Marc 6, 13
Ils expulsaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades, et les guérissaient.
Ils expulsaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades, et les guérissaient.
En leur faisant cette recommandation, le Seigneur veut encore que leur extérieur seul fasse comprendre combien ils étaient éloignés du désir des richesses.
Ou bien encore, au rapport de saint Matthieu et de saint Luc, Notre-Seigneur ne permet de porter ni chaussures, ni bâton, et c'est ce qu'il y a de plus parfait; d'après saint Marc, au contraire, il autorise ses disciples à porter un bâton et des sandales, et c'est une simple permission qu'il leur donne.
Ou bien, pour être un témoignage des fatigues de la route qu'ils ont supportées pour eux, ou pour signifier que la poussière des péchés des prédicateurs retombe sur eux. «Etant donc partis, ils prêchaient aux peuples de faire pénitence», etc. Saint Marc seul rapporte qu'ils oignaient d'huile les malades; saint Jacques, dans son Epître canonique dit quelque chose de semblable ( Jc 5). Or, l'huile repose le corps fatigué, et elle produit tout à la fois la lumière et la joie. L'huile de l'onction figure la miséricorde de Dieu, la guérison des infirmités, la lumière du coeur, toutes choses qui sont le fruit de la prière.
Ou bien enfin, comme, d'après saint Matthieu, Notre-Seigneur ajoute aussitôt: «L'ouvrier est digne de son salaire», nous voyons la raison pour laquelle il leur défend de posséder ou de porter rien avec eux. Ce n'est pas que toutes ces choses ne soient nécessaires à l'entretien de la vie; mais en les envoyant ainsi dépourvus de tout, il voulait apprendre à ceux à qui ils prêchaient l'Évangile que c'était pour eux un devoir de subvenir à l'entretien des Apôtres. Toutefois, il est évident que le Seigneur n'impose pas ici à ses disciples l'obligation de ne vivre que des offrandes qui leur seraient faites par les fidèles qu'ils évangélisaient, ou bien, il faudrait dire que saint Paul s'est mis en contradiction aveu ce précepte en vivant du travail de ses mains ( Ac 20,34-35 1Co 4,12 1Th 2,1 1Th 2 ); mais il donne à ses Apôtres un véritable pouvoir, et veut qu'ils soient convaincus qu'ils ont droit à ces offrandes. On se demande encore comment saint Matthieu et saint Luc rapportent que Notre-Seigneur avait défendu à ses disciples de porter même un bâton, tandis que nous lisons dans saint Marc: «Il leur commanda de ne rien porter eu chemin qu'un bâton seulement». Pour résoudre cette difficulté, il faut admettre que le bâton que les Apôtres peuvent porter avec eux, d'après saint Marc, doit être pris dans un autre sens que celui que le Sauveur leur défend de porter suivant le récit de saint Matthieu et de saint Luc. Notre-Seigneur a donc pu leur dire d'une manière abrégée: «Ne portez avec vous aucune des choses nécessaires à la vie, pas même un bâton ou rien qu'un bâton». Ainsi en disant: «Pas même un bâton», il exclut jusqu'aux moindres choses, et en ajoutant: «Rien qu'un bâton»,il veut que l'on comprenne qu'en vertu du pouvoir qui leur est donné, et qui est figuré par le bâton, aucune des choses qu'il leur défend de porter ne leur fera défaut. Notre-Seigneur a donc exprimé ces deux pensées; mais comme aucun des Évangélistes ne les a rapportées toutes deux à la fois, on est porté à croire que celui qui a parlé du bâton à porter dans un sens, est en contradiction avec celui qui rapporte la défense faite de porter même un bâton, pris dans un autre sens. L'explication que nous venons de donner fait disparaître toute contradiction. Ainsi, lorsque Notre-Seigneur, d'après saint Matthieu, défend à ses Apôtres d'emporter avec eux des chaussures, il leur défend la préoccupation qui les leur ferait emporter, dans la crainte qu'elles ne viennent à leur manquer. Il faut entendre, dans le même sens, la recommandation de ne point porter deux tuniques, Notre-Seigneur veut délivrer ses Apôtres de l'embarras d'en porter une autre que celle qui sert à les couvrir, puisque leur ministère leur donne le droit d'en recevoir, au besoin, une seconde. Donc, lorsque d'après saint Marc, le Sauveur leur recommande de chausser leurs sandales, il fa ut voir, dans ces sandales, une signification symbolique et mystérieuse, c'est-à-dire que la chaussure doit laisser le pied du prédicateur découvert par dessus et protégé par dessous, ce qui signifie que l'Évangile ne doit ni rester caché, ni s'appuyer sur les avantages de la terre. Que signifie encore la défense faite d'avoir et de porter deux tuniques, et la défense plus expresse de se vêtir de plus d'une tunique, si ce n'est que les Apôtres doivent marcher dans la simplicité, sans la moindre duplicité? Et si quelqu'un pense que Notre-Seigneur n'a pu, dans un seul et même discours, mêler le sens figuré au sens propre et littéral, qu'il jette les yeux sur les autres discours du Sauveur, et il verra bientôt qu'il avance cette assertion avec autant de témérité que d'ignorance.
