testament.
Nous devons apprendre de là que notre prochain est celui envers lequel nous devons exercer la miséricorde, si son état la réclame; ou celui à l'égard duquel nous en serions redevable, s'il en avait besoin. Il suit de là, que celui qui doit à son tour nous prêter assistance au besoin, est aussi notre prochain; car le nom de prochain suppose une relation, et nous ne pouvons être le prochain d'un homme, sans que lui-même ne devienne notre prochain. Or, nul n'est excepté de ce grand devoir de la miséricorde; au témoignage de Notre-Seigneur, qui nous recommande de faire du bien à ceux-là mêmes qui nous haïssent ( Mt 5): «Faites du bien à ceux qui vous haïssent». Il est donc évident que ce commandement qui nous est fait d'aimer le prochain, embrasse les saints anges eux-mêmes, qui exercent à notre égard tant d'oeuvres de miséricorde. Que dis-je? Notre-Seigneur a voulu lui-même être appelé notre prochain, en nous faisant entendre que c'est lui-même qui est venu au secours de cet homme, laissé à demi-mort dans le chemin.
L'éloge que le Sauveur vient de faire de la réponse du docteur de la loi lui inspire de l'orgueil, il ne croit point qu'il y ait pour lui de prochain, c'est-à-dire qu'il s'imagine que personne ne peut lui être comparé sous le rapport de la justice: «Mais cet homme, voulant faire paraître qu'il était juste, dit à Jésus: Et qui est mon prochain? Il devient tour à tour la proie, pour ainsi dire, de tous les vices qui le font tomber de la ruse artificieuse avec laquelle il cherchait à tenter Jésus, dans une orgueilleuse arrogance. Cette question qu'il adresse à Jésus: «Et qui est mon prochain ?» prouve qu'il n'avait aucun amour pour le prochain, puisqu'il ne croyait pas qu'il pût avoir un prochain. Il n'avait par conséquent aucun amour pour Dieu, car puisqu'il n'aimait pas son frère qu'il voyait, comment pouvait-il aimer Dieu qu'il ne voyait pas? ( 1Jn 4,20 ).
Après ce récit, Notre-Seigneur peut maintenant faire au docteur de la loi cette question «Lequel de ces trois vous semble avoir été le prochain de l'homme qui tomba entre les mains des voleurs ?» Le docteur répondit: «Celui qui a pratiqué la miséricorde envers lui». Ce n'est, en effet, ni le prêtre ni le lévite qui sont le prochain de ce pauvre blessé, mais celui qui a eu compassion de lui. Ainsi la dignité sacerdotale, la science de la loi sont complètement inutiles, si elles ne sont comme relevées et consacrées par la pratique des bonnes oeuvres. Aussi le Sauveur ajoute-t-il: «Allez et faites de même».
Notre-Seigneur s'appelle ici samaritain on ne peut plus à propos, en répondant à ce docteur, fier de la connaissance de la loi; il veut lui faire comprendre que ni le prêtre, ni le lévite, ni ceux qui vivaient sous la loi, ne pratiquaient les commandements de la loi, mais qu'il était venu lui-même pour en accomplir les prescriptions.
Ou bien encore, il vint près du même chemin, car il a véritablement suivi la voie droite, sans s'en écarter jamais en descendant sur la terre. pour notre salut.
Ou encore, le vin figure les atteintes secrètes de la justice, et l'huile, la douceur de la miséricorde; le vin baigne les plaies corrompues, et l'huile adoucit celles qui peuvent être guéries. Il faut donc faire un mélange de la douceur avec la sévérité, et tempérer l'une par l'autre, pour ne pas donner lieu à l'irritation par une trop grande dureté, ou au relâchement par une trop grande condescendance.
Les péchés sont appelés des blessures, parce qu'ils détruisent l'état d'intégrité de la nature humaine. Il est dit qu'ils s'en allèrent, non pour cesser leurs embûches criminelles, mais pour dissimuler leurs ruses artificieuses,
Remarquez que le Samaritain met cet homme sur sa monture avant de le conduire à l'hôtellerie, parce que personne ne peut entrer dans l'Église, s'il n'est uni tout d'abord au corps de Jésus-Christ par le baptême ( 1Co 12,12-13 ).
Le Sauveur se sert avec dessein du terme générique, il ne dit pas: Quelqu'un descendait, mais; «Un homme descendait», car soit discours embrasse l'humanité toute entière.
Le Sauveur ne dit pas: Il descendit, mais: «Il descendait», car la nature humaine tend toujours à descendre, non seulement par une partie d'elle même, mais par toutes ses facultés sensibles.
