Marc 12, 44
Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. »
Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. »
Dans le sens figuré, les riches sont ceux qui tirent du trésor de leurs coeurs des choses anciennes et nouvelles ( Mt 13, 52), les secrets mystérieux et cachés de la sagesse divine ( Ps 50 50 , 7) dans l'Ancien comme dans le Nouveau Testament. Que figure cette pauvre femme? moi et tous ceux qui me ressemblent, qui mettons ce que nous pouvons, et qui sommes obligés de nous arrêter aux désirs pour ce qui échappe à nos explications. Dieu ne considère pas le nombre de vérités que vous avez entendues, mais vos dispositions en les écoutant. Or, chacun de vous peut offrir le quadrant qui est une volonté active et prompte, et qui est ainsi appelée, parce qu'elle est composée de trois choses: la pensée, la parole et l'action. Notre-Seigneur dit que cette pauvre veuve a donné tout ce qui lui restait pour vivre parce que tous les plaisirs du corps consistent dans la nourriture suivant ces paroles de l'Ecclésiaste: «Tout le travail de l'homme est pour sa nourriture».
Qu'as-tu donc que tu n'aies reçu?, demande l'Apôtre (1Co 4,7). Voilà pourquoi, mes bien-aimés, il ne faut pas que nous gardions jalousement nos richesses comme si elles étaient nôtres, mais que nous les prêtions, puisqu'elles nous ont été confiées. Car on nous en a confié la charge, et nous avons l'usage d'une richesse commune, non la possession éternelle d'un bien propre (cf. 1Co 9,17). Si tu reconnais que ce bien n'est à toi ici-bas que pour un temps, tu pourras le posséder éternellement dans le ciel.
Rappelons-nous cette veuve qui se préoccupait des pauvres sans se soucier d'elle-même. Ne pensant qu'à la vie future, elle abandonna tous ses moyens d'existence, comme le Juge lui-même l'a attesté. Les autres, en effet, avaient donné du surplus de leur biens. Cette femme, qui avait pour toute fortune deux petites pièces de monnaie, était peut-être plus dépourvue que beaucoup de pauvres, mais les richesses de son coeur dépassaient celles de tous les riches. Elle n'avait en vue que les richesses de la récompense éternelle. Elle ne désirait que le trésor céleste et, d'un seul coup, elle s'est dépouillée de tous ses biens, ceux qui viennent de la terre et qui retournent à la terre.
Prêtons donc au Seigneur les biens que nous avons reçus de lui. Nous ne possédons rien, en effet, qu'il ne nous ait donné, et nous n'existons que parce qu'il le veut. En particulier, comment pourrions-nous penser avoir quelque chose à nous, alors que nous avons contracté une dette plus grande et spéciale, et que nous ne nous appartenons pas à nous-mêmes? Car Dieu nous a créés, mais il nous a aussi rachetés.
Eh bien, réjouissons-nous d'avoir été rachetés à grand prix, en vérité, par le sang du Seigneur lui-même. Ce qui fait que nous ne sommes plus des esclaves sans valeur. Être libre de la justice est en effet une liberté plus vile que l'esclavage, puisqu'une pareille liberté fait de l'homme un esclave du péché et un prisonnier de la mort. Aussi, rendons au Seigneur ce qu'il nous a donné; donnons à Celui qui reçoit en tout pauvre; donnons, dis-je, avec joie, pour recevoir de lui dans l'allégresse, comme il l'a promis.
Rappelons-nous cette veuve qui se préoccupait des pauvres sans se soucier d'elle-même. Ne pensant qu'à la vie future, elle abandonna tous ses moyens d'existence, comme le Juge lui-même l'a attesté. Les autres, en effet, avaient donné du surplus de leur biens. Cette femme, qui avait pour toute fortune deux petites pièces de monnaie, était peut-être plus dépourvue que beaucoup de pauvres, mais les richesses de son coeur dépassaient celles de tous les riches. Elle n'avait en vue que les richesses de la récompense éternelle. Elle ne désirait que le trésor céleste et, d'un seul coup, elle s'est dépouillée de tous ses biens, ceux qui viennent de la terre et qui retournent à la terre.
Prêtons donc au Seigneur les biens que nous avons reçus de lui. Nous ne possédons rien, en effet, qu'il ne nous ait donné, et nous n'existons que parce qu'il le veut. En particulier, comment pourrions-nous penser avoir quelque chose à nous, alors que nous avons contracté une dette plus grande et spéciale, et que nous ne nous appartenons pas à nous-mêmes? Car Dieu nous a créés, mais il nous a aussi rachetés.
Eh bien, réjouissons-nous d'avoir été rachetés à grand prix, en vérité, par le sang du Seigneur lui-même. Ce qui fait que nous ne sommes plus des esclaves sans valeur. Être libre de la justice est en effet une liberté plus vile que l'esclavage, puisqu'une pareille liberté fait de l'homme un esclave du péché et un prisonnier de la mort. Aussi, rendons au Seigneur ce qu'il nous a donné; donnons à Celui qui reçoit en tout pauvre; donnons, dis-je, avec joie, pour recevoir de lui dans l'allégresse, comme il l'a promis.
