Luc 24, 53
Et ils étaient sans cesse dans le Temple à bénir Dieu.
Et ils étaient sans cesse dans le Temple à bénir Dieu.
Il les bénit en levant les mains, pour apprendre à celui qui est appelé à bénir les autres, qu'il doit être orné de toutes les vertus les plus éminentes et de la pratique des oeuvres les plus parfaites, c'est ainsi que nous élevons nos mains en haut.
Remarquez encore comment Jésus-Christ place sous nos yeux les récompenses qu'il nous a promises. Il nous a promis la résurrection des corps, il ressuscite le premier d'entre les morts, et donne des preuves certaines de sa résurrection en demeurant quarante jours avec ses disciples. Il nous a promis que nous serions emportés dans les airs sur les nuées, et il confirme cette promesse par ses actes: «Et en les bénissant, il se sépara d'eux, et il s'éleva vers le ciel».
Mais, direz-vous, que m'importe à moi l'ascension du Sauveur? Vous ne savez donc pas que vous serez un jour pareillement enlevé dans les nues, car votre corps est de la même nature-que le corps de Jésus-Christ? Il sera donc doué de la même agilité pour traverser les airs, car le corps aura le même sort que la tête, et tel principe telle fin. Or, voyez quels honneurs vous avez reçu dans ce principe. L'homme était la dernière des créatures raisonnables, mais. voici que les pieds sont devenus comme la tête, et ils sont élevés dans leur chef sur un trône d'une magnificence royale.
Saint Luc ne dit rien absolument de tout ce qui se passa entre le Seigneur et les Apôtres pendant quarante-trois jours, et il joint sans intermédiaire au premier jour de la résurrection le dernier où Jésus quitta la terre pour remonter au ciel: «Ensuite il les emmena hors de la ville jusqu'à Béthanie». Ce fut d'abord à cause du nom de ce village qui signifie maison d'obéissance , car celui qui est descendu sur la terre pour expier la désobéissance des méchants, est remonté aux cieux pour récompenser l'obéissance des bons. Ce fut encore à cause de la position de ce village, situé sur le versant de la montagne des Oliviers, parce qu'en effet., la maison, de l'Église, modèle d'obéissance, a placé sur le versant de la montagne céleste, c'est-à-dire de Jésus-Christ, les fondements de sa foi, de son espérance et de sa charité. Le Sauveur bénit ensuite ceux à qui il venait de confier la mission d'instruire: «Et ayant élevé les mains, il les bénit».
Pendant que le Seigneur s'élevait vers le ciel, les disciples adorèrent la dernière trace de ses pas, puis retournèrent immédiatement à Jérusalem, où Jésus leur avait commandé d'attendre la promesse du Père: «Et eux, l'ayant adoré, retournèrent à Jérusalem avec une grande joie», etc. Ils sont remplis d'une grande joie, parce qu'ils ont eu le bonheur de voir le Seigneur et leur Dieu remonter dans les cieux après le triomphe de sa résurrection. Or, ils passaient leurs journées dans les veilles, dans les prières, dans les jeûnes; ils ne restent point chacun dans leurs maisons particulières, mais ils demeurent dans le temple, attendant la grâce qui doit descendre des cieux, et s'exerçant à la piété et à la vertu dans ce lieu si propre à inspirer l'une et l'autre: «Et ils étaient toujours dans le temple».
Remarquez enfin que parmi les quatre animaux symboliques ( Ez 1; Ap 4), saint Luc est désigné sous l'emblème du taureau, qui était la victime prescrite pour la consécration des prêtres ( Ex 29), parce qu'il a eu pour but d'exposer plus au long que les autres le sacerdoce de Jésus-Christ, et qu'après avoir commencé son Évangile par le récit des fonctions sacerdotales que Zacharie exerçait dans le temple, il le termine en rapportant les pratiqu es de religion auxquelles les Apôtres se livraient aussi dans le temple. Il nous montre ces futurs ministres du sacerdoce nouveau qui ne verse plus le sang des victimes, mais ne cesse de louer et de bénir Dieu, et c'est dans le lieu même de la prière et au milieu des pieux exercices de la religion, qu'ils préparent leurs coeurs à recevoir l'Esprit saint qui leur a été promis.
Peut-être, répandit-il en ce moment sur eux une vertu protectrice qui les conservât jusqu'à la venue de l'Esprit sai nt. Peut-être aussi a-t-il voulu nous enseigner à bénir ceux qui nous sont soumis et à les recommander à Dieu par nos bénédictions, toutes les fois que nous nous séparons d'eux.
Elle avait paru être transporté dans le ciel», mais le Sauveur est le premier qui entre véritablement dans le ciel comme le précurseur de tous les hommes pour se présenter devant Dieu avec son corps sacré; et dès lors, notre nature dans la personne de Jésus-Christ, reçut les hommages de toutes les vertus angéliques.
Ils n'avaient pas encore reçu l'Esprit saint, et déjà leur vie était toute spirituelle. Auparavant ils n'osaient sortir de leur retraite; maintenant ils sont dans le temple, au milieu des princes des prêtres; ils ne sont distraits par aucune des pensées de ce monde, et dans un saint mépris de toutes les choses de la terre, ils ne cessent de louer Dieu: «Ils étaient toujours dans le temple louant et bénissant Dieu».
Imitons-les nous-mêmes par une vie toujours sainte, consacrée aussi à bénir et à louer Dieu, à qui appartient la gloire, la bénédiction et la puissance dans tous les siècles. Ainsi soit-il.
Nous
apprenons, dans ce court récit, la manière dont les apôtres et les disciples de Jésus passèrent les dix jours qui
s'écoulèrent entre l'Ascension et la descente de l'Esprit-Saint. Le premier chapitre des Actes, vv. 12-16, nous
fournit là-dessus des détails plus complets. - Ils étaient sans cesse dans le temple. Il ne faut pas exagérer le
sens de sans cesse, qui est ici une hyperbole populaire. « Toujours désirer dans la même foi, la même
espérance, la même charité, c'est toujours prier. Mais à certains intervalles d'heures et de temps, nous prions
Dieu avec des paroles » S. Augustin, Epist. 130. Comp. Act. 1, 13, où l'écrivain sacré rapporte expressément
que le cénacle était la résidence habituelle des disciples. - Dans le temple : dans les parvis, ouverts aux
fidèles à certaines heures. - Louant et bénissant Dieu. S. Luc termine son Évangile par cette belle formule,
qui est, nous l'avons vu, une de ses locutions favorites. - Le mot Amen est probablement une addition
liturgique ; il manque du moins dans plusieurs manuscrits qui font autorité (Sinait., C, D, L, etc).