Luc 12, 48
Mais celui qui ne la connaissait pas, et qui a mérité des coups pour sa conduite, celui-là n’en recevra qu’un petit nombre. À qui l’on a beaucoup donné, on demandera beaucoup ; à qui l’on a beaucoup confié, on réclamera davantage.
Mais celui qui ne la connaissait pas, et qui a mérité des coups pour sa conduite, celui-là n’en recevra qu’un petit nombre. À qui l’on a beaucoup donné, on demandera beaucoup ; à qui l’on a beaucoup confié, on réclamera davantage.
Mais s'il est vrai que l'un reçoive un plus grand nombre de coups, et l'autre un plus petit nombre, comment peut-on dire que les supplices de l'autre vie n'auront point de fin? Il faut donc entendre que ces paroles ont pour objet d'exprimer, non la durée ou la fin des supplices, mais leurs différents degrés. Un homme peut avoir mérité d'être condamné au feu qui ne s'éteint pas, mais qui est plus ou moins intense; et au ver qui ne meurt pas, mais qui ronge et déchire avec plus ou moins de force.
Quand Jésus dit: Restez en tenue de service (gardez votre ceinture aux reins) et tenez vos lampes allumées (Lc 12,35), il nous enseigne le moyen de rester éveillés. En effet, l'éclat de la lumière frappe les yeux pour en chasser le sommeil. Et la ceinture, serrée autour des reins, produit une sensation de gêne qui ne permet pas au corps de se relâcher ni de s'abandonner au sommeil.
Le sens des symboles est tout à fait clair. L'homme portant la ceinture de la tempérance passe sa vie dans la lumière d'une conscience pure, qui jaillit de la lampe de la droiture pour éclairer sa conduite. La vérité ainsi manifestée tient son âme en éveil, la garde de l'erreur et l'empêche de jamais se distraire par des rêves trompeurs.
Si nous pratiquons ces vertus conformément à l'enseignement du Verbe, la vie angélique nous sera en quelque sorte communiquée. Car le Christ nous déclare semblables aux anges en nous donnant ce divin commandement: Soyez comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces, pour lui ouvrir dès qu'il arrivera et frappera à la porte (Lc 12,35). En effet, les anges attendaient que le Seigneur revienne des noces. Ils se tenaient, les yeux grands ouverts, aux portes du ciel, avec l'espoir que le Roi de gloire, de retour des noces, rentrerait par là dans le céleste et bienheureux séjour.
Il en était sorti comme sort de sa chambre le jeune époux, dont parle le psaume (cf. Ps 18,6). Nous sommes la vierge prostituée aux idoles, qu'il s'est unie par la renaissance sacramentelle, rétablissant notre humanité dans son incorruptibilité virginale. Ainsi, une fois les noces célébrées, l'Église est devenue l'Épouse du Verbe, selon cette parole de Jean Baptiste: Celui qui a l'épouse est l'époux (Jn 3,29). Elle a été admise dans la chambre des mystères, tandis que les anges attendaient patiemment que le Roi revienne à la béatitude qui convient à sa nature.
Il faut donc, comme il l'a dit, que notre vie soit semblable à la leur. Parce qu'ils vivent en se gardant du vice et de l'erreur, ils sont bien préparés à accueillir la venue du Seigneur. Comme eux, nous veillerons aussi à l'entrée de notre demeure et nous nous préparerons à lui obéir lorsqu'il se tiendra à la porte et frappera (cf. Ap 3,20). Heureux, dit-il, ces serviteurs, que leur maître, en arrivant, trouvera occupés de la sorte (Lc 12,43)!
Le sens des symboles est tout à fait clair. L'homme portant la ceinture de la tempérance passe sa vie dans la lumière d'une conscience pure, qui jaillit de la lampe de la droiture pour éclairer sa conduite. La vérité ainsi manifestée tient son âme en éveil, la garde de l'erreur et l'empêche de jamais se distraire par des rêves trompeurs.
Si nous pratiquons ces vertus conformément à l'enseignement du Verbe, la vie angélique nous sera en quelque sorte communiquée. Car le Christ nous déclare semblables aux anges en nous donnant ce divin commandement: Soyez comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces, pour lui ouvrir dès qu'il arrivera et frappera à la porte (Lc 12,35). En effet, les anges attendaient que le Seigneur revienne des noces. Ils se tenaient, les yeux grands ouverts, aux portes du ciel, avec l'espoir que le Roi de gloire, de retour des noces, rentrerait par là dans le céleste et bienheureux séjour.
Il en était sorti comme sort de sa chambre le jeune époux, dont parle le psaume (cf. Ps 18,6). Nous sommes la vierge prostituée aux idoles, qu'il s'est unie par la renaissance sacramentelle, rétablissant notre humanité dans son incorruptibilité virginale. Ainsi, une fois les noces célébrées, l'Église est devenue l'Épouse du Verbe, selon cette parole de Jean Baptiste: Celui qui a l'épouse est l'époux (Jn 3,29). Elle a été admise dans la chambre des mystères, tandis que les anges attendaient patiemment que le Roi revienne à la béatitude qui convient à sa nature.
Il faut donc, comme il l'a dit, que notre vie soit semblable à la leur. Parce qu'ils vivent en se gardant du vice et de l'erreur, ils sont bien préparés à accueillir la venue du Seigneur. Comme eux, nous veillerons aussi à l'entrée de notre demeure et nous nous préparerons à lui obéir lorsqu'il se tiendra à la porte et frappera (cf. Ap 3,20). Heureux, dit-il, ces serviteurs, que leur maître, en arrivant, trouvera occupés de la sorte (Lc 12,43)!
