Luc 2, 14
« Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. »
« Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. »
Le lecteur attentif demandera comment le Sauveur a pu dire ( Lc 12): « Je ne suis pas venu apporter la paix sur la terre », tandis que les anges chantent à sa naissance: « Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté»; mais la question se trouve résolue par ces paroles mêmes: « Paix aux hommes de bonne volonté »,car la paix dont Dieu n'est pas l'auteur, n'est pas la paix de bonne volonté.
Dans le sens mystique, les anges reconnaissaient qu'ils ne pouvaient accomplir la mission qui leur avait été confiée sans le secours d e celui qui seul avait la puissance de sauver, et que tous leurs remèdes étaient inefficaces pour guérir les hommes. Ainsi, lorsqu'un médecin d'une science supérieure arrive près d'un malade que d'autres n'ont pu guérir, dès que ceux-ci voient la gangrène des plaies les plus profondes disparaître au simple toucher du savant docteur; loin de lui porter envie, ils célèbrent les louanges du médecin et de Dieu, qui leur a envoyé ainsi qu'aux malades, un homme d'une science si éminente; c'est ainsi que la multitude des anges loue et remercie Dieu d'avoir envoyé Jésus-Christ sur la terre.
Dieu sur terre, Dieu parmi les hommes! Cette fois il ne promulgue pas sa loi au milieu des éclairs, au son de la trompette, sur la montagne fumante, dans l'obscurité d'un orage terrifiant, mais il s'entretient d'une façon douce et paisible, dans un corps humain, avec ses frères de race. Dieu dans la chair! Ce n'est plus celui qui agit par intermittence comme les prophètes, mais celui qui assume pleinement la nature humaine et, par sa chair qui est celle de notre race, ramène à lui tout le genre humain.
Comment donc, direz-vous, sa splendeur s'est-elle étendue à tous à partir d'un seul? Comment la divinité peut-elle habiter la chair? Comme le feu habite le fer, non pas en se déplaçant, mais en se communiquant. En effet, le feu ne se jette pas sur le fer mais, en demeurant à sa place, il lui communique sa propre vertu. En cela il n'est nullement diminué, mais il remplit entièrement le fer auquel il se communique. De la même manière, Dieu, le Verbe, qui a habité parmi nous (Jn 1,14), n'est pas sorti de lui-même; le Verbe qui s'est fait chair (Jn 1,14) n'a pas été soumis au changement: le ciel n'a pas été dépouillé de celui qu'il contenait, et pourtant la terre accueillit dans son propre sein cet être céleste.
Pénètre-toi de ce mystère: Dieu est dans la chair afin de tuer la mort qui s'y cache. En effet, si des médicaments capables de chasser les poisons sont introduits dans un corps, ils en chassent les causes de corruption, afin que les ténèbres qui règnent dans cet organisme se dissipent quand paraît la lumière. Et de même que, dans l'eau, la glace l'emporte sur le liquide aussi longtemps que règne l'obscurité de la nuit, mais se met à fondre sous le rayon du soleil qui la réchauffe, de même la mort a régné jusqu'à la venue du Christ. Mais quand la grâce de Dieu s'est manifestée pour notre salut (Tt 2,11), quand s'est levé le soleil de justice (Ml 3,20), la mort a été engloutie dans la victoire (1Co 15,54) parce qu'elle ne supportait pas la cohabitation avec la vie véritable.
O profondeur de la bonté et de l'amour de Dieu pour les hommes! Rendons gloire avec les bergers, dansons avec les choeurs des anges, car il est né aujourd'hui un Sauveur qui est le Messie, le Seigneur (Lc 2,11-12).
Dieu, le Seigneur, nous illumine (Ps 117,27), non sous son aspect de Dieu, pour ne pas épouvanter notre faiblesse, mais sous son aspect de serviteur, afin de conférer la liberté à ceux qui étaient condamnés à la servitude. Qui aurait le coeur assez lâche et assez indifférent pour ne pas se réjouir, exulter d'allégresse, rayonner de joie devant cet événement? C'est une fête commune à toute la création. Tous doivent y contribuer, nul ne doit se montrer ingrat. Nous aussi, élevons la voix pour chanter notre allégresse.
