Luc 2, 21
Quand fut arrivé le huitième jour, celui de la circoncision, l’enfant reçut le nom de Jésus, le nom que l’ange lui avait donné avant sa conception.
Quand fut arrivé le huitième jour, celui de la circoncision, l’enfant reçut le nom de Jésus, le nom que l’ange lui avait donné avant sa conception.
Car de même que nous sommes morts avec Jésus-Christ dans sa mort, et que nous sommes ressuscités dans sa résurrection; nous avons été circoncis avec lui, et nous n'avons plus besoin de la circoncision charnelle.
Le nom glorieux de Jésus, digne de tous les honneurs, ce nom qui est au-dessus de tous les noms, ne devait être ni donné ni choisi par les hommes, aussi l'Évangéliste ajoute-t-il d'une manière significative: «Nom que l'ange lui avait donné», etc.
La circoncision qui avait lieu sur cette partie du corps, qui est la cause de la naissance corporelle, ne signifiait autre chose que le dépouillement de la génération charnelle. On la pratiquait alors comme signe du baptême que le Christ devait instituer. Aujourd'hui donc que nous possédons l'objet figuré, la figure a cessé d'exister; puisque la chair du vieil homme se trouve détruite tout entière par le baptême, l'incision figurative d'une partie de la chair est maintenant superflue.
Les sectateurs d'Ebion et de Cérinthe nous disent: Il suffit au disciple d'être comme Son maître; le Christ a été circoncis, vous devez donc, vous aussi, vous soumettre à la circoncision. Ces hérétiques sont dans l'erreur et détruisent leurs propres principes. En effet, si Ebion admettait que c'est le Christ Dieu descendu des cieux qui a été circoncis le huitième jour, il fournirait une preuve en faveur de la circoncision; mais il affirme que le Christ n'est qu'un homme. Or, cet enfant ne peut être la cause déterminante de sa circoncision, pas plus que les enfants ne sont les auteurs de leur propre circoncision. Pour nous, nous professons que le Christ est le Dieu descendu du ciel, qu'il a séjourné dans le sein d'une vierge le temps voulu par les lois de la nature, jusqu'au moment où la chair de son humanité a été entièrement formée de ce sein virginal; c'est dans cette chair qu'il a été circoncis le huitième jour en réalité, et non en apparence. Or, puisque les figures sont parvenues à leur accomplissement spirituel, ni lui, ni ses disciples ne doivent chercher à propager ces figures, mais la vérité seule.
Le Christ s'est soumis à la circoncision pour plusieurs raisons; premièrement, il a voulu prouver ainsi la vérité de sa chair contre les Manichéens et ceux qui prétendent qu'il n'est venu sur la terre qu'en apparence; secondement, il a fait voir par là que son corps n'était pas consubstantiel à la divinité, comme le soutient Apollinaire, et qu'il ne l'avait point apporté du ciel comme l'affirme Valentin; troisièmement, il a voulu confirmer, par son exemple, la loi de la circoncision qu'il avait autrefois instituée comme préparation à sa venue; quatrièmement enfin, il a voulu ôter ainsi aux Juifs toute excuse, car s'il n'avait pas reçu la circoncision, ils auraient pu objecter qu'ils ne pouvaient recevoir un Christ incirconcis.
Quel est cet enfant? celui dont il a été dit ( Is 9): « Un enfant nous est né; un fils nous a été donné»; car il s'est assujetti à la loi pour racheter ceux qui étaient sous la loi.
Recourons tous à la Vierge sainte, Mère de Dieu, pour recevoir ses bienfaits. Autant qu'il y a de vierges parmi vous, consacrez-vous à la Mère du Seigneur. Car elle est votre protectrice pour vous procurer ce privilège magnifique et incorruptible.
Réellement, cette Vierge est une grande merveille! Car pourra-t-on jamais trouver un être plus grand que tout ce qui existe? Or, elle seule est apparue plus vaste que la terre et le ciel. Car qui donc est plus saint qu'elle? Ni nos ancêtres, ni les prophètes, ni les Apôtres, ni les martyrs, ni les patriarches, ni les pères, ni les anges, ni les Trônes, les Dominations, ni les Séraphins et les Chérubins, on ne peut trouver aucun être, visible ou invisible, dans toute la création, qui la dépasse. Elle est la servante et la Théotokos, la Vierge et la Mère. Et personne ne doit en douter en demandant: Comment peut-elle être la servante et la Théotokos? Ou comment peut-elle être la Vierge et la Mère?
