Luc 6, 38
Donnez, et l’on vous donnera : c’est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans le pan de votre vêtement ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous. »
Donnez, et l’on vous donnera : c’est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans le pan de votre vêtement ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous. »
La mesure dont chacun de vous se sert dans le bien qu'il opère, comme dans le mal qu'il commet, sera aussi la mesure des récompenses ou des châtiments qu'il recevra.
Ne vous hâtez donc pas de juger rigoureusement vos serviteurs, si vous ne voulez être traités de même; car par ce jugement sévère vous vous attirez une condamnation plus rigoureuse: « Ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés ». Notre-Seigneur ne défend donc pas le jugement accompagné de clémence et suivi du pardon.
Notre-Seigneur condamne ensuite le jugement téméraire, et vous défend de vous rendre les juges des aut res, alors que votre conscience vous accuse vous-même: « Ne jugez point ».
Ne jugez pas ceux qui sont placés au-dessus de vous; disciples, ne jugez pas vos maîtres; pécheurs, ne jugez pas ceux qui sont innocents; contentez-vous, sans leur faire de reproches, de les avertir et de les corriger avec charité. Gardez-vous aussi de juger dans les choses incertaines et douteuses qui n'ont pas le caractère du mal, où qui ne sont ni graves ni défendues.
A peine trouverez-vous un seul homme (père de famille ou vivant dans le cloître), qui soit exempt de ce défaut; cependant, ce sont là autant de tentations dangereuses du démon; car celui qui juge sévèrement les fautes d'autrui, n'obtiendra jamais le pardon de ses propres fautes: « Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ». En effet, celui qui est doux et miséricordieux pour les autres, a beaucoup moins à craindre pour ses péchés; mais celui qui est dur et sévère pour ses frères, ajoute à ses propres crimes.
Il dit: « Ils verseront », car ils recevront la récompense céleste par les mérites de ceux auxquels ils auront donné, ne fût-ce qu'un verre d'eau froide, parce qu'ils étaient disciples de Jésus-Christ ( Mt 10,42). « On usera pour vous de la même mesure dont vous aurez usé pour les autres », etc.
Toutes les voies du Seigneur sont amour et vérité pour qui veille à son alliance et à ses lois (Ps 24,10). Ce que le psaume dit de l'amour et de la vérité est de première importance. <> Il parle de l'amour, car Dieu ne regarde pas nos mérites mais sa bonté, en vue de nous pardonner nos péchés et de nous promettre la vie éternelle. Il parle aussi de la vérité, parce que Dieu ne manque jamais de tenir ses promesses.
Conformons-nous donc à ce divin modèle et imitons Dieu qui nous a manifesté son amour et sa vérité: son amour en nous remettant nos péchés, sa vérité en réalisant ses promesses. Comme lui, accomplissons en ce monde des oeuvres pleines d'amour et de vérité. Soyons bons envers les malades, les pauvres et même envers nos ennemis.
Vivons dans la vérité en évitant de faire le mal. Ne multiplions pas les péchés, car celui qui présume de la bonté de Dieu, laisse s'introduire en lui la volonté de rendre Dieu injuste. Il se figure que, même s'il s'obstine dans ses péchés et refuse de s'en repentir, Dieu viendra quand même lui donner une place parmi ses fidèles serviteurs.
Mais serait-il juste que Dieu te mette à la même place que ceux qui ont renoncé à leurs péchés, alors que tu persévères dans les tiens? Veux-tu être injuste au point de rendre Dieu injuste? Pourquoi donc veux-tu le plier à ta volonté? Soumets-toi plutôt à la sienne.
Qui donc met en pratique ce que je viens de dire, sinon un petit nombre d'hommes, dont il est dit: Celui qui persévérera jusqu'à la fin, celui-là sera sauvé (Mt 24,13)? Le psalmiste dit justement à ce propos: Qui recherchera l'amour et la vérité du Seigneur pour sa gloire (Ps 60,8 latin)? Que signifie: pour sa gloire! Il suffisait de dire: Qui recherchera l'amour et la vérité du Seigneur! Pourquoi ajoute-t-il: pour sa gloire! En voici la raison. Beaucoup cherchent à s'instruire de l'a mour du Seigneur et de sa vérité dans les Livres saints. Mais une fois qu'ils y sont parvenus, ils vivent pour eux, non pour lui. Ils recherchent leurs propres intérêts, non ceux de Jésus Christ. Ils prêchent l'amour et la vérité et ne les pratiquent pas. Ils les connaissent pourtant, puisqu'ils les prêchent; ils ne pourraient d'ailleurs pas les enseigner sans les connaître.