Notre-Seigneur, qui venait de prémunir ses disciples contre les désirs ambitieux des premières places et de la vaine gloire, fait de même un discernement aussi juste que certain de ceux qui apportent leurs offrandes dans la maison du Seigneur. «Jésus-Christ étant assis vis-à-vis du tronc, il regardait de quelle manière le peuple y jetait de l'argent». Le mot grec öõëÜîáé veut dire conserver, et le mot persan gaza signifie richesse; de là le nom de gazophylacium donné à l'endroit où l'on conserve l'argent. Ce nom était également donné au tronc où l'on déposait les dons faits par le peuple pour les usages du temple, et aux portiques où ces troncs étaient placés. Vous avez un exemple de ces portiques dans l'Évangile: «Jésus parla de la sorte dans le parvis du trésor, lorsqu'il enseignait dans le temple» ( Jn 8, 20). Il est aussi question du tronc des offrandes dans le livre des Rois. «Et le grand-prêtre Joïada prit un coffre et y fit une ouverture par dessus», etc. ().
Dans le calcul ordinaire on donne le nom de quadrans à la quatrième partie d'une chose, d'un espace quelconque, du temps, de l'argent. Peut-être ce mot exprime ici la quatrième partie du sicle, c'est-à-dire environ cinq oboles. «Alors Jésus, ayant appelé ses disciples, leur dit: Je vous le dis en vérité, cette pauvre veuve a plus donné que tous ceux qui ont mis dans le tronc». Car Dieu pèse les intentions bien plus que l'objet même de nos offrandes, il considère moins la matière de notre sacrifice que la disposition généreuse de celui qui l'offre: «Car tous les autres ont donné de leur abondance, mais celle-ci a donné de son indigence même tout ce qu'elle avait», etc.
Dans le sens allégorique, les riches qui déposaient leurs offrandes dans le trésor du temple sont la figure des Juifs fiers de la justice de la loi. Cette pauvre veuve représente la simplicité de l'Eglise; elle est pauvre, parce qu'elle s'est dépouillée de l'esprit d'orgueil et des concupiscences de la terre; elle est veuve, parce que son époux a souffert la mort pour elle. Elle met deux petites pièces de monnaie dans le tronc, parce qu'elle vient apporter l'offrande soit de l'amour de Dieu et du prochain, soit de la foi et de la prière. C'est une bien petite offrande, eu égard à notre misère personnelle, mais les pieuses dispositions de notre âme la rendent agréable à Dieu, et elle l'emporte de beaucoup sur toutes les oeuvres des Juifs orgueilleux. En effet, ces Juifs, qui présument de leur justice, donnent à Dieu de leur abondance; l'Eglise, au contraire, offre tout ce qui sert à sa subsistance, parce qu'elle reconnaît que tout ce qui contribue à entretenir sa vie est dû non pas à ses mérites, mais à la libéralité toute gratuite de Dieu.
C'était une coutume louable chez les Juifs que ceux à qui leur fortune le permettaient, déposaient volontairement leur offrande dans le trésor du temple destiné à nourrir les prêtres, les pauvres et les veuves, «Et plusieurs gens riches en mettaient beaucoup». Or, pendant qu'un grand nombre déposaient ainsi leurs offrandes, vint une pauvre veuve qui fit éclater sa piété par une offrande proportionnée à ses facultés. «Il vint aussi une pauvre veuve qui mit seulement deux petites pièces, valant ensemble le quart d'un as».
Ou bien dans un autre sens cette veuve, c'est l'âme de l'homme qui laisse Satan, à qui elle s'était attachée; elle jette deux pièces de monnaie dans le trésor du temple, c'est-à-dire le corps et l'esprit, le corps par l'abstinence, l'esprit par l'humilité. Ainsi mérite-t-elle d'entendre qu'elle a donné tout ce qui lui restait pour vivre, et qu'elle en a fait un sacrifice, en ne réservant rien de ce qu'elle possédait.
Le Sauveur explique maintenant son
étonnante assertion. Les autres ont donné de leur abondance, de leur superflu : cette pauvre veuve a donné au
contraire de son indigence. Aux autres il est donc resté plus ou moins : à cette veuve il n’est absolument rien
resté. — Tout ce qu’elle possédait : elle ne s’est pas même réservé un lepton ! — Tout ce qu’elle avait pour
vivre est une apposition emphatique à Tout ce qu’elle possédait. Le grec porte littéralement : « toute sa vie ».
— Une grande leçon se dégage de ce gracieux épisode, par lequel se termine si suavement le ministère public
de Notre-Seigneur Jésus-Christ : « Non pas combien, mais de combien ». Beaucoup d’âmes l’ont comprise.
Du haut du ciel, comme autrefois de la cour du temple, Jésus voit et bénit ces humbles ouvrières, ces enfants
pauvres, qui donnent en faveur des bonnes œuvres « tout ce qu’ils ont pour vivre ».