Luc 9, 17

Ils mangèrent et ils furent tous rassasiés ; puis on ramassa les morceaux qui leur restaient : cela faisait douze paniers.

Ils mangèrent et ils furent tous rassasiés ; puis on ramassa les morceaux qui leur restaient : cela faisait douze paniers.
Saint Grégoire de Nysse
Ce n'était point le ciel qui distillait la manne, ni la terre qui produisait le blé selon sa nature, pour subvenir aux besoins de ce peuple; cette abondante largesse sortait des trésors ineffables de la puissance divine. Le pain se multiplie dans les mains de ceux qui le distribuent et il augmente en proportion de la faim de ceux qui mangent. Ce n'est pas non plus de la mer que sortent les poissons dont ils se nourrissent, mais de la main de celui qui, en créant les diverses espèces de poissons, leur a donné la mer pour séjour.
Saint Ambroise
Ce fut donc grâce à une abondante multiplication des pains que ce peuple fut rassasié. On eût pu voir les morceaux sortir comme d'une source mystérieuse, et se multiplier, sans être divisés entre les mains de ceux qui les distribuaient, et les fragments intacts venir se glisser d'eux-mêmes sous les doigts de ceux qui les rompaient.

Dans le sens mystique, c'est après que cette femme, qui était la figure de l'Église, a été guérie d'une perte de sang; après que les Apôtres ont reçu la mission d'annoncer le royaume de Dieu, que le Sauveur distribue l'aliment de la grâce céleste. Mais remarquez ceux qui sont jugés dignes de le recevoir, ce ne sont point des gens oisifs, ni ceux qui restent dans les villes, qui siégent dans la synagogue, ou se reposent avec complaisance dans les dignités séculières, mais ceux qui cherchent Jésus-Christ dans le désert.

Or, Jésus-Christ accueille avec bonté ceux qui ne se lassent point de le suivre, le Verbe de Dieu s'entretient avec eux, no n des choses du temps, mais du royaume de Dieu, et si quelques-uns souffrent quelque douleur corporelle, il applique sur leurs blessures un remède salutaire. En toute circonstance d'ailleurs, il garde un ordre mystérieux, c'est-à-dire, qu'il guérit d'abord les blessures intérieures par la rémission des péchés, et prodigue ensuite avec abondance la nourriture de la table céleste.

Cependant le Sauveur ne donne pas immédiatement à cette multitude les aliments les plus nourrissants. Les cinq pains sont le premier aliment qu'il leur donne comme le lait aux enfants; le second, les sept pains, et le troisième, le corps de Jésus-Christ, qui est la nourriture la plus substantielle. Or, s'il en est qui appréhendent de demander leur nourriture, qu'ils abandonnent toutes choses et se hâtent de venir entendre la parole de Dieu. Celui qui commence à entendre cette divine parole, éprouve bientôt le sentiment de la faim; les Apôtres s'en aperçoivent, et si ceux qui ressentent ce besoin, ne comprennent pas encore ce qu'ils désirent, Jésus-Christ le comprend, il sait qu'ils ne soupirent point après les aliments grossiers, mais après la nourriture céleste qui est Jésus-Christ. Les Apôtres n'avaient pas encore compris que la nourriture du peuple fidèle ne s'achète pas comme un aliment ordinaire, mais Jésus-Christ savait que c'est nous-mêmes qui avions besoin d'être rachetés, tandis que la nourriture qu'il nous destinait devait nous être donnée gratuitement.

Dans le sens spirituel, ce pain qui est rompu par Jésus, est la parole de Dieu, et tout discours qui a Jésus-Christ pour objet, et ils se multiplient quand on les distribue, car c'est au moyen d'un petit nombre de discours qu'il a donné à tous les peuples une abondante nourriture il nous a donné ses divins enseignements, comme autant de pains qui se multiplient en devenant notre nourriture.

