Luc 6, 26
Quel malheur pour vous lorsque tous les hommes disent du bien de vous ! C’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les faux prophètes.
Quel malheur pour vous lorsque tous les hommes disent du bien de vous ! C’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les faux prophètes.
L'Apôtre prouve la nécessité de la tempérance, en la plaçant parmi les fruits de l'Esprit ( Ga 5). En effet, voulez-vous dompter votre corps? point de moyen plus puissant que la tempérance, elle est comme un frein à l'aide duquel nous devons modérer l'ardeur de la jeunesse. La tempérance est donc la mort des crimes, l'apaisement des passions, le principe de la vie spirituelle, elle émousse l'aiguillon des plaisirs séducteurs. Néanmoins, pour éviter d'être confondus avec les ennemis de Dieu, nous devons, lorsque les circonstances l'exigent, accepter ce qui nous est présenté, pour montrer que tout est pur pour ceux qui sont purs, et user des choses nécessaires à la vie, en nous interdisant tout ce qui peut favoriser la volupté. D'ailleurs, tous ne peuvent pas s'imposer la même heure, ni la même manière, ni la même mesure dans la pratique de la tempérance, mais tous doivent avoir la même intention, de ne point aller jusqu'à la satiété, car la réplétion de l'estomac rend le corps lui-même impuissant à remplir ses fonctions, l'appesantit et le dispose au mal.
Puisque le Seigneur menace ici ceux qui rient, il est donc évident que dans aucun temps, le vrai fidèle ne doit s'abandonner au rire, à la vue surtout de la multitude si grande de ceux qui meurent dans le péché et sur lesquels il faut bien plutôt verser des larmes. D'ailleurs, le rire immodéré est le signe d'un esprit déréglé et d'une âme désordonnée; toutefois il n'est pas défendu de manifester la joie intérieure, en donnant au visage une certaine expression de gaieté.
L'abondance des richesses est la source de bien des séductions coupables, mais aussi de bien des inspirations vertueuses. Quoique la vertu ne recherche pas l'opulence, et que l'aumône du pauvre soit plus agréable à Dieu que la libéralité du riche; cependant ce ne sont point ceux qui ont des richesses, mais ceux qui ne savent point en faire usage qui sont atteints par la sentence divine. En effet, le pauvre a d'autant plus de mérite, qu'il donne par un mouvement spontané du coeur; et le riche est d'autant plus coupable, qu'il devait rendre grâce à Dieu de ce qu'il a reçu, et ne point réserver inutilement une fortune qui ne lui a été donnée que pour l'utilité commune. Ce ne sont donc point les richesses qui sont mauvaises, c'est l'attachement aux richesses qui est coupable. Et quoiqu'il n'y ait pas de plus grand tourment pour l'avare que d'entasser avec crainte et inquiétude des trésors dans l'intérêt de ses héritiers, cependant, parce que ses désirs d'amasser ont pour lui quelque attrait, il est juste que ceux qui ont la consolation de la vie présente, perdent les joies de la vie éternelle. Ces riches peuvent être aussi la figure du peuple juif ou des hérétiques, ou plutôt des pharisiens qui, se complaisant dans l'abondance des paroles et dans l'éloquence prétentieuse de leurs discours, ont dépassé la simplicité de la vraie foi et amassé des trésors inutiles.
Remarquez encore que saint Matthieu attire les peuples à la foi et à la vertu par la perspective des récompenses, tandis que saint Luc cherche à les éloigner des crimes par la menace des châtiments.
Cette locution malheur s'adresse toujours dans l'Écriture à ceux qui ne peuvent échapper au supplice de la vie future.
Mais dites-moi pourquoi cette dissipation, ces rires immodérés dans un chrétien qui doit paraître au terrible jugement de Dieu, et rendre compte de tout ce qu'il a fait ici-bas ?
