Luc 19, 40
Mais il prit la parole en disant : « Je vous le dis : si eux se taisent, les pierres crieront. »
Mais il prit la parole en disant : « Je vous le dis : si eux se taisent, les pierres crieront. »
Tant que le Seigneur fut sur la montagne, il était avec les Apôtres seuls; mais lorsqu'il est près de descendre, le peuple vient à sa rencontre: «Et comme il approchait de la descente du mont des Oliviers, les disciples en foule»,etc.
Lorsque nous gardons le silence (c'est-à-dire lorsque la charité d'un grand nombre se refroidit, les pierres élèvent la voix; car Dieu, des pierres mêmes, peut susciter des enfants d'Abraham.
La foule reconnaît sa dignité, elle l'appelle son roi, elle lui applique les oracles des prophètes, et proclame que le Fils de David selon la chair qu'ils attendaient, est arrivé: «Béni soit, disaient ils, le roi qui vient au nom du Seigneur !»
Or, il n'est pas étonnant que les rochers, contre leur nature, publient sa divinité, puisque ses bourreaux, plus durs que les rochers, sont obligés de la reconnaître. N'entendons-nous pas, en effet, cette même foule qui, dans quelques jours, doit crucifier son Dieu, et renier dans son coeur celui dont sa voix confesse aujourd'hui la divinité? Ne peut-on pas dire aussi qu'au milieu du silence gardé par les Juifs après la passion du Seigneur, les pierres vivantes (selon le langage de saint Pierre) ( 1P 2,5 ), élèveront la voix.
Ce n'est pas sans un dessein mystérieux que nous voyons la foule qui louait Dieu, venir à la rencontre du Sauveur, lorsqu'il descendait de la montagne, elle nous apprend par cette démarche que celui qui doit accomplir les mystères du salut de nos âmes est descendu du ciel. La multitud e descend avec le Seigneur de la montagne des Oliviers, pour nous apprendre encore, à nous qui avons besoin de la miséricorde du Sauveur, à marcher sur les traces de l'auteur de la miséricorde qui s'est si profondément humilié pour notre salut.
Mais le Sauveur, loin de faire taire ceux qui publiaient ses louanges, comme s'il était Dieu, impose silence à ceux qui veulent les reprendre, et atteste lui-même la gloire de sa divinité: «Il leur répondit: Je vous le dis, si ceux-ci se taisent, les pierres crieront.
Voici qu'un roi régnera selon la justice, et les chefs gouverneront selon le droit (cf. Is 32,1). Le Verbe, Fils unique de Dieu, a toujours été, avec le Père, le roi de l'univers, et il a mis sous ses pieds toutes les créatures, visibles et invisibles. Mais si un habitant de la terre se dérobait à sa royauté, s'y soustrayait et méprisait son sceptre parce qu'il serait tombé au pouvoir du démon et serait retenu dans les filets du péché, alors ce ministre et ce dispensateur de toute justice le ramènerait sous son joug, car tous ses chemins sont droits.
Ce que nous appelons ses chemins, ce sont les préceptes de l'Évangile grâce auxquels, en recherchant toutes les vertus, en ornant notre tête des joyaux de la piété, nous obtenons la palme de notre vocation céleste. Oui, ces chemins sont droits, il n'y a rien en eux d'oblique ou de tortueux, mais ils sont directs et d'accès facile. Car il est écrit: Le sentier du juste, c'est la droiture, et son chemin a été bien dégagé (cf. Is 26,7). Car si le chemin de la Loi est rude, s'il oblige à traverser quantité de types et de figures, et s'il est d'une difficulté insurmontable, le chemin des préceptes évangéliques est uni et ne présente absolument rien de rocailleux. Donc les chemins du Christ sont droits, et lui-même a construit la cité sainte, l'Église où lui-même habite. En effet, il demeure dans ses saints et nous sommes devenus les temples du Dieu vivant, parce que nous avons le Christ en nous-mêmes, par notre participation à l'Esprit Saint.