Ce n'est pas sans dessein que les restes de ces pains sont recueillis par les disciples, parce que les choses divines se trouvent plus facilement auprès des élus que parmi le peuple. Heureux celui qui p eut recueillir le superflu des âmes versées dans la science divine. Mais pourquoi Jésus-Christ a-t-il voulu qu'on remplît douze corbeilles des morceaux qui restèrent, si ce n'est pour délivrer le peuple juif de cette servitude que le Roi-prophète rappelait en ces termes: «Leurs mains servaient à porter sans cesse des corbeilles ?» ( Ps 80 ). C'est-à-dire que ce peuple qui était condamné à porter de la terre dans des corbeilles ( Ex 1 Ex 6 ), travaille maintenant par les mérites de la croix de Jésus-Christ, à gagner le pain de la vie céleste. Et cette grâce n'est pas le privilège d'un petit nombre, elle est accordée à tous les hommes; ces douze corbeilles, en effet, figurent la multiplication et l'affermissement de la foi dans chaque tribu.
Saint Jean Chrysostome
Jésus ne s'éloigne que lorsqu'il eut appris ce qui venait d'arriver, profitant ainsi de toutes les circonstances pour manifester la vérité de sa chair.

Ou bien, il se retire dans un lieu désert, pour que personne ne pût le suivre; mais le peuple ne consent point pour cela à se séparer de lui, et s'attache à ses pas: «Le peuple l'ayant appris, il le suivit»,etc.

Ce devait être un article de la foi chrétienne, que Jésus-Christ était sorti du Père, il lève donc les yeux vers le ciel avant de faire ce miracle: «Alors Jésus, prenant les cinq pains et les deu x poissons, et levant les yeux vers le ciel», etc.

Il distribue ce pain au peuple par les mains de ses disciples, par honneur pour eux, et pour qu'ils n'oublient point le souvenir de ce miracle. Or, ce n'est point du néant qu'il tire les pains et les poissons dont il nourrit ce peuple, afin de fermer la bouche aux manichéens, qui affirment que tout ce qui est créé lui est étranger, et de montrer que c'est lui qui donne la nourriture à tous les êtres créés, et qui a dit: «Que la terre produise les plantes» etc. ( Gn 1). Il multiplie aussi les poissons, pour signifier qu'il est le Seigneur de la mer, comme de la terre. Il a opéré, en faveur des malades qu'il a guéris, un miracle particulier, il étend maintenant les effets de sa bonté à toute la multitude, en nourrissant ceux mêmes qui n'ont aucune infirmité: «Tous mangèrent et furent rassasiés».

Ce ne sont pas des pains entiers qui restent, mais des morceaux, pour prouver que c'étaient bien les restes des pains qui avaient été distribués, et il en reste douze corbeilles, c'est-à-dire, autant qu'il y avait de disciples.

Le Christ, pour nous attirer à l'aimer davantage, nous a donné sa chair en nourriture. Allons donc à lui avec beaucoup d'amour et de ferveur, afin de ne pas nous exposer au châtiment. Dans la mesure où nous avons reçu de plus grands bienfaits, nous serons punis plus durement, parce que nous nous serons montrés indignes de tant de bonté.

Ce corps, les mages l'ont adoré quand il était couché dans une mangeoire. Ces païens, ces étrangers, quittèrent leur patrie et leur maison, entreprirent un long voyage pour l'adorer avec crainte et tremblement. Imitons au moins ces étrangers, nous qui sommes citoyens des cieux. Car ceux-là, voyant l'enfant, le Christ, dans une mangeoire, sous un pauvre toit, ne voyant rien de ce que vous voyez, s'avancèrent avec un très grand respect.

Vous-mêmes, vous ne le voyez plus dans une mangeoire, mais sur l'autel. Vous ne voyez plus une femme qui le tient dans ses bras, mais le prêtre qui l'offre, et l'Esprit de Dieu, avec toute sa générosité, plane au-dessus des offrandes. Non seulement vous voyez le même corps que voyaient les mages, mais en outre vous connaissez sa puissance et sa sagesse, et vous n'ignorez rien de ce qu'il a accompli, après toute l'initiation aux mystères qui vous a été donnée avec exactitude. Réveillons-nous donc, et réveillons en nous la crainte de Dieu. Montrons beaucoup plus de piété que ces étrangers, afin de ne pas avancer n'importe comment vers l'autel et de ne pas attirer le feu sur nos têtes.