Le Sauveur les envoie deux par deux, pour figurer que le précepte de la charité a un double objet: l'amour de Dieu et l'amour du prochain, et aussi parce qu'il faut deux termes pour que la charité puisse avoir lieu. Il nous enseigne encore par là que celui qui n'a pas la charité pour le prochain ne doit en aucune façon se charger du ministère de la prédication.
Notre-Seigneur, maître plein de bonté et de douceur, n'envie point à ses serviteurs les miracles qu'ils pouvaient opérer, et il communique à ses Apôtres le pouvoir qu'il avait de guérir toute langueur et toute infirmité: «Alors, appelant les douze... il leur donna puissance sur les esprits impurs». Mais il y a une grande différence entre donner et recevoir: tout ce que fait Notre-Seigneur il le fait en vertu de la puissance qui lui est propre, tandis que ses disciples, dans les miracles qu'ils opèrent, sont obligés de confesser leur faiblesse et la puissance du Seigneur, en disant comme saint Pierre: «Au nom de Jésus, lève-toi et marche» ( Ac 3 ).
Le prédicateur doit avoir dans la providence de Dieu une si grande confiance, que, sans se préoccuper de ce qui est nécessaire à l'entretien de la vie, il doit être assuré que rien ne lui manquera, car si son esprit se laisse prendre par les soucis des choses temporelles, il sera moins en état d'inspirer aux autres l'amour des biens éternels.
Ces deux tuniques me paraissent indiquer deux vêtements distincts, car on ne peut admettre que, dans les contrées glaciales de la Scythie toujours couvertes de neige, on doive se contenter d'une seule tunique; la tunique est donc prise ici pour le vêtement tout entier, et Notre-Seigneur nous défend d'en avoir un second en réserve, dans la crainte de ce qui peut arriver.
Dans le sens allégorique, la besace représente les charges et les embarras du siècle; le pain, les délices de la terre, et l'argent dans la bourse la sagesse qui reste cachée. C'est qu'en effet celui qui est revêtu des fonctions de docteur ne doit ni plier sous le poids des affaires du siècle, ni se laisser amollir par les désirs de la chair, ni cacher le talent de la parole qui lui est confiée sous la négligence d'un corps livré à l'oisiveté: «Et il leur disait: En quelque maison que vous entriez», etc. Il leur donne ici le précepte général de la persévérance dans l'observation des lois de l'hospitalité, et leur déclare qu'il est indigne d'un prédicateur du royaume des cieux d'aller de maison en maison.
Aussi, il est admis comme certain que c'est des Apôtres eux-mêmes que l'Eglise a reçu la coutume d'oindre les énergumènes et les malades avec de l'huile consacrée par la bénédiction pontificale.
Notre-Seigneur ne prêchait pas seulement dans les villes, mais dans les bourgs et dans les villages, pour nous apprendre à ne pas mépriser ce qui est petit et à ne pas rechercher toujours les grandes villes, mais à semer la parole de Dieu dans les villages obscurs et de peu d'importance: «Et il parcourait les villages d'alentour, et il y enseignait».
Il envoie les Apôtres deux à deux, pour leur inspirer plus d'ardeur et d'activité, car comme dit l'Ecclésiaste ( Qo 4,9 ): «Il vaut mieux être deux ensemble que d'être seul». Si, au contraire, il les eût envoyé plus de deux ensemble, le nombre des Apôtres n'eût pas suffi pour tous les bourgs dans lesquels ils devaient prêcher l'Évangile.
Il leur enseigne encore à ne point rechercher les présents, afin qu'en ne possédant rien, ils donnent ainsi plus de force et d'efficacité à leurs prédications sur la pauvreté.
Il ne veut pas qu'en changeant ainsi de maison, ils donnent lieu au reproche de sensualité, «Et quant à ceux qui ne vous recevront point et ne vous écouteront point, lorsque vous sortirez, secouez la poussière de vos pieds», etc. Le dessein du Sauveur, en leur faisant ce commandement, est de montrer aux peuples qu'ils évangélisent qu'ils ont entrepris une longue route dans l'intérêt de leurs âmes, ou qu'ils n'ont voulu rien recevoir d'eux, pas même la poussière; et ils doivent secouer cette poussière, pour être on témoignage contre eux, c'est-à-dire une véritable accusation.