Ce n'est ni par les actions, ni par les dignités que le Sauveur détermine l'idée juste qu'on doit se faire du prochain. Ne croyez pas, semble-t-il dire, que personne ne soit votre prochain, parce que vous êtes juste, car tous ceux qui ont avec vous une même nature sont votre prochain; devenez donc aussi leur prochain, non en habitant le même pays, mais en leur témoignant de l'affection et en leur donnant les soins que leur état réclame. C'est pour confirmer cette vérité qu'il cite l'exemple du Samaritain: «Jésus reprit: Un homme descendait», etc.
Ou bien encore, l'homme est à demi-mort après son péché, parce que son âme est immortelle, et son corps mortel, de manière que la moitié de lui-même est assujettie à la mort. Ou bien encore, l'homme est à demi-mort, parce que la nature humaine espérait arriver au salut par Jésus-Christ, et ne pas devenir entièrement la proie de la mort; mais par suite du péché d'Adam, la mort est entrée dans le monde, et elle ne pouvait être détruite que par la rédemption de Jésus-Christ. ( Rm 5, 12).
Remarquez ces paroles: «Il passa», parce qu'en effet, la loi vint et dura jusqu'au temps que Dieu avait marqué; et comme elle ne pouvait guérir, elle passa. Remarquez encore que la loi n'a pas été donnée dans ce dessein, que l'homme y trouvât sa guérison; car il ne pouvait alors recevoir le mystère de Jésus-Christ. Aussi voyez comme l'Évangéliste s'exprime: «Or, il arriva qu'un prêtre descendait par le même chemin», ce que nous disons généralement des choses qui arrivent sans avoir été prévues.
Peut-être leur première pensée fut - elle une pensée de compassion, mais la dureté naturelle reprit bientôt le dessus, ce qui nous est exprimé par cette parole: «Il passa».
Il était en voyage, ajoute le Sauveur, c'est-à-dire qu'il venait avec le dessein formel de nous guérir.
Ou bien dans un autre sens, l'huile figure la vie humaine du Sauveur, et le vin, qui est l'emblème de la divinité, figure sa vie-divine, dont personne ne pourrait soutenir l'éclat, si elle n'était unie à l'huile, c'est-à-dire à la vie humaine; aussi le voyons-nous agir tantôt d'une manière humaine, tantôt d'une manière toute divine. Il verse donc de l'huile et du vin, parce que c'est tout à la fois par son humanité et par sa divinité qu'il nous a sauvés.
Ou bien encore, il nous a placés sur sa monture, c'est-à-dire sur son propre corps; car son incarnation nous a rendus ses membres, et nous fait entrer en participation de son corps. La loi n'admettait pas tous les hommes à faire partie du peuple de Dieu: «Les Moabites et les Ammonites, est-il écrit, n'entreront point dans l'Église de Dieu» ( Dt 23); mais maintenant, dans toute nation, tout homme qui craint Dieu, qui veut embrasser la foi et faire partie de l'Église, est admis dans son sein. C'est pourquoi le Sauveur ajoute que le samaritain conduisit cet homme dans une hôtellerie.
Il eût été plus simple de répondre : « le Samaritain ». Mais le Scribe ne peut se
résoudre à prononcer ce mot abhorré ; il fait donc usage d'une circonlocution. Tant mieux d'ailleurs, car, en
parlant ainsi, il entrait plus intimement dans la pensée de Jésus ; il énonçait un principe, au lieu de s'arrêter à
un fait isolé. - Vas et et fais de même. De nouveau (cfr. v. 28), le divin Maître invite le Scribe à l'action,
conformément du reste à la première demande de celui-ci (v. 25). Allez et imitez ce modèle ! La difficulté
qu'il avait proposée est en effet une de celles dont a dit avec tant de justesse que « le problème est résolu si
l'on aime ». - Le temps n'a rien enlevé de sa vérité, de sa beauté, à la pressante injonction de Jésus. Les
païens pouvaient bien affirmer brutalement qu'un homme est comme un loup pour un autre homme qui ne le
connaît pas. La religion instituée par Jésus ne voit dans les hommes que des frères auxquels elle prescrit de
s'entr'aimer toujours.