Accepte avec foi, ô homme, et ne mets pas en doute des doctrines qui ont été examinées et approuvées par les Pères. Demeure dans la crainte et crois sans discussion, sans trop de curiosité. Si tu mesures ta foi à tes pensées, vois quel danger tu cours! Mais si tu crois la parole qui a été proclamée, ce n'est plus à toi de te défendre, mais au chef de la communauté.
Crois donc ce qui nous a été dit de la Vierge, et n'hésite pas à confesser qu'elle est en même temps servante et Théotokos, Vierge et Mère. En effet, elle est servante comme la créature de celui qui est né d'elle; elle est Théotokos en tant que par elle Dieu a été enfanté dans une chair d'homme. Elle est Vierge parce qu'elle n'a pas conçu à partir d'une semence humaine. Elle est mère parce qu'elle a donné la vie à celui qui, de toute éternité, était engendré par le Père.
Elle est donc la mère du Seigneur des anges et des hommes. C'est en elle que le Fils de Dieu s'est incarné afin de pouvoir être crucifié. Et voulez-vous savoir comment la Vierge surpasse les puissances du ciel? Écoutez: celles-ci volent dans la crainte et le tremblement en voilant leurs regards, tandis que la Vierge offre à Dieu la race des hommes et que nous recevons par elle celui qui remet les péchés. C'est elle qui le portait quand les anges le glorifiaient en chantant à sa naissance: Gloire à Dieu au plus haut des cieux, paix sur la terre, bienveillance aux hommes (cf. Lc 2,14)!
Réjouissez-vous donc, la mère de l'enfant et le ciel, la jeune fille et la nuée, la Vierge et la Mère, orgueil et fondement de notre Église. Priez pour nous sans relâche, afin que nous puissions atteindre le bonheur préparé pour ceux qui aiment Dieu, par la grâce et l'amour de notre Seigneur Jésus Christ envers les hommes. A lui, en même temps qu'au Père et à l'Esprit Saint, gloire, puissance, honneur, maintenant et touj ours et pour les siècles des siècles. Amen.
Réellement, cette Vierge est une grande merveille! Car pourra-t-on jamais trouver un être plus grand que tout ce qui existe? Or, elle seule est apparue plus vaste que la terre et le ciel. Car qui donc est plus saint qu'elle? Ni nos ancêtres, ni les prophètes, ni les Apôtres, ni les martyrs, ni les patriarches, ni les pères, ni les anges, ni les Trônes, les Dominations, ni les Séraphins et les Chérubins, on ne peut trouver aucun être, visible ou invisible, dans toute la création, qui la dépasse. Elle est la servante et la Théotokos, la Vierge et la Mère. Et personne ne doit en douter en demandant: Comment peut-elle être la servante et la Théotokos? Ou comment peut-elle être la Vierge et la Mère?
Accepte avec foi, ô homme, et ne mets pas en doute des doctrines qui ont été examinées et approuvées par les Pères. Demeure dans la crainte et crois sans discussion, sans trop de curiosité. Si tu mesures ta foi à tes pensées, vois quel danger tu cours! Mais si tu crois la parole qui a été proclamée, ce n'est plus à toi de te défendre, mais au chef de la communauté.
Crois donc ce qui nous a été dit de la Vierge, et n'hésite pas à confesser qu'elle est en même temps servante et Théotokos, Vierge et Mère. En effet, elle est servante comme la créature de celui qui est né d'elle; elle est Théotokos en tant que par elle Dieu a été enfanté dans une chair d'homme. Elle est Vierge parce qu'elle n'a pas conçu à partir d'une semence humaine. Elle est mère parce qu'elle a donné la vie à celui qui, de toute éternité, était engendré par le Père.
Elle est donc la mère du Seigneur des anges et des hommes. C'est en elle que le Fils de Dieu s'est incarné afin de pouvoir être crucifié. Et voulez-vous savoir comment la Vierge surpasse les puissances du ciel? Écoutez: celles-ci volent dans la crainte et le tremblement en voilant leurs regards, tandis que la Vierge offre à Dieu la race des hommes et que nous recevons par elle celui qui remet les péchés. C'est elle qui le portait quand les anges le glorifiaient en chantant à sa naissance: Gloire à Dieu au plus haut des cieux, paix sur la terre, bienveillance aux hommes (cf. Lc 2,14)!