L'huile représente encore la grâce de l'Esprit saint, qui nous fait passer des fatigues du travail à la lumière et à la joie de l'esprit.
En plus de l'enseignement qu'il a donné lui-même, le Seigneur a envoyé les Douze deux par deux, pour que leur zèle en soit augmenté, car, envoyés seuls, ils auraient pu manquer d'ardeur. Si, d'autre part, il les avait envoyés à plus de deux, il n'aurait pas eu assez d'Apôtres pour parcourir les nombreux villages.
Il les envoie donc deux par deux: Deux hommes valent mieux qu'un seul (Qo 4,9), dit l'Ecclésiaste. Il leur prescrit aussi de ne rien emporter, ni sac, ni pièces de monnaie, ni pain, leur enseignant par ces paroles à mépriser les richesses. Ainsi mériteront-ils le respect de ceux qui les verront et, en ne possédant rien en propre, ils leur apprendront la pauvreté. Qui donc, à la vue d'un Apôtre sans besace ni pain - qui est la chose la plus nécessaire - ne se laisserait pas fléchir et ne se dépouillerait pas pour vivre dans la pauvreté?
Il leur ordonne de rester dans une maison pour ne pas s'acquérir une réputation d'hommes inconstants que la gloutonnerie fait passer d'une famille à l'autre. Il leur dit par ailleurs de quitter ceux qui ne les reçoivent pas, en secouant la poussière de leurs pieds. Ils leur montreront ainsi qu'ils ont parcouru un long chemin pour eux sans aucune utilité, ou qu'ils ne gardent rien d'eux, pas même la poussière, qu'ils secouent au contraire en témoignage contre eux, c'est-à-dire en signe de désaveu.
"Amen, je vous le dis, au jour du jugement, Sodome et Gomorrhe seront traitées moins sévèrement (Mt 10,15) que ceux qui ne vous auront pas reçus." Car, pour avoir subi une punition en ce monde, les habitants de Sodome seront frappés d'une peine moins sévère dans l'autre. A quoi il faut encore ajouter que les Apôtres ne leur ont pas été envoyés. Or ceux qui n'auront pas reçu les Apôtres subiront des peines plus lourdes.
Ils partirent et proclamèrent qu'il fallait se convertir. Ils chassaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d'huile à de nombreux malades, et les guérissaient (Mc 6,12-13). Marc est le seul à rapporter que les Apôtres faisaient des onctions d'huile. A propos de cette pratique, Jacques, le frère du Seigneur, dit dans son épître catholique: Si l'un de vous est malade, qu'il appelle ceux qui exercent dans l'Eglise la fonction d'Anciens. Ils prieront sur lui après avoir fait une onction d'huile (Jc 5,14). Ainsi l'huile sert-elle à soulager la souffrance. Elle donne la lumière et apporte l'allégresse; elle symbolise la bonté de Dieu, et la grâce de l'Esprit Saint par laquelle nous sommes délivrés de nos souffrances et nous recevons la lumière, la joie et l'allégresse spirituelles.
Il les envoie donc deux par deux: Deux hommes valent mieux qu'un seul (Qo 4,9), dit l'Ecclésiaste. Il leur prescrit aussi de ne rien emporter, ni sac, ni pièces de monnaie, ni pain, leur enseignant par ces paroles à mépriser les richesses. Ainsi mériteront-ils le respect de ceux qui les verront et, en ne possédant rien en propre, ils leur apprendront la pauvreté. Qui donc, à la vue d'un Apôtre sans besace ni pain - qui est la chose la plus nécessaire - ne se laisserait pas fléchir et ne se dépouillerait pas pour vivre dans la pauvreté?
Il leur ordonne de rester dans une maison pour ne pas s'acquérir une réputation d'hommes inconstants que la gloutonnerie fait passer d'une famille à l'autre. Il leur dit par ailleurs de quitter ceux qui ne les reçoivent pas, en secouant la poussière de leurs pieds. Ils leur montreront ainsi qu'ils ont parcouru un long chemin pour eux sans aucune utilité, ou qu'ils ne gardent rien d'eux, pas même la poussière, qu'ils secouent au contraire en témoignage contre eux, c'est-à-dire en signe de désaveu.
