Marc 10, 16
Il les embrassait et les bénissait en leur imposant les mains.
Il les embrassait et les bénissait en leur imposant les mains.
Si un disciple qui fait profession de la foi catholique, voit qu'on offre au Sauveur ceux que le monde considère comme des insensés, des hommes ignorés et misérables qui sont appelés pour cette raison de petits enfants, qu'il se garde bien de s'y opposer en accusant d'indiscrétion ceux qui veulent les présenter au Sauveur. Puis il exhorte ses disciples qui sont déjà des hommes faits à condescendre à tout ce qui peut être utile aux enfants, à se faire enfants avec les enfants pour les signer à Dieu, à l'exemple de celui qui étant Dieu lui-même, s'est humilié jusqu'à se faire enfant. «Car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent».
En effet, l'âme de l'enfant est libre de toute passion, et nous devons faire par le travail de la volonté ce qu'il fait en suivant l'impulsion de la nature.
Les disciples repoussaient ceux qui présentaient ces enfants, par égard pour la dignité de Jésus-Christ. «Les disciples repoussaient par de rudes paroles ceux qui les lui présentaient». Mais le Sauveur voulant enseigner à ses disciples à fuir toute pensée d'orgueil, et à fouler aux pieds toute hauteur mondaine, accueille ces petits enfants, et déclare que le royaume des cieux leur appartient: «Et il leur dit: Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les empêchez point», etc.
Admirez comme il les embrasse pour les bénir; il semble dans sa bonté vouloir ramener jusque dans son sein sa créature qui s'en était séparée dès le commencement par sa chute; il impose les mains aux enfants, comme signe de l'action de la puissance divine. La coutume d'imposer les mains existait avant lui, mais jamais elle n'avait eu l'efficacité que le Sauveur lui communique. Car il était Dieu, mais comme homme, il se conformait aux actions extérieures en usage parmi les hommes.
Dans ses desseins mystérieux, le Père avait préparé une Épouse pour son Fils unique et il la lui avait présentée sous les figures de la prophétie. <> Moïse parut. Il traça d'une main experte une image de l'Époux et de l'Épouse et la recouvrit aussitôt d'un voile. Il écrivit dans son livre que l'homme quitterait son père et sa mère pour s'attacher à sa femme de sorte que les deux ne fassent réellement plus qu'un. Le prophète Moïse nous a parlé en ces termes de l'homme et de la femme pour annoncer le Christ et son Église. Avec l'oeil perçant du prophète, il contempla le Christ devenant un avec l'Église grâce au mystère de l'eau. Il vit le Christ attirer à lui l'Église dès le sein virginal, et l'Église attirer à elle le Christ dans l'eau du baptême. L'Époux et l'Épouse furent ainsi totalement unis d'une manière mystique: voilà pourquoi Moïse écrivit que les deux ne feraient plus qu'un. Moïse, le visage voilé, contempla le Christ et l'Église; il appela l'un "Homme" et l'autre "Femme", pour éviter de montrer aux Hébreux la réalité dans toute sa clarté.
Après la célébration de leurs noces, Paul vint. Il vit le voile étendu sur leur splendeur, et l'ôta pour révéler le Christ et son Épouse au monde entier. Il montra que c'était bien eux que Moïse avait décrits dans sa vision prophétique. Exultant d'une joie divine, l'Apôtre proclama: Ce mystère est grand (Ep 5,32). Il fit connaître ceux que le prophète avait désignés d'une manière voilée sous les figures de l'Homme et de la Femme. "Je le sais, dit-il, c'est le Christ et son Église qui ne sont plus deux mais un seul" (cf. Ep 5,31).
Les femmes ne sont pas aussi étroitement unies à leurs maris que l'Église au Fils de Dieu. Quel autre époux que Notre Seigneur mourut jamais pour son épouse, et quelle épouse a jamais choisi comme époux un crucifié? Qui a jamais donné son sang en présent à son épouse, sinon celui qui mourut sur la croix et scella son union nuptiale par ses blessures? Qui a-t-on jamais vu mort, gisant au banquet de ses noces, avec, à son côté, son épouse qui l'étreint pour être consolée? A quelle autre fête, à quel autre banquet, a-t-on distribué aux convives, sous la forme du pain, le corps de l'époux?
La mort sépare les épouses de leurs maris, mais ici elle unit l'Épouse à son Bien-aimé. Il mourut sur la croix, laissa son corps à sa glorieuse Épouse, et maintenant, à sa table, chaque jour, elle le prend en nourriture. Elle s'en nourrit sous la forme du pain qu'elle mange et sous la forme du vin qu'elle boit, afin que le monde reconnaisse qu'ils ne sont plus deux, mais un seul.