Je ne dis pas cela pour vous détourner d'avancer vers l'autel, mais pour vous empêcher de le faire inconsciemment. Car, de même qu'il est dangereux d'avancer n'importe comment, de même ne pas communier au repas sacramentel, c'est se condamner à la famine et à la mort. Cette table fortifie notre âme, rassemble notre pensée, soutient notre assurance; elle est notre espérance, notre salut, notre lumière, notre vie. Si nous quittons la terre après ce sacrifice, nous entrerons avec une parfaite assurance dans les parvis sacrés, comme si nous étions protégés de tous côtés par une armure d'or.

Mais pourquoi parler du futur? Dès ce monde, le sacrement transforme la terre en ciel. Ouvrez donc les portes du ciel, ou plutôt les portes des cieux les plus sublimes, et alors vous verrez ce que je viens de dire. Ce qu'il y a de plus précieux au ciel, je vous le montrerai sur la terre. Ce que je vous montre, ce n'est ni les anges, ni les archanges, ni les cieux des cieux, mais celui qui est leur maître. Vous voyez ainsi d'une certaine façon sur la terre ce qu'il y a de plus précieux. Et non seulement vous le voyez, mais vous le touchez, mais vous le mangez et vous l'emportez chez vous. Purifiez donc votre âme, préparez votre esprit à la réception de ces mystères.
Saint Augustin
Saint Matthieu et saint Marc, à l'occasion de ce qui précède, rapportent comment Jean-Baptiste fut mis à mort par Hérode. Saint Luc, au contraire, qui avait déjà raconté la mort du saint Précurseur, après avoir parlé des incertitudes d'Hérode au sujet de la personne du Sauveur, ajoute aussitôt: «Et les Apôtres étant de retour, racontèrent à Jésus tout ce qu'ils avaient fait».

Saint Luc réunit ici, sous une même phrase, la réponse de Philippe: «Quand on aurait pour deux cents deniers de pain, cela ne suffirait pas pour en donner à chacun un morceau», et celle d'André: «Il y a ici un jeune homme qui a cinq pains d'orge et deux poissons», comme le rapporte saint Jean ( Jn 6). En effet, ce que dit saint Luc: «Nous n'avons que cinq pains et deux poissons», se rapporte à la réponse d'André, et ce qu'il ajoute: «A moins que nous n'allions acheter de quoi nourrir tout ce peuple»,renferme la réponse de Philippe, si ce n'est qu'il ne parle pas des deux cents derniers, quoiqu'on puisse dire qu'il y est fait allusion dans la réponse d'André; car, après avoir dit: «Il y a ici un jeune homme qui a cinq pains et deux poissons», il ajoute: «Mais qu'est-ce que cela, pour tant de monde ?» ce qui revient à dire: «A moins que nous n'allions acheter de quoi nourrir tout ce peuple». De cette diversité dans le récit, et de cette concordance dans les faits comme dans les maximes, ressort pour nous cette importante leçon, que nous ne devons chercher dans les paroles, que la volonté de ceux qui parlent, et que les narrateurs, amis de la vérité, doivent s'attacher surtout à la mettre en évidence dans leurs récits, qu'il y soit question de l'homme, des anges ou de Dieu.

Saint Luc dit qu'on les fit asseoir par troupes de cinquante; saint Marc par groupes de cinquante et de cent, mais cette différence ne peut faire difficulté; car l'un des Évangélistes n'exprime qu'une des parties dont les groupes étaient composés, et l'autre la totalité. Si l'un des deux Évangélistes ne parlait que de groupes de cinquante, et l'autre de groupes de cent personnes, la contradiction paraîtrait évidente, et il serait difficile d'admettre que les deux choses soient vraies, mais racontées chacune par un seul des deux Évangélistes; et cependant en y réfléchissant plus attentivement, qui ne reconnaîtra la vraisemblance de cette explication? J'ai fait cette observation, parce qu'il se présente souvent des faits de ce genre qui, pour les esprits superficiels ou prévenus, paraissent contradictoires et ne le sont point.
Saint Cyrille d'Alexandrie
Ils le suivaient, pour lui demander les uns d'être délivrés des démons qui les possédaient, les autres d'être guéris de leurs maladies, d'autres enfin ne se lassaient point de rester avec lui, retenus par le charme de sa doctrine.