Le Christ a donc fondé l'Église, et il est lui-même la pierre de fondation sur laquelle, comme des pierres de grand prix, nous sommes assemblés pour édifier un temple saint, la demeure de Dieu dans l'Esprit. L'Église est absolument indestructible, elle qui a le Christ pour assise et pour base inébranlable. Voici, dit-il, que je pose en Sion une pierre angulaire, une pierre choisie et de grande valeur; celui qui lui donne sa foi ne connaîtra pas la honte (1P 2,6). Quand il a fondé l'Église, le Christ a délivré son peuple de la captivité. En effet, nous qui étions, sur la terre, opprimés par la tyrannie de Satan et du péché, il nous a sauvés et délivrés, il nous a soumis à son propre joug, sans verser ni rançon, ni gratification. Comme le dit son disciple Pierre: Ce qui vous a libérés de la vie sans but que vous meniez à la suite de vos pères, ce n'est pas l'or ni l'argent, car ils seront détruits: c'est le sang précieux du Christ, l'Agneau sans défaut et sans tache (1P 1,18-19). Car il a donné pour nous son propre sang, si bien que nous n'appartenons plus à nous-mêmes, mais à celui qui nous a rachetés et sauvés.
Donc, en bonne justice, ceux qui transgressent la juste règle de la vraie foi sont accusés par la voix des saints de renier le Seigneur qui nous a rachetés.
Ce que nous appelons ses chemins, ce sont les préceptes de l'Évangile grâce auxquels, en recherchant toutes les vertus, en ornant notre tête des joyaux de la piété, nous obtenons la palme de notre vocation céleste. Oui, ces chemins sont droits, il n'y a rien en eux d'oblique ou de tortueux, mais ils sont directs et d'accès facile. Car il est écrit: Le sentier du juste, c'est la droiture, et son chemin a été bien dégagé (cf. Is 26,7). Car si le chemin de la Loi est rude, s'il oblige à traverser quantité de types et de figures, et s'il est d'une difficulté insurmontable, le chemin des préceptes évangéliques est uni et ne présente absolument rien de rocailleux. Donc les chemins du Christ sont droits, et lui-même a construit la cité sainte, l'Église où lui-même habite. En effet, il demeure dans ses saints et nous sommes devenus les temples du Dieu vivant, parce que nous avons le Christ en nous-mêmes, par notre participation à l'Esprit Saint.
Le Christ a donc fondé l'Église, et il est lui-même la pierre de fondation sur laquelle, comme des pierres de grand prix, nous sommes assemblés pour édifier un temple saint, la demeure de Dieu dans l'Esprit. L'Église est absolument indestructible, elle qui a le Christ pour assise et pour base inébranlable. Voici, dit-il, que je pose en Sion une pierre angulaire, une pierre choisie et de grande valeur; celui qui lui donne sa foi ne connaîtra pas la honte (1P 2,6). Quand il a fondé l'Église, le Christ a délivré son peuple de la captivité. En effet, nous qui étions, sur la terre, opprimés par la tyrannie de Satan et du péché, il nous a sauvés et délivrés, il nous a soumis à son propre joug, sans verser ni rançon, ni gratification. Comme le dit son disciple Pierre: Ce qui vous a libérés de la vie sans but que vous meniez à la suite de vos pères, ce n'est pas l'or ni l'argent, car ils seront détruits: c'est le sang précieux du Christ, l'Agneau sans défaut et sans tache (1P 1,18-19). Car il a donné pour nous son propre sang, si bien que nous n'appartenons plus à nous-mêmes, mais à celui qui nous a rachetés et sauvés.
Donc, en bonne justice, ceux qui transgressent la juste règle de la vraie foi sont accusés par la voix des saints de renier le Seigneur qui nous a rachetés.
Le Sauveur les avaient rendus témoins d'un grand nombre de miracles, mais ils étaient surtout frappés de la résurrection de Lazare, car comme le dit saint Jean: «Une grande multitude de peuple vint à sa rencontre, parce qu'ils avaient entendu parler de ce miracle» ( Jn 12, 48). Il faut remarquer aussi que ce n'est pas la première fois que Notre-Seigneur venait à Jérusalem, nous voyons dans l'Évangile selon saint Jean, qu'il y était déjà venu plusieurs fois.