Cette recommandation n'est point opposée à ces autres paroles du Sauveur: «Que votre lumière luise devant les hommes ( Mt 5) ». En effet, nous devons avoir un saint empressement à faire le bien pour la gloire de Dieu, et non pour notre propre gloire, car rien de plus funeste que la vaine gloire, elle engendre l'injustice, le désespoir et l'avarice, mère de tous les maux. Si donc vous voulez éviter ces funestes effets, tenez vos regards constamment tournés vers Dieu, et contentez-vous de la gloire qui vient de lui. Car, si, en toute espèce de chose, on doit choisir les plus savants pour experts et pour arbitres, comment pourriez-vous confier l'appréciation de votre vertu aux hommes plutôt qu'à Dieu, qui la connaît mieux qu'eux tous, qui en est à la fois l'auteur et la récompense? Si vous désirez la gloire qui vient de Dieu, fuyez donc les louanges des hommes, car nul n'a plus de droit à notre admiration que celui qui dédaigne la gloire, et si tels sont nos sentiments, à plus forte raison, ceux du souverain Maître de toutes choses. Considérez, d'ailleurs, que la gloire des hommes passe bien vite, parce que le cours rapide du temps la fait tomber dans l'oubli.
Seuls les chrétiens estiment les choses à leur vraie valeur, et ils n'ont pas les mêmes motifs de se réjouir et de s'attrister que le reste des hommes. A la vue d'un athlète blessé, portant sur la tête la couronne du vainqueur, celui qui n'a jamais pratiqué aucun sport considère seulement les blessures qui font souffrir cet homme. Il n'imagine pas le bonheur que lui procure sa couronne.
Ainsi font les gens dont nous parlons. Ils savent que nous subissons des épreuves, mais ignorent pourquoi nous les supportons. Ils ne considèrent que nos souffrances! Ils voient les luttes dans lesquelles nous sommes engagés et les dangers qui nous menacent. Mais les récompenses et les couronnes leur restent cachées, non moins que la raison de nos combats.
Que voulait dire Paul en affirmant: On nous croit démunis de tout, et nous possédons tout (2Co 6,10)? Il entendait par là les biens terrestres et spirituels. Lorsque les villes le recevaient comme un ange, que les gens se seraient fait arracher les yeux pour les lui donner et qu'ils se seraient laissé couper la tête pour lui, n'avait-il pas toutes leurs richesses à sa disposition?
Et si tu veux considérer les biens spirituels, tu reconnaîtras qu'il les possédait aussi en abondance. Aimé du Roi de l'univers, du Maître des anges, au point de partager ses secrets, il était le plus riche de tous, et tout lui appartenait. Aucun démon n'était capable de résister à son autorité, aucune souffrance ni maladie ne pouvait lui imposer sa loi.
Pour ce qui nous regarde, quand nous sommes soumis à l'épreuve à cause du Christ, supportons-la vaillamment, bien plus, avec joie. Si nous jeûnons, bondissons de joie comme si nous étions dans les délices. Si l'on nous outrage, dansons allègrement comme si nous étions comblés d'éloges. Si nous subissons un dommage, considérons-le comme un gain. Si nous donnons au pauvre, persuadons-nous que nous recevons. Celui qui ne donne pas de cette manière, ne donne pas de bon coeur.
Aussi bien, quand tu veux faire un don à quelqu'un, ne considère pas seulement ce que cela te coûte. Songe plutôt que tu en retires un profit plus important, car ceci l'emporte sur cela. En faisant l'aumône, comme en pratiquant n'importe quelle vertu, pense à la douceur de la récompense, plutôt qu'à la dureté du sacrifice.
Avant tout, rappelle-toi que tu combats pour le Seigneur Jésus. Alors tu entreras de bon coeur dans la lutte et tu vivras toujours dans la joie, car rien ne nous rend si heureux qu'une bonne conscience.
Ainsi font les gens dont nous parlons. Ils savent que nous subissons des épreuves, mais ignorent pourquoi nous les supportons. Ils ne considèrent que nos souffrances! Ils voient les luttes dans lesquelles nous sommes engagés et les dangers qui nous menacent. Mais les récompenses et les couronnes leur restent cachées, non moins que la raison de nos combats.
Que voulait dire Paul en affirmant: On nous croit démunis de tout, et nous possédons tout (2Co 6,10)? Il entendait par là les biens terrestres et spirituels. Lorsque les villes le recevaient comme un ange, que les gens se seraient fait arracher les yeux pour les lui donner et qu'ils se seraient laissé couper la tête pour lui, n'avait-il pas toutes leurs richesses à sa disposition?
Et si tu veux considérer les biens spirituels, tu reconnaîtras qu'il les possédait aussi en abondance. Aimé du Roi de l'univers, du Maître des anges, au point de partager ses secrets, il était le plus riche de tous, et tout lui appartenait. Aucun démon n'était capable de résister à son autorité, aucune souffrance ni maladie ne pouvait lui imposer sa loi.