En effet, les mêmes actions ne seront pas soumises pour tous les hommes au même jugement, mais une connaissance plus parfaite deviendra la cause d'une punition plus, grande.
Ainsi l'homme qui a reçu une intelligence plus pénétrante, et a dégradé ses affections jusqu'à les traîner dans de honteux excès, n'aura aucun titre pour implorer la miséricorde divine, parce qu'il a commis un crime sans excuse en s'écartant par une malice réfléchie de la volonté de son maître, mais l'homme grossier et ignorant sera plus fondé à implorer le pardon de son juge; car «celui qui n'a pas connu la volonté de son maître, et qui aura fait des choses dignes de châtiment, recevra moins de coups».
Ou bien encore, souvent Dieu donne de plus grandes grâces à de simples fidèles, qui reçoivent la connaissance de sa volonté, et la grâce de mettre en pratique ce qu'ils connaissent. Mais il confie beaucoup à celui qui, avec le soin de son âme, est revêtu de la charge de paître le troupeau du Seigneur. Ceux donc qui ont reçu de plus grandes grâces, seront punis plus sévèrement s'ils viennent à pécher (Sg 6, 8.9). Pour ceux qui ne sont coupables d'autre péché que du péché originel, le châtiment sera des plus doux, et pour les autres qui ont ajouté à ce péché des fautes volontaires, leur punition sera d'autant moins sévère, que leurs fautes seront moins grandes.
Notre-Seigneur nous enseigne ici une vérité plus importante et plus terrible, non seulement le dispensateur infidèle sera dépouillé de la grâce qu'il avait reçue, et qui ne pourra lui faire éviter le supplice, mais la grandeur et l'élévation de sa dignité seront pour lui la cause d'une condamnation plus sévère: «Le serviteur qui a connu la volonté de son maître, et ne lui a point obéi, recevra un grand nombre de coups».
A cette objection, que font quelques-uns: On punit justement celui qui, connaissant la volonté de son maître, ne l'a pas suivie; mais pourquoi punir celui qui ne l'a pas connue? nous répondons, parce qu'il aurait pu la connaître, s'il avait voulu, et que sa négligence a été l'unique cause de son ignorance.
Il explique ensuite pourquoi le châtiment des docteurs et de ceux qui sont plus instruits sera plus sévère: «Car on demandera beaucoup à celui à qui l'on a beaucoup donné, et on exigera davantage de celui à qui on a confié beaucoup».Dieu donne aux docteurs la grâce de faire des miracles, il leur confie le ministère de la parole et le pouvoir d'enseigner; il ne dit pas qu'il demandera davantage, pour ce qu'il a donné, mais pour ce qu'il a confié comme un dépôt; car la grâce du ministère de la parole demande un accroissement continuel, et on demandera au docteur plus qu'il n'a reçu, il ne doit donc jamais rester oisif, mais développer de jour en jour le talent de la parole qui lui a été confié.
A
l'idée du châtiment infaillible qui atteint les mauvais serviteurs de Dieu, ces versets en ajoutent une autre. Ils
nous apprennent que la punition sera en raison directe de la culpabilité, et que la culpabilité se mesurera d'après le degré de connaissance. Rien de plus juste, par conséquent, que les jugements divins. - Le serviteur
qui a connu la volonté… Tel était l'économe mentionné précédemment, tels étaient les Apôtres et les
disciples de Jésus. Cfr. Joan. 15, 15. En pareil cas, lorsqu'on désobéit on ne peut apporter aucune excuse, car
l'on a commis une faute de pure malice ; aussi est-on châtié en toute rigueur de justice. On sait que le fouet
était le châtiment habituel des esclaves. - Celui qui ne l'a pas connue… Au serviteur grièvement coupable, et
grièvement puni parce qu'il a enfreint en pleine connaissance de cause les ordres de son maître,
Notre-Seigneur Jésus-Christ en oppose un autre, qui a transgressé les mêmes ordres, mais sans le savoir, et
de celui-ci encore il affirme qu'il sera châtié, quoique avec moins de sévérité. On est tout d'abord surpris de
cette assertion. « Pourquoi l'ignorant est-il puni ? » se demandait déjà Théophylacte. Mais il donne aussitôt la
vraie réponse : « Parce que, tandis qu'il pouvait s'instruire, il ne l'a pas voulu, et que, par sa paresse, il est
lui-même la cause de son ignorance ». Il s'agit donc d'une ignorance coupable, puisque Jésus parle d'un
serviteur, et qu'un serviteur ne peut guère ignorer que par sa faute la volonté de son maître. Cfr. Rom. 2, 12.
Du reste, depuis la législation mosaïque jusqu'à nos jours, il n'est pas de code pénal qui n'inflige quelque
punition pour les délits commis par ignorance. Cfr. Lev. 5, 17-19. - A quiconque beaucoup aura été donné…
Autre règle des jugements divins. Elle est analogue à la précédente, quoique un peu plus générale. La pensée
qu'elle exprime est répétée deux fois de suite dans deux phrases parallèles : les verbes donné (un don pur et
simple) et confié (un dépôt) établissement seuls une légère différence, qui existe d'ailleurs beaucoup plus
dans la forme que dans l'idée.