Marc 10, 21
Jésus posa son regard sur lui, et il l’aima. Il lui dit : « Une seule chose te manque : va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres ; alors tu auras un trésor au ciel. Puis viens, suis-moi. »
Jésus posa son regard sur lui, et il l’aima. Il lui dit : « Une seule chose te manque : va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres ; alors tu auras un trésor au ciel. Puis viens, suis-moi. »
Jésus, l’ayant regardé, l’aima. Deux traits admirables, propres à S. Marc. Dans le texte grec, le premier
verbe signifie « regarder dedans » et désigne un regard prolongé, scrutateur. Cf. v. 27 ; Jean 1, 36, 41,
Luc 17, 61. L’autre verbe a ici sa signification accoutumée d’aimer. Jésus, plongeant donc son divin regard
jusqu’au fond du cœur de ce bon jeune homme, y contempla de nobles qualités, et il daigna concevoir pour
lui une vive affection. Touchant passage, qui nous montre le Sauveur semblable à nous, s’attachant à ce qui
est aimable et pur. Quel bonheur d’être ainsi aimé par Jésus ! Toutefois, avant que le sceau fût mis à cette
sainte amitié, il fallait que celui qui en était l’objet s’en montrât digne par sa générosité. De là l’épreuve que
lui impose aussitôt Notre-Seigneur. — Vends tout ce que tu as… Vas, vends tout sans exception, et donne aux
pauvres le prix que tu en auras retiré. — Puis viens et suis-moi. La Recepta ajoute : « prends ta croix », mots
importants, qui conviennent parfaitement à la situation et qui sont sans doute authentiques, bien qu’ils
manquent aussi dans quelques anciens manuscrits (B, C, Sinait.).
Nous parlons d’une attitude du cœur, qui vit tout avec une attention sereine, qui sait être pleinement présent à quelqu’un sans penser à ce qui vient après, qui se livre à tout moment comme un don divin qui doit être pleinement vécu. Jésus nous enseignait cette attitude quand il nous invitait à regarder les lys des champs et les oiseaux du ciel, ou quand en présence d’un homme inquiet « il fixa sur lui son regard et l’aima » (Mc 10, 21). Il était pleinement présent à chaque être humain et à chaque créature, et il nous a ainsi montré un chemin pour surmonter l’anxiété maladive qui nous rend superficiels, agressifs et consommateurs effrénés.
39. L’Évangile nous raconte qu’un homme riche vint à lui, rempli d’idéaux mais manquant de force pour changer de vie. Alors, « Jésus fixa sur lui son regard » (Mc 10, 21). Peut-on imaginer cet instant, cette rencontre entre le regard de cet homme et le regard de Jésus ? Lorsqu’Il t’appelle, te convoque pour une mission, Il commence par te regarder, Il pénètre au plus profond de ton être. Il perçoit et connaît tout ce qui est en toi, Il pose son regard sur toi : « Comme Il cheminait sur le bord de la mer de Galilée, Il vit deux frères [...]. En avançant plus loin et Il vit deux autres frères » (Mt 4, 18.21).