Après la célébration de leurs noces, Paul vint. Il vit le voile étendu sur leur splendeur, et l'ôta pour révéler le Christ et son Épouse au monde entier. Il montra que c'était bien eux que Moïse avait décrits dans sa vision prophétique. Exultant d'une joie divine, l'Apôtre proclama: Ce mystère est grand (Ep 5,32). Il fit connaître ceux que le prophète avait désignés d'une manière voilée sous les figures de l'Homme et de la Femme. "Je le sais, dit-il, c'est le Christ et son Église qui ne sont plus deux mais un seul" (cf. Ep 5,31).
Les femmes ne sont pas aussi étroitement unies à leurs maris que l'Église au Fils de Dieu. Quel autre époux que Notre Seigneur mourut jamais pour son épouse, et quelle épouse a jamais choisi comme époux un crucifié? Qui a jamais donné son sang en présent à son épouse, sinon celui qui mourut sur la croix et scella son union nuptiale par ses blessures? Qui a-t-on jamais vu mort, gisant au banquet de ses noces, avec, à son côté, son épouse qui l'étreint pour être consolée? A quelle autre fête, à quel autre banquet, a-t-on distribué aux convives, sous la forme du pain, le corps de l'époux?
La mort sépare les épouses de leurs maris, mais ici elle unit l'Épouse à son Bien-aimé. Il mourut sur la croix, laissa son corps à sa glorieuse Épouse, et maintenant, à sa table, chaque jour, elle le prend en nourriture. Elle s'en nourrit sous la forme du pain qu'elle mange et sous la forme du vin qu'elle boit, afin que le monde reconnaisse qu'ils ne sont plus deux, mais un seul.
C'est-à-dire, si vous n'avez point l'innocence et la pureté de coeur d'un enfant, vous ne pourrez entrer dans le royaume de Dieu. Dans un autre sens, Notre-Seigneur nous commande de recevoir comme un enfant le royaume de Dieu, c'est-à-dire, la doctrine de l'Évangile. Voyez l'enfant qui apprend, il ne contredit pas l'enseignement de ses maîtres, il ne cherche ni raison ni discours pour leur résister, mais il reçoit avec docilité leurs leçons, et leur obéit avec respect. Ainsi devons-nous recevoir la parole de Dieu en lui obéissant avec simplicité et sans résistance.
Il embrasse et bénit les enfants pour nous apprendre que c'est sur les humbles d'esprit qu'il se plaît à verser sa bénédiction, sa grâce et son amour.
Après nous avoir fait connaître la malice des pharisiens qui tentaient le Sauveur, l'Évangéliste nous montre la foi vive de la multitude, persuadée que par la seule imposition des mains, Jésus-Christ attirerait les bénédictions sur les enfants qu'ils lui présentaient. «Alors on lui présenta de petits enfants, afin qu'il les touchât».
Aussi ne dit-il pas: «Le royaume des cieux leur appartient», mais «il appartient à ceux qui leur ressemblent», c'est-à-dire, à ceux qui par des efforts constants parviennent à l'innocence et à la simplicité que les enfants ont par nature. L'enfant n'a point de haine, il agit sans malice, châtié par sa mère il revient près d'elle, il préfère aux vêtements des rois les habits grossiers dont elle le couvre; ainsi, le chrétien docile aux inspirations de l'Eglise, sa mère, ne met rien au-dessus d'elle, pas même la volupté, cette reine, qui en asservit un si grand nombre. «Je vous le dis en vérité, ajoute le Sauveur, quiconque ne recevra point le royaume de Dieu, comme un petit enfant, n'y entrera point».
Voici un touchant tableau, dont nous devons à S. Marc les deux plus beaux détails. — Les embrassant. Deux fois
seulement il est fait mention des caresses de Jésus, et ce sont toujours des enfants qui les reçoivent, et c’est
notre Évangéliste qui les signale. Cf. Marc 9, 35. Il manquerait quelque chose à l’Évangile si ces faits
délicats n’eussent été racontés. — Imposant les mains sur eux. Ne dirait-on pas que c’est ici l’ordination des
petits enfants, opérée en vue du royaume des cieux ? Le bon Pasteur traite avec la plus suave bonté les
agnelets de son troupeau ! — Il les bénissait. Le texte grec flotte entre « parler avec bienveillance, louer,
bénir » et « louer fortement, vanter ». Le présent est plus pittoresque ; le verbe composé a plus de force et
marque mieux la tendresse du Sauveur pour ses aimables favoris.