Luc 11, 16

D’autres, pour le mettre à l’épreuve, cherchaient à obtenir de lui un signe venant du ciel.

D’autres, pour le mettre à l’épreuve, cherchaient à obtenir de lui un signe venant du ciel.
Tite de Bostra
L'Évangéliste dit que ce démon était muet ou sourd, parce qu'il produit en nous cette infirmité pour nous empêcher d'entendre la parole de Dieu. En effet, les démons détruisent les bonnes dispositions du coeur de l'homme, pour fermer plus facilement les oreilles de son âme: Or, Jésus-Christ est venu sur la terre pour chasser le démon, et nous faire entendre la parole de vérité, et dans ce seul homme il nous a donné comme un avant goût du salut de tous les hommes.
Saint Cyrille d'Alexandrie
A la vue de ce miracle, la multitude proclame les louanges et la gloire de Jésus à l'égal de celle de Dieu: « Et la foule était dans l'admiration ».

D'autres excités par les mêmes aiguillons de l'envie, lui demandaient de faire un prodige du ciel: « D'autres, pour le tenter, lui demandaient un signe du ciel », et semblaient lui dire: Vous avez, il est vrai, chassé le démon de cet homme, mais ce n'est pas là une preuve de divinité, car nous n'avons encore rien vu de pareil aux anciens miracles, tels que ceux de Moïse, ouvrant au peuple de Dieu un passage au milieu de la mer ( Ex 11 ); et de Josué, son successeur, qui arrêta le soleil à Gabaon. Or, vous n'avez jusqu'ici rien fait de semblable. La demande qu'ils font au Sauveur d'opérer un prodige dans le ciel, indique que telles étaient leurs pensées à son égard.
Saint Bède le Vénérable
D'après saint Matthieu, cet homme non seulement était muet, mais encore aveugle. Notre-Seigneur fait donc trois miracles dans la guérison de cet homme, il rend la vue à un aveugle, la parole à un muet, et il délivre un possédé du démon. Ce triple miracle se renouvelle encore tous les jours dans la conversion des infidèles; ils sont d'abord délivrés du démon, puis ils voient la lumière de la foi, et enfin leur bouche qui était muette, s'ouvre pour publier les louanges de Dieu.

Or, tandis que la foule, qui paraissait avoir moins d'instruction, ne pouvait voir sans admiration les oeuvres du Sauveur, les scribes et les pharisiens cherchaient à les nier, ou à en donner une fausse interprétation, comme si elles avaient pour auteur non pas Dieu mais l'esprit immonde: « Quelques-uns dirent: c'est par Béelzébub, prince des démons, qu'il chasse les démons ». Béelzébub était le Dieu d'Accaron ( 1R 1,2-3 1R 1,6 1R 1,16 ), Béel est la même chose que Baal, et Zébub signifie mouche. On appelle donc cette fausse divinité Béelzébub, ou l'homme des mouches, à cause du culte impur qui était rendu au prince des démons.
La Glose
Notre-Seigneur venait de promettre que l'Esprit de bonté serait donné à ceux qui prient, et il donne des preuves de cette bonté dans le miracle suivant: « Un jour Jésus chassait un démon et ce démon était muet ».
Saint Théophylacte d'Ohrid
On appelle ordinairement muet ( xùöoò), celui qui ne parle pas, et aussi celui qui n'entend pas, mais la signification propre de ce mot, est qui n'entend et ne parle pas. Celui qui est sourd de naissance, est nécessairement muet, car nous ne parlons que parce que nous avons entendu parler. Au contraire, rien n'empêche que celui qui est venu sourd par accident, ne puisse parler. Or, celui qui fut présenté au Seigneur était tout à la fois sourd et muet.
Louis-Claude Fillion
Cette demande ne fut adressée à Notre-Seigneur, suivant la narration plus précise de S. Matthieu (12, 38), qu'après qu'il eût réfuté l'accusation des Pharisiens. S. Luc unit logiquement les deux réflexions, parce que chacune d'elles provoqua une partie de la réponse de Jésus. « Les Juifs réclament des signes miraculeux », disait S. Paul, 1 Cor. 1, 22, pour caractériser ses anciens coreligionnaires. Abusant de la bonté de Dieu, qui avait prodigué les miracles en leur faveur, ils s'étaient peu à peu livrés à cette fâcheuse tendance.