Comment donc, direz-vous, sa splendeur s'est-elle étendue à tous à partir d'un seul? Comment la divinité peut-elle habiter la chair? Comme le feu habite le fer, non pas en se déplaçant, mais en se communiquant. En effet, le feu ne se jette pas sur le fer mais, en demeurant à sa place, il lui communique sa propre vertu. En cela il n'est nullement diminué, mais il remplit entièrement le fer auquel il se communique. De la même manière, Dieu, le Verbe, qui a habité parmi nous (Jn 1,14), n'est pas sorti de lui-même; le Verbe qui s'est fait chair (Jn 1,14) n'a pas été soumis au changement: le ciel n'a pas été dépouillé de celui qu'il contenait, et pourtant la terre accueillit dans son propre sein cet être céleste.
Pénètre-toi de ce mystère: Dieu est dans la chair afin de tuer la mort qui s'y cache. En effet, si des médicaments capables de chasser les poisons sont introduits dans un corps, ils en chassent les causes de corruption, afin que les ténèbres qui règnent dans cet organisme se dissipent quand paraît la lumière. Et de même que, dans l'eau, la glace l'emporte sur le liquide aussi longtemps que règne l'obscurité de la nuit, mais se met à fondre sous le rayon du soleil qui la réchauffe, de même la mort a régné jusqu'à la venue du Christ. Mais quand la grâce de Dieu s'est manifestée pour notre salut (Tt 2,11), quand s'est levé le soleil de justice (Ml 3,20), la mort a été engloutie dans la victoire (1Co 15,54) parce qu'elle ne supportait pas la cohabitation avec la vie véritable.
O profondeur de la bonté et de l'amour de Dieu pour les hommes! Rendons gloire avec les bergers, dansons avec les choeurs des anges, car il est né aujourd'hui un Sauveur qui est le Messie, le Seigneur (Lc 2,11-12).
Dieu, le Seigneur, nous illumine (Ps 117,27), non sous son aspect de Dieu, pour ne pas épouvanter notre faiblesse, mais sous son aspect de serviteur, afin de conférer la liberté à ceux qui étaient condamnés à la servitude. Qui aurait le coeur assez lâche et assez indifférent pour ne pas se réjouir, exulter d'allégresse, rayonner de joie devant cet événement? C'est une fête commune à toute la création. Tous doivent y contribuer, nul ne doit se montrer ingrat. Nous aussi, élevons la voix pour chanter notre allégresse.
Voyez la marche admirable que Dieu a suivie, il a fait descendre les anges jusqu'à nous, pour faire remonter ensuite l'homme jusqu'au ciel; le ciel s'est fait terre pour relever les choses de la terre.
Autrefois les anges étaient envoyés comme exécuteurs de la justice de Dieu, aux Israélites, à David, aux habitants de Sodome, à la vallée des gémissements; maintenant au contraire, ils chantent à Dieu un cantique d'actions de grâces, parce qu'il leur a fait connaître sa venue parmi les hommes.
La justice fait partie de la bonne volonté.
Cette paix est l'oeuvre de Jésus-Christ, il nous a réconciliés par lui-même à Dieu son Père ( 2Co 5,18-19 Ep 2,16 Col 1,20-22 ), en effaçant les fautes qui nous rendaient ses ennemis. Il a pacifié les deux peuples pour n'en faire qu'un seul homme, et a formé un seul troupeau des habitants du ciel et de ceux qui sont sur la terre.
Ils chantent les louanges de Dieu, pour mettre leurs concerts en harmonie avec le bienfait de la rédemption; heureux ainsi de voir les hommes réconciliés appelés à compléter leur nombre dans les cieux.