"Amen, je vous le dis, au jour du jugement, Sodome et Gomorrhe seront traitées moins sévèrement (Mt 10,15) que ceux qui ne vous auront pas reçus." Car, pour avoir subi une punition en ce monde, les habitants de Sodome seront frappés d'une peine moins sévère dans l'autre. A quoi il faut encore ajouter que les Apôtres ne leur ont pas été envoyés. Or ceux qui n'auront pas reçu les Apôtres subiront des peines plus lourdes.
Ils partirent et proclamèrent qu'il fallait se convertir. Ils chassaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d'huile à de nombreux malades, et les guérissaient (Mc 6,12-13). Marc est le seul à rapporter que les Apôtres faisaient des onctions d'huile. A propos de cette pratique, Jacques, le frère du Seigneur, dit dans son épître catholique: Si l'un de vous est malade, qu'il appelle ceux qui exercent dans l'Eglise la fonction d'Anciens. Ils prieront sur lui après avoir fait une onction d'huile (Jc 5,14). Ainsi l'huile sert-elle à soulager la souffrance. Elle donne la lumière et apporte l'allégresse; elle symbolise la bonté de Dieu, et la grâce de l'Esprit Saint par laquelle nous sommes délivrés de nos souffrances et nous recevons la lumière, la joie et l'allégresse spirituelles.
S. Marc mentionne deux catégories de prodiges opérés par les
Apôtres durant celle mission : ils chassaient les démons, ils guérissaient les malades. Jésus leur avait
précisément conféré ce double pouvoir au moment où il les éloignait de lui, cf. Matth. 10, 1. Mais quel est le
sens de cette onction mystérieuse que les Douze pratiquaient sur les infirmes auxquels ils voulaient rendre la
santé ? Les mots ils faisaient des onctions d’huile ont suscité autrefois de longues et vives discussions parmi
les exégètes. L’huile et les onctions ayant toujours joué un très grand rôle dans la médecine orientale [306],
nos rationalistes ont prétendu que les Apôtres les employaient tout bonnement comme des remèdes naturels.
C’est là un contre-sens grossier, puisqu’il s’agit dans tout ce verset d’une puissance surnaturelle ou
miraculeuse. D’un autre côté, Maldonat (sa longue et savante dissertation sur ce point est à lire), Fr. Luc et
d’autres ont pensé, à la suite du V. Bède et de Nicolas de Lyre, qu’il est ici question à n’en pas douter du
sacrement de l’Extrême-Onction. Mais ce sentiment est à bon droit rejeté par la plupart des commentateurs
catholiques. Pour le réfuter, il suffit de rappeler que l’Extrême-Onction requiert le caractère sacerdotal dans
celui par qui elle est administrée, et le baptême dans le sujet : or, à cette époque, il n’existait pas encore de
prêtres chrétiens, et rien ne montre que les Apôtres avaient d’abord baptisé les malades sur lesquels ils
pratiquaient l’onction signalée par S. Marc. La vérité consiste à dire que cette onction était un symbole du
divin pouvoir exercé par les Douze, en même temps qu’une cause médiatrice de la guérison. Néanmoins, il
serait téméraire de n’y pas voir, selon les paroles de Bellarmin, « une esquisse et une figure du sacrement ». « Cette onction des infirmes a été instituée par le Christ notre Seigneur, comme un sacrement véritable et
propre au nouveau testament. Elle a été insinuée par Marc, et promulguée par Jacques » [307]. —
Évidemment, les Apôtres ne songèrent pas d’eux-mêmes à oindre ainsi les malades pour les guérir : c’est de
leur Maître qu’ils tenaient cette pratique, comme le disait déjà Euthymius.
Cette onction sainte des malades a été instituée par le Christ notre Seigneur comme un sacrement du Nouveau Testament, véritablement et proprement dit, insinué par Marc [cf. Mc 6, 13], mais recommandé aux fidèles et promulgué par Jacques, apôtre et frère du Seigneur [cf. Jc 5, 14-15] (Cc. Trente : DS 1695).
La mission de Jésus, avec les nombreuses guérisons opérées, montre que Dieu a aussi à cœur la vie corporelle de l'homme. « Médecin du corps et de l'esprit », Jésus est envoyé par le Père pour porter la bonne nouvelle aux pauvres et panser les cœurs meurtris (cf. Lc 4, 18; Is 61, 1). Envoyant à son tour ses disciples à travers le monde, il leur confie une mission dans laquelle la guérison des malades s'accompagne de l'annonce de l'Evangile: « Chemin faisant, proclamez que le Royaume des Cieux est tout proche. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, expulsez les démons » (Mt 10, 7-8; cf. Mc 6, 13; 16, 18).