Comment ne pas rappeler, en outre, tous les gestes quotidiens d'accueil, de sacrifice, de soins désintéressés qu'un nombre incalculable de personnes accomplissent avec amour dans les familles, dans les hôpitaux, dans les orphelinats, dans les maisons de retraite pour personnes âgées et dans d'autres centres ou communautés qui défendent la vie? En se laissant inspirer par l'exemple de Jésus « bon Samaritain » (cf. Lc 10, 29-37) et soutenue par sa force, l'Eglise a toujours été en première ligne sur ces fronts de la charité: nombreux sont ses fils et ses filles, spécialement les religieuses et les religieux qui, sous des formes traditionnelles ou renouvelées, ont consacré et continuent à consacrer leur vie à Dieu en l'offrant par amour du prochain le plus faible et le plus démuni. Ils construisent en profondeur la « civilisation de l'amour et de la vie », sans laquelle l'existence des personnes et de la société perd son sens le plus authentiquement humain. Même si personne ne les remarquait et s'ils restaient cachés aux yeux du plus grand nombre, la foi nous assure que le Père, « qui voit dans le secret » (Mt 6, 4), non seulement saura les récompenser, mais les rend féconds dès maintenant en leur faisant porter des fruits durables pour le bien de tous.
L'étranger n'est plus un étranger pour celui qui doit se rendre proche de quiconque est dans le besoin jusqu'à se sentir responsable de sa vie, comme l'enseigne de manière éloquente et vive la parabole du bon Samaritain (cf. Lc 10, 25-37). Même l'ennemi cesse d'être un ennemi pour celui qui est tenu de l'aimer (cf. Mt 5, 38-48; Lc 6, 27-35) et de lui « faire du bien » (cf. Lc 6, 27.33.35), en se portant au-devant de ses besoins vitaux avec empressement et sens de la gratuité (cf. Lc 6, 34-35). Cet amour culmine dans la prière pour l'ennemi, qui nous met en accord avec l'amour bienveillant de Dieu: « Moi, je vous dis: Aimez vos ennemis, et priez pour vos persécuteurs, afin de devenir fils de votre Père qui est aux cieux, car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes » (Mt 5, 44-45; cf. Lc 6, 28.35).
Nous sommes envoyés comme peuple. L'engagement au service de la vie concerne tout un chacun. C'est une responsabilité proprement « ecclésiale », qui exige l'action concertée et généreuse de tous les membres et de tous les organismes de la communauté chrétienne. Cependant, le devoir commun n'élimine pas et ne diminue pas la responsabilité individuelle, car c'est à chaque personne que s'adresse le commandement du Seigneur de « se faire le prochain » de tout homme: « Va, et toi aussi, fais de même » (Lc 10, 37).
Dans le service de la charité, il y a un état d'esprit qui doit nous animer et nous distinguer: nous devons prendre soin de l'autre en tant que personne confiée par Dieu à notre responsabilité. Comme disciples de Jésus, nous sommes appelés à nous faire le prochain de tout homme (cf. Lc 10, 29-37), avec une préférence marquée pour qui est le plus pauvre, le plus seul et le plus dans le besoin. C'est en aidant celui qui a faim ou soif, l'étranger, celui qui est nu, malade ou en prison — comme aussi l'enfant à naître, le vieillard qui souffre ou se trouve aux portes de la mort — qu'il nous est donné de servir Jésus, comme Lui-même l'a déclaré: « Dans la mesure où vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait » (Mt 25, 40). C'est pourquoi nous ne pouvons pas ne pas nous sentir interpellés et jugés par ces paroles toujours actuelles de saint Jean Chrysostome: « Tu veux honorer le Corps du Christ? Ne le méprise pas lorsqu'il est nu. Ne l'honore pas ici, dans l'église, par des tissus de soie tandis que tu le laisses dehors souffrir du froid et du manque de vêtements ».
Cependant ceci ne signifie pas que Jésus entend privilégier l'amour du prochain ou encore moins le séparer de l'amour de Dieu ; en témoigne son dialogue avec le docteur de la Loi : ce dernier, qui pose une question très voisine de celle du jeune homme, se voit renvoyé par Jésus aux deux commandements de l'amour de Dieu et de l'amour du prochain (cf. Lc 10, 25-27) et il est invité à se souvenir que seule leur observance conduit à la vie éternelle : « Fais cela et tu vivras » (Lc 10, 28). Il est donc significatif que ce soit précisément le second de ces commandements qui suscite la curiosité et l'interrogation du docteur de la Loi : « Et qui est mon prochain ? » (Lc 10, 29). Le Maître répond par la parabole du bon Samaritain, parabole-clé pour la pleine compréhension du commandement de l'amour du prochain (cf. Lc 10, 30-37).