Mais à quels hommes les anges souhaitent-ils la paix? Ils l'expliquent eux-mêmes en ajoutant: « De bonne volonté »,c'est-à-dire, à ceux qui recevron t le Christ qui vient de naître, car il n'y a point de paix pour les impies ( Is 57), elle est le partage de ceux qui aiment le nom de Dieu ( Ps 118).
Ils souhaitent la paix aux hommes, en ajoutant: « Et sur la terre paix aux hommes »,etc., parce qu'ils vénèrent des compagnons et des frères dans ceux qu'ils avaient vus en proie à toute sorte d'infirmités et d'humiliations.
Le témoignage d'un seul ange pouvait paraître insuffisant; aussitôt donc que cet ange est venu annoncer le mystère de la nouvelle naissance, on voit paraître la multitude des légions célestes: « Au même instant se joignit à l'ange une grande troupe de l'armée céleste ». Le nom de milice céleste que donne l'Évangéliste au choeur des anges est parfaitement choisi, car elle exécute humblement les ordres et seconde dans les combats les efforts du chef puissant qui est venu triompher des puissances de l'air, jeter le trouble et l'épouvante parmi les légions ennemies, et rendre ainsi inutiles leurs pernicieux desseins contre les hommes. Celui qui vient de naître est tout à la fois Dieu et homme, c'est donc à juste titre que les anges annoncent la paix aux hommes, et chantent gloire à Dieu: « Ils louaient Dieu et disaient: Gloire à Dieu au plus haut des cieux ». Un seul ange, un seul envoyé du ciel, vient d'ann oncer qu'un Dieu vient de naître dans une chair mortelle, et aussitôt la multitude des légions célestes proclame la gloire du Créateur. Elle témoigne ainsi de son amour pour Jésus-Christ, et nous instruit par son exemple. Toutes les fois, en effet, que l'un de nos frères nous fait entendre la parole de la science sacrée, ou lorsque nous-mêmes nous repassons dans notre âme une pensée pieuse, notre coeur, notre bouche, nos oeuvres doivent aussitôt rendre gloire à Dieu.
Aujourd'hui nous est né le Sauveur du monde, qui est le Christ Seigneur, dans la ville de David (cf. Lc 2,11-12), qui est Bethléem. Nous devons donc y accourir comme firent les bergers lorsqu'ils eurent entendu cette nouvelle, et mettre en pratique les paroles que nous chantons traditionnellement à cette date: Ils chantèrent la gloire de Dieu, ils accoururent à Bethléem (cf. Lc 2,15 Lc 2,20).
Et ceci, dit l'ange, sera pour vous un signe: vous trouverez un enfant enveloppé de langes et déposé dans une mangeoire (cf. Lc 2,12-13). Or, voici ce que je vous dis: vous devez aimer. Vous craignez le Seigneur des anges, mais aimez le petit enfant; vous craignez le Seigneur de majesté, mais aimez ce petit emmailloté; vous craignez celui qui règne dans le ciel, mais aimez celui qui est couché dans une mangeoire.
Quel signe les bergers ont-ils donc reçu? Vous trouverez un enfant enveloppé de langes et couché dans une mangeoire. C'est lui le Sauveur, c'est lui le Christ, c'est lui le Seigneur. Mais qu'y a-t-il de remarquable à être emmailloté et couché dans une mangeoire? Est-ce que les autres enfants ne sont pas emmaillotés aussi? En quoi consiste donc ce signe?
Il est remarquable, certes, mais pourvu que nous le comprenions. Nous comprenons non seulement si nous entendons la nouvelle, mais si nous avons aussi dans notre coeur la lumière qui apparut avec les anges. L'ange qui proclama le premier la bonne nouvelle apparut entouré de lumière pour nous apprendre que ceux-là seuls entendent vraiment, qui ont dans l'esprit la lumière spirituelle.