Quant à celui qui aime Dieu et le Christ, lorsqu'il prêche la vérité et l'amour divins, il les recherche pour Dieu et non dans son propre intérêt. Il ne prêche pas pour en retirer des avantages matériels, mais pour le bien des membres du Christ, c'est-à-dire de ceux qui mettent leur foi en lui. Il leur dispense ses connaissances en esprit de vérité, de sorte que le vivant n'ait plus sa vie centrée sur lui-même, mais sur celui qui est mort pour tous (cf. 2Co 5,15).
Conformons-nous donc à ce divin modèle et imitons Dieu qui nous a manifesté son amour et sa vérité: son amour en nous remettant nos péchés, sa vérité en réalisant ses promesses. Comme lui, accomplissons en ce monde des oeuvres pleines d'amour et de vérité. Soyons bons envers les malades, les pauvres et même envers nos ennemis.
Vivons dans la vérité en évitant de faire le mal. Ne multiplions pas les péchés, car celui qui présume de la bonté de Dieu, laisse s'introduire en lui la volonté de rendre Dieu injuste. Il se figure que, même s'il s'obstine dans ses péchés et refuse de s'en repentir, Dieu viendra quand même lui donner une place parmi ses fidèles serviteurs.
Mais serait-il juste que Dieu te mette à la même place que ceux qui ont renoncé à leurs péchés, alors que tu persévères dans les tiens? Veux-tu être injuste au point de rendre Dieu injuste? Pourquoi donc veux-tu le plier à ta volonté? Soumets-toi plutôt à la sienne.
Qui donc met en pratique ce que je viens de dire, sinon un petit nombre d'hommes, dont il est dit: Celui qui persévérera jusqu'à la fin, celui-là sera sauvé (Mt 24,13)? Le psalmiste dit justement à ce propos: Qui recherchera l'amour et la vérité du Seigneur pour sa gloire (Ps 60,8 latin)? Que signifie: pour sa gloire! Il suffisait de dire: Qui recherchera l'amour et la vérité du Seigneur! Pourquoi ajoute-t-il: pour sa gloire! En voici la raison. Beaucoup cherchent à s'instruire de l'a mour du Seigneur et de sa vérité dans les Livres saints. Mais une fois qu'ils y sont parvenus, ils vivent pour eux, non pour lui. Ils recherchent leurs propres intérêts, non ceux de Jésus Christ. Ils prêchent l'amour et la vérité et ne les pratiquent pas. Ils les connaissent pourtant, puisqu'ils les prêchent; ils ne pourraient d'ailleurs pas les enseigner sans les connaître.
Quant à celui qui aime Dieu et le Christ, lorsqu'il prêche la vérité et l'amour divins, il les recherche pour Dieu et non dans son propre intérêt. Il ne prêche pas pour en retirer des avantages matériels, mais pour le bien des membres du Christ, c'est-à-dire de ceux qui mettent leur foi en lui. Il leur dispense ses connaissances en esprit de vérité, de sorte que le vivant n'ait plus sa vie centrée sur lui-même, mais sur celui qui est mort pour tous (cf. 2Co 5,15).
Notre-Seigneur veut réprimer ici cette détestable passion qui domine nos âmes, et qui est le principe et l'origine de nos superbes mépris. On en voit, en effet, un grand nombre qui, au lieu de s'observer eux-mêmes, et de vivre selon les prescriptions de la loi de Dieu, ne s'occupent qu'à examiner la conduite des autres; et dès qu'ils y surprennent quelques faiblesses, oubliant leurs propres passions, ils en font le sujet de leurs conversations malignes.
Il nous montre ensuite avec quelle munificence, avec quelle libéralité nous serons récompensés par le Dieu qui donne avec largesse à ceux qui l'aiment: « Ils verseront dans votre sein une bonne mesure, pressée et remuée, et se répandant par dessus les bords ».
L'Apôtre résoud cette difficulté, lorsqu'il dit: « Celui qui sème peu , moissonnera peu ; et celui qui sème dans les bénédictions, moissonnera aussi dans les bénédictions » ( 2Co 9,6 ). Si on ne possède rien, on n'est pas coupable en ne donnant point; car Dieu nous tient compte des biens que nous avons, et non de ceux qui ne sont pas en notre possession.