L'Ancien et le Nouveau Testament affirment explicitement que, sans l'amour du prochain qui se concrétise dans l'observance des commandements, l'amour authentique pour Dieu n'est pas possible. Saint Jean l'écrit avec une force extraordinaire : « Si quelqu'un dit " J'aime Dieu " et qu'il déteste son frère, c'est un menteur : celui qui n'aime pas son frère qu'il voit ne saurait aimer le Dieu qu'il ne voit pas » (1 Jn 4, 20). L'évangéliste fait écho à la prédication morale du Christ, exprimée de manière admirable et sans équivoque dans la parabole du bon Samaritain (cf. Lc 10, 30-37) et dans le « discours » du jugement dernier (cf. Mt 25, 31-46).
Cette exigence ne s'arrête pas aux limites de la famille, ni même du peuple ou de l'Etat, mais elle concerne progressivement toute l'humanité, de telle sorte qu'aucun homme ne doit se considérer comme étranger ou indifférent au sort d'un autre membre de la famille humaine. Aucun homme ne peut affirmer qu'il n'est pas responsable du sort de son frère (cf. Gn 4, 9 ; Lc 10, 29-37 ; Mt 25, 31-46) ! Une sollicitude attentive et dévouée à l'égard du prochain au moment même où il en a besoin — facilitée aujourd'hui par les nouveaux moyens de communication sociale qui ont rendu les hommes plus proches les uns des autres — présente une importance particulière pour la recherche de modes de résolution, autres que la guerre, des conflits internationaux. Il n'est pas difficile d'affirmer que la puissance terrifiante des moyens de destruction, accessibles même aux petites et moyennes puissances, ainsi que les relations toujours plus étroites existant entre les peuples de toute la terre, rendent la limitation des conséquences d'un conflit très ardue ou pratiquement impossible.
C’est à partir de ce principe que doivent aussi être comprises les grandes paraboles de Jésus. Du lieu de sa damnation, l’homme riche (cf. Lc 16, 19-31) implore pour que ses frères soient informés de ce qui arrive à celui qui a, dans sa désinvolture, ignoré le pauvre dans le besoin. Jésus recueille, pour ainsi dire, cet appel à l’aide et s’en fait l’écho pour nous mettre en garde, pour nous remettre dans le droit chemin. La parabole du bon Samaritain (cf. Lc 10, 25-37) permet surtout de faire deux grandes clarifications. Tandis que le concept de “prochain” se référait jusqu’alors essentiellement aux membres de la même nation et aux étrangers qui s’étaient établis dans la terre d’Israël, et donc à la communauté solidaire d’un pays et d’un peuple, cette limitation est désormais abolie. Celui qui a besoin de moi et que je peux aider, celui-là est mon prochain. Le concept de prochain est universalisé et reste cependant concret. Bien qu’il soit étendu à tous les hommes, il ne se réduit pas à l’expression d’un amour générique et abstrait, qui en lui-même engage peu, mais il requiert mon engagement concret ici et maintenant. Cela demeure une tâche de l’Église d’interpréter toujours de nouveau le lien entre éloignement et proximité pour la vie pratique de ses membres. Enfin, il convient particulièrement de rappeler ici la grande parabole du Jugement dernier (cf. Mt 25, 31-46), dans laquelle l’amour devient le critère pour la décision définitive concernant la valeur ou la non-valeur d’une vie humaine. Jésus s’identifie à ceux qui sont dans le besoin: les affamés, les assoiffés, les étrangers, ceux qui sont nus, les malades, les personnes qui sont en prison. «Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits, qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait» (Mt 25, 40). L’amour de Dieu et l’amour du prochain se fondent l’un dans l’autre: dans le plus petit, nous rencontrons Jésus lui-même et en Jésus nous rencontrons Dieu.
Ce qui est proposé, c’est d’être présent aux côtés de celui qui a besoin d’aide, sans se soucier de savoir s’il fait partie ou non du même cercle d’appartenance. Dans ce cas-ci, c’est le Samaritain qui s’est fait proche du Juif blessé. Pour se faire proche et présent, il a franchi toutes les barrières culturelles et historiques. La conclusion de Jésus est une requête : « Va, et toi aussi, fais de même » (Lc 10, 37). Autrement dit, il nous exhorte à laisser de côté toutes les différences et, face à la souffrance, à devenir proche de toute personne. Donc, je ne dis plus que j’ai des ‘‘prochains’’ que je dois aider, mais plutôt que je me sens appelé à devenir un prochain pour les autres.