Réjouissez-vous donc, la mère de l'enfant et le ciel, la jeune fille et la nuée, la Vierge et la Mère, orgueil et fondement de notre Église. Priez pour nous sans relâche, afin que nous puissions atteindre le bonheur préparé pour ceux qui aiment Dieu, par la grâce et l'amour de notre Seigneur Jésus Christ envers les hommes. A lui, en même temps qu'au Père et à l'Esprit Saint, gloire, puissance, honneur, maintenant et touj ours et pour les siècles des siècles. Amen.
C'était la coutume chez les Juifs de célébrer la circoncision de la chair le huitième jour, car c'est le huitième jour que le Christ est ressuscité, et qu'il nous a donné l'idée de la circoncision spirituelle par ces paroles « Allez, enseignez toutes les nations, les baptisant », etc.
Pour obéir encore aux prescriptions de la loi, le Seigneur reçut le même jour le nom qui lui était destiné: « On lui donna le nom de Jésus ». Ce nom signifie Sauveur, car il est né pour le salut du monde entier, salut dont sa circoncision était la figure selon ce que l'Apôtre dit aux Colossiens ( Col 2): «Vous avez été circoncis d'une circoncision qui n'est pas faite de main d'homme, mais qui consiste dans le dépouillement du corps charnel.
Le mystère de la piété (cf. 1Tm 3,16) est profond, magnifique, admirable, et les anges eux-mêmes désirent grandement le comprendre! En effet, un disciple du Sauveur dit au sujet des paroles prophétiques concernant le Christ, notre Sauveur à tous: Mystères qui vous ont été proclamés par ceux qui vous ont apporté l'Evangile sous l'action de l'Esprit Saint envoyé du ciel, alors que les anges eux-mêmes voudraient y plonger leurs regards (cf. 1P 1,12). Certes, ils ont tous plongé leurs regards dans ce grand mystère de la piété lorsque le Christ est né dans la chair, et qu'ils disaient: Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu'il aime (Lc 2,14).
Alors que, par nature, il était vrai Dieu, le Verbe issu de Dieu le Père, consubstantiel et coéternel au Père, resplendissant au zénith de sa gloire, étant dans la condition de son Père et dans l'égalité avec lui, il n'a pas jugé bon de revendiquer son droit d'être traité à l'égal de Dieu; mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant, de la Vierge Marie, la condition de serviteur, devenu semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son comportement, il s'est abaissé jusqu'à mourir, et à mourir sur une croix (Ph 2,6-8). C'est ainsi qu'il s'est volontairement abaissé à ce point, lui qui donne à tous sa plénitude. Il s'est abaissé pour nous, sans y être forcé par personne, mais il est allé jusqu'à prendre pour nous la condition d'esclave, lui qui, par nature, était libre; il s'est fait l'un de nous, lui qui était au-dessus de toute la création; il est devenu mortel lui qui vivifie toutes choses, car il est le pain vivant, qui donne la vie au monde (cf. Jn 6,51 Jn 6,33); il s'est mis avec nous sous l'autorité de la loi, lui qui, comme Dieu, était supérieur à la loi et fondateur de la loi. Oui, il s'est rendu pareil à un nouveau-né qui entre dans la vie, lui qui existait avant tous les âges et tous les siècles, lui qui était l'auteur et le créateur des siècles.
Comment donc est-il devenu égal à nous? En prenant corps de la Vierge Marie, un corps non pas inanimé mais informé par une âme spirituelle. C'est ainsi qu'il est sorti de sa mère comme un homme véritable, mais sans péché. En vérité, et non pas en apparence ou en imagination. Ne perdant certes pas sa divinité, et ne rejetant pas ce qu'il avait toujours été, ce qu'il est et ce qu'il sera: Dieu.