Mais il était impossible aux disciples d'exécuter cet ordre, puisqu'ils n'avaient avec eux que cinq pains et deux poissons: «Ils lui répartirent: Nous n'avons que cinq pa ins et deux poissons, à moins que nous n'allions acheter de quoi nourrir tout ce peuple».

La grande multitude de peuple, dont l'Évangéliste fait connaître le nombre, ajoute encore aux difficultés du miracle: «Or, ils étaient environ cinq mille hommes, sans compter les femmes et les enfants, comme le remarque un autre Évangéliste ( Mt 14).

Cette multitude, comme nous l'avons dit, venait implorer la guérison de ses diverses souffrances, et les disciples qui savaient qu'il suffisait au Sauveur de le vouloir, pour que tous ces malades fussent guéris, lui disent: «Renvoyez-les, et qu'ils soient délivrés de leurs souffrances».Considérez ici l'immense bonté de celui à qui s'adresse cette prière; non seulement il accorde ce que lui demandent ses disciples, mais il répand avec profusion, sur ce peuple qui le suit, les dons de sa main libérale, en leur commandant de lui donner à manger: «Et il leur répondit: Donnez-leur vous mêmes à manger».

Il le fait encore pour notre instruction, et pour nous apprendre qu'en commençant le repas, et avant de rompre le pain, nous devons l'offrir à Dieu, et attirer sur lui la bénédiction céleste: «Et levant les yeux au ciel, il les bénit et les rompit».

Là ne s'arrête point le miracle, l'Évangéliste ajoute: «Et des morceaux qui restèrent, on emporta douze corbeilles pleines». C'était une preuve manifeste que les oeuvres de charité envers le prochain obtiennent de Dieu une récompense surabondante.
Saint Bède le Vénérable
Ils lui rapportent non seulement les miracles qu'ils ont faits, et quel a été le sujet de leurs enseignements, mais ils lui apprennent aussi tout ce que Jean-Baptiste a eu à souffrir pendant qu'ils prêchaient l'Évangile, et ce sont ses propres disciples, ou ceu x de Jean-Baptiste, qui lui apprennent cette nouvelle, comme semble l'indiquer saint Matthieu.

Le Seigneur a en abomination les hommes de sang, et ceux qui entretiennent des relations avec eux, quand ils persévèrent dans leurs crimes; aussi dès qu'il eut appris la mort de Jean-Baptiste, il s'éloigne des meurtriers, et se retire dans un lieu désert: «Et les prenant avec lui, il se retira à l'écart dans un lieu désert, non loin de la ville de Bethsaïde».

Bethsaïde est une ville de Galilée, située sur les bords du lac de Génésareth, et d'où les apôtres André, Pierre et Philippe étaient originaires. Si le Sauveur s'éloigne ainsi, ce n'est point par crainte de la mort, comme le pensent quelques-uns, mais pour épargner à ses ennemis, dans un sentiment de miséricorde, un nouvel homicide, et aussi pour attendre le temps marqué pour sa passion.

De son côté Jésus, Sauveur aussi puissant que bon, accueille ceux qui sont fatigués, instruit les ignorants, guérit les malades, nourrit ceux qui ont faim, et montre ainsi combien ce pieux empressement des fidèles lui est agréable: «Et il les accueillit avec bonté, et il leur parlait du royaume de Dieu», etc.

Le Sauveur quitte la Judée, qui, en refusant de croire en lui, s'était ôté l'honneur d'être le siége des prophéties, et il distribue dans le désert l'aliment de la parole divine à l'Église qui n'avait point d'époux. Et lorsqu'il se retire dans le désert des nations, une multitude innombrable de fidèles sortent des murs de leur vie ancienne et de leurs diverses croyances pour s'attacher à ses pas.

C'est au déclin du jour qu'il nourrit la multitude, c'est-à-dire, lorsque la fin des temps approche, ou bien, lorsque le soleil de justice s'est incliné et a disparu pour nous ( Ml 4, 2).