C'est-à-dire, au nom de Dieu le Père; bien qu'on puisse entendre aussi, en son propre nom, car il est Dieu lui-même; mais il vaut mieux adopter ici le sens que nous indiquent les propres paroles: «Je suis venu, nous dit-il, au nom de mon Père», ( Jn 5, 43) car Jésus est le maître et le modèle de l'humilité. Si donc il consent à être appelé roi, ce n'est ni pour exiger des impôts, lever des armées, et combattre visiblement contre ses ennemis; mais parce qu'il est le roi des coeurs, et qu'il veut con duire dans le royaume des cieux tous ceux qui croient, espèrent en lui, et qui l'aiment; car s'il a voulu être roi d'Israël, c'est pour nous montrer sa miséricorde et non pour augmenter sa puissance. Or, comme Jésus-Christ s'est manifesté dans une chair mortelle pour être la victime de propitiation du monde entier, le ciel est la terre s'unissent dans un admirable concert pour célébrer ses louanges. A sa naissance, les armées des cieux ont chanté un cantique de louanges sur son berceau, et lorsqu'il est sur le point de retourner dans les cieux, les hommes publient à leur tour ses louanges: «Paix dans les cieux !»
Dans quel excès de folie tombent les envieux; ils n'ont pas hésité à lui donner le nom de Maître, parce qu'ils ont reconnu la vérité de sa doctrine, et comme s'ils étaient maintenant mieux instruits, ils veulent empêcher ses disciples de publier ses louanges.
Lorsque le Seigneur fut crucifié, tandis que la crainte fermait la bouche à ses amis, les pierres et les rochers publièrent sa gloire, alors qu'au moment où il rendait le dernier soupir la terre trembla, les rochers se fendirent, et les tombeaux s'ouvrirent.
L'Évangéliste appelle disciples non seulement les douze, ou les s oixante-douze, mais encore tous ceux qui suivaient Jésus-Christ, entraînés par l'éclat de ses miracles ou par le charme de sa doctrine qui attirait même jusqu'aux enfants, comme le racontent les autres évangélistes: «Ils commencèrent à louer Dieu de tous les prodiges qu'ils avaient vus».
C'est-à-dire que la guerre que nous faisions depuis si longtemps à Dieu a enfin cessé: «Gloire à Dieu au plus haut des cieux !» parce qu'en effet les anges louent Dieu d'avoir opéré cette réconciliation, car n'est-ce pas une preuve que Dieu est en paix avec nous, de le voir se manifester sous une forme visible au milieu même de ses ennemis? Cependant les pharisiens murmuraient d'e ntendre la foule le proclamer roi, et le louer comme un Dieu. Lui donner le nom de roi, c'est à leurs yeux un acte de sédition, lui donner celui, de Dieu un blasphème «Alors quelques pharisiens qui étaient parmi le peuple, lui dirent: Maître, faites taire vos disciples».
C'est-à-dire, ce n'est pas sans raison qu'ils publient mes louanges, mais ils agissent sous l'impression des miracles dont ils ont été les témoins.
Grave et
sublime réponse de Jésus. Non-seulement il accepte les hommages qu'on lui rend, mais il affirme avec une
majesté digne du Messie, et en employant une locution proverbiale empruntée peut-être à la prophétie
d'Habacuc (2, 11), que, si les hommes cessaient de l'acclamer, les pierres mêmes devraient le faire. C'était
dire : « Vox populi, vox Dei ! » C'était reconnaître lui-même très explicitement sa dignité messianique. Sur
une expression semblable de Virgile, Ecl. 5, 28, Servius a écrit ce juste commentaire : « C’est parler par
hyperbole quand la chose est de nature à ne pouvoir en aucune façon être cachée, ou demeurer occulte ». Cfr.
Ovide, Metam. 2, 697, et, dans le Talmud, le traité Chagigah, f. 16, 1 : « Ne dis pas : qui témoignera contre
moi ? Les pierres et les solives de ta maison témoigneront contre toi ».