Alors que, par nature, il était vrai Dieu, le Verbe issu de Dieu le Père, consubstantiel et coéternel au Père, resplendissant au zénith de sa gloire, étant dans la condition de son Père et dans l'égalité avec lui, il n'a pas jugé bon de revendiquer son droit d'être traité à l'égal de Dieu; mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant, de la Vierge Marie, la condition de serviteur, devenu semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son comportement, il s'est abaissé jusqu'à mourir, et à mourir sur une croix (Ph 2,6-8). C'est ainsi qu'il s'est volontairement abaissé à ce point, lui qui donne à tous sa plénitude. Il s'est abaissé pour nous, sans y être forcé par personne, mais il est allé jusqu'à prendre pour nous la condition d'esclave, lui qui, par nature, était libre; il s'est fait l'un de nous, lui qui était au-dessus de toute la création; il est devenu mortel lui qui vivifie toutes choses, car il est le pain vivant, qui donne la vie au monde (cf. Jn 6,51 Jn 6,33); il s'est mis avec nous sous l'autorité de la loi, lui qui, comme Dieu, était supérieur à la loi et fondateur de la loi. Oui, il s'est rendu pareil à un nouveau-né qui entre dans la vie, lui qui existait avant tous les âges et tous les siècles, lui qui était l'auteur et le créateur des siècles.
Comment donc est-il devenu égal à nous? En prenant corps de la Vierge Marie, un corps non pas inanimé mais informé par une âme spirituelle. C'est ainsi qu'il est sorti de sa mère comme un homme véritable, mais sans péché. En vérité, et non pas en apparence ou en imagination. Ne perdant certes pas sa divinité, et ne rejetant pas ce qu'il avait toujours été, ce qu'il est et ce qu'il sera: Dieu.
Le Créateur de l'univers, le Tout-Puissant, né de la Vierge Mère de Dieu, s'est uni à la nature humaine; il a pris une chair vraiment dotée d'une âme, et il n'a connu aucune faute : Il n'a jamais commis de péché ni proféré de mensonge (1P 2,22).
Corps très saint qui a abrité le Seigneur! C'est en Marie qu'a été annulé le constat de notre péché; c'est en elle que Dieu s'est fait homme tout en restant Dieu. Il a voulu se soumettre à cette grossesse et il s'est abaissé à naître comme nous; sans abandonner le sein du Père, il était comblé par les caresses de sa mère.
Car Dieu ne se divise pas lorsque il accomplit sa volonté; c'est même en demeurant chez tous sans division qu'il donne le salut au monde. Gabriel est venu vers la Vierge Mère sans quitter le ciel, et le Verbe de Dieu qui embrasse toutes choses, tandis qu'il s'incarne en elle, ne cesse pas d'être adoré dans le ciel.
Est-il nécessaire de faire intervenir tout ce qu'ont dit les prophètes qui ont annoncé la venue du Christ qui naîtrait de la Mère de Dieu? Quelle voix serait assez sublime pour entonner des hymnes convenant à sa dignité? De quelles fleurs lui tresserons-nous la couronne qui lui est due? Car c'est d'elle qu'a germé la fleur de Jessé (cf. Is 11,1) qui a couronné notre race de gloire et d'honneur.
Quels présents dignes d'elle lui offrirons-nous, quand tout ce qu'il y a dans le monde est indigne d'elle? Car, si saint Paul dit des autres saints: Le monde n'en était pas digne (He 11,38), que dirons-nous de la Mère de Dieu qui resplendit au-dessus de tous les martyrs autant que le soleil brille plus que les étoiles?
O virginité par laquelle les anges, d'abord éloignés du genre humain, se réjouissent avec raison d'être mis au service des hommes! Et Gabriel exulte d'être chargé d'annoncer la conception divine. C'est pourquoi il ouvre son message de salut en invoquant la joie et la grâce: Réjouis-toi, comblée de grâce (Lc 1,28), prends un visage joyeux. Car c'est de toi que va naître la joie de tous, avec celui qui, après avoir détruit la puissance de la mort et avoir donné à tous l'espérance de ressusciter, nous délivrera de l'antique malédiction.
L'Emmanuel s'est donc produit dans ce monde qu'il avait créé jadis, en apparaissant comme un nouveau-né, lui qui était Dieu avant l'éternité; couché dans une mangeoire, exclu de la salle commune, alors qu'il venait préparer les demeures éternelles. Confiné dans une grotte et signalé par l'étoile, comblé de cadeaux par les mages et payant la rançon du péché, porté dans les bras de Syméon et embrassant l'univers par l'étendue de sa puissance divine, vu comme un nourrisson par les bergers et reconnu comme Dieu par l'armée des anges qui chantaient sa gloire dans le ciel, la paix sur la terre, la bienveillance de Dieu envers les hommes (Lc 2,14).