Le Sauveur résume ensuite, dans une courte sentence, tous les commandements qu'il avait faits sur les rapports que nous devons avoir avec nos ennemis: « Pardonnez, et il vous sera pardonné », etc. C'est-à-dire qu'il nous ordonne de pardonner les injures, et de répandre des bienfaits sur nos ennemis, si nous voulons obtenir le pardon de nos péchés, et la vie éternelle pour récompense.
C'est-à-dire: De même que pour mesurer largement une mesure de farine, vous la pressez, vous l'agitez, et vous en versez jusqu'à la faire déborder; de même le Seigneur versera dans votre sein une mesure abondante, et qui, pour ainsi dire, se répandra par dessus les bords.
Mais peut-être nous fera-t-on cette question tant soit peu subtile: Si la récompense est si abondante, comment peut-on dire qu'elle est égale à la mesure dont nous nous sommes servi? Nous répondons que Notre-Seigneur ne dit point: Il vous sera donné dans une mesure égale en quantité, mais: « Dans la même mesure ». Vous avez bien agi, on agira bien à votre égard, ce qui est rendre la même mesure; mais Notre-Seigneur dit que cette mesure sera surabondante, parce qu'il rendra mille fois plus de bien qu'on en a fait. Il en est de même pour le jugement; celui qui juge, et qui est ensuite jugé, reçoit dans la même mesure, mais il sera jugé plus sévèrement qu'il n'a jugé lui-même son semblable; en cela la mesure est surabondante.
Ces versets correspondent à Matth. 7, 1 et 2 ;
mais S. Luc l'emporte de beaucoup par la richesse des détails. Deux choses sont d'abord interdites par
Notre-Seigneur, puis deux autres choses sont vivement recommandées. A chacun de ses ordres, soit négatifs,
soit positifs, il rattache une sanction, tirée de leur nature même et bien capable d'en obtenir le parfait
accomplissement. - Ne jugez pas : c'est la première des injonctions négatives. A ceux qui s'y montreront
fidèles, Jésus promet que le souverain Juge lest traitera avec une telle miséricorde, qu'ils échapperont en
quelque sorte à ses redoutables jugements. - Seconde injonction négative : Ne condamnez pas… Condamner,
c'est plus que juger, puisque c'est prononcer une sentence qui déclare l'accusé coupable. En évitant de
condamner injustement nos frères, nous nous préparons donc un arrêt favorable de la part de Dieu. Grand
encouragement ! - Première recommandation positive : Pardonnez. Dans le grec, littéralement : déliez et
vous serez déliés. Belle métaphore pour exprimer le pardon. Cfr. Bretschneider, Lex. Man. - Donnez.
Seconde recommandation positive, qui est ensuite fortement développée dans une description pittoresque :
une bonne mesure… Quelle accumulation emphatique d'épithètes ! Mais l'idée de la libéralité infinie du
Seigneur est admirablement inculquée au moyen de ces redondances. La première épithète est employée dans
la locution populaire « faire la bonne mesure » ; les trois suivantes font image ; elles sont empruntées au
mesurage des céréales ou autres graines analogues, tel qu'il se pratique de nos jours encore sur les marchés de Jérusalem et de l'Orient. Comp. L. Abbott, Comm., h.l. Pressée : avec ses mains, au besoin avec ses pieds,
celui qui mesure presse fortement les grains pour qu'il en tienne une plus grande quantité. Secouée : on agite
dans le même but le vaisseau qui sert à mesurer. Enfin débordante : on comble si bien la mesure, qu'elle
déborde de tous côtés. - On versera dans votre sein. L'image est encore plus orientale que précédemment. Le
sein désigne par métonymie la partie du vêtement qui recouvre la poitrine et l'estomac. Cfr. Gesenius,
Thesaurus, t. 1, p. 457. La robe large et flottante des Orientaux forme au-dessus de la ceinture de vastes plis
dont on se sert en guise de poches, et qui peuvent contenir des objets d'un volume assez considérable. Le
sujet de donnera n'est pas déterminé, l'idée est claire néanmoins. C'est Dieu qui, par ses ministres célestes,
mesurera ses bienfaits aux élus avec une munificence digne de lui. - La même mesure… Jésus clôt ses quatre
exhortations des vv. 37 et 38 par le principe dominateur qui leur avait servi de base : vous serez traités
comme vous aurez traité les autres.
Dans votre sein, pan de vêtement, cavité que produisait la partie supérieure et antérieure du vêtement qui était peu serré par la ceinture.