Les Apôtres n'avaient encore que les cinq pains de la loi mosaïque, et les deux poissons des deux Testaments, qui étaient cachés dans les profondeurs obscures des mystères comme dans les eaux de l'abîme. L'homme a reçu cinq sens extérieurs; les cinq mille hommes qui marchent à la suite du Seigneur, figurent donc ceux qui, vivant au milieu du monde, font un bon usage des biens extérieurs qu'ils possèdent. Ils se nourrissent des cinq pains, parce qu'ils ont encore besoin d'être dirigés par les préceptes de la loi. Car pour ceux qui renoncent pleinement au monde, la nourriture de l'Évangile les fait parvenir à une perfection sublime. Les divers groupes qui se nourrissent de ces pains, figurent les assemblées particulières de l'Eglise par toute la terre, et qui toutes ne font qu'une Église catholique.

Or, le Sauveur ne crée pas de nouveaux aliments pour rassasier la faim de cette multitude, mais il prend ceux qu'avaient les Apôtres, et il les bénit, parce qu'en effet, dans le cours de sa vie mortelle, il n'annonce point d'autres vérités que celles qui ont été prédites par les prophètes, et il nous fait voir les oracles prophétiques pleins des mystères de la grâce. Il lève les yeux au ciel, pour nous apprendre à diriger vers le ciel toute la force de notre esprit, et à y chercher la lumière de la science. Il rompt les pains et les donne à ses disciples pour les distribuer au peuple, parce que c'est aux Apôtres qu'il a dévoilé les mystères de la loi et des prophètes, en les chargeant de les annoncer par toute la terre.

Ou bien encore, les douze paniers figurent les douze Apôtres et tous les docteurs qui sont venus à leur suite; au dehors, les hommes n'avaient pour eux que du mépris, mais au dedans, ils étaient remplis des précieux restes de la nourriture du salut.
Saint Théophylacte d'Ohrid
Notre-Seigneur se retire dans un lieu désert pour y opérer le miracle de la multiplication des pains, afin que personne ne pût dire que ces pains avaient été apportés d'une ville voisine.

Il veut nous apprendre que la sagesse dont nous devons faire profession, consiste dans les paroles et dans les oeuvres, et nous fait un devoir d'enseigner le bien que nous faisons, et de mettre en pratique ce que nous enseignons. Comme le jour était sur son déclin, les disciples commencent à s'inquiéter pour cette nombreuse multitude, dont ils ont compassion. «Or, le jour commençant à baisser, les douze vinrent lui dire», etc.

En parlant de la sorte, il n'ignorait pas ce qu'ils allaient lui répondre, mais il voulait les amener à dire combien ils avaient de pains, pour faire ressortir par cette déclaration la grandeur du miracle qu'il allait opérer.

Notre-Seigneur nous enseigne ici, lorsque nous donnons à quelqu'un l'hospitalité, à le faire asseoir, et à lui prodiguer tous les soins qui dépendent de nous: «Jésus dit à ses disciples: Faites les asseoir par groupes de cinquante».

C'était encore pour nous apprendre la merveilleuse puissance de l'hospitalité, et combien nous augmentons nos propres richesses, en les distribuant largement aux indigents.
Louis-Claude Fillion
Récit du miracle. Voyez l'Évang. selon S. Matthieu, p. 294 et ss. - Quoique Jésus ait devant lui plus de cinq mille personnes à nourrir (Matth. 8, 21 ; Marc. 6, 44), les cinq pains et les deux poissons que les Apôtres ont mis à sa disposition lui suffisent amplement, car sa puissance n'a pas de bornes. Mais tout d'abord il procède au placement de ses convives, pour rendre la distribution des vivres plus facile. Comp. Marc. 6, 39, 40 et le commentaire. « D'après saint Luc on fit asseoir la foule par groupes de cinquante, et d'après saint Marc par groupes de cinquante et par groupes de cent. La difficulté ne peut venir ici de ce que l'un rapporte tout ce qui s'est fait et l'autre une partie seulement … l'on rencontre souvent dans les Évangélistes des passages semblables que le défaut de réflexion et la précipitation font regarder comme opposés, quand ils ne le sont aucunement » S. Augustin, de Cons. Evangel. l. 2, c. 46. - Il distribua : dans le grec à l'imparfait, comme dans le second Évangile : il donnait et continuait de donner ce pain miraculeux, jusqu'à ce que tout le monde fût servi. Comme le dit S. Augustin, Enarrat. 2 in Ps. 110, 10, « Des fontaines de pain étaient dans les mains de Jésus ».