On pourrait dire bien des choses sur ce signe, mais comme l'heure passe je n'en dirai que peu et brièvement. Bethléem, "la maison du pain", c'est la sainte Eglise, où l'on distribue le corps du Christ, le vrai pain. La mangeoire de Bethléem, dans l'Eglise, c'est l'autel. C'est là que se nourrissent les familiers du Christ. Au sujet de cette table, il est écrit: Tu prépares la table pour moi (cf. Ps 22,5). Dans cette mangeoire se trouve Jésus emmailloté. Cet enveloppement de langes, c'est l'aspect extérieur des sacrements. Dans cette mangeoire, sous l'apparence du pain et du vin, il y a le vrai corps et le vrai sang du Christ. Là, nous voyons qu'il y a le Christ en personne, mais enveloppé de langes, c'est-à-dire présent de façon invisible sous les sacrements. Nous n'avons pas de signe aussi grand et aussi évident de la naissance du Christ que le fait de consommer quotidiennement son corps et son sang au saint autel, et le fait que lui, qui est né pour nous d'une vierge une seule fois, nous le voyons chaque jour s'immoler pour nous.
Donc, mes frères, hâtons-nous vers la crèche du Seigneur, mais, autant que nous le pouvons, préparons-nous à cette approche par sa grâce, en tant qu'associés aux anges, avec un coeur pur, une bonne conscience et une foi sincère (cf. 2Co 6,6), nous chanterons au Seigneur par toute notre vie et notre comportement: Gloire à Dieu dans les hauteurs, et sur la terre paix aux hommes, objet de sa bienveillance (cf. Lc 2,14). Par notre Seigneur Jésus Christ, à qui appartiennent l'honneur et la gloire pour les siècles des siècles. Amen.
Et ceci, dit l'ange, sera pour vous un signe: vous trouverez un enfant enveloppé de langes et déposé dans une mangeoire (cf. Lc 2,12-13). Or, voici ce que je vous dis: vous devez aimer. Vous craignez le Seigneur des anges, mais aimez le petit enfant; vous craignez le Seigneur de majesté, mais aimez ce petit emmailloté; vous craignez celui qui règne dans le ciel, mais aimez celui qui est couché dans une mangeoire.
Quel signe les bergers ont-ils donc reçu? Vous trouverez un enfant enveloppé de langes et couché dans une mangeoire. C'est lui le Sauveur, c'est lui le Christ, c'est lui le Seigneur. Mais qu'y a-t-il de remarquable à être emmailloté et couché dans une mangeoire? Est-ce que les autres enfants ne sont pas emmaillotés aussi? En quoi consiste donc ce signe?
Il est remarquable, certes, mais pourvu que nous le comprenions. Nous comprenons non seulement si nous entendons la nouvelle, mais si nous avons aussi dans notre coeur la lumière qui apparut avec les anges. L'ange qui proclama le premier la bonne nouvelle apparut entouré de lumière pour nous apprendre que ceux-là seuls entendent vraiment, qui ont dans l'esprit la lumière spirituelle.
On pourrait dire bien des choses sur ce signe, mais comme l'heure passe je n'en dirai que peu et brièvement. Bethléem, "la maison du pain", c'est la sainte Eglise, où l'on distribue le corps du Christ, le vrai pain. La mangeoire de Bethléem, dans l'Eglise, c'est l'autel. C'est là que se nourrissent les familiers du Christ. Au sujet de cette table, il est écrit: Tu prépares la table pour moi (cf. Ps 22,5). Dans cette mangeoire se trouve Jésus emmailloté. Cet enveloppement de langes, c'est l'aspect extérieur des sacrements. Dans cette mangeoire, sous l'apparence du pain et du vin, il y a le vrai corps et le vrai sang du Christ. Là, nous voyons qu'il y a le Christ en personne, mais enveloppé de langes, c'est-à-dire présent de façon invisible sous les sacrements. Nous n'avons pas de signe aussi grand et aussi évident de la naissance du Christ que le fait de consommer quotidiennement son corps et son sang au saint autel, et le fait que lui, qui est né pour nous d'une vierge une seule fois, nous le voyons chaque jour s'immoler pour nous.