Pour ce qui nous regarde, quand nous sommes soumis à l'épreuve à cause du Christ, supportons-la vaillamment, bien plus, avec joie. Si nous jeûnons, bondissons de joie comme si nous étions dans les délices. Si l'on nous outrage, dansons allègrement comme si nous étions comblés d'éloges. Si nous subissons un dommage, considérons-le comme un gain. Si nous donnons au pauvre, persuadons-nous que nous recevons. Celui qui ne donne pas de cette manière, ne donne pas de bon coeur.
Aussi bien, quand tu veux faire un don à quelqu'un, ne considère pas seulement ce que cela te coûte. Songe plutôt que tu en retires un profit plus important, car ceci l'emporte sur cela. En faisant l'aumône, comme en pratiquant n'importe quelle vertu, pense à la douceur de la récompense, plutôt qu'à la dureté du sacrifice.
Avant tout, rappelle-toi que tu combats pour le Seigneur Jésus. Alors tu entreras de bon coeur dans la lutte et tu vivras toujours dans la joie, car rien ne nous rend si heureux qu'une bonne conscience.
Notre-Seigneur vient d'enseigner que la pauvreté supportée en vue de Dieu, est la cause de tout bien, et que la faim et les larmes auront droit à la récompense des saints; il passe maintenant aux vices opposés à ces vertus, et les présente comme une cause de damnation et de supplice: «Malheur à vous, riches, qui avez votre consolation».
Ce riche, vêtu de pourpre, se rassasiait en s'asseyant tous les jours à des tables splendidement servies, mais il souffrit ensuite ce cruel malheur, lorsque dévoré par la soif, il demandait que Lazare trempât le bout de son doigt dans l'eau pour rafraîchir sa langue.
Ou encore, si ceux qui ont faim des oeuvres de justice, sont heureux, combien sont malheureux, au contraire, ceux qui cherchent à satisfaire tous leurs désirs, et n'éprouvent aucune faim du bien véritable.
La flatterie nourrit le péché, et, semblable à l'huile qui excite le feu, elle fournit un aliment à l'ardeur du mal; aussi Notre-Seigneur ajoute: «Malheur à vous, quand les hommes vous loueront», etc.
Les faux prophètes sont ainsi appelés, parce qu'ils s'efforçaient de prédire l'av enir pour gagner la faveur du peuple. Or, Notre-Seigneur n'a proclamé sur la montagne que les béatitudes des bons, tandis que, descendu dans la plaine, il prédit aussi les supplices des réprouvés, parce que les auditeurs encore ignorants et grossiers, ont besoin d'être poussés dans la voie du bien par la crainte des châtiments, tandis qu'il suffit pour les parfaits, de les inviter par l'attrait des récompenses.
Le monde n'accorde sa faveur et ses bonnes grâces qu'à ceux qui
lui plaisent, et, pour plaire à ce monde corrompu, il est rare qu'il ne faille pas flatter ses passions mauvaises,
se mettre de connivence avec ses coupables caprices. Souvent donc la popularité d'un homme est de fâcheux
augure relativement à son caractère et à sa conduite. Est-il étonnant après cela que Jésus maudisse ceux qui
recherchent et reçoivent les caresses du monde ? Ne vaut-il pas mieux être, comme S. Athanase, seul contre
le monde ? Telle était aussi, main axiome antique en fait foi, la conviction de la sagesse païenne. « Car
comment peut-il plaire au peuple celui à qui plaît la vertu ? » Sénèque. Phocion, interrompu contre
l'ordinaire dans un de ses discours par de vifs applaudissements de la foule athénienne, demanda finement à
ses amis s'il ne lui pas échappé quelque sottise. - C'est ainsi que leurs pères traitaient les faux prophètes.
C'est-à-dire qu'on les comblait d'honneurs ; mais à quel prix pour leur conscience ! Ces faux prophètes
accommodaient criminellement leur prétendus oracles aux désirs dépravés des princes et du peuple : il leur
était aisé de gagner ainsi tous les suffrages. « Les prophètes prophétisent avec fausseté, les sacrificateurs
dominent sous leur conduite, et mon peuple prend plaisir à cela », Jér. 5, 31. - Leurs pères a le même sens
qu'au v. 23.