Tout cela, la sainte Mère du Seigneur de l'univers le méditait dans son coeur (Lc 2,19 Lc 2,51), dit l'évangile. Elle se réjouit intérieurement de cette accumulation de merveilles, en même temps qu'elle est bouleversée par la grandeur de son Fils qui est Dieu, grandeur qu'elle perçoit par les yeux de l'âme. Comme elle restait à contempler l'enfant divin, entraînée, comme je le crois, par des élans pleins de respect, elle était seule à converser avec le seul.
Corps très saint qui a abrité le Seigneur! C'est en Marie qu'a été annulé le constat de notre péché; c'est en elle que Dieu s'est fait homme tout en restant Dieu. Il a voulu se soumettre à cette grossesse et il s'est abaissé à naître comme nous; sans abandonner le sein du Père, il était comblé par les caresses de sa mère.
Car Dieu ne se divise pas lorsque il accomplit sa volonté; c'est même en demeurant chez tous sans division qu'il donne le salut au monde. Gabriel est venu vers la Vierge Mère sans quitter le ciel, et le Verbe de Dieu qui embrasse toutes choses, tandis qu'il s'incarne en elle, ne cesse pas d'être adoré dans le ciel.
Est-il nécessaire de faire intervenir tout ce qu'ont dit les prophètes qui ont annoncé la venue du Christ qui naîtrait de la Mère de Dieu? Quelle voix serait assez sublime pour entonner des hymnes convenant à sa dignité? De quelles fleurs lui tresserons-nous la couronne qui lui est due? Car c'est d'elle qu'a germé la fleur de Jessé (cf. Is 11,1) qui a couronné notre race de gloire et d'honneur.
Quels présents dignes d'elle lui offrirons-nous, quand tout ce qu'il y a dans le monde est indigne d'elle? Car, si saint Paul dit des autres saints: Le monde n'en était pas digne (He 11,38), que dirons-nous de la Mère de Dieu qui resplendit au-dessus de tous les martyrs autant que le soleil brille plus que les étoiles?
O virginité par laquelle les anges, d'abord éloignés du genre humain, se réjouissent avec raison d'être mis au service des hommes! Et Gabriel exulte d'être chargé d'annoncer la conception divine. C'est pourquoi il ouvre son message de salut en invoquant la joie et la grâce: Réjouis-toi, comblée de grâce (Lc 1,28), prends un visage joyeux. Car c'est de toi que va naître la joie de tous, avec celui qui, après avoir détruit la puissance de la mort et avoir donné à tous l'espérance de ressusciter, nous délivrera de l'antique malédiction.
L'Emmanuel s'est donc produit dans ce monde qu'il avait créé jadis, en apparaissant comme un nouveau-né, lui qui était Dieu avant l'éternité; couché dans une mangeoire, exclu de la salle commune, alors qu'il venait préparer les demeures éternelles. Confiné dans une grotte et signalé par l'étoile, comblé de cadeaux par les mages et payant la rançon du péché, porté dans les bras de Syméon et embrassant l'univers par l'étendue de sa puissance divine, vu comme un nourrisson par les bergers et reconnu comme Dieu par l'armée des anges qui chantaient sa gloire dans le ciel, la paix sur la terre, la bienveillance de Dieu envers les hommes (Lc 2,14).
Tout cela, la sainte Mère du Seigneur de l'univers le méditait dans son coeur (Lc 2,19 Lc 2,51), dit l'évangile. Elle se réjouit intérieurement de cette accumulation de merveilles, en même temps qu'elle est bouleversée par la grandeur de son Fils qui est Dieu, grandeur qu'elle perçoit par les yeux de l'âme. Comme elle restait à contempler l'enfant divin, entraînée, comme je le crois, par des élans pleins de respect, elle était seule à converser avec le seul.
Après le récit de la naissance du Sauveur, vient celui de la circoncision: « Lorsqu e les huit jours furent accomplis pour circoncire l'enfant ».
Il voulait encore nous recommander fortement, par son exemple, la vertu d'obéissance, et aussi aider, en compatissant à leurs maux, ceux qui succombaient sous le joug pesant de la loi. Il fallait que celui qui venait, revêtu de la chair du péché, se soumit au remède institué pour purifier la chair; car sous la loi, la circoncision avait comme remède salutaire contre la plaie du péché originel la même efficacité que le baptême sous le régime de la grâce. Disons cependant qu'on ne pouvait encore entrer dans le royaume céleste, on était admis après la mort dans le sein d'Abraham, pour y jouir d'un doux repos, et y attendre, dans une bienheureuse espérance, l'entrée du séjour de la paix éternelle.
C'est le jour même de sa circoncision que son nom lui a été donné, conformément à la coutume ancienne. En effet, Abraham, qui reçut le sacrement figuratif de la circoncision, mérita ce jour-là même de voir son nom augmenté par une bénédiction spéciale.
Les élus eux-mêmes se réjouissent d'être rendus participant de la gloire de ce nom dans leur circoncision; car de même que les chrétiens tirent leur nom du nom de Christ, ainsi ils sont appelés sauvés du nom de Sauveur, et ce nom, Dieu leur a donné non seulement avant qu'ils fussent conçus par la foi dans le sein de l'Église, mais avant tous les siècles.
La résurrection de Jésus-Christ est la figure de notre double résurrection, de celle du corps et de celle de l'âme. En effet, par sa circoncision, il nous enseigne que c'est par lui que notre nature peut dans cette vie être purifiée de la souillure des vices, et qu'au dernier jour elle doit être délivrée de la corruption du tombeau. De même que le Seigneur est ressuscité le huitième jour, c'est-à-dire après le septième jour du sabbat, nous aussi, après les six âges du monde, après le septième âge du repos des âmes qui, en attendant, s'écoule dans l'autre vie, nous ressusciterons comme au huitième âge.
Prise à
la lettre, cette formule indiquerait le neuvième jour, tandis qu'elle désigne seulement le huitième, selon la
façon juive de parler. Cfr. 1, 59. - On lui donna le nom de Jésus. L'évangéliste ne mentionne pas directement
le fait de la circoncision du Sauveur, auquel il n'attachait qu'une importance secondaire ; le principal pour lui
était l'imposition du nom, ordinairement associée à cette sanglante cérémonie (voir 1 , 59 et l'explication), et
c'est sur ce second point qu'il insiste surtout. Notre-Seigneur reçut donc alors pour la première fois le nom
sacré de Jésus, nom de tout temps cher aux Juifs, parce qu'il leur rappelait l'illustre capitaine qui avait
conquis la terre promise, et le grand-prêtre qui en avait repris possession après l'exil de Babylone (cfr. Esdr.
2, 2 ; 3, 2 ; Zach. 3, 1) ; nom plus cher encore aux chrétiens, pour lesquels il est, suivant le mot si juste de S.
Bernard, « miel dans la bouche, mélodie dans les oreilles, joie dans le cœur ». Philon, de Mutat. Nom. § 21,
en donne le véritable sens : salut du Seigneur. - Que l'ange avait indiqué… Comp. 1, 31. - « Nous autres
chrétiens, nous avons le baptême, rite plein de grâce et dégagé de toute souffrance. Nous devons néanmoins
pratiquer la circoncision du cœur ». S. Bonavent. Vita Christi, 5. Tableaux de Guerchin, de Barbieri, du
Parmesan, etc.).
Pour circoncire l’enfant. La circoncision fut sans doute faite par saint Joseph, dans la grotte de Bethléem. Dans le chœur de la basilique de la Nativité à Bethléem, dans le bras de la croix au sud du maître-autel qui est placé à peu près au-dessus de la grotte où est né Notre-Seigneur se trouve l’autel de la circoncision, à l’endroit où la tradition, mentionnée déjà par saint Epiphane, localise cette cérémonie.
La circoncision de Jésus, le huitième jour après sa naissance (cf. Lc 2, 21), est signe de son insertion dans la descendance d’Abraham, dans le peuple de l’alliance, de sa soumission à la loi (cf. Ga 4, 4), et de sa députation au culte d’Israël auquel Il participera pendant toute sa vie. Ce signe préfigure " la circoncision du Christ " qu’est le Baptême (cf. Col 2, 11-13).