Donc, mes frères, hâtons-nous vers la crèche du Seigneur, mais, autant que nous le pouvons, préparons-nous à cette approche par sa grâce, en tant qu'associés aux anges, avec un coeur pur, une bonne conscience et une foi sincère (cf. 2Co 6,6), nous chanterons au Seigneur par toute notre vie et notre comportement: Gloire à Dieu dans les hauteurs, et sur la terre paix aux hommes, objet de sa bienveillance (cf. Lc 2,14). Par notre Seigneur Jésus Christ, à qui appartiennent l'honneur et la gloire pour les siècles des siècles. Amen.
Un silence paisible enveloppait toute chose, et la nuit était au milieu de son cours rapide, alors, ta Parole toute-puissante, Seigneur, est venue de ton trône royal (cf. Sg 18,14-15). Ce texte de l'Écriture désigne le temps très saint où la toute-puissante Parole de Dieu est venue jusqu'à nous pour nous parler de notre salut; partant du secret le plus intime du Père, elle descendait dans le sein d'une mère. Dieu qui avait parlé à nos pères par les prophètes sous des formes fragmentaires et variées dans les derniers temps, dans les jours où nous sommes, nous a parlé par ce Fils (He 1,1-2) dont il dit: Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j'ai mis tout mon amour; écoutez-le (Mt 3,17 Mt 17,5). La Parole de Dieu vient donc à nous de son trône royal: elle s'abaisse pour nous élever; elle s'appauvrit pour nous enrichir; elle se fait homme pour nous diviniser.
Mais, pour que le peuple qui doit être racheté mette toute sa confiance et son espérance dans l'avènement et l'efficacité de cette parole, elle est appelée Parole toute-puissante. Car, si elle n'était pas la Parole toute-puissante, l'homme, damné et voué à toutes les misères, n'espérerait que de façon bien tiède et bien timide qu'elle le délivrerait du péché. Donc, pour que l'homme perdu ait la certitude de son salut, la Parole qui le sauve est appelée "toute-puissante".
Et voyez quelle toute-puissance: le ciel n'existait pas encore ni ce qui est contenu dans son enceinte (Est 16,10); il parla, et ce qu'il dit exista (Ps 32,9). Ce fut fait de rien (2M 7,28), car la toute-puissance de cette Parole créait, tout ensemble et instantanément, la matière avec la forme. Cette Parole a dit: Que le monde soit, et le monde a été fait. Elle a dit: Que l'homme soit, et l'homme a été fait.
Mais, ce qu'elle avait créé, la Parole ne l'a pas recréé aussi facilement. Elle a créé par son commandement, mais elle a recréé par sa mort; elle a créé en commandant, mais elle a recréé en souffrant. Vous m'avez donné bien de la peine (cf. Ml 2,17) avec vos péchés, dit-elle. La machine du monde ne m'a donné aucune peine pour l'organiser et la gouverner, car je déploie ma vigueur d'un bout du monde à l'autre et je gouverne l'univers avec douceur (Sg 8,1).
Seul l'homme, violateur obstiné de la loi fixée et promulguée par moi, m'a donné de la peine, avec ses péchés. C'est pourquoi, venant du trône céleste, je n'ai pas refusé de me renfermer dans le sein d'une vierge et de m'unir en une seule personne avec l'humanité déchue. Dès ma naissance on m'enveloppe de langes, on me couche dans une mangeoire parce qu'il n'y a pas de place à l'auberge pour le Créateur du monde.
Toutes choses étaient plongées au milieu du silence, c'est-à-dire entre les Prophètes qui ne parlaient plus, et les Apôtres qui parleront plus tard. Ce silence formait donc un "milieu" et une séparation entre la parole de ceux-ci et la parole de ceux-là. Donc, tandis que toutes choses étaient plongées au milieu du silence, la Parole toute-puissante, c'est-à-dire le Verbe du Père, est venue de son trône royal (Sg 18,14-15). Et il est beau que ce soit au milieu du silence que vienne le Médiateur entre Dieu et les hommes (1Tm 2,5), homme vers les hommes, mortel pour sauver les mortels, lui qui, par sa mort, sauvera les morts.
Qu'elle vienne encore maintenant, je l'en prie, la parole du Seigneur, vers ceux qui font silence. Écoutons ce que le Seigneur nous dit au fond de nous-mêmes. Qu'ils se taisent, les mouvements et les cris malencontreux de notre chair; qu'elles fassent silence, les images désordonnées de notre spectacle intérieur, pour que nos oreilles attentives écoutent librement ce que dit l'Esprit, écoutent la voix qui est au-dessus du firmament. En effet, l'Esprit de vie parle toujours à notre âme, et une voix se fait entendre du firmament qui domine nos têtes (cf. Ez 1,26), c'est-à-dire notre esprit. Mais nous, en portant notre attention ailleurs, nous n'entendons pas l'Esprit qui nous parle.
Mais, pour que le peuple qui doit être racheté mette toute sa confiance et son espérance dans l'avènement et l'efficacité de cette parole, elle est appelée Parole toute-puissante. Car, si elle n'était pas la Parole toute-puissante, l'homme, damné et voué à toutes les misères, n'espérerait que de façon bien tiède et bien timide qu'elle le délivrerait du péché. Donc, pour que l'homme perdu ait la certitude de son salut, la Parole qui le sauve est appelée "toute-puissante".
Et voyez quelle toute-puissance: le ciel n'existait pas encore ni ce qui est contenu dans son enceinte (Est 16,10); il parla, et ce qu'il dit exista (Ps 32,9). Ce fut fait de rien (2M 7,28), car la toute-puissance de cette Parole créait, tout ensemble et instantanément, la matière avec la forme. Cette Parole a dit: Que le monde soit, et le monde a été fait. Elle a dit: Que l'homme soit, et l'homme a été fait.
Mais, ce qu'elle avait créé, la Parole ne l'a pas recréé aussi facilement. Elle a créé par son commandement, mais elle a recréé par sa mort; elle a créé en commandant, mais elle a recréé en souffrant. Vous m'avez donné bien de la peine (cf. Ml 2,17) avec vos péchés, dit-elle. La machine du monde ne m'a donné aucune peine pour l'organiser et la gouverner, car je déploie ma vigueur d'un bout du monde à l'autre et je gouverne l'univers avec douceur (Sg 8,1).
Seul l'homme, violateur obstiné de la loi fixée et promulguée par moi, m'a donné de la peine, avec ses péchés. C'est pourquoi, venant du trône céleste, je n'ai pas refusé de me renfermer dans le sein d'une vierge et de m'unir en une seule personne avec l'humanité déchue. Dès ma naissance on m'enveloppe de langes, on me couche dans une mangeoire parce qu'il n'y a pas de place à l'auberge pour le Créateur du monde.
Toutes choses étaient plongées au milieu du silence, c'est-à-dire entre les Prophètes qui ne parlaient plus, et les Apôtres qui parleront plus tard. Ce silence formait donc un "milieu" et une séparation entre la parole de ceux-ci et la parole de ceux-là. Donc, tandis que toutes choses étaient plongées au milieu du silence, la Parole toute-puissante, c'est-à-dire le Verbe du Père, est venue de son trône royal (Sg 18,14-15). Et il est beau que ce soit au milieu du silence que vienne le Médiateur entre Dieu et les hommes (1Tm 2,5), homme vers les hommes, mortel pour sauver les mortels, lui qui, par sa mort, sauvera les morts.
Qu'elle vienne encore maintenant, je l'en prie, la parole du Seigneur, vers ceux qui font silence. Écoutons ce que le Seigneur nous dit au fond de nous-mêmes. Qu'ils se taisent, les mouvements et les cris malencontreux de notre chair; qu'elles fassent silence, les images désordonnées de notre spectacle intérieur, pour que nos oreilles attentives écoutent librement ce que dit l'Esprit, écoutent la voix qui est au-dessus du firmament. En effet, l'Esprit de vie parle toujours à notre âme, et une voix se fait entendre du firmament qui domine nos têtes (cf. Ez 1,26), c'est-à-dire notre esprit. Mais nous, en portant notre attention ailleurs, nous n'entendons pas l'Esprit qui nous parle.
Le cantique de l'armée céleste est tout-à-fait expressif sans sa brièveté. C'est une doxologie
sublime, qui résume admirablement les avantages de l'Incarnation du Verbe. Comme le chant des Séraphins
devant le trône de Jéhovah, Is. 6, 3, il se compose de deux notes, dont l'une s'adresse au Seigneur, tandis que
l'autre concerne la terre. - Première note : Gloire à Dieu au plus haut des cieux. A celui qui réside dans les
régions supérieures du ciel, la naissance du Christ procurera la gloire, une gloire qui est en corrélation
parfaite avec sa grandeur infinie. Seconde note : Et sur la terre paix aux hommes…. Aux hommes qui vivent
sur la terre, la nativité de Jésus apporte la paix, c'est-à-dire le bonheur pour ce monde et pour l'autre. Comp.
1, 79. Depuis longtemps il avait été prédit que le Messie donnerait la paix à notre pauvre terre si troublée
(cfr. Is. 2, 4 ; 9, 6, 7 ; 11, 6-9, etc.) ; les écrits du Nouveau Testament disent en termes formels que ces divins
oracles ont été accomplis (cfr. Joan. 14, 27 ; Eph. 2, 14, 17 ; Col. 1, 20 ; Rom. 5, 1, etc.). Cependant, ce ne
sont pas tous les hommes qui jouiront de la paix messianique ; elle ne sera vraiment accordée qu'aux
hommes de bonne volonté, et il faut voir sous ces deux mots la bonne volonté divine, la bienveillance,
l'amour du Seigneur envers nous, et non la bonne volonté humaine, les saintes dispositions des hommes
envers Dieu. Comp. Ps. 5, 13 ; 50, 20 ; Phil. 2, 13. L'expression « hommes de bonne volonté » est donc
opposée à « enfants de colère » (Eph. 2, 3) ; elle désigne, comme le dit Bossuet, les hommes chéris du ciel. -
Il règne entre les deux parties de la symphonie angélique un parallélisme parfait : « paix » correspond à
« gloire », « sur terre » à « haut des cieux », « hommes de bonne volonté » à « Dieu ». Maldonat a dans son
commentaire une excellent explication du cantique des anges ; voyez aussi Muntendam, Dissert. de hymno
angelico, Amstelod. 1849.
De l’Incarnation à l’Ascension, la vie du Verbe incarné est entourée de l’adoration et du service des anges. Lorsque Dieu " introduit le Premier-né dans le monde, il dit : ‘Que tous les anges de Dieu l’adorent’ " (He 1, 6). Leur chant de louange à la naissance du Christ n’a cessé de résonner dans la louange de l’Église : " Gloire à Dieu ... " (Lc 2, 14). Ils protègent l’enfance de Jésus (cf. Mt 1, 20 ; 2, 13. 19), servent Jésus au désert (cf. Mc 1, 12 ; Mt 4, 11), le réconfortent dans l’agonie (cf. Lc 22, 43), alors qu’il aurait pu être sauvé par eux de la main des ennemis (cf. Mt 26, 53) comme jadis Israël (cf. 2 M 10, 29-30 ; 11, 8). Ce sont encore les anges qui " évangélisent " (Lc 2, 10) en annonçant la Bonne Nouvelle de l’Incarnation (cf. Lc 2, 8-14), et de la Résurrection (cf. Mc 16, 5-7) du Christ. Ils seront là au retour du Christ qu’ils annoncent (cf. Ac 1, 10-11), au service de son jugement (cf. Mt 13, 41 ; 24, 31 ; Lc 12, 8-9).
Enfin, par Marie, l’Esprit Saint commence à mettre en communion avec le Christ les hommes " objets de l’amour bienveillant de Dieu " (cf. Lc 2, 14), et les humbles sont toujours les premiers à le recevoir : les bergers, les mages, Siméon et Anne, les époux de Cana et les premiers disciples.