Luc 19, 41

Lorsque Jésus fut près de Jérusalem, voyant la ville, il pleura sur elle, en disant :

Lorsque Jésus fut près de Jérusalem, voyant la ville, il pleura sur elle, en disant :
Louis-Claude Fillion
Comme il approchait. Quand il fut parvenu à son tour au lieu décrit plus haut, v. 37. - C'est à bon droit qu'on a regardé cette scène touchante comme « un des joyaux de notre Évangile » (Godet). En contemplant Jérusalem, Jésus en embrassa toute l'histoire passée, présente et future : histoire du divin amour qui s'était manifesté avec des tendresses sans pareilles, histoire de l'ingratitude humaine poussée à son comble, histoire des vengeances célestes les plus terribles. Ce douloureux tableau excita en lui une vive émotion, à laquelle il donne un libre cours au plus beau moment de son triomphe ! Deux fois seulement nous lisons dans sa vie qu'il pleura, ici et avant de ressusciter Lazare, sur son ingrate patrie et sur l'ami de son cœur. Mais là il n'était question que de larmes silencieuses, tandis qu'ici il pleure à haute voix et sanglote. Qu'il est beau et divin, le Fils de Dieu pleurant ! Et toutefois S. Épiphane raconte qu'il s'était trouvé de son temps des hommes qui, trouvant ce trait indigne de Jésus, l'avaient retranché d'une main aussi brutale qu'inintelligente. Cfr. D. Calmet, h. l.
Catéchisme de l'Église catholique
Jésus rappelle le martyre des prophètes qui avaient été mis à mort à Jérusalem (cf. Mt 23, 37a). Néanmoins, il persiste à appeler Jérusalem à se rassembler autour de lui : " Combien de fois j’ai voulu rassembler tes enfants à la manière dont une poule rassemble ses poussins sous ses ailes (...) et vous n’avez pas voulu ! " (Mt 23, 37b). Quand Jérusalem est en vue, il pleure sur elle et exprime encore une fois le désir de son cœur : " Ah ! Si en ce jour tu avais compris, toi aussi, le message de paix ! Mais, hélas, il est demeuré caché à tes yeux " (Lc 19, 41-42).
Pape Francois
45. L’Évangile ne cache pas les sentiments de Jésus à l’égard de Jérusalem, la ville bien-aimée : « Quand Il fut proche, à la vue de la ville, Il pleura sur elle » (Lc 19, 41) et exprima son plus grand regret : « Si en ce jour tu avais compris, toi aussi, le message de paix ! » (19, 42). Les évangélistes, tout en le montrant parfois puissant ou glorieux, ne manquent pas de révéler ses sentiments face à la mort et à la souffrance des amis. Avant de raconter que « Jésus pleura » (Jn 11, 35) sur le tombeau de Lazare, l’Évangile explique qu’« Il aimait Marthe et sa sœur et Lazare » (Jn 11, 5) et que, voyant Marie et ses compagnes pleurer, « Il frémit en son esprit et se troubla » (Jn 11, 33). Le récit ne laisse aucun doute sur le fait qu’il s’agit de pleurs sincères provenant d’un trouble intérieur. Enfin, l’angoisse de Jésus face à sa mort violente de la main de ceux qu’Il aime tant n’est pas non plus cachée : « Il commença à ressentir effroi et angoisse » (Mc 14, 33), au point de dire : « Mon âme est triste à en mourir » (Mc 14, 34). Ce trouble intérieur s’exprime avec toute sa force dans le cri du Crucifié : